Directeur général QU Dongyu

RÉUNION CONJOINTE du Comité du Programme (cent vingt-huitième session) et du Comité financier (cent quatre-vingtième session)

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

08/06/2020

RÉUNION CONJOINTE

du Comité du Programme (cent vingt-huitième session) 

et du Comité financier (cent quatre-vingtième session)

Rome, 8 juin 2020

Déclaration de Monsieur Qu Dongyu

Directeur général de la FAO

 

Mesdames et Messieurs les délégués,

Mesdames, Messieurs,

Je suis heureux de voir que vous êtes tous en bonne santé à l’occasion de cette Réunion conjointe du Comité du programme et du Comité financier.

Nous nous réunissons dans des circonstances très différentes de celles de novembre dernier.

Le monde fait face un bouleversement inédit et nous devons nous y adapter avec votre collaboration.

Aujourd’hui, mon intervention sera axée sur les trois aspects suivants:

- les progrès réalisés dans la mise en œuvre des ajustements à apporter au Programme de travail et budget (PTB) 2020-2021depuis la session du Conseil tenue en décembre dernier;

- les nouveaux ajustements à apporter au Programme de travail et budget 2020-2021 proposés;

- l’évaluation préliminaire que nous avons menée sur les effets de la pandémie sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les systèmes alimentaires, ainsi que la réponse apportée par la FAO à cette menace mondiale.

Progrès réalisés dans la mise en œuvre des ajustements à apporter au PTB 2020-2021 depuis la session du Conseil en décembre dernier

Lors de la dernière Réunion conjointe, j’ai proposé d’apporter des ajustements d’ordre structurel, programmatique et opérationnel.

Ces ajustements reprennent la vision que je vous avais exposée pendant ma campagne et qui consiste à construire une Organisation plus dynamique pour un monde meilleur, tout en restant attaché aux objectifs, au mandat et à la mission de l’Organisation (FAO).

Après approbation par le Conseil, en décembre 2019, nous avons procédé aux ajustements suivants:

Nous avons recruté le Fonctionnaire chargé des questions de déontologie.

Le Bureau de la déontologie fonctionne désormais comme un bureau autonome (il n’est plus rattaché au Bureau juridique) et relève directement du Directeur général.

Nous avons nommé le Directeur du Bureau des petits États insulaires en développement (PEID), des pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement sans littoral (PDSL) nouvellement créé. Deux fonctionnaires du cadre organique (P-2 et P-3) ont été détachés et un fonctionnaire des services généraux est en poste.

Le recrutement d’un médiateur est en cours; celui-ci sera administrativement rattaché au Bureau de la stratégie, de la planification et de la gestion des ressources.

Les nouveaux ajustements que nous vous exposons aujourd’hui comptent également la création d’un bureau distinct à l’intention du Médiateur, conformément à la demande formulée.

Les ressources destinées aux activités de la FAO relatives à la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et au Programme conjoint FAO/OMS relatif aux avis scientifiques en matière de sécurité sanitaire des aliments/CODEX Alimentarius ont été augmentées d’un million d’USD respectivement.

Un nouveau Groupe transversal sur la biodiversité a été créé au sein du Département (CBD) avec l’allocation de 0,8 million d’USD de ressources hors‑personnel et l’entrée en fonction d’un nouveau fonctionnaire principal (P-5) chargé de la biodiversité. 

Deux comités consacrés à la jeunesse et aux femmes ont été créés, pour agir en tant que moteur de la solidarité et de l’engagement des jeunes et des femmes au sein de la FAO.

Au cours de ces derniers mois, et ce malgré la pandémie, ils ont mené des activités remarquables et ont fortement contribué à la naissance d’un esprit de solidarité, à la promotion de modèles d’activités novateurs et au partage entre les membres du personnel de la FAO. 

Le nouveau Bureau de l’innovation a récemment été créé pour consolider l’esprit d’innovation de la FAO, notamment dans les domaines des sciences et des technologies, ainsi qu’en matière d’approches et de modèles de coopération et de renforcement des capacités.

La sélection d’un scientifique en chef est en cours.

Un certain nombre de mesures d’ajustement ont été prises pour garantir la mise en place de fonctions de contrôle efficaces et efficientes, ainsi qu’un contrôle financier et une gestion des ressources humaines solides:

Le Bureau des ressources humaines a été transféré dans une structure plus proche des autres fonctions de services et de gestion des ressources humaines afin d’assurer de meilleurs services, placés sous une seule responsabilité, et un contrôle de la qualité unique, au niveau hiérarchique approprié.

Ces services concernent notamment la communication avec les organes de représentation du personnel et la participation de la FAO au Comité de haut niveau sur la gestion, du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.

Un nouveau Directeur des ressources humaines a été choisi à l’issue d’une procédure de mise en concurrence.

Le Bureau de l’Inspecteur général a reçu un montant supplémentaire de 400 000 USD afin de renforcer la fonction d’enquête. Il s’agit de la première augmentation depuis des années. Je suis déterminé à faire en sorte que le Bureau de l’Inspecteur général dispose des ressources nécessaires aux fins de l’exécution de son programme de travail et à mettre à disposition des ressources supplémentaires, issues des ouvertures de crédits nettes pour 2020-2021, si nécessaire.

Nous achevons actuellement le recrutement d’un nouvel Inspecteur général.

Le Comité de vérification a approuvé la nomination et l’a soumise au Comité financier, pour consultation.

Par ailleurs, les quatre postes d’auditeur qui se trouvaient dans les bureaux régionaux ont été transférés au Siège. Cela a permis de créer des synergies du fait de la présence de tous les auditeurs dans un même bureau. Il est ainsi possible de désigner des lieux d’affectation en fonction du profil de l’auditeur (connaissances linguistiques, expérience) plutôt que de sa localisation géographique.

Un nouveau poste de Directeur adjoint de classe D-1 a été créé au sein de la Division des finances, afin de renforcer les fonctions de surveillance de la gestion, et de s’assurer que la division demeure intègre dans ses fonctions.

Comme vous pouvez le constater, nous avons mis en œuvre la quasi-totalité des propositions que vous avez approuvées lors de la dernière session du Conseil tenue en décembre 2019.

Je vous prie de vous joindre à moi pour remercier et féliciter chaleureusement les membres du personnel de la FAO, ainsi que mon équipe de direction. Merci à vous, Membres de la FAO!

Propositions de nouveaux ajustements à apporter au Programme de travail et budget 2020-2021

Les nouveaux ajustements que j’expose aujourd’hui sont la suite logique des changements approuvés en décembre 2019 et s’inscrivent dans la même vision, qui consiste à faire de la FAO une Organisation inclusive et réactive, qui soit au service de ses Membres afin de parvenir à une meilleure production, à une meilleure nutrition, à un meilleur environnement et à de meilleures conditions de vie, grâce à une réforme transparente, ouverte, novatrice, responsable et efficace.

Tout d’abord, je tiens à remercier les Déléguées pour le dialogue ouvert et les échanges sincères que nous avons eus lors du séminaire informel de la semaine passée sur les nouveaux ajustements proposés.

Comme promis à l’issue de notre échange, nous avons élaboré un document qui contient des précisions et les réponses de la Direction aux questions soulevées.

Le document, ainsi que la transcription de mon intervention lors de la réunion, sont disponibles en ligne, sur le Portail des Membres de la FAO.

Je me permets également de vous faire part des principaux points contenus dans la proposition de nouveaux ajustements à apporter au PTB 2020-2021 (Madame Beth Crawford et un membre de la Direction exécutive vous apporteront des précisions à ce sujet un peu plus tard).

 

Dispositions relatives à la gestion interne:

Les propositions d’ajustements structurels et programmatiques consistent à renforcer l’efficience et l’efficacité de l’Organisation,éviter les cloisonnements et garantir une transparence et une responsabilité optimales.

La structure proposée comporte une gestion modulaire caractérisée par une certaine flexibilité.

Ceci permet d’avoir une collaboration intersectorielle optimale et d’ajuster les missions confiées aux dirigeants pour pouvoir répondre aux priorités et aux besoins nouveaux au cours des mois à venir.

La même approche sera adoptée pour ce qui est de la structure hiérarchique.

Je sais que ce problème a été soulevé lors du séminaire informel.

Je déterminerai les liens hiérarchiques spécifiques en tenant compte des antécédents, des compétences et des connaissances des personnes qui composent l’équipe de direction à la suite de consultations internes.

Les liens hiérarchiques se diviseront en deux catégories: primaire («A») et secondaire («B»); le lien hiérarchique «B» jouera un rôle complémentaire, dans une perspective d’appui réciproque et régulier.

Une fois établies, les liens hiérarchiques seront communiqués aux membres et au personnel.

L’équipe de la direction centrale, composée des trois directeurs généraux adjoints, de l’Économiste en chef, du Scientifique en chef et du Directeur de Cabinet, m’apporte un appui dans tous les domaines relevant du mandat de l’Organisation.

Je confierai aux sous-directeurs généraux (SDG) des missions spécifiques relevant des domaines clés du mandat de l’Organisation.

Au Siège, les SDG s’occuperont davantage de la coordination préalable à l’exécution de grands projets et d’activités externes à forte visibilité, revêtant une importance capitale, et moins des questions de gestion interne.

L’obligation de rendre compte qui s’applique aux chefs de bureau, de centre ou de division a été renforcée, conformément aux pratiques optimales et compte tenu de leur rôle d’expert dans leurs domaines respectifs. Ils rendront compte à un directeur général adjoint (DDG), à l’Économiste en chef, au Scientifique en chef ou directement à moi-même.

Cette structure horizontale et cohérente sera mise en place pour renforcer l’efficacité et la responsabilité de la FAO, tout en réduisant les coûts de transfert et la bureaucratie.

 

Structure organisationnelle:

Je propose de créer un nouveau Bureau des objectifs de développement durable (ODD). Ce Bureau coordonnera la participation de la FAO à l’examen du Programme 2030 et à la suite donnée à celui-ci, en étroite collaboration avec les unités concernées de l’ensemble de l’Organisation, du Directeur général jusqu’aux fonctionnaires responsables de la coordination entre les organismes garants et les gardiens des ODD, au sein et en dehors de l’Organisation.

Nous prêtons une attention particulière à l’étroite collaboration de la FAO avec les autres organisations du système des Nations Unies, les institutions financières internationales, le secteur privé et d’autres partenaires dans le cadre de l’Initiative Main dans la main.

Il est de plus en plus crucial de travailler en partenariat afin de traiter des problèmes complexes et multidimensionnels, ce qui est indispensable pour atteindre les ODD.

Il est proposé de créer ou de renforcer trois centres (développés pour être plus inclusifs et plus liés à d’autres entités internationales), afin d’utiliser de façon catalytique les crédits ouverts de la FAO, qui sont limités:

Le Centre d’investissement, créé en 1965 dans le cadre d’un partenariat modèle noué avec la Banque mondiale, encourage les investissements publics et privés visant à aider les pays Membres à réaliser les ODD. Une augmentation de 8 millions d’USD est proposée pour renforcer son rôle catalytique et sa portée, à l’appui des pays, et permettre un financement à grande échelle, avec des contributions importantes de la Banque mondiale, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), de la Société financière internationale (SFI), du Fonds international de développement agricole (FIDA) et d’autres institutions financières internationales avec lesquelles nous travaillons sans relâche pour conclure des accords de partenariats similaires;

Le Centre mixte FAO/Organisation mondiale de la Santé (OMS) mènerait une action conjointe dans les deux domaines suivants: La Commission du Codex Alimentarius et les travaux de la FAO sur les zoonoses et d’autres domaines (approche «Une seule santé», résistance aux antimicrobiens et sécurité sanitaire des aliments, entre autres). À cela s’ajouterait l’expertise de la FAO en matière de zoonoses, afin que ces activités continuent de manière ciblée et coordonnée, au sein de l’Organisation et en étroite collaboration avec l’OMS et d’autres partenaires et mécanismes de coordination mondiaux, notamment l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Il est proposé de renforcer le Centre mixte FAO/AIEA, qui est l’expression d’un partenariat stratégique de longue date entre la FAO et l’AIEA en matière de développement de l’agriculture durable et de sécurité alimentaire, fondé sur les sciences et les technologies nucléaires, en lui consacrant un million d’USD. Un nouveau laboratoire ultramoderne et deux fois plus spacieux a été inauguré récemment, le vendredi 5 juin, en Autriche. Il abritera trois des cinq laboratoires financés et dirigés conjointement par la FAO et l’AIEA.

Il est également proposé de créer une Division des systèmes alimentaires et de la sécurité sanitaire des aliments. Celle-ci permettrait d’assurer une direction stratégique et cohérente dans l’ensemble de la FAO s’agissant de l’élaboration de systèmes agroalimentaires plus durables.

La Division intègrerait l’analyse scientifique et économique de la FAO afin de formuler des orientations améliorées en matière de politique et d’investissements ciblés dans les systèmes agroalimentaires et, ainsi, de donner les moyens nécessaires pour mener les activités relatives à la sécurité sanitaire des aliments.

Je me réjouis que toutes les propositions soient formulées dans le cadre de l’ouverture de crédits biennale nette approuvée par la Conférence d’un montant de 1,0056 milliard d’USD.

 

La covid-19 et ses effets sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les systèmes agroalimentaires: réponse de la FAO

J’en viens maintenant à la question de la covid-19 et de ses effets sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les systèmes agroalimentaires.

Nous surveillons l’évolution de la situation mondiale liée aux effets de la pandémie sur la sécurité et les systèmes alimentaires depuis les premiers jours de l’épidémie.

Il est rapidement apparu que les effets conjugués de la covid-19, des mesures adoptées pour lutter contre la maladie et de la crise économique mondiale qui allait suivre aggraveraient les problèmes de la faim et de la malnutrition, en plongeant davantage de personnes dans la faim et l’indigence, en particulier dans les pays à faible revenu qui dépendent de l’importation de denrées alimentaires.

Ces conséquence pourraient bien réduire à néant une décennie entière de progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté.

La FAO s’emploie à évaluer la menace que la covid-19 fait peser sur la sécurité alimentaire et la nutrition et à formuler des politiques fondées sur des éléments concrets à l’intention de ses Membres.

À ce jour, la FAO a publié 41 documents d’orientation et 8 publications portant sur l’évaluation quantitative et qualitative des incidences de la pandémie sur les chaînes d’approvisionnement alimentaire, le commerce et les marchés alimentaires, les petits producteurs, l’insécurité alimentaire, la protection des plus vulnérables, les systèmes statistiques et les systèmes alimentaires sûrs, résilients et durables.

Nous avons également eu recours aux mégadonnées pour suivre l’évolution du commerce et recueillir des informations sur des aspects logistiques, par exemple le mouvement des navires en temps réel ou les cours journaliers de quatorze produits alimentaires de base dans tous les pays. Nous utilisons les médias et le réseau social Twitter comme outils d’alerte précoce pour évaluer la façon dont les problèmes ont été résolus, ce qui permet de réduire les incertitudes en ce qui concerne les marchés.

Le Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS), créé à l’initiative du G20 et que nous accueillons, permet de favoriser la transparence et la communication d’informations sur les conditions des marchés (production et consommation ou encore stocks et prix) aux pays et aux investisseurs.

Nous nous appuyons également sur l’Analyse des décisions en matière de politiques alimentaires et agricoles pour veiller au bon fonctionnement des marchés mondiaux.

Contrairement à la crise alimentaire des années 2007 et 2008, l’enjeu d’aujourd’hui n’est pas la disponibilité des aliments, mais l’accès aux aliments.

Les chaînes d’approvisionnement alimentaire tiennent certes le coup, mais la récession dans laquelle les pays commencent à s’enfoncer constitue une menace réelle, car on sait que les ralentissements économiques ont un effet aggravant sur la faim, notamment dans les pays les plus vulnérables, les PEID, les PMA et les PDSL.

D’après les estimations de l’Organisation, pas moins de 80,3 millions de personnes risquent de manquer de nourriture dans les pays importateurs nets de produits alimentaires en raison de la baisse de la croissance économique.

L’ampleur des effets de la pandémie sur cette dernière dépendra de l’intensité et de la durée du choc économique occasionné, de l’épargne disponible et de l’accès au crédit et aux programmes de protection sociale.

Les mesures de stimulation de l’économie adoptées dans tous les pays doivent donc avoir pour but de garantir la satisfaction des besoins alimentaires des groupes les plus vulnérables.

Au cours de ces derniers mois, nous avons déployé des efforts considérables pour évaluer les répercussions de la covid-19 sur l’alimentation et l’agriculture dans le monde et pour contribuer à l’analyse des politiques.

Nous avons sensibilisé la communauté internationale en faisant des déclarations conjointes, à l’instar de la déclaration du 31 mars avec l’OMS et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur l’atténuation de l’impact de la covid-19 sur le commerce et les marchés alimentaires et la déclaration conjointe qui a précédé la réunion des ministres de l’agriculture du G20 avec la Banque mondiale, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le FIDA.

J’ai pris part aux deux réunions des dirigeants du G20 et du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la sécurité alimentaire, qui ont été des premières historiques, ainsi qu’à la réunion des ministres de l’agriculture du G20, et j’ai appelé les participants à produire plus et mieux, en tenant compte des calendriers agricoles.

Nous avons conduit un certain nombre d’autres réunions et événements de haut niveau (Forum économique mondial, Secrétaire général, Conseil économique et social, etc.) pour sensibiliser les Membres et les encourager à travailler de concert en vue de surmonter les difficultés engendrées par la pandémie.

Nous avons également organisé un certain nombre de rencontres avec des ministres pour s’assurer que l’alimentation et l’agriculture comptent parmi les services essentiels des pays pendant le confinement.

Le 16 avril, nous avons tenu une réunion virtuelle avec les ministres de l’agriculture des pays membres de l’Union africaine, qui a porté sur les incidences de la covid-19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition. La déclaration ministérielle qui a suivi et la mise sur pied d’une groupe de travail spécial comprenant des représentants de l’Union européenne (UE), des institutions financières et des partenaires, ont permis de mettre au point des mesures concrètes pour protéger les populations d’Afrique les plus vulnérables.

Toujours en avril, c’est avec l’appui de la FAO que les ministres de l’agriculture de 25 pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont signé un accord pour unir leurs forces en vue de préserver l’approvisionnement alimentaire des 620 millions d’habitants de la région.

Les efforts déployés au cours de ces derniers mois ont également permis de renforcer la coopération de l’Organisation avec les autres organisations du système des Nations Unies, depuis le Siège jusqu’aux bureaux de terrain.

Nous participons au Plan de réponse humanitaire global covid-19 et collaborons étroitement avec le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires à la mise au point finale de l’appel révisé.

La FAO prend part à plusieurs initiatives de communication humanitaire et de mobilisation collective des Nations Unies.

Nous travaillons avec les équipes de pays des Nations Unies et d’autres organismes dans le cadre de la collecte et de l’analyse de données ainsi que de la réorganisation et du développement de l’assistance.

Nous participons activement au Groupe de travail technique sur la covid-19 du module mondial de la sécurité alimentaire, en formulant des recommandations techniques en vue de maintenir l’appui aux moyens d’existence pendant la durée des restrictions liées à la pandémie et de répondre aux besoins naissants.

Avec le PAM, nous assurons la collecte et l’analyse de données qui permettront de connaître, en temps réel, la situation sur le terrain s’agissant de l’insécurité alimentaire grave, engendrée par les restrictions liées à la covid‑19, et nous travaillons à l’application de l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue en menant des enquêtes par téléphone dans tous les pays vulnérables. L’analyse permettra d’intervenir rapidement pour prévenir les crises alimentaires et mieux cibler les politiques.

Par ailleurs, alors que l’attention de la communauté internationale était tournée vers la covid-19, nous avons continué à soutenir la lutte contre un autre ennemi, le criquet pèlerin, en mettant en place des moyens d’alerte rapide et une action immédiate.

Avec le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, nous avons organisé des réunions d’information à l’intention des Membres à New York, à Rome, à Genève et à Nairobi sur les actions menées par le système des Nations Unies pour atténuer l’impact de l’infestation de criquets pèlerins.

Grâce à la lutte menée contre le criquet pèlerin, nous avons aidé les États à éviter la perte de 720 000 tonnes de céréales assez, ce qui permettra de nourrir près de 5 millions de personnes pendant un an.

Les terrains de parcours et les unités de bétail tropical ont pu être épargnés, ce qui a permis à 350 000 ménages pastoraux de protéger leurs moyens de subsistance.

Nous avons entrepris de modifier notre appel à agir contre le criquet pèlerin, car une nouvelle génération de criquets devrait émerger en Afrique de l’Est, au Proche Orient et en Asie du Sud-Ouest. Le risque de dissémination en Afrique de l’Ouest, lui, est suivi de près.

Nous avons également contribué à la nouvelle initiative de la Banque mondiale de la lutte contre le criquet pèlerin en Afrique, dotée de 500 millions d’USD, dans le cadre de laquelle la majorité des fonds seront destinés à améliorer les moyens de subsistance.

J’aimerais, si vous le permettez, adresser mes sincères remerciements aux partenaires, aux donateurs et aux responsables des opérations pour leur action énergique et rapide au cours de ces derniers mois.

La nouvelle FAO

Tout ce qui précède a été rendu possible grâce à l’impressionnante capacité d’adaptation de la FAO, alors qu’une nouvelle réalité se dessinait.

L’action menée par l’Organisation contre la covid-19 reposait sur deux priorités: la santé et le bien-être des fonctionnaires et des membres du personnel et la réalisation de son mandat.

Grâce à la mise en place rapide de structures internes qui ont permis de suivre, de planifier et de gérer l’action de la FAO face à la crise, nous avons gardé une longueur d’avance.

En très peu de temps, l’Organisation a adapté ses méthodes de travail.

La FAO est plus «numérique» que jamais!

L’Organisation a littéralement plongé dans l’ère du numérique au cours de ces derniers mois.

La tenue de la réunion virtuelle avec les ministres africains de l’agriculture, dans toutes les langues officielles, a été une première au sein du système des Nations Unies.

Le Comité des questions constitutionnelles et juridiques (CQCJ) a organisé sa première session en ligne avec succès il y a deux semaines. Il s’agit d’un événement historique pour la gouvernance de la FAO.

Notre utilisation quotidienne des outils numériques a quintuplé depuis que nous avons commencé le télétravail.

Environ 1 500 réunions en ligne sont tenues tous les jours à la FAO.

L’Organisation, qui célèbre les journées internationales instaurées par les résolutions de l’ONU, a virtuellement commémoré de nombreuses journées internationales avec une forte participation.

Environ 500 000 courriers électroniques sont envoyés chaque jour depuis nos bureaux, partout dans le monde!

La nouvelle FAO est inclusive et transparente!

Lors de la cérémonie de passation de pouvoirs en août dernier, j’ai pris l’engagement de faire preuve de transparence et de partager avec vous autant d’informations que possible.

C’est dans cet état d’esprit que nous avons complètement renouvelé le site web de la FAO depuis le 1er décembre 2019. D’autres améliorations ne vont pas tarder.

Nous avons organisé un certain nombre de séminaires informels en ligne au cours de ces derniers mois.

Nous vous avons tenu informés des actions menées par la FAO face à la pandémie, de l’appui apporté à la lutte contre le criquet pèlerin, de la stratégie de relative à la nutrition, et, pas plus tard que la semaine dernière, des nouveaux ajustements à apporter au Programme de travail et budget 2020-2021.

Nous avons également organisé des dialogues informels en ligne à l’intention des organes directeurs.

Nous avons appliqué le même principe de transparence à l’égard des membres du personnel de l’Organisation.

Une démarche de communication exemplaire a permis aux membres du personnel de rester au fait de la situation ainsi que des décisions et des mesures qui ont été prises.

Elle a aussi concerné les Représentants permanents.

Nous avons organisé une réunion-débat avec le personnel travaillant au Siège (plus de 2 000 personnes) et une autre avec les membres du personnel travaillant partout dans le monde, avec un nombre record de 4 300 collègues!

Ces deux réunions virtuelles se sont déroulées sous le signe de l’inclusion et de l’ouverture. Il s’agit d’une première dans l’histoire des organisations du système des Nations Unies.

La FAO a augmenté sa visibilité et sa productivité!

En début d’année, j’ai déclaré que l’année 2020 serait celle de l’efficacité pour la FAO.

Et, à cet égard, ce n’est pas la covid-19 qui nous a arrêtés!

Nous avons su tirer le meilleur parti des outils numériques modernes pour faire en sorte que le télétravail et la distance physique ne gênent pas notre collaboration, ni notre action.

Je suis fier de voir que la nouvelle FAO numérique a renforcé sa présence, ses activités et sa contribution!

Les grands efforts que nous avons consentis pour sensibiliser à l’importance de la protection des chaînes d’approvisionnement alimentaire ont trouvé écho dans les médias du monde entier.

La FAO se développe malgré des temps difficiles.

Les membres du personnel se réunissent quotidiennement dans le cadre d’espaces de travail en ligne, de formations, de webinaires et de nombreuses autres activités en ligne!

Récemment créés, le Comité des femmes et le Comité de la jeunesse ont suscité un formidable élan positif et ont fédéré de très nombreux collègues, grâce aux diverses activités virtuelles qu’ils ont organisées!

Voilà le nouvel esprit de la FAO! La nouvelle FAO devrait être attentive à la demande et aux défis à relever, fondée sur les compétences professionnelles et l’innovation, orientée vers les résultats et axée sur les impacts.

Les discours creux freinent l’activité, le travail acharné, lui, mène au succès.

Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui, j’ai tenu à mettre en évidence le lien logique qui existe entre les deux séries d’ajustements et la façon dont celles-ci s’inscrivent dans la vision élargie d’une FAO moderne, réactive et efficace, dix mois après mon entrée en fonction.

Chers Membres, nous continuerons de vous tenir informés de nos travaux car je compte sur vous et je respecte votre contribution.

Je reste à votre disposition!

Car de grandes difficultés nous attendent.

En ces temps difficiles, nous avons plus que jamais besoin de la FAO et, avec le soutien continu des Membres, nous devons travailler avec acharnement pour éviter que cette crise sanitaire ne se transforme en crise alimentaire.

C’est aussi indispensable pour garantir la transformation des systèmes alimentaires, en vue de parvenir au développement durable et à la sécurité alimentaire, et, au bout du compte, pour concrétiser le Programme 2030. Lorsque que nous gravissons une montagne, nous ne pouvons atteindre le sommet qu’ensemble.

Aujourd’hui, je vous invite à nous rejoindre pour réfléchir ensemble, travailler ensemble, apprendre ensemble et contribuer ensemble! Nous sommes tous dans le même bateau!

Je vous remercie de votre attention