Directeur général QU Dongyu

Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires Dialogue de haut niveau – Science, technologie et innovation Remarques liminaires

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

25/07/2023

Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires

Dialogue de haut niveau – Science, technologie et innovation

Remarques liminaires

de

M. QU Dongyu, Directeur général de la FAO

Mardi 25 juillet 2023

 

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Chères et chers collègues,

 

Je suis très heureux de venir ici vous faire part de mes réflexions personnelles, car j’ai été, dans mon ancienne vie, Scientifique en chef et Vice-président de l’Académie chinoise des sciences agricoles.

 

Mon message aujourd’hui est le suivant: ne travaillez pas de façon cloisonnée.

 

Malheureusement, les responsables politiques qui comprennent la science sont peu nombreux, ce qui fait que la plupart ne lui accordent pas la priorité qu’elle mérite.

 

En tant que scientifique, vous êtes ma première priorité, et la promotion de la science mon objectif.

 

Tout d’abord, nous devons amener les responsables politiques, les agriculteurs et les femmes et hommes d’affaires à comprendre la science, puis créer un espace pour qu’ils l’y apprennent et l’appliquent grâce à vos propositions concrètes.

 

C’est ce que j’ai fait les 40 dernières années de ma vie, et fais maintenant à la FAO.

 

Deuxièmement, vous ne devez pas penser que vous êtes les seuls à comprendre les défis auxquels vous êtes confrontés. Les responsables politiques les connaissent bien, voire mieux.

 

Votre rôle est de les aider à penser de manière systématique, scientifique et fondée sur des données. Certains responsables politiques peuvent comprendre les données, mais pas de manière holistique ou systématique.

 

Aujourd’hui, en particulier, dans le monde numérique, ils reçoivent des informations très fragmentées. Il est de notre devoir, en tant que scientifiques, de les aider à examiner et à analyser les données sur des questions spécifiques.

 

Pour ce faire, nous devons commencer par définir ce que l’on entend par «données». Celles-ci vont des données traditionnelles aux mégadonnées, des données commerciales aux données gratuites ou publiques. Il faut proposer une interprétation systématique de la science, puis, sur la base de ces données scientifiques, proposer des solutions. Pas une solution unique, pas une solution «isolée», mais des solutions transversales et holistiques.

 

C’est pourquoi j’ai assumé la responsabilité que m’ont confiée le Secrétaire général et la Secrétaire générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies de créer le Comité consultatif scientifique du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires.

 

Je leur ai dit : «Je veux que les scientifiques me soutiennent. Je sais comment créer une solidarité entre eux».

 

C’est pourquoi j’ai fusionné le Comité scientifique du Sommet sur les systèmes alimentaires avec le Groupe d’experts de haut niveau de la FAO, car nous avons besoin de différents points de vue scientifiques, qui incluent les sciences sociales, naturelles et autres.

 

Construisons une solidarité entre les différentes disciplines scientifiques. Ensuite, apprenons les uns des autres et mettons-nous au défi.

 

C’est ainsi que l’on créera une solidarité et un consensus autour de la formulation, à l’intention des responsables politiques, de recommandations fondées sur la science.

 

Chères et chers collègues,

 

J’ai besoin que vous aidiez la FAO à accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires.

 

Lorsque je mentionne les quatre améliorations, il faut que vous disposiez des solutions et propositions scientifiques requises pour atteindre chacune d’elles, ou les quatre ensemble, et les présenter aux ministres compétents de votre gouvernement.

 

Par ailleurs, la transformation des systèmes agroalimentaires ne concerne pas seulement l’alimentation. Je sais que de nombreux scientifiques parlent de systèmes alimentaires: or, la FAO traite non seulement de l’alimentation, mais aussi de l’agriculture. Cela inclut les cultures de plantes à fibres, la pêche et la sylviculture, le changement climatique, la biodiversité et l’environnement.

 

C’est pourquoi je continue à parler de «systèmes agroalimentaires».

 

Cela inclut également le développement rural, pour lequel la FAO devrait jouer un rôle de premier plan.

 

Les ministères de l’agriculture sont les guichets du développement rural, qui ne se limite pas aux politiques relatives aux femmes et aux jeunes ruraux et à la protection sociale.

 

Il faut que vous compreniez bien la structure politique de votre pays pour pouvoir aider de manière optimale vos responsables politiques et vos juristes, ainsi que tous les partenaires concernés, le monde universitaire et la société civile, cela en veillant à ce que tous travaillent ensemble.

 

L’initiative Main dans la main de la FAO nous conduit à changer notre façon de penser, ainsi que notre modèle d’activité, fondé sur la science, les données et les mégadonnées.

 

Pour cela, nous avons besoin d’un mode de pensée et de conception holistique et complet. Il faut que vous sortiez de votre isolement, des sentiers battus! Lancez-vous des défis et innovez! Ensuite, vous pourrez, par votre influence, décider les autres à rejoindre un consensus et à se placer sur la même longueur d’onde.

 

Penser ensemble, apprendre ensemble, travailler ensemble et contribuer ensemble!

 

Je vous remercie de votre attention.