Directeur général QU Dongyu

Dialogue B20-G20-FAO sur les systèmes alimentaires durables

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

17/06/2021

Dialogue B20-G20-FAO sur les systèmes alimentaires durables

Intervention de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

17 juin 2021 

Texte avant allocution

Mesdames et Messieurs,

1. J’ai le plaisir de me joindre à vous aujourd’hui, à l’occasion de ce dialogue tout à fait d’actualité.

2. En 2019, avant même la pandémie, le nombre total de personnes sous-alimentées dans le monde avait atteint 690 millions.

3. Les dernières estimations suggèrent que ce nombre pourrait augmenter de 132 millions de personnes en raison de la pandémie.

4. Le ralentissement économique provoqué par la crise sanitaire mondiale suscite des inquiétudes quant à la sécurité alimentaire et à la nutrition.

5. Pour les plus pauvres et les plus vulnérables, l’accès à une nourriture saine et nutritive est plus difficile.

6. Les causes de la malnutrition sont complexes, mais une mauvaise alimentation reste l’un des principaux facteurs.

7. Au niveau mondial, un enfant sur trois âgé de 6 à 23 mois seulement bénéficie de la diversité alimentaire minimale recommandée, avec de fortes variations entre les régions.

8. Et l’obésité chez l’adulte est en hausse dans toutes les régions.

9. La qualité de l’alimentation est un lien crucial entre la sécurité alimentaire et la nutrition.

10. Il faut améliorer l’alimentation!

11. Nous n’atteindrons les cibles de l’ODD 2 que si les populations ont accès à des aliments suffisamment nutritifs et abordables.

12. Différentes formes de malnutrition, notamment les retards de croissance chez l’enfant et l’obésité chez l’adulte, sont liées au coût élevé d’une alimentation saine.

13. Dans ce contexte, il est important de comprendre que 80 pour cent des plus pauvres de la planète, soit 600 millions de personnes – c’est-à-dire plus que toute la population de l’Europe –, vivent dans des zones rurales, travaillent dans l’agriculture et, paradoxalement, ne mangent pas à leur faim.

14. Près de la moitié d’entre eux sont des enfants âgés de moins de 15 ans.

15. Ils ont moins de possibilités d’éducation et d’emploi que leurs homologues urbains.

16. En outre, ils n’ont pas suffisamment accès aux marchés, aux soins de santé et aux services financiers.

17. Les gouvernements et le secteur privé doivent réorienter davantage leurs énergies vers les zones rurales.

18. Dans les zones rurales, l’agriculture est la meilleure arme pour lutter contre la pauvreté, la sous-alimentation et les migrations non souhaitées.

19. L’Initiative Main dans la main de la FAO, forte de sa stratégie de l’appariement, rapproche le secteur privé et le secteur public, afin d’aider les pays à commencer ce processus de transformation.

20. À cette fin, il faut transformer nos systèmes agroalimentaires et les rendre plus efficaces, inclusifs, résilients et durables, dans l’optique d’une sécurité alimentaire améliorée et d’une meilleure nutrition pour tous.

21. À cet égard, l’alimentation saine est un important moteur de la protection de l’environnement, du respect de la culture locale et du bien-être des personnes.

22. Il s’agit d’un élément fondamental du développement durable. 

23. Nous devons veiller à ce que tous aient les moyens d’accéder à une alimentation saine!

Mesdames et Messieurs,

24. Le continuum rural-urbain est au centre de la transformation des systèmes agroalimentaires.

25. Les systèmes agroalimentaires urbains sont essentiels tant du point de vue de la durabilité que de la résilience.

26. Et leur transformation dépend de partenariats efficaces entre le secteur public, la société civile et les entités privées.

27. La mise en commun des ressources, des connaissances et des compétences techniques est essentielle pour la mise en œuvre du Programme 2030.

28. Les réseaux urbains multipartites tels que le Pacte de Milan sur les politiques alimentaires en milieu urbain jouent un rôle crucial dans ce contexte.

29. Il faut adopter une approche similaire pour les investissements en faveur de la sécurité alimentaire.

30. Le financement mixte, par exemple, peut contribuer à combler les déficits de financement pour atteindre les objectifs de développement durable.

31. Certes, les préférences des consommateurs continuent de s’orienter vers des aliments plus pratiques, mais il faut que le secteur privé saisisse cette opportunité pour garantir que nos aliments restent sains.

32. Nous estimons que le rôle du secteur privé est central!

33. La Stratégie de la FAO relative à la mobilisation du secteur privé, une stratégie moderne adoptée récemment, nous permet de renforcer nos partenariats stratégiques et d’intensifier et de diriger dans la même direction tous nos efforts visant à atteindre conjointement les ODD.

34. La manifestation d’aujourd’hui est donc d’une grande pertinence!

35. Il est temps de nous unir tous pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté.

36. Je vous remercie de votre attention.