Directeur général QU Dongyu

PRÉSENTATION OFFICIELLE DE L’ÉDITION 2022 DU RAPPORT SUR LA SITUATION DES MARCHÉS DES PRODUITS AGRICOLES

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

28/06/2022

PRÉSENTATION OFFICIELLE DE L’ÉDITION 2022 DU RAPPORT SUR
LA SITUATION DES MARCHÉS DES PRODUITS AGRICOLES 

«La géographie du commerce alimentaire et agricole: quelles politiques
pour un développement durable?»

Déclaration

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO 

Texte avant allocution

28 juin 2022

 

 

Mesdames et Messieurs,

1.         Nous devons faire face aux effets cumulés de nombreux défis d’une complexité croissante: de la crise climatique aux conflits, en passant par les chocs économiques.

2.         Cette situation menace la sécurité alimentaire mondiale à plus d’un titre, notamment en perturbant la production, l’approvisionnement et les marchés à l’échelle internationale.

3.         La parution de l’édition 2022 du rapport sur La Situation des marchés des produits agricoles arrive à point nommé.

4.         Ce rapport, qui a pour thème la géographie du commerce alimentaire et agricole, examine différentes politiques qui peuvent permettre de relever les défis actuels et futurs.

5.         Il montre que les marchés agroalimentaires mondiaux sont actuellement plus intégrés que jamais et gagnent de l’ampleur depuis 1995,

6.         et que nous devons veiller à préserver les fonctions essentielles et bénéfiques que ces marchés assurent.

7.         Nous savons que l’imposition de restrictions et d’interdictions sur les exportations, en particulier en période de crise, peut aggraver la flambée et l’instabilité des prix et porter préjudice aux populations dont la sécurité alimentaire dépend des approvisionnements et des échanges commerciaux internationaux.

8.         À cet égard, un commerce efficace peut favoriser la sécurité alimentaire mondiale ainsi qu’une meilleure nutrition.

9.         Le commerce peut également contribuer, au sein des systèmes agroalimentaires mondiaux, à une utilisation plus rationnelle et plus durable de ressources naturelles qui se raréfient, telles que la terre et l’eau.

10.       Il peut aussi favoriser la diffusion de technologies modernes partout dans le monde.

11.       La FAO se félicite des résultats de la dernière Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce concernant la sécurité alimentaire, les subventions à la pêche et l’exemption des restrictions à l’exportation pour les achats de produits alimentaires du Programme alimentaire mondial.

12.       Le rapport sur La Situation des marchés des produits agricoles fournit des éléments de compréhension sur la résilience des marchés agroalimentaires mondiaux face aux chocs, tels que la guerre en Ukraine et d’autres conflits majeurs dans le monde, ainsi que sur les répercussions de ces chocs sur la sécurité alimentaire et les moyens d’existence.

13.       L’ensemble des pays ont renforcé leur présence sur les marchés internationaux, et les pays émergents et en développement y jouent un rôle croissant.

14.       Pourtant, la géographie du commerce met en évidence les écarts importants qui existent entre les pays.

15.       La richesse mondiale s’est accrue, mais la part de celle-ci revenant aux pays à faible revenu est restée la même.

16.       Les écarts de productivité agricole sont eux aussi considérables.

17.       Les dix pour cent de pays les plus riches produisent environ 70 fois plus de valeur ajoutée agricole par travailleur que les dix pour cent de pays les plus pauvres, sur la courbe de distribution des revenus.

18.       D’autres facteurs, notamment la superficie des exploitations agricoles et un accès limité aux assurances, au crédit et à l’éducation, en particulier pour les femmes, sont responsables d’une productivité agricole plus faible dans les pays en développement.

Chers collègues,

19.       Le commerce peut également entraîner des coûts élevés.

20.       Les droits de douane, les mesures non tarifaires, les coûts liés au transport et les autres coûts logistiques viennent tous s’additionner au prix des produits,

21.       en particulier dans les pays à faible revenu, où le coût des échanges commerciaux peut entraîner une majoration du prix allant jusqu’à 400 pour cent, comme le montre le rapport.

22.       La facilitation des échanges peut contribuer à réduire les coûts commerciaux, renforcer la compétitivité des chaînes de valeur à l’exportation et être bénéfique pour la croissance dans son ensemble.

23.       Le prisme géographique qui a été adopté dans le rapport fait également apparaître les déséquilibres dans la répartition des ressources naturelles.

24.       La terre et l’eau sont des facteurs de production essentiels qui contribuent aux avantages comparatifs.

25.       Le commerce aide les régions faiblement dotées en ressources naturelles, notamment les pays en situation de stress hydrique, à assurer la sécurité alimentaire de leurs populations.

26.       Il peut cependant aussi avoir des effets sur l’environnement.

27.       La nourriture est de plus en plus souvent consommée loin de son lieu de production, ce qui génère des retombées négatives sur les plans environnemental et social,

28.       comme la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre.

29.       De plus, les importations alimentaires à bas prix pourraient placer les petits exploitants agricoles des pays en développement dans une situation où ils seraient incapables de survivre.

30.       Les agricultrices qui ont un accès restreint aux ressources, aux capitaux et aux intrants pourraient être les plus durement touchées.

Chers collègues,

31.       L’édition 2022 du rapport sur La Situation des marchés des produits agricoles souligne de quelle façon des initiatives multilatérales et régionales complémentaires peuvent promouvoir les échanges commerciaux et le développement durable.

32.       Les règles commerciales multilatérales sont des piliers importants du commerce agroalimentaire mondial.

33.       Et des accords commerciaux régionaux de plus grande envergure, qui sont établis sur la base du cadre multilatéral, favorisent une intégration commerciale plus poussée.

34.       On ne peut et on ne doit pas attendre des politiques commerciales qu’elles règlent à elles seules la question des compromis à trouver entre les objectifs économiques, environnementaux et sociaux.

35.       Il faut les compléter par d’autres mesures plus ciblées.

36.       Dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le commerce international est considéré comme un moteur de la croissance économique pour tous et de la réduction de la pauvreté et comme un moyen important pour atteindre les objectifs de développement durable.

37.       Les marchés mondiaux améliorent l’efficacité des systèmes agroalimentaires et offrent aux consommateurs un choix plus large de denrées alimentaires à des prix plus abordables.

38.       Nous devons continuer à travailler ensemble de manière efficiente, efficace et cohérente pour faire en sorte que les conclusions de l’édition 2022 du rapport sur La Situation des marchés des produits agricoles se traduisent par des actions concrètes sur le terrain.

39.       Le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO a pour ambition d’appuyer la réalisation du Programme 2030 par une transformation des systèmes agroalimentaires destinée à rendre ceux-ci plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, en vue d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté.

40.       Je vous remercie de votre attention.