Directeur général QU Dongyu

Sommet Finance en commun Le rôle de la finance et des banques publiques de développement au service de l’agriculture durable dans le monde entier Allocution

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

19/10/2021

Sommet Finance en commun

Le rôle de la finance et des banques publiques de développement au service de l’agriculture durable dans le monde entier 

Allocution

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO 

Texte avant allocution

le 19 octobre 2021

Rome (Italie)

 

Mesdames et messieurs,

 

1.         La FAO participe aujourd’hui à ce sommet aux côtés de nos partenaires de longue date.

 

2.         Nous sommes liés à la Banque mondiale par un programme de coopération conclu en 1964.

 

3.         Nous collaborons avec le FIDA depuis sa création en 1978.

 

4.         La FAO a commencé à travailler avec la BERD il y a plus de 30 ans, et nous avons depuis lors édifié un programme phare en faveur d’investissements privés durables dans les systèmes agroalimentaires.

 

5.         La FAO collabore aussi avec des institutions financières nationales, les aidant à étoffer leurs portefeuilles de prêts agricoles et à en améliorer la qualité.

 

Mesdames et messieurs,

 

6.         Nous sommes tous convenus de l’importance des systèmes agroalimentaires pour la réalisation du Programme 2030 et des Objectifs de développement durable et la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

 

7.         Je tiens à remercier la présidence italienne du G20, la Cassa di Depositi e Prestiti (CDP) et les organisateurs du Sommet Finance en commun, d’avoir fait de la transformation des systèmes agroalimentaires un des thèmes prioritaires de notre ordre du jour de cette année.

 

8.         Les systèmes agroalimentaires sont d’importance décisive pour l’amélioration des moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la création d’emplois, l’autonomisation des femmes et pour faire face aux conséquences de la crise climatique.

 

9.         Tout ceci nécessite des investissements importants!

 

10.       Certaines interventions peu coûteuses produisent des effets notables qui peuvent permettre à des centaines de millions de personnes de se libérer de la faim.

 

11.       La réalisation de l’ODD 2 nécessite d’attirer un volume d’investissements annuels de l’ordre de 40 à 50 milliards d’USD jusqu’en 2030, ceux-ci devant être affectés au financement des interventions visées.

 

12.       Par ailleurs, 80 pour cent des dossiers de demande de financement émanant de petits exploitants agricoles dans les pays en développement n’aboutissent pas.

 

13.       Dans la seule Afrique subsaharienne, trois PME de l’agroalimentaire sur quatre n’ont pas un accès suffisant aux financements.

 

14.       En chiffres annuels, le fossé entre l’offre et la demande dans ce domaine est estimé à 65 milliards d’USD environ.

 

15.       Il faut davantage de financements, et des financements de qualité meilleure!

 

16.       Les banques publiques de développement apportent un élément de solution.

 

17.       Leur mandat leur confère vocation à œuvrer au développement, leurs interventions ont pour horizon le long terme et elles possèdent la capacité de financer à la fois le secteur privé et le secteur public.

 

18.       Elles peuvent injecter des fonds supplémentaires pour aider à combler les déficits de financement.

 

19.       Elles peuvent aussi favoriser les systèmes agroalimentaires durables dans le monde entier en mettant à disposition de meilleurs financements.

 

20.       Car ceux-ci peinent à toucher les petites exploitations et les PME de l’agroalimentaire dans les pays en développement.

 

21.       C’est là ce qui justifie de faire de «l’accroissement des investissements» un des domaines prioritaires du Programme au sein du nouveau Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO,

 

22.       afin d’accompagner la transformation des systèmes agroalimentaires vers plus d’efficacité, d’inclusivité, de résilience et de durabilité.

 

23.       Grâce à ses programmes phares, notamment l’initiative Main dans la main et la Coalition pour l’alimentation, la FAO peut aider à mieux reconstruire nos systèmes agroalimentaires au niveau des pays,

 

24.       avec l’appui technique de son Centre d’investissement, qui prête son concours à des programmes d’investissement et à des projets depuis le stade de leur conception jusqu’à leur suivi et évaluation.

 

25.       En 2020, le Centre d’investissement de la FAO a accompagné l’élaboration de 38 grands programmes, représentant une valeur d’investissement qui dépasse les 6,6 milliards d’USD.

 

26.       Nous pouvons contribuer à donner une dimension écologique à vos investissements, en vous aidant à accéder aux financements du Fonds vert pour le climat, et à concevoir des projets d’adaptation au climat.

 

27.       En 2020, le Conseil du Fonds vert pour le climat a approuvé sept projets de la FAO représentant une valeur totale supérieure à 337 millions d’USD.

 

28.       La FAO s’emploie aussi à mettre au point des systèmes d’information et une panoplie d’outils de mesure de la durabilité, qu’il s’agisse de la comptabilisation du carbone, de l’utilisation rationnelle de l’eau ou de la biodiversité.

 

29.       L’un de ces instruments, la boîte à outils ABC-Map, qui permet de mesurer le complexe «Adaptation-Biodiversité-Carbone», fera l’objet d’une présentation dans le cadre des séances thématiques du Sommet.

 

30.       La FAO offre son appui aux politiques publiques favorables aux investissements du secteur privé dans des systèmes agroalimentaires durables et prête son concours aux investissements privés par des financements novateurs et des financements mixtes.

 

31.       En collaboration avec la BERD, nous produisons des études sur le secteur agroalimentaire et les politiques publiques, et facilitons le dialogue public-privé.

 

32.       Auprès de la Commission européenne, nous nous employons à structurer ses investissements en fonds mixtes, à en surveiller les opérations et à accroître la collaboration avec les institutions européennes de financement du développement.

 

33.       En 2020, Le Centre d’investissement de la FAO a examiné plus de 70 propositions, représentant près de 300 millions d’euros de financements potentiels destinés au secteur privé. 

 

34.       Nous devons également améliorer l’accès aux financements au plan local, en travaillant avec les institutions financières et les banques publiques de développement situées à cet échelon.

 

35.       C’est ainsi qu’en collaboration avec la Commission européenne, nous aidons la Banque de développement de l’Ouganda à étoffer son portefeuille de prêts agricoles et à renforcer ses capacités en matière de gestion des risques agricoles, tout en offrant à ses clients des produits et des services novateurs.

 

Chers collègues,

 

36.       Le savoir est le premier outil d’élimination des risques et nous devons élargir et approfondir notre collaboration en visant à un authentique partage des connaissances.

 

37.       J’en veux pour illustration l’intensification de notre coopération avec la CDP.

 

38.       J’invite toutes les banques publiques de développement à devenir partenaires de la FAO, afin d’épauler cet important programme de façon collective et cohérente.

 

39.       La FAO a pris l’engagement formel d’obtenir des améliorations dans quatre domaines: la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté!

 

40.       Je vous remercie de votre attention!