Directeur général QU Dongyu

QUARANTE-SEPTIÈME SESSION DU COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE (CSA)

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

08/02/2021

QUARANTE-SEPTIÈME SESSION DU

COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE (CSA)

Allocution de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

8 février 2021

 

Mesdames et Messieurs les délégués,

Chers collègues, Mesdames et Messieurs,

1.              Nous vivons une époque décisive caractérisée par des évolutions rapides et des changements profonds qui surviennent dans le monde entier.

2.              Une pandémie ayant des effets dévastateurs sur la santé, les économies et les sociétés au niveau mondial pourrait faire basculer près de 100 millions de personnes dans la pauvreté extrême et de nombreuses autres en situation de faim et de malnutrition chroniques.

3.              Les systèmes agroalimentaires non durables continuent de mettre sous pression les ressources naturelles, la biodiversité, l’environnement et le climat.

4.              Le monde n’est pas en voie de réaliser l’ODD 2.

5.              Plus de 3 milliards de personnes n’ont pas accès à des aliments sains.

6.              Près de 690 millions de personnes souffrent de la faim.

7.              Deux milliards de personnes consomment des aliments de piètre qualité qui provoquent des carences en micronutriments et contribuent à l’obésité liée à l’alimentation et aux maladies non transmissibles.

8.              Il ne nous reste que neuf récoltes avant le début de l’année 2030.

9.              La pandémie nous a tous poussés à repenser la manière dont nous produisons, transformons et consommons les aliments.

10.            Et à remettre en question la façon dont nous abordons les défis mondiaux d’aujourd’hui.

11.            Des défis qu’une région, un pays ou un secteur ne peuvent pas relever seuls.

12.            Nous devons inciter tous les partenaires à travailler ensemble de façon harmonieuse et solidaire, afin de rendre nos systèmes agroalimentaires plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

13.            Le CSA a un rôle crucial à jouer dans ces efforts collectifs de promotion de la convergence et de la cohérence des politiques qui visent à transformer nos systèmes agroalimentaires, à éliminer la faim et à offrir à tous la sécurité alimentaire et la nutrition.

14.            La FAO, qui est l’un des fondateurs du CSA et héberge son Secrétariat, est très attachée au potentiel du Comité, une plateforme mondiale unique au service de l’engagement de parties prenantes multiples dans la lutte contre la faim et la malnutrition.

15.            Nous avons donc invité le CSA à organiser une manifestation spéciale à chacune des conférences régionales de la FAO qui se sont tenues l’année dernière, au cours desquelles j’ai eu l’occasion de m’exprimer aux côtés de mon ami le Président du CSA.

16.            Le personnel de la FAO favorise l’utilisation des produits du CSA relatifs aux politiques dans leurs activités et les représentants de la FAO plaident pour que tous les pays deviennent membres du Comité.

17.            J’ai le plaisir de constater que neuf pays ont récemment rejoint le CSA, à savoir la Croatie, Djibouti, le Honduras, la Lettonie, les Maldives, la République de Moldova, Sainte‑Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines et l’Ukraine.

 

Mesdames et Messieurs,

18.            Au cours de ces 18 derniers mois, des mesures porteuses de transformation fondamentales ont été prises à la FAO.

19.            Nous avons procédé à des ajustements structurels et nous réalignons tous nos efforts sur notre mandat initial et les Textes fondamentaux, afin de rendre la nouvelle FAO plus efficiente, plus efficace et plus inclusive.

20.            Nous avons lancé l’Initiative Main dans la main, qui est fondée sur des données factuelles et dirigée et prise en charge par les pays et qui vise à accélérer la transformation agricole et le développement rural durable afin d’éradiquer la pauvreté (ODD 1) et d’éliminer la faim et toutes les formes de malnutrition (ODD 2).

21.            Des outils de pointe permettent de renforcer cette approche novatrice: la Plateforme géospatiale Main dans la main, le Laboratoire de données pour l’innovation statistique et Earth Map.

22.            Notre Programme d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid‑19, qui a une portée globale, mobilise la science, la technologie, les données, l’esprit d’entreprise et la créativité pour reconstruire en mieux. 

23.            Nous avons mis en place une stratégie de collaboration moderne avec le secteur privé dont l’objectif est de renforcer nos partenariats stratégiques et d’intensifier et d’orienter tous nos efforts, afin d’atteindre ensemble les ODD.

24.            Nous avons continué de renforcer nos échanges avec la société civile, notamment en veillant à ce que sa voix soit entendue à toutes les conférences régionales et soit prise en compte dans les activités de la FAO.

25.            Nous avons présenté un nouveau Cadre stratégique qui a pour ambition centrale de ne laisser personne de côté en établissant des systèmes agroalimentaires durables, inclusifs et résilients qui permettent d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie.

26.            Nous sommes profondément convaincus qu’il est essentiel d’accélérer et d’intensifier les activités en rapport avec la science, la technologie et l’innovation pour réaliser notre ambition qui consiste à transformer nos systèmes agroalimentaires et à progresser dans la concrétisation des ODD, en particulier l’ODD 1, l’ODD 2 et l’ODD 10.

27.            Pour la première fois dans l’histoire de la FAO, nous avons nommé une Scientifique en chef. Elle est membre de l’Équipe de direction centrale, aux côtés des directeurs généraux adjoints, de l’Économiste en chef et de mon Directeur de Cabinet.

28.            Ce processus de transformation sans précédent a débouché sur une nouvelle FAO réformée et dynamisée, qui s’attache à mieux servir ses Membres et à renforcer la coopération avec ses partenaires.

 

Mesdames et Messieurs,

29.            Il est temps de traduire les produits et les recommandations du CSA en actions concrètes sur le terrain, aux niveaux régional, national et local.

30.            Toutefois, le changement ne sera possible que si TOUTES les parties prenantes prennent leurs responsabilités et agissent.

31.            Il faut donc, selon qu’il convient, intégrer les orientations du CSA en matière de politiques aux dialogues et aux cadres juridiques nationaux, ainsi qu’aux efforts de développement menés aux niveaux national, régional et mondial.

32.            Les Directives du CSA sur les régimes fonciers sont devenues un document de référence sur les questions liées aux régimes fonciers et à leur gouvernance, notamment dans le cadre des efforts menés pour inverser le processus de dégradation des sols et empêcher davantage de perte de biodiversité.

33.            Je suis ravi que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est fonde désormais ses travaux sur les Principes du CSA pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires

34.            Le Cadre d’action du CSA pour la sécurité alimentaire et la nutrition lors des crises prolongées est un autre outil important qui peut contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition des populations touchées par des crises prolongées, ou qui risquent de l’être, car il permet de traiter les principaux symptômes, de renforcer la résilience, de faciliter l’adaptation à des difficultés particulières et de contribuer à l’élimination des causes sous‑jacentes.

35.            Il faut agir davantage pour renforcer l’adoption de ces directives et de ces principes.

36.            Cette semaine, les directives volontaires du CSA sur les systèmes alimentaires et la nutrition seront présentées pour adoption, après plus de trois années de négociations multipartites. 

37.            Il s’agit d’une activité d’importance vitale et je remercie toutes les personnes qui ont contribué au travail acharné qu’il a fallu mener pour en arriver là.

38.            Je dois souligner qu’il est essentiel que tous les produits du CSA, y compris ces directives, soient fondés sur des données scientifiques et des éléments probants et que les modalités que vous avez établies pour les négociations permettent d’accélérer le processus tout en conservant le fondement scientifique et factuel et sans sacrifier l’inclusion.

39.            Une fois ces directives adoptées, la FAO travaillera en étroite collaboration avec le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres organismes afin de veiller à ce que leur diffusion, leur compréhension et leur utilisation permettent de réaliser la transformation nécessaire en vue de l’élimination de toutes les formes de malnutrition.

40.            En effet, la valeur de toutes les directives réside dans leur application sur le terrain!

41.            Les activités que vous allez bientôt commencer et qui consistent à négocier les recommandations en matière de politiques sur l’agroécologie et les autres approches novatrices arrivent elles aussi à point nommé et sont pertinentes.

42.            Il s’agit d’une contribution précieuse à la transformation des systèmes agroalimentaires, surtout si cette transformation, d’une part, est propice à l’autonomisation, à l’équité, à la régénération et à la promotion des nouvelles technologies et, d’autre part, permet de protéger l’environnement et les droits de tous les producteurs.

43.            Cette année, le CSA a un programme chargé, qui portera sur les inégalités, la mobilisation des jeunes et les systèmes de données. Sur tous ces sujets, la FAO est prête à vous apporter son expertise et son soutien.

44.    J’ai également le plaisir de constater que la question des pertes et gaspillages de nourriture sera abordée lors des manifestations parallèles dirigées par la FAO et ses partenaires qui sont prévues cette semaine.

45.            La FAO encourage vivement tous les Membres à réduire les pertes et gaspillages de nourriture, car un tel progrès serait extrêmement bénéfique pour les consommateurs, les producteurs, nos ressources naturelles et notre environnement.

46.            Je le rappelle: le CSA peut tirer pleinement parti de sa structure inclusive et mobiliser toutes les parties prenantes.

47.            Dans ce contexte, le dynamisme et l’engagement du Comité de la jeunesse et du Comité des femmes de la FAO en font des partenaires idéaux.

48.            Nous félicitons le CSA pour le rôle visible et crucial qu’il joue en vue du prochain Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires. 

49.            Nous devons nous assurer que les conclusions du Sommet débouchent sur des actions concrètes ayant une réelle incidence après la réunion.

50.            Il sera ainsi crucial qu’après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, le CSA travaille de façon cohérente, efficace et collective avec tous les partenaires.

51.            La FAO est déterminée à faire en sorte que le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, par son dynamisme et les effets qu’il produit, apporte de la valeur et de l’élan à notre but commun, à savoir atteindre les ODD.

52.            Œuvrons ensemble à cette noble mission et accomplissons ce devoir historique.

Je vous remercie.