Directeur général QU Dongyu

Cent vingt-neuvième session du Comité du Programme Cent quatre-vingt-troisième session du Comité financier Allocution de clôture

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

13/11/2020

Cent vingt-neuvième session du Comité du Programme

Cent quatre-vingt-troisième session du Comité financier

Allocution de clôture

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Rome, le 13 novembre 2020, 17 heures (heure de Rome)

Telle que prononcée

 

 

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Mesdames et Messieurs les membres du Comité du Programme et du Comité financier,

Mesdames et Messieurs,

 

  1. Bonsoir!
  2. Alors que se termine cette session de la Réunion conjointe, j’aimerais vous remercier de vos contributions.
  3. J’aimerais également saluer votre professionnalisme, vos réflexions approfondies et la manière dont vous avez mené les travaux.
  4. J’ai écouté vos avis et observations, ce qui m’a permis d’aborder chaque question sous des angles différents.
  5. Je pense que c’est un bon moyen de modifier le modèle d’activité et de faire avancer le programme de transformation que j’ai mis sur pied.
  6. Monsieur le Président, Hans, vous êtes européen. Vous plaidez en faveur de la transparence depuis de nombreuses années. J’ai moi‑même déjà instauré la transparence tridimensionnelle à la FAO. Maintenant, c’est à vous d’être transparent.
  7. Vous vous y attachez depuis sept heures déjà. Je pense que c’est une manière louable de procéder. Il s’agit d’un moyen concret de faire ressortir ce que vous avez dans le cœur, et pas seulement dans la tête.
  8. Je suis touché par votre soutien à la transparence avec laquelle nous renouvelons la FAO.
  9. J’apprécie vos réactions positives et vos commentaires au sujet du nouveau Cadre stratégique.
  10. Je sais que ce n’est qu’un début. Il s’agit d’un document évolutif. Il y a d’abord la conception stratégique. Puis, nous passerons aux plans d’action pour sa mise en œuvre. Nous sommes à l’aube d’un long voyage. Mais un bon début n’est qu’une réussite partielle.
  11. J’ai également pris connaissance avec plaisir des réactions non moins positives concernant la nouvelle Stratégie relative à la mobilisation du secteur privé.
  12. Vos contributions nous aident à redynamiser nos relations avec ce dernier. La version précédente de cette stratégie a été adoptée en 2013, il y a presque huit ans, et c’est il y a 10 ans que nous nous sommes lancés dans sa conception. Des changements considérables se sont opérés en dehors de la FAO au cours de cette dernière décennie.
  13. Nous devons nous adapter aux nouvelles situation, atmosphère et manière de travailler qui s’imposent en dehors de la FAO. Nous devons transformer l’Organisation petit à petit, de manière continue. Nous ne pouvons pas concrétiser les changements en une fois, par une action de grande envergure. Les Membres nous aident à faire trois petits pas rapides en avant plutôt qu’un seul pas de géant.
  14. Chaque Membre a diverses préférences et ses propres opinions. Dans un premier temps, certains pays en développement s’en sont inquiétés. Maintenant, certains pays développés s’en inquiètent aussi. Malgré cela, je rassemblerai les pays, qu’ils soient développés ou en développement, au sein d’une FAO unifiée, qui en fera davantage pour ses Membres.
  15. Je suis très heureux de découvrir vos nombreuses propositions et recommandations techniques sur ces deux documents. Elles seront un apport précieux à la session du Conseil qui doit avoir lieu prochainement. Il s’agit d’une collaboration solide.
  16. Je suis toujours ouvert aux idées constructives et critiques. Si vos suggestions ne sont pas critiques, alors elles ne sont pas à la hauteur. Et si elles sont uniquement critiques, mais pas constructives, alors elles ne sont pas non plus à la hauteur. Vous devez adresser des suggestions constructives et critiques à mes collègues pour les pousser à aller plus loin. J’ai besoin que vous les bousculiez. Je pense que c’est un bon enseignement à tirer pour les cadres supérieurs aujourd’hui.
  17. Permettez-moi de vous assurer que nous poursuivrons ce processus de consultation avec la même transparence.
  18. Il ne s’agit pas d’une solution ponctuelle. Nous vous tiendrons au courant selon qu’il conviendra, régulièrement et ponctuellement.
  19. Ces 15 derniers mois, nous avons organisé une multitude de consultations informelles et formelles. C’est une manière d’établir la transparence tridimensionnelle.
  20. Et nous vous tiendrons informés tout au long des activités de mise en œuvre.
  21. En attendant, il faut aussi être réaliste.
  22. Ces derniers mois, depuis le confinement, mes collègues de l’équipe de direction centrale et moi-même avons organisé et pris part à quantité de réunions pour accroître la visibilité de la FAO et développer son engagement.
  23. Avant la pandémie de covid-19, nous avions au moins quelques jours, à chaque retour de réunion, pour réfléchir et recharger les batteries. Aujourd’hui, le rythme des réunions s’accélère fortement.
  24. À l’heure du déjeuner, aujourd’hui, j’ai participé à une cérémonie de signature avec le Fonds vert pour le climat, qui venait d’approuver trois projets. Il en avait d’abord approuvé deux, puis j’ai insisté pour qu’il approuve d’autres projets proposés par la FAO. Ce sont donc trois projets qui ont finalement été approuvés, pour un montant total de 160 millions d’USD environ.
  25. Nous ne sommes pas paresseux.
  26. Vous avez signalé que les documents devaient être prêts dans toutes les langues de l’ONU deux semaines avant la tenue de la réunion.
  27. Notre dernière réunion du Comité du Programme et du Comité financier a été reportée en raison de la pandémie, puis nous avons organisé toutes les conférences régionales sans accroc.
  28. Je suis vraiment reconnaissant de l’acharnement, de la coopération, de l’engagement et de l’ardeur dont ont fait preuve tous mes cadres supérieurs.
  29. Nous devons être réalistes en raison des enjeux qu’il nous faut affronter en ce moment.
  30. J’aimerais profiter de cette occasion pour vous faire part de quelques-unes de mes idées sur la solidarité, le développement et l’inclusivité.
  31. La solidarité a pour point de départ la bonne volonté. Il faut avant tout être disposé à coopérer avec les autres. Il faut se mettre dans la peau d’autrui. Je réfléchis toujours aux épreuves qui attendent mes directeurs généraux adjoints, mes chefs et mes directeurs lorsque je leur attribue certaines tâches. Je pense aussi aux défis que les représentants permanents basés ici, à Rome, seront amenés à relever. Il m’est impossible de faire preuve d’empathie sans me mettre à votre place. Ensuite, il faut un esprit constructif. Une dose suffisante d’honnêteté et d’esprit constructif vous permettra de faciliter considérablement le déroulement des travaux et de vous comprendre, en toute sincérité.
  32. Ensuite, il faut de la transparence. J’ai énormément œuvré en faveur de la transparence. À la dernière Réunion conjointe du Comité du Programme et du Comité financier, nous avons beaucoup parlé de la structure hiérarchique. J’ai senti, à ce moment-là, que personne ne croyait que j’irais plus loin que ce que l’on attendait de moi. En réalité, j’ai procédé de manière professionnelle et intégrée. Ce n’était pas simplement une idée qui m’avait soudainement traversé l’esprit. Faire preuve de transparence ne signifie pas tout vous montrer dans les moindres détails. Lorsque je vous invite à déguster un plat chinois chez moi, je peux non seulement vous offrir des légumes préparés individuellement, mais aussi vous faire découvrir une saveur spéciale.
  33. La stratégie relative au secteur privé représente quant à elle énormément de travail pour Mme Beth Bechdol. Et tous les autres membres de l’équipe de direction centrale ont formulé des observations et des suggestions. Nous sommes réellement en train de créer une direction centrale collective, et nous visons le consensus au sein de cette équipe de direction.
  34. Le consensus, c’est accepter de ne pas partager la même opinion. Faire preuve de flexibilité ne veut pas dire perdre la bataille. C’est une culture axée sur la recherche du consensus qui règne au sein du système des Nations Unies. Il n’y a ni gagnant, ni perdant. Le seul moyen de parvenir au consensus, c’est de trouver un compromis et d’accepter de ne pas être d’accord. C’est une manière de développer la solidarité universelle entre tous les Membres de la FAO, entre les Membres et le Secrétariat et entre les membres du personnel de l’Organisation. C’est une direction que j’ai prise dans ma gestion de la FAO jusqu’à présent.
  35. Le développement ne concerne pas que les pays en développement. Il doit intéresser tous les Membres, y compris les plus riches. Voilà pourquoi le consensus sur les objectifs de développement durable (ODD), qu’il nous faut réaliser d’ici à 2030, est aussi large et rassemble des pays riches, des pays vulnérables, ou encore des pays à revenu intermédiaire. Les ODD ont été largement adoptés par les Nations Unies en 2015. Il s’agit du premier niveau de consensus atteint à l’échelle la plus large en matière de développement.
  36. Nous devons agir sur trois dimensions en faveur du développement: sociale, économique et environnementale.
  37. Il nous faut un plan global et cohérent qui puisse s’appliquer à tous les Membres, mais aussi au sein de ceux-ci, dans différents secteurs et à différents échelons sous-nationaux.
  38. Nous devrions aider les Membres, qu’ils fassent partie de l’OCDE ou qu’il s’agisse de pays en développement, de pays moins avancés ou de petits États insulaires. Vous avez besoin de politiques porteuses qui aident les agriculteurs à contribuer au développement rural. Vous avez besoin d’investissements responsables. Vous avez besoin d’innovation. Vous avez besoin de renforcement des capacités au niveau du capital humain.
  39. Si les pays se trouvent à différents stades de développement, il n’en demeure pas moins que nous devrons tous appliquer ce cadre stratégique.
  40. L’inclusivité.
  41. Réduire l’écart entre les riches et les pauvres. Réduire l’écart entre les zones urbaines et les zones rurales. Nous devons réduire l’écart entre les femmes et les hommes: les inégalités entre les sexes.
  42. On trouve ces trois types d’écarts partout dans le monde. Dans les pays riches comme dans les pays pauvres.
  43. Il nous faut des politiques inclusives. Ensuite, nous devons nous orienter au moyen du cadre commun. Nous avons besoin de ce cadre mondial. Alors, nous pourrons assurer un traitement différencié. Puis il nous faudra un grand cœur, rempli de passion. Et là, finalement, nous pourrons réellement mettre l’humanité sur la voie d’un monde pacifique, d’un monde meilleur.
  44. La FAO est une grande famille.
  45. Votre contribution est un bien, non seulement pour vous et votre pays, mais aussi pour cette grande famille.
  46. Notre planète est un petit village. Nous devons en prendre soin. Nous devons affronter ensemble les menaces qui pèsent sur lui.
  47. Il est temps de se comprendre et de prendre soin les uns des autres, pour un monde meilleur.
  48. Commençons par retrousser nos manches et nous mettre au travail.
  49. Pour une FAO dynamique, inclusive, novatrice et efficace!

Merci de votre attention.