Nos Textes fondamentaux: «Élever le niveau de nutrition» – La contribution de la FAO à la nutrition dans le monde

Discours liminaire de M. Qu Dongyu

Directeur général de la FAO

Nos Textes fondamentaux: «Élever le niveau de nutrition» – La contribution de la FAO à la nutrition dans le monde

14 décembre 2020

Texte avant allocution

  

Honorables invités,

Chers collègues, 

Mesdames et Messieurs,

1. J’ai le plaisir d’être parmi vous aujourd’hui pour discuter de la contribution de la FAO à la nutrition dans le monde en ayant à l’esprit l’une de premières phrases de nos Textes fondamentaux, qui appelle à «élever le niveau de nutrition».

2. Cet objectif a été adopté comme premier domaine d’action essentiel inscrit dans le préambule de l’Acte constitutif de la FAO lorsque l’Organisation a été fondée, il y a 75 ans.

3. Il est clair que la nutrition a toujours occupé une place prioritaire dans la mission de la FAO.

4. Depuis que j’ai pris mes fonctions de Directeur général, j’encourage mon personnel et nos Membres à se familiariser avec les Textes fondamentaux de la FAO pour comprendre dans quel but cette grande organisation a été créée, les origines de notre mandat et notre ambition première.

5. Le premier Directeur général de la FAO, Sir Boyd-Orr, était un pionnier de l’étude de la nutrition et a été l’un des premiers scientifiques à faire le lien entre pauvreté et mauvaise nutrition.

6. D’après l’édition 2020 de L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, 3 milliards de personnes n’ont pas les moyens d’avoir une alimentation saine.

7. Une meilleure nutrition ainsi qu’une meilleure production, un meilleur environnement et de meilleures conditions de vie, voilà les quatre ambitions définies par la FAO dans son nouveau Cadre stratégique, qui est en cours d’élaboration, afin de favoriser la mise en œuvre du Programme 2030.

8. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une meilleure nutrition.

9. Elle doit être améliorée sur le plan quantitatif, mais aussi sur le plan qualitatif et sur la base de formules scientifiques. 

10. La nutrition doit être adaptée aux différents stades physiologiques de la vie de l’être humain et aux différentes cultures.

11. Il faut équilibrer notre alimentation à l’aide de formules nutritionnelles fondées sur des données scientifiques.

12. La nutrition doit être prise en compte dans les grands axes de l’agriculture et de l’alimentation. Car c’est ce que nous mangeons qui définit notre nutrition.

13. De nombreux Membres sont confrontés simultanément à de multiples formes de malnutrition.

14. Le défi à relever est donc pluriel: il faut s’attaquer à la fois à la dénutrition, ou à la carence en micronutriments, et à l’épidémie de surpoids et d’obésité qui gagne du terrain.

15. L’élimination de la faim et de toutes les formes de malnutrition d’ici à 2030 reste un défi colossal et nous ne sommes pas sur la bonne voie pour atteindre les cibles y relatives du deuxième objectif de développement durable.

16. D’après l’édition 2020 de L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, la faim dans le monde continue de progresser.

17. L’état nutritionnel des populations les plus vulnérables devrait encore se détériorer en raison des conséquences sanitaires et socioéconomiques de la pandémie de covid-19.

18. Plus de 2 milliards de personnes ne disposent pas d’un accès régulier à des aliments sains et nutritifs en quantité suffisante.

19. La mauvaise alimentation est aujourd’hui le principal facteur de risque de mortalité due à des maladies non transmissibles telles que le diabète, les pathologies cardiaques et certains cancers.

20. Nous devons transformer nos systèmes agroalimentaires pour favoriser l’alimentation saine nécessaire à de meilleures conditions de vie.

21. Malheureusement, les aliments nutritifs, en particulier les fruits, les légumes, les produits laitiers et d’autres aliments riches en protéines, qui sont les ingrédients de base d’une alimentation saine, sont trop onéreux pour la plupart des populations vulnérables.

Mesdames et Messieurs,

22. Depuis des dizaines d’années, nous luttons contre la faim au moyen de politiques qui visent à accroître la production alimentaire, notamment la production de cultures de base, plutôt qu’à favoriser la production d’aliments nutritifs.

23. S’il importe d’augmenter la production, les pays devraient s’attacher à produire des aliments plus nutritifs, notamment en investissant dans cette production, et prendre des mesures pour faire baisser le coût de ces aliments.

24. N’oublions pas qu’une nutrition adéquate fait partie de la définition de la sécurité alimentaire, qui «existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active» (Sommet mondial de l’alimentation de 1996).

25. Le caractère abordable des aliments nutritifs est une composante essentielle de la sécurité alimentaire et donc de l’accès à une alimentation saine.

26. Préserver l’accès à une nourriture saine, variée et nutritive est et restera un objectif central de l’action menée par la FAO pour faire face à la pandémie de covid-19, en particulier auprès des communautés pauvres et vulnérables.

27. Notre Programme d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid-19 est une action mondiale souple et coordonnée qui vise à garantir à tous l’accès à des aliments nutritifs pendant et après la pandémie.

28. Dans le cadre du Programme, une grande attention sera accordée à la collecte, à l’analyse, à l’interprétation et à la diffusion d’informations sur la nutrition, l’alimentation et l’agriculture. C’est l’un des grands objectifs qui contribuera à élever le niveau de nutrition.

Mesdames et Messieurs,

29. Notre vision et notre stratégie en ce qui concerne la nutrition reposent fermement sur la notion de systèmes agroalimentaires durables.

30. Notre vision en matière de nutrition est celle d’«un monde où chacun se nourrit d’aliments sains issus de systèmes alimentaires durables».

31. Par ailleurs, la FAO a pour mission de lutter contre la malnutrition sous toutes ses formes en accélérant la mise en œuvre de politiques et d’actions ayant une réelle incidence à tous les niveaux des systèmes agroalimentaires afin de favoriser une alimentation saine pour tous et, ainsi, d’élever le niveau de nutrition de toutes les populations, partout et en toutes circonstances. 

32. Avant de conclure, je tiens à saluer M^me Anna Lartey, Directrice de la Division de l’alimentation et de la nutrition. Anna prend sa retraite et je saisis donc cette occasion pour la remercier de ses années de service au nom de tous ses collègues à la FAO. Anna, vous trouverez toujours des amis et une famille parmi le personnel de la FAO!

Merci de votre attention.