Directeur général QU Dongyu

Table-ronde virtuelle sur la Grande muraille verte

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

07/09/2020

Table-ronde virtuelle sur la Grande muraille verte (7 septembre 2020) 

Intervention de 

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

telle que prononcée

 

 

Excellences, chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

1. La Grande muraille verte reste une initiative phare qui répond aux nombreux défis, complexes et interdépendants, auxquels l’Afrique est confrontée sur le plan environnemental et socio-économique.

2. Ces défis, ce sont le changement climatique, la désertification, la perte de biodiversité, l’insécurité alimentaire et la pauvreté.

3. Aujourd’hui, je souhaite parler de trois domaines dans lesquels la FAO peut mettre à profit ses connaissances et son expérience pour appuyer la mise en œuvre de la Grande muraille verte de l’Afrique:

4. Premièrement, le soutien technique que fournit la FAO

5. L’Organisation apporte aux communautés une aide précieuse dans le domaine des sciences végétales et elle est bien placée pour contribuer à une restauration à grande échelle du couvert végétal au Sahel;

6. Au cours des cinq dernières années, cette approche a été appliquée dans plus de 400 communautés pour remettre en état plus de 50 000 hectares de terres stériles dégradées et les rendre à nouveau fertiles, tout en augmentant la productivité des terres et leur résilience face au changement climatique et en améliorant les moyens d’existence de près d’un million de personnes. Le rapport intérimaire met en évidence ces résultats, et d’autres encore.

7. Chaque hectare compte - et doit être compté.

8. Dans chacun des pays de la Grande muraille verte, nous avons donc déjà formé des experts nationaux à l’utilisation des technologies géospatiales de pointe, grâce à la panoplie Open FORIS de la FAO, qui met à disposition des outils novateurs pour évaluer l’utilisation des terres ou d’éventuelles modifications de celle-ci. 

9. Les données collectées sont essentielles si l’on veut tirer parti des potentialités en termes de restauration des terres, de piégeage et de séquestration du carbone et recueillir les fruits de ces améliorations sur le plan socio-économique.

10. Par ailleurs, la FAO aide concrètement les pays à lutter contre la pénurie d’eau dans le secteur agricole, par la réalisation de bilans et l’introduction de pratiques de gestion durable des ressources naturelles.

11. WaPOR, notre plate-forme de télédétection, est en mesure d’évaluer la productivité de l’eau dans l’ensemble du continent africain. Elle fournit des informations essentielles et à jour, qui sous-tendent l’élaboration de politiques et les interventions réalisées sur le terrain, dans le contexte de la rareté de l’eau et des risques de sécheresse.

12. Le recours aux meilleures pratiques en matière de collecte de l’eau et de gestion durable des sols est indispensable à l’amélioration de la productivité agricole dans la région.

13. La FAO continuera de soutenir techniquement le recours à des pratiques optimales dans le domaine de la restauration des terres, ainsi qu’une collecte de données innovante et le suivi de la mise en œuvre, pour mesurer les progrès réalisés, l’impact sur le terrain et la transposition à plus grande échelle.

14. La réalisation de travaux de remise en état à grande échelle, étayés par une collecte et un suivi de données innovants et de pointe, favorise la restauration de l’environnement, améliore les moyens d’existence et renforce la coopération régionale.

15. Deuxièmement, l’appui institutionnel de la FAO:

16. Le succès de la mise en œuvre de la Grande muraille verte réside dans un solide soutien institutionnel.

17. Afin d’accélérer la restauration des terres, à la cadence nécessaire pour atteindre la cible de 100 millions d’hectares à l’horizon 2030, nous avons besoin d’une volonté et d’un engagement politiques renouvelés.

18. Nous continuerons d’impliquer davantage nos bureaux de terrain des pays de la Grande muraille verte, avec le soutien de notre bureau régional pour l’Afrique afin de collaborer plus activement avec les gouvernements, les communautés locales et nos partenaires.

19. Nous contribuerons aussi à une coordination stratégique des actions aux niveaux international, régional et national.

20. La FAO encourage vivement les agences et les partenaires des Nations Unies, la Commission de l’Union Africaine et l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte à améliorer la coordination et le suivi de la Grande muraille verte. 

21. Pour y parvenir, il faut saisir les possibilités offertes, par exemple, par la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes d’ici 2030.

22. La Décennie, codirigée par la FAO et le Programme des Nations Unies pour l’environnement, a fait de la Grande muraille verte son programme phare.

23. Troisièmement, l’appui de la FAO à la mobilisation des ressources:

24. Le rapport montre clairement que l’insuffisance des financements est l’un des principaux obstacles à la réalisation des objectifs ambitieux de la Grande muraille verte.

25. C’est à nous de mettre à profit notre expérience et nos connaissances collectives afin d’attirer plus de financements et réduire la nervosité des investissements (conception globale et à long terme).

26. Faisons en sorte que les investissements dans les projets de restauration des terres soient plus attrayants, en montrant les avantages qu’ils engendrent pour les sociétés, les économies et l’environnement.

27. En tant qu’institution accréditée auprès du Fonds vert pour le climat, la FAO élabore en collaboration avec les membres et l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte, une proposition relative à un financement multi-pays du Fonds, sur dix ans.

28. Pour coordonner les flux de financement destinés à l’intensification des actions climatiques à l’appui de la Grande muraille verte, la FAO a aidé le Fonds vert pour le climat et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à mettre en place une approche-programme spécifique de la Grande muraille verte.

29. Le fait d’être récemment devenue une agence exécutante du Fonds pour l’adaptation ouvre également de nouvelles possibilités en matière de mobilisation de ressources à l’appui de la Grande muraille verte.

Chers collègues, chers amis,

30. Lors de notre réunion, en juin dernier, nous avions défini cinq principes de collaboration pour la poursuite de cette action: 

        a. mettre les gens au premier plan;

        b. assurer l’autonomisation des pays;

        c. faire de la Grande muraille verte une priorité;

        d. renforcer les synergies; enfin,

        e. agir sans perdre de temps.

31. Si vous voulons que nos efforts aboutissent, il ne faut pas perdre ces principes de vue!

32. La FAO est prête à continuer de travailler avec vous à la réalisation de cet important projet et de ses objectifs, qui sont ambitieux.

33. Réaliser l’immense potentiel du continent africain et œuvrer pour un monde libéré de la faim!