Directeur général QU Dongyu

Allocution du Directeur général aux Dialogues des groupes régionaux sur la mise en œuvre du Cadre stratégique de la FAO 2022-2031

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

04/03/2022

Allocution du Directeur général aux

Dialogues des groupes régionaux sur la mise en œuvre du

Cadre stratégique de la FAO 2022-2031

4 mars 2022

 

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues,

 

1.         Au cours des 32 mois qui viennent de s’écouler, nous avons été confrontés à de nombreux défis.

 

2.         La pandémie a mis en lumière la fragilité de nos systèmes agroalimentaires, en venant se superposer à un contexte préexistant marqué par des conflits et des urgences humanitaires, des crises climatiques et des ralentissements et fléchissements économiques.

 

3.         Elle nous a appris que l’agriculture remplit des fonctions essentielles et qu’elle ne peut pas attendre que soient traitées d’autres priorités avant elle.

 

4.         La protection des moyens de subsistance ruraux est fondamentale pour l’intervention humanitaire d’urgence et la transformation de nos systèmes agroalimentaires.

 

5.         Pour relever efficacement ces défis, nous devons accélérer la mise en œuvre de notre Cadre stratégique,

 

6.         en travaillant ensemble, suivant le principe d’unité d’action au sein de la FAO, à la transformation de nos systèmes agroalimentaires pour une plus grande efficacité, une plus grande inclusivité, une plus grande résilience et une plus grande durabilité, afin d’obtenir l’amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie sans laisser personne de côté.

 

7.         Le Cadre stratégique, qui contribue au Programme 2030, privilégie le niveau national et comporte une grille de résultats corrélés aux indicateurs des ODD correspondant à ces quatre améliorations.

 

8.         Il comporte des indicateurs internes à la FAO qui ont trait à l’exécution des actions relevant des 20 domaines prioritaires du Programme (DPP) et des CPP intégrés, en accord avec le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement,

 

9.         et avec la planification, la surveillance et l’établissement de rapports sur les résultats, avec des données de référence quantitatives et qualitatives et des indicateurs de produits.

 

10.       Nous devons avancer dans la mise en œuvre!

 

11.       En faisant en sorte que toutes les unités et tous les bureaux de la FAO aient les moyens d’agir et soient soutenus,

 

12.       avec une approche ascendante et descendante axée sur les ODD pour lesquels la FAO, qu’elle en soit ou non l’organisation référente, présente un avantage comparatif.

 

13.       Nous intensifierons nos interventions et éviterons leur émiettement grâce à un modèle d’activité tourné vers l’avenir et à des partenariats efficaces.

 

14.       J’ai nommé un responsable principal chargé de diriger chacune des quatre améliorations (liens hiérarchiques A et B). 

 

15.       Le «responsable de l’amélioration» promouvra un mode de travail transversal dans tous les DPP et pour les quatre améliorations à tous les échelons de l’Organisation, afin d’obtenir un meilleur impact dans une démarche d’union dans l’action. 

 

16.       Les responsables des améliorations ont aussi défini un ensemble d’initiatives à impact valorisé à privilégier durant la période biennale 2022‑2023.

 

17.       Les quatre accélérateurs que sont les données, la technologie, l’innovation et les éléments complémentaires seront au cœur de ces initiatives.

 

18.       Ces initiatives à impact valorisé accélèreront l’exécution des DPP et concrétiseront l’entrée en fonctionnement du Cadre stratégique.

 

19.       Elles traduiront les effets de nos interventions sur le terrain et renforceront les complémentarités entre les quatre améliorations.

 

20.       Elles sont axées sur les pays, les régions et le monde, capitalisent et intensifient les efforts et les priorités en cours et offrent d’importantes possibilités en matière d’investissement et de partenariat, notamment avec le secteur privé. 

 

21.       Le Centre d’investissement réformé de la FAO assurera un rôle de catalyseur en guidant les investissements publics et privés au niveau des pays pour obtenir un impact en donnant une solide dimension d’investissement à chacune des initiatives.

 

Chers collègues,

 

22.       Permettez-moi de décrire succinctement les principales initiatives à valeur ajoutée correspondant à chacune des quatre améliorations.

 

23.       PREMIÈREMENT: INITIATIVES D’IMPACT RELEVANT DE L’AMÉLIORATION DE LA PRODUCTION

 

24.       Elles contribueront à des modes de consommation et de production durables grâce à des chaînes d’approvisionnement agroalimentaires efficaces et inclusives, et œuvreront à la résilience et à la durabilité face aux impacts de la crise climatique.

 

25.       J’en citerai deux exemples:

 

26.       Premier exemple: «Un pays, un produit prioritaire»: assurer un meilleur accès aux marchés, et faciliter le développement de chaînes de valeur durables et inclusives pour l’agriculture familiale et les petits exploitants.

 

27.       Second exemple: La Transformation bleue: s’intéresser davantage aux aliments d’origine aquatique en tant qu’élément décisif de la transformation des systèmes agroalimentaires.

 

28.       L’augmentation de la consommation d’aliments aquatiques par habitant peut contribuer de manière sensible à la lutte contre la faim et la malnutrition et favoriser une alimentation saine; elle offre aussi des perspectives favorables aux PEID. 

 

29.       DEUXIÈMEMENT: INITIATIVES D’IMPACT RELEVANT DE L’AMÉLIORATION DE LA NUTRITION

 

30.       L’innovation en matière de données, des activités scientifiques et des politiques publiques menées à grande échelle sont nécessaires de toute urgence pour que chacun ait une alimentation saine. La FAO est bien placée pour engager dès à présent des mesures destinées à combler les lacunes identifiées et à accompagner la transformation des systèmes agroalimentaires, comme par exemple le tableau de bord des systèmes alimentaires.

 

31.       Deux de ces initiatives d’impact peuvent être mentionnées:

 

32.       Première: Des régimes alimentaires sains pour tous: l’objectif principal est d’utiliser les budgets publics disponibles de manière plus rentable et plus efficace; les pays doivent réorienter leurs politiques agroalimentaires et faire en sorte que des politiques complémentaires dans d’autres secteurs créent des incitations.

 

33.       Seconde: Reconstruire en mieux en réduisant les pertes et le gaspillage de nourriture: cette perspective est transversale car elle constitue un moyen d’abaisser les coûts de production (amélioration de la production), de renforcer la sécurité alimentaire et la nutrition (amélioration de la nutrition), de contribuer à la durabilité environnementale (amélioration de l’environnement), et à relâcher la pression sur les ressources naturelles et les émissions de gaz à effet de serre, et contribuer ainsi à l’amélioration des conditions de vie de chacun (amélioration des conditions de vie).

 

34.       TROISIÈMEMENT: INITIATIVES D’IMPACT RELEVANT DE L’AMÉLIORATION DE L’ENVIRONNEMENT

 

35.       Elles s’appuient sur des projets aboutis et sur les pratiques optimales qui peuvent être appliquées à plus grande échelle et généralisées pour un élargissement des investissements et un impact plus important sur le terrain.

 

36.       Permettez-moi d’en mentionner deux:

 

37.       Première: L’initiative REPAIR – «Restaurer l’environnement pour une agriculture productive, des investissements et la résilience», qui fait fond sur l’aide efficace que la FAO apporte à la Grande muraille verte au titre du Programme d’action contre la désertification.

 

38.       Elle vise à transformer des agroécosystèmes dégradés en terres fertiles et élargira le concept de Grande muraille verte à une quarantaine d’autres pays ainsi qu’à des espaces non arides, en s’appuyant sur des projets plurinationaux et d’autres possibilités de financement offertes par le Fonds vert pour le climat et le FEM, ainsi que par la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes. 

 

39.       Seconde: L’Initiative CARAT, acronyme anglais de «Climate Action for Resilient Agriculture Transformation» (Action climatique pour la transition vers une agriculture résiliente): cette initiative propose d’intensifier les mesures d’adaptation et d’atténuation en renforçant l’appui aux pays et en tirant parti de solutions et de créneaux d’investissement porteurs d’avantages considérables, en vue d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires et de permettre la création d’une coalition pour l’investissement dans le climat.

 

40.       Elle intègrera la sécurité alimentaire et la nutrition, ainsi que les secteurs agroalimentaires, dans le programme mondial d’action pour le climat, en accompagnant les politiques engagées sur les plans national et régional.

 

41.       QUATRIÈMEMENT: INITIATIVES D’IMPACT RELEVANT DE L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE VIE

 

42.       L’amélioration des conditions de vie favorise la croissance inclusive en faisant se résorber les inégalités entre les zones rurales et les zones urbaines, les hommes et les femmes, les pays riches et les pays pauvres, et elle se rattache à l’ambition de «ne laisser personne de côté».

 

43.       Deux initiatives d’impact peuvent être mentionnées:

 

44.       Première: L’Initiative Main dans la main, mécanisme permettant de réunir différents acteurs pour aider les plus défavorisés, mettre fin à la pauvreté, éliminer la faim et la malnutrition et réduire les inégalités au sein des pays et entre les pays.

 

45.       À l’heure actuelle, 48 États Membres participent à cette initiative, et plusieurs autres bénéficient déjà des méthodes, des plateformes et de l’aide qu’elle a mises au point.

 

46.       De 20 à 30 plans de développement seront élaborés pour les 48 pays en vue d’attirer les investissements nécessaires de la part des donateurs et du secteur privé.

 

47.       Cette initiative collaborera au renforcement du complexe de l’action humanitaire et du développement avec tous les pays en situation de crise alimentaire.

 

48.       Deuxième: Pays en situation de crise alimentaire. L’aide alimentaire d’urgence est essentielle et permet de sauver des vies, mais nous devons accorder une priorité égale aux investissements destinés à la production agroalimentaire locale et au renforcement de la résilience dans les pays vulnérables.

 

49.       Nous devons apporter une réponse collective qui rassemble les acteurs de l’action humanitaire, du développement, de la paix et du climat, et le secteur agroalimentaire est un point de départ idéal pour cela car il est résilient face aux conflits et peut se redresser rapidement lorsque la stabilité revient et lorsque des politiques adaptées sont mises en œuvre et des investissements suffisants sont consentis.

 

Chers collègues,

 

50.       La bonne application de notre Cadre stratégique nous impose de travailler tous ensemble de manière fructueuse, efficiente et cohérente. 

 

51.       Je suis présent ici aujourd’hui pour apprendre selon quelles modalités vous pouvez collaborer avec nous à la mise en œuvre de ces initiatives à l’échelon des pays et à celui des régions, dans l’esprit «Une FAO unie dans l’action».

 

52.       Nous sommes déterminés à continuer de travailler avec l’ensemble des Membres, des partenaires et des parties prenantes, afin d’éliminer la pauvreté et la faim, sous toutes leurs formes et dans toutes leurs dimensions.

 

53.       Je vous remercie.