Directeur général QU Dongyu

Trente-sixième session de la Conférence régionale pour le Proche-Orient

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

07/02/2022

Trente-sixième session de la Conférence régionale pour le Proche-Orient

Session ministérielle

Allocution

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Texte avant allocution

7 février 2022

 

 

Monsieur le Premier Ministre de l’Iraq,

Monsieur le Président de la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient,

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues,

 

1.              Permettez-moi d’abord de remercier le Gouvernement iraquien d’accueillir cette importante réunion d’un organe directeur de la FAO.

 

2.              Je remercie également le Ministre iraquien de l’agriculture, M. Muhammad Karim Al‑Khafaji, ainsi que son équipe pour leur excellente collaboration.

 

3.              Il y a un peu moins de deux ans, nous nous réunissions à distance à l’occasion de le trente‑cinquième session de la Conférence régionale, organisée par le Sultanat d'Oman.

 

4.              Permettez-moi d’exprimer ma reconnaissance à M. Saud Al Habsi, Ministre de l’agriculture, de la pêche et des ressources en eau d’Oman, pour son engagement et sa conduite des travaux.

 

5.              Ces deux dernières années, le monde a appris à s’accommoder de la situation d’urgence engendrée par la pandémie.

 

6.              De nombreux secteurs, parmi lesquels les secteurs agroalimentaires, bataillent pour se remettre des bouleversements provoqués par la pandémie et d’autres épreuves.

 

7.              Tout ceci nous a contraints à revoir nos priorités et nos méthodes et a fait ressortir l’importance de bâtir des sociétés plus durables et plus résilientes.

 

8.              Ainsi que l’urgence qu’il y a à concrétiser les ODD pour garantir à tous l’accès à la nourriture, à la santé, à l’éducation, à un environnement sain et à des conditions de vie décentes.

 

9.              La situation nous a également rappelé que les systèmes agroalimentaires jouaient un rôle déterminant dans la mise en œuvre de ces objectifs.

 

10.           Aujourd’hui, plus que jamais auparavant, il faut absolument transformer nos systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

 

11.           La pandémie continue de causer des problèmes considérables de sécurité alimentaire et de nutrition, en particulier aux communautés rurales et vulnérables,

 

12.           Et dans les pays et régions confrontés à des conflits, à des situations d’urgence humanitaire et à des crises prolongées.

 

13.           Il ne peut y avoir de solution à long terme aux problèmes de la faim et de la pauvreté et aux difficultés liées au développement sans une paix stable et durable,

 

14.           Qui ne pourra être instaurée sans solidarité et collaboration internationales.

 

Chers collègues,

 

15.           Depuis ma prise de fonction à la FAO, j’ai entrepris une série d’actions pour rendre l’Organisation plus efficace, plus efficiente et adaptée aux objectifs qu’elle poursuit.

 

16.           Le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO est tout à fait en phase avec les ODD et le programme commun des Nations Unies,

 

17.           Et solidement étayé par les quatre améliorations visées: améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, sans laisser personne de côté.

 

18.           Les ambitions des quatre améliorations reflètent les dimensions économiques, sociales et environnementales interdépendantes des systèmes agroalimentaires et du développement rural ainsi que la place centrale qu’elles occupent dans le Programme 2030.

 

19.           Les 20 domaines prioritaires du Programme inscrits dans le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO façonneront les activités menées par l’Organisation pour venir en aide aux pays et sont des voies à emprunter pour atteindre les ODD en tenant compte des priorités nationales.

 

20.           L’action au niveau des pays est au cœur du Programme 2030.

 

21.           Dans la région Proche-Orient et Afrique du Nord, les conditions de sécurité alimentaire étaient déjà critiques avant la pandémie de covid‑19.

 

22.           La faim était en hausse, les inégalités se creusaient, en particulier entre les populations rurales et urbaines, et les femmes et les jeunes étaient laissés pour compte.

 

23.           La dégradation des ressources naturelles et la pénurie d’eau empiraient.

 

24.           D’après l’exposé régional de 2020 sur la sécurité alimentaire et la nutrition, la faim ne cessait d’augmenter depuis 2014 dans la région.

 

25.           Avec le déclenchement de la pandémie de covid‑19, le nombre de personnes sous-alimentées y a augmenté de 4,3 millions par rapport à 2019.

 

26.           Cette évolution de la faim et de l’insécurité alimentaire laisse supposer qu’il sera très difficile pour la région d’atteindre l’objectif Faim zéro de l’ODD 2 d’ici à 2030 sans y consacrer des efforts colossaux.

 

27.           Les quatre priorités définies lors de consultations inclusives et approfondies orientent le programme de travail de la FAO dans la région.

 

28.           Elles consistent à transformer les systèmes agroalimentaires, aider la région à se relever des effets de la pandémie, parer aux conséquences de la crise climatique et faciliter la réalisation des ODD.

 

29.           Les quatre priorités sont axées sur les innovations et les meilleures pratiques à mettre en œuvre pour:

  • Un: i) réduire la fracture économique entre moyens d’existence ruraux et urbains par l’amélioration des possibilités d’emploi rural, en particulier pour les jeunes et pour les femmes;
  • Deux: ii) assurer une alimentation saine pour tous, notamment dans les zones qui s’urbanisent de plus en plus;
  • Trois: iii) restaurer l’équilibre écologique en accordant une attention particulière à la rareté de l’eau, aux ressources naturelles et à l’action pour le climat;
  • Quatre: iv) renforcer la résilience face à une multiplicité de crises.

30.           Après la réorganisation opérée au Siège, les réformes structurelles en cours dans les bureaux régionaux et sous-régionaux feront de nous une FAO unie dans l’action,

 

31.           Car elles favorisent une plus grande cohérence entre les initiatives et le décloisonnement des activités, à la fois horizontalement (entre les spécialités) et verticalement (d’un niveau à l’autre).

 

32.           Les bureaux régionaux ont un rôle stratégique à jouer en veillant à ce que les compétences centrales de la FAO soient systématiquement exploitées dans le cadre de la coopération régionale, interrégionale et intercontinentale.

 

33.           Les initiatives phares de la FAO concourent à l’exécution efficace, efficiente et cohérente du Cadre stratégique dans toutes les régions.

 

34.           L’Initiative Main dans la main contribue à la transformation des systèmes agroalimentaires et au développement rural durable en donnant la priorité aux pays et régions où les taux de pauvreté et de faim sont les plus élevés, en différenciant les territoires et les stratégies et en mettant l’accent sur l’analyse et les partenariats.

 

35.           Les méthodes sont adaptées aux besoins des différents pays.

 

36.           Pour le moment, trois pays de la région prennent part à l’Initiative, et nous attendons avec intérêt que d’autres Membres les rejoignent.

 

37.           L’action mondiale Un pays – un produit prioritaire de la FAO vise à développer des chaînes de valeur durables et respectueuses de l’environnement pour des produits agricoles particuliers,

 

38.           Et les possibilités de mise en œuvre sont nombreuses dans la région.

 

39.           Elle mise sur des produits aux qualités exceptionnelles et les particularités que présentent les différents emplacements géographiques et patrimoines culturels,

 

40.           Ce qui peut considérablement jouer en faveur de la sécurité alimentaire et d’une alimentation saine et renforcer les moyens de subsistance et la compétitivité économique des exploitants tout en préservant l’environnement et la biodiversité.

 

41.           L’Initiative 1 000 villages numériques a pour objectif de convertir des villages en centres numériques partout dans le monde afin d’accélérer la transformation des zones rurales.

 

42.           Elle facilite l’accès des petits producteurs aux connaissances et aux marchés tout en réduisant le fossé numérique qui sépare les femmes et les hommes ainsi que les zones rurales et les zones urbaines.

 

43.           L’Initiative a été lancée dans sept pays de la région dans le cadre du programme phare pour l’innovation régionale.

 

44.           Une stratégie régionale d’innovation numérique accélérera encore davantage la tendance au renforcement de l’infrastructure numérique.

 

45.           Elle créera des conditions propices et appuiera la conception de stratégies d’agriculture numérique et d’outils et services numériques à l’échelon national.

 

46.           Nous avons également investi dans le développement de plateformes techniques régionales qui regroupent les connaissances les plus pointues et exploitent les compétences régionales.

 

47.           Le Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord travaille à la création d’une plateforme technique régionale sur la rareté de l’eau qui deviendra un pôle du savoir sur l’eau,

 

48.           Où se rendront des pays du monde entier pour puiser dans la grande expérience de la région en ce qui concerne les moyens de faire face au problème de la rareté de l’eau.

 

Chers collègues,

 

49.           Deux grandes stratégies thématiques sont en cours de mise au point et devront faciliter la mise en œuvre du Cadre stratégique.

 

50.           La stratégie en matière de science et d’innovation, d’abord, mettra la science, les technologies et l’innovation au centre de notre action,

 

51.           Ce qui nous aidera à progresser plus rapidement et à faire en sorte que notre travail repose sur de solides bases scientifiques.

 

52.           Une nouvelle stratégie relative au changement climatique est également sur le point de voir le jour.

 

53.           Pour que les mesures d’adaptation et d’atténuation en lien avec la crise climatique donnent de bons résultats, nous devons accélérer l’action pour le climat et l’intégrer dans tous nos programmes.

 

54.           Des consultations régionales ont été menées auprès d’un large éventail d’acteurs et d’experts pour que l’élaboration des stratégies soit alimentée par les perspectives recueillies dans les différentes régions.

 

55.           Il est urgent de s’attaquer aux problèmes qui frappent plusieurs pays de la région.

 

56.           Le nexus action humanitaire-développement-paix constitue une base solide pour la promotion d’approches intégrées qui permettent d’améliorer la résilience et de réduire l’insécurité alimentaire de façon concrète dans des pays tels que l’Afghanistan, la République arabe syrienne, le Soudan et le Yémen,

 

57.           Où les crises humanitaires, les répercussions de la pandémie et des phénomènes climatiques extrêmes pèsent lourdement sur les populations rurales.

 

58.           La menace que représentent les organismes nuisibles et maladies transfrontières reste un problème majeur dans la région.

 

59.           L’approche «Une seule santé» a pour but d’atténuer les menaces de ce type,

 

60.           Et la contribution et les efforts des pays touchés restent déterminants pour enrayer la dissémination de la chenille légionnaire d’automne et du charançon rouge du palmier.

 

61.           Grâce à la collaboration fructueuse de toutes les parties concernées, la situation acridienne s’est beaucoup améliorée mais continue d’être surveillée à l’aide du Service mondial d’information sur le criquet pèlerin de la FAO.

 

62.           Pour concrétiser nos objectifs communs et l’ambition d’une région libérée de la faim, de la malnutrition et de la pauvreté, nous devons être en mesure de bâtir de solides partenariats, d’exécuter collectivement des actions et des programmes,

 

63.           Et de faire participer des acteurs très divers, dont des organisations de la société civile et le secteur privé.

 

64.           Au niveau régional, la FAO codirige avec le PNUE la coalition thématique sur la sécurité alimentaire, le climat et l’environnement.

 

65.           Au plan national, notre collaboration avec les autres institutions du système des Nations Unies en faveur du développement durable se renforce grâce au plan-cadre des Nations Unies pour le développement durable.

 

66.           En Iraq, par exemple, la FAO, le PAM et le FIDA ont uni leurs efforts avec la Banque mondiale en mars 2020 pour suivre et rapporter les effets de la covid-19 sur le secteur agroalimentaire du pays.

 

67.           La FAO héberge le Centre de coordination des suites à donner au Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires,

 

68.           Qui prêtera aux pays une assistance technique et un appui en matière de politique tandis qu’ils continueront d’élaborer et de mettre en œuvre des plans nationaux en faveur de la transformation des systèmes agroalimentaires.

 

69.           La FAO est déterminée à collaborer avec tous les pays et partenaires de la région pour concrétiser les objectifs communs, régionaux et mondiaux.

 

70.           Je vous souhaite une Session ministérielle fructueuse, qui je l’espère renforcera la volonté politique et le sentiment de responsabilité à l’égard des tâches communes qui nous ont été confiées.

 

71.           Ensemble, pour une région où règnent la paix, la prospérité, la santé et le bonheur!

 

72.           Je vous remercie de votre attention. Shukran!