Directeur général QU Dongyu

Quarante-troisième session de la Conférence de la FAO - Point 6: Nomination du Directeur général

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

01/07/2023

 

Madame la Présidente,

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

C’est un immense honneur pour moi de prendre la parole devant vous et de vous présenter, dans le cadre de cette Conférence, mon nouveau manifeste. Celui-ci étant très long et le temps qui m’est imparti étant limité à 15 minutes, je l’aborderai ici de façon succincte et le mettrai en ligne par la suite.

Pour traduire notre vision en actes et bâtir une FAO moderne, nous avons ces quatre dernières années mis en place une FAO unie dans l’action dotée d’un nouveau Cadre stratégique, et entendons, au cours des dix prochaines années, nous employer à appuyer la mise en œuvre du Programme 2030 en opérant une transformation vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables en vue d’apporter des améliorations en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie en ne laissant personne de côté, conformément aux objectifs approuvés lors de la dernière Conférence.

J’adresse mes sincères remerciements à tous les membres de la FAO, ainsi qu’à tous ses employés et partenaires. Nous avons fait face ensemble aux difficultés rencontrées ces quatre dernières années.

La vision, les structures et les initiatives nouvelles que nous avons mises en place nous ont permis d’accélérer nos efforts et de les transposer à plus grande échelle pour bâtir une nouvelle FAO. Nous avons à cette fin adopté trois stratégies thématiques, portant sur la mobilisation du secteur privé, la science et l’innovation, et le changement climatique et l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs agricoles.

Plusieurs initiatives ont été mises en route, et le moment est venu de les voir porter leurs fruits, d’assurer l’exécution du plan d’action et de produire davantage de résultats concrets. Nous avons tenu nos promesses concernant les activités de communication et de sensibilisation afin de rendre la FAO durablement visible, bien plus qu’elle ne l’a été par le passé. J’ai mis sur pied le Comité consultatif de contrôle (OAC) dont le rôle est de contribuer à une approche globale et au respect de la politique de tolérance zéro à l’égard de toutes les formes d’inconduite.

Un nouveau Bureau de la médiation et un Bureau de la déontologie ont été créés, et nous avons également renforcé les capacités du Bureau de l’Inspecteur général (OIG), tout en donnant à ces unités les moyens de travailler de façon efficace et indépendante. L’Organisation est désormais dotée d’une structure horizontale, modulaire et souple, en particulier avec la mise en place d’une équipe de direction centrale constituée de trois directeurs généraux adjoints, de deux chefs et du Directeur de Cabinet. À cette organisation innovante au sein du système des Nations Unies s’ajoute la création de trois nouveaux bureaux, l’un chargé des objectifs de développement durable (ODD), le second s’occupant des petits États insulaires en développement (PEID) et des pays les moins avancés (PMA), et le troisième baptisé Bureau de l’innovation (OIN). Il s’agit là d’une première au sein du système des Nations Unies et au-delà.

Nous avons renforcé les bureaux existants: le Bureau de la stratégie, du programme et du budget (OSP), le Bureau de l’évaluation (OED), la Division des pêches et de l’aquaculture et la Division des terres et des eaux, ainsi que le Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l’environnement (OCB) et le Bureau des urgences et de la résilience (OER). Le Centre d’investissement de la FAO, établi conjointement avec la Banque mondiale, a maintenant été réformé afin d’être mieux adapté aux objectifs visés. Nous avons ensuite modernisé le Centre mixte FAO/Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Nous avons obtenu des résultats extraordinaires, en particulier avec l’Initiative Main dans la main, projet phare de la FAO, qui figure désormais parmi les six initiatives les plus importantes dans le système des Nations Unies. Nous en ferons la promotion dans l’ensemble du système lors du prochain Bilan après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui se déroulera ici. À ce jour, 65 membres ont manifesté la volonté de participer à cette réunion, et nous les avons aidés à adopter des plans d’investissement complets, entre autres.

Bien entendu, nous avons fait face à la pandémie de covid-19 et mis sur pied l’Équipe de gestion des crises (CMT) chargée d’assurer la coordination à l’échelle de l’Organisation et de faire en sorte que cette dernière puisse continuer de fonctionner de façon efficace et efficiente et avec agilité. Vous n’êtes pas sans savoir que la FAO a été la première institution des Nations Unies à organiser une réunion virtuelle à l’échelle mondiale, dans ses six langues, en avril 2020.

Le Forum mondial de l’alimentation (FMA) a été établi; il repose sur trois piliers à l’appui de la transformation des systèmes alimentaires mondiaux.

L’initiative 1 000 villages numériques de la FAO a été mise en place.

L’Organisation se passe désormais entièrement de papier, conformément à l’objectif d’une FAO numérique. Toutes les nouvelles, informations et données actualisées sur les programmes peuvent être obtenues par voie numérique.

L’initiative «Un pays, un produit prioritaire» est devenue un nouveau moyen pour les pays de développer une image de marque, et l’on a commencé à intégrer à l’initiative Villes vertes les objectifs relatifs à l’économie verte et à la sécurité alimentaire en milieu urbain.

Sans compter toutes les données et tous les produits fournis à l’appui de la transformation des systèmes agricoles dans le monde.

Outre l’organisation de la première réunion virtuelle du système des Nations Unies, nous avons participé activement à toutes les grandes manifestations et, ne l’oublions pas, la mobilisation de ressources a atteint un record historique, avec une augmentation de 51 pour cent. J’avais promis une hausse de 10 pour cent par an et en seulement un an nous avons enregistré une hausse de 51 pour cent. Je remercie d’ailleurs tous les grands donateurs. Nous avons en particulier changé de modèle d’activité pour renforcer la coopération avec les institutions financières internationales ainsi qu’avec le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Cela a été d’une grande aide.

Une culture de travail axée sur l’humain a été forgée, fondée sur les principes de respect, de compréhension, d’inclusion et de reconnaissance.

En ce qui concerne la parité femmes-hommes, l’évaluation qui a été menée a révélé que nous étions parmi les mieux placés dans le système des Nations Unies, et tous les postes vacants sont annoncés publiquement et soumis à l’examen d’un jury avant que la liste restreinte de candidats ne me parvienne.

Et ce travail concerne non seulement le siège, mais également le terrain. Mes collègues et moi avons ainsi parcouru environ 400 000 kilomètres au cours de l’année et demie écoulée. Comme vous pouvez le voir, nous n’avons pas chômé.

Les femmes et les jeunes ont toujours figuré au premier rang de mes préoccupations, d’où la création du Comité des femmes et du Comité de la jeunesse de la FAO, une première au sein du système des Nations Unies. Il s’agit là d’un aspect de notre travail que nous allons continuer de renforcer. Nous comptons sur l’appui de ces comités, compte tenu en particulier du rôle de premier plan qu’ils ont joué en réponse à la pandémie de covid-19.

Nombre de nos interventions constituent de grandes premières dans l’histoire de la FAO. Citons notamment les réunions-débats avec l’ensemble du personnel et le prix de reconnaissance du mérite décerné à des membres du personnel de la FAO, qui a récompensé 400 jeunes collègues et 400 collègues jeunes d’esprit ainsi qu’une cinquantaine d’équipes.

Sur la base de mon expérience de ces quatre dernières années, je souhaite appeler votre attention sur 10 points. Mais permettez-moi d’abord de préciser certains mots-clés et principes essentiels: prise en main, confiance, approche fondée sur des règles, professionnalisme et recrutement de personnes talentueuses du monde entier en suivant une procédure ouverte et fondée sur le mérite, culture favorisant l’unité d’action, etc.

Bien entendu, j’ai été soutenu moralement non seulement par les donateurs qui fournissent nos ressources, mais également par le Saint-Père et les autres hauts fonctionnaires ainsi que les interlocuteurs du système des Nations Unies et tous les partenaires clés. Vous êtes les témoins de ma volonté de participer du mieux que je le peux à la collaboration avec tous les membres et aux plateformes importantes, à laquelle s’ajoutent les relations étroites tissées avec le pays hôte, ici au siège, et avec tous les pays qui accueillent des bureaux de la FAO.

Bien entendu, nous avons encore beaucoup à accomplir et devons nous employer à faire plus et mieux: l’on estime qu’à l’horizon 2030, 670 millions de personnes souffriront encore de la faim. Ceci est inacceptable. Les principaux enjeux, naturellement, sont la durabilité, le changement climatique ainsi que l’eau ou encore les pertes et gaspillages de nourriture, sachant que les interventions doivent aussi bien cibler les cultures que la biodiversité.

On distingue quatre moteurs de transformation: le développement du numérique, l’urbanisation, l’industrialisation et la neutralité carbone. Il s’agit là d’éléments primordiaux de la transformation des systèmes agroalimentaires et du développement rural.

Urbanisation: En 2019, 56 pour cent de la population vivait en ville, tandis qu’en 2050, le taux d’urbanisation devrait s’établir à 70 pour cent. Cela signifie qu’entre 2,4 et 2,8 milliards de personnes vont quitter les zones rurales pour gagner les villes. C’est conséquent. Nous aurons besoin d’une nourriture plus abondante, de meilleure qualité et plus variée, ainsi que d’en contrôler la qualité. C’est l’avenir qui se profile. Un défi de taille, en particulier pour l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne.

Industrialisation: une accélération dans les pays émergents favorisera la disponibilité et l’accessibilité des aliments.

Développement du numérique: Un gros coup d’accélérateur s’impose car les PMA et les pays en développement sans littoral (PDSL) demeurent à la traîne.

Neutralité carbone: voyez ces nombreuses bulles, en particulier les bulles rouges. Cela tient en grande partie aux systèmes agroalimentaires, aussi devons-nous adopter une approche globale.

Les systèmes agroalimentaires sont en cours de transformation depuis des décennies. Il est temps d’accélérer nos efforts et de les transposer à plus grande échelle dans les différents secteurs en adoptant à tous égards une approche globale.

Selon les projections fondées sur la croissance démographique, il sera nécessaire d’accroître la production végétale en utilisant moins de ressources.

Les perspectives varient selon les régions. Je mettrai ma présentation en ligne pour que vous puissiez la lire plus tard.

Nous avons plusieurs recommandations à vous soumettre car, étant ministres, vous bénéficiez d’une vue d’ensemble.

N’oublions pas bien entendu la pêche et l’aquaculture. J’ai d’ailleurs changé le nom de la division pour tenir compte non seulement de la pêche mais également de l’aquaculture. Vous pouvez voir qu’en 2050 ce secteur représentera environ 60 pour cent de la consommation de poisson. C’est là l’avenir qui nous attend. C’est pourquoi je vous encourage vivement à vous inspirer de la région la plus avancée dans ce domaine, à savoir l’Asie-Pacifique, qui concentre environ 95 pour cent de la production aquacole. Les autres régions possèdent un fort potentiel à exploiter.

Une croissance durable et une gestion efficace s’imposent.

En ce qui concerne les protéines animales, une augmentation d’au moins 20 pour cent de la production est nécessaire, principalement en Asie, en Amérique et en Afrique.

J’ai plusieurs recommandations et solutions à proposer en vue de produire davantage en utilisant moins de ressources. Diminution de l’impact environnemental et des intrants: c’est là la voie à suivre pour parvenir à la neutralité carbone.

J’ai déjà travaillé avec mes collègues à cinq plans d’action. Ces prochaines années, nous accélérerons l’action menée sur le terrain, et non seulement au siège et dans les bureaux régionaux.

Je suis ravi de vous inviter à la toute première Conférence mondiale sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité, organisée par la FAO. Hier j’ai eu une discussion fructueuse avec le Commissaire européen à l’agriculture. Il a recommandé de renforcer la collaboration dans ce domaine en priorité. Je vous invite à suivre ce conseil.

En outre, la présente Conférence portera en grande partie sur la question de l’eau et de la gestion des ressources en eau à l’appui des quatre améliorations. Vous avez pu voir ce matin que nous avons invité l’homme politique singapourien ayant l’expérience la plus riche afin qu’il nous en fasse profiter et nous entraîne hors des sentiers battus lors de la traditionnelle Conférence McDougall. Vous n’êtes pas sans savoir que les inondations frappent environ 30 pour cent de la population mondiale depuis des années. Quelque 600 millions de personnes sont exposées à un risque d’inondation chaque année.

Nous avons plusieurs recommandations à soumettre pour examen au cours de la semaine à venir, et deux scénarios concernant les besoins en eau des cultures selon lesquels une augmentation est à prévoir: les besoins augmenteraient de 35 pour cent selon le premier et de 24 pour cent selon le second, en fonction du mode de fonctionnement adopté. Il est évident qu’il est nécessaire de développer l’irrigation.

De même que s’impose une gestion intégrée des ressources en terres, en sols et en eau. Il s’agit là des piliers sur lesquels repose la FAO depuis nos débuts, une FAO qui se distingue par son professionnalisme.

Nous avons évoqué ce matin les solutions fondées sur les terres pour la décarbonation de trois types d’écosystèmes: les forêts, les zones humides et les zones arides. Il s’agit là de trois cas de figure distincts.

Ensemble, nous devons faire davantage pour renforcer l’agroforesterie. Nous en retirerons des bénéfices économiques à court terme et une amélioration des moyens d’existence. La foresterie seule ne peut suffire; l’une et l’autre sont nécessaires.

Il faut en outre intégrer la foresterie dans les interventions clés de lutte contre le changement climatique. Nous avons renforcé notre collaboration depuis la COP25 et la COP26, et nous apprêtons maintenant à participer ensemble à la COP28.

Pour accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires afin de concrétiser les quatre améliorations en ne laissant personne de côté, il faut que les membres adoptent davantage de bonnes pratiques.

Grâce à la mise en place d’une FAO unie dans l’action, nous sommes en mesure de fournir des services de qualité professionnelle et de favoriser l’apprentissage entre membres. Notre objectif est de bâtir une organisation moderne d’envergure mondiale, et à cette fin nous avons défini les quatre améliorations et les 20 domaines prioritaires du Programme ainsi que des domaines d’impact à valeur ajoutée, sur lesquels nous travaillons actuellement de manière plus approfondie.

Nous connaissons déjà les cinq dimensions clés qui orienteront notre action des quatre prochaines années. Il s’agira tout d’abord d’accroître la mobilisation des ressources, c’est pourquoi nous vous encourageons vivement à approuver une légère augmentation du budget. Ensuite, il faudra accélérer l’adoption de nouvelles technologies. Nous avons l’intention de créer, avec des partenaires, un musée de l’agriculture.

Nous souhaitons en outre renforcer la collaboration entre les organismes ayant leur siège à Rome. Je salue à cet égard la nouvelle Directrice exécutive du PAM, Mme Cindy McCain, des États-Unis, ainsi que le nouveau Président espagnol du FIDA. Nous avons mis en place une coordination étroite au niveau des sièges et entendons travailler davantage ensemble au niveau des pays également. Plus tard en juillet, à la suite de la présente Conférence, nous préparerons ensemble une visite sur le terrain, avec d’autres organismes des Nations Unies également.

Passons maintenant aux cinq points d’entrée essentiels. Je ne m’attarderai pas dessus car ils ne sont pas nouveaux pour vous, étant donné que je les ai déjà présentés il y a deux mois.

Je suis bien sûr conscient que nous avons besoin d’un appui plus résolu et plus adapté de la part du pays hôte, pour ce qui est du siège, ainsi que des pays accueillant nos autres bureaux, notamment.

La FAO est votre organisation. Je mesure ma chance d’en être le Directeur général et de vous servir. Je ne cesse de rappeler à mes collègues que nous ne sommes pas des bureaucrates, ni de hauts fonctionnaires – bien que j’aie été Vice-Ministre –, mais des prestataires de services. Souvenez-vous, il y a quatre ans, j’ai déclaré: «Je passe des paroles aux actes.»

 

Thank you very much, shukran, 多谢 (duō xiè), merci, spasiba, gracias, grazie mille.

Permettez-moi de profiter des deux minutes qu’il me reste pour vous montrer la beauté que j’ai pu saisir grâce à l’appareil photo de mon téléphone, même dans l’adversité. Je sais qu’en venant ici, vous n’avez pas le temps de profiter de ce moment spécial qu’offre la prise de photos, mais durant le confinement, j’ai pu m’en donner à cœur joie. Je n’en montrerai qu’une infime partie car j’en ai accumulé plus de 10 000.

Voici tout d’abord une capture d’écran envoyée au Bureau de la communication (OCC). J’ai été professeur, je sais comment gérer ce genre de situation. Il y a d’abord eu la réunion virtuelle du sommet du G20. J’ai pris une capture d’écran à leur intention car vous pouvez voir que je suis arrivé le 28 juillet à 21 h 28 à Rome. Peut-être certains d’entre vous n’ont pas vu cela.

Ici, notre premier repas pris avec ma femme. Je suis passé d’un rang de ministre à celui d’humble serviteur de la FAO. Un repas fort simple, mais typiquement italien, avec du citron. Je me fais le promoteur de l’Italie, connue pour sa nourriture, sa passion pour le football et la mode, l’amabilité de ses habitants et ses célèbres vestiges («les cinq F» en anglais).

Célèbre pour ses vestiges car à une époque le pays en était le premier détenteur, bien que la Chine soit maintenant à égalité avec lui. Sans oublier en italien le mot «fama». Les cinq F, donc. Je n’ai que de bons souvenirs de l’Italie.

Là, le premier ministre à se rendre dans mon bureau. Vous voyez l’ancienne terrasse. Ici, nous étions début août 2019 et le 12 août j’ai salué la communauté musulmane à l’occasion de l’Eïd. La photo a été prise dans l’ancienne cantine.

Je suis admiratif de mes collègues qui ont été capables de travailler avec efficacité alors qu’ils ne disposaient que d’une cantine très modeste pendant de nombreuses années. Ces deux derniers jours aussi ont été marqués par la célébration de l’Eïd. Je remercie du fond du cœur nos frères et sœurs musulmans qui ont quitté les festivités pour venir à cette Conférence. Merci, vraiment.

Ici vous voyez le moment qui précède le coucher du soleil. Ce soir à 21 h 30 vous pourrez admirer le plus beau coucher de soleil de Rome. Aviez-vous déjà vu le siège de l’ONU sous cet angle? Là, l’océan. J’ai rencontré M. John Kerry lorsque nous étions ensemble en Norvège. Ici, le siège de l’ONU à Genève. Moi qui viens de l’Orient, j’ai eu la bonne fortune d’apercevoir à deux reprises, depuis l’avion, une gloire, ou «lumière de Bouddha». C’est déjà une grande chance d’en voir une fois dans sa vie, et j’en ai vu par deux fois. Je vous fais donc profiter de cette photo, qui vous portera chance, croyez-moi.

Nous sommes bien placés ici pour voir des arcs-en-ciel car nous nous trouvons sur une péninsule de la Méditerranée. Remarquez ici l’ingéniosité des Italiens.

Voici une illustration des passions qui m’animent depuis toujours, la photographie et la calligraphie.

Encore un coucher de soleil, et un lever de soleil.

Là, la Villa Pamphili.

J’invite tous vos ministres ainsi que vos dirigeants à venir en octobre pour l’inauguration d’un parc forestier de la FAO avec mes collègues italiens. Nous aurons pour la première fois un parc forestier de la FAO dans la Villa Pamphili. Passons de la parole aux actes. Pour favoriser la durabilité et la neutralité carbone, nous devons nous employer dès maintenant à planter des arbres et des fleurs, des plantes décoratives. Vous laisserez une trace dans l’histoire en plantant des arbres et des fleurs à Rome, 2 000 ans plus tard. Je vous présente mon premier poème après mon arrivée ici.

Par ailleurs, n’oublions pas notre histoire, notamment la Nouvelle donne et les «3 R» si chers au Président Franklin Roosevelt, qui a présidé la première Conférence des Nations Unies sur l’alimentation et l’agriculture lors de laquelle a été proposée la création de la FAO par 44 membres. Malheureusement, il s’est éteint le 12 avril 1945. Puis le Premier Ministre canadien Lester Bowles Pearson s’est chargé des préparatifs en prévision de la création de la FAO en tant qu’entité du système des Nations Unies, laquelle a eu lieu le 16 octobre à Ottawa. C’est donc à Ottawa que la FAO a été officiellement établie. Je me permets de proposer quatre «R»: relèvement, réforme, reconstruction et renaissance. Nous avons besoin d’une renaissance pour renouveler l’Organisation.

Je cite maintenant mon ancêtre Qu Yuan, bien connu notamment au Japon, en Corée et en Asie du Sud-Est, qui a écrit un poème célèbre il y a 2 300 ans.

 

      Poursuit en chinois

 

路漫漫其修远兮,吾将上下而求索

(La route qu’il nous reste à parcourir est longue et pentue)

 

       Poursuit en anglais

 

C’est là notre mission. La route qu’il nous reste à parcourir est longue et pentue. Empruntons-la ensemble pour éradiquer la pauvreté et la faim.

Je vous remercie de votre attention.