Directeur général QU Dongyu

La quatrième réunion conjointe informelle du Conseil de la FAO, du Conseil d’administration du FIDA et du Conseil d’administration du PAM

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

12/10/2020

La quatrième réunion conjointe informelle du Conseil de la FAO, du Conseil d’administration du FIDA et du Conseil d’administration du PAM

12 octobre 2020

Allocutions d’ouverture

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Texte avant allocution

 

 

Mesdames et Messieurs les présidents des organes directeurs des organismes ayant leur siège à Rome,

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,


1. Tout d’abord, partageons à la FAO le grand honneur de voir décerner le prix Nobel de la paix à nos collègues du PAM.

2. Ce prix Nobel, qui vaut reconnaissance de l’ampleur des efforts de plusieurs générations dont l’histoire couvre 59 années, nous remplit de fierté et nous communique un regain d’énergie.

3. D’un point de vue général, il amène la communauté internationale à se pencher sur l’insécurité alimentaire, phénomène à la source de nombreux conflits dans le monde, et en mesurer l’importance de ce point de vue.

4. En résonance avec cela, et alors que nous fêtons cette semaine le soixante-quinzième anniversaire de la FAO, nous devons aujourd’hui plus que jamais maintenir le partenariat que nous avons scellé avec les organismes ayant leur siège à Rome et donner un regain d’énergie à notre combat contre la faim et pour l’édification d’un monde meilleur.

5. Cela est aussi, pour tous les employés de la FAO, une source de motivation à apprendre auprès de nos collègues du PAM, et à partager avec eux nos propres enseignements, en vue d’améliorer notre travail et son exécution sur le terrain.

***

6. Depuis la dernière réunion informelle en 2019, la collaboration entre les organismes sis à Rome s’est accrue et prend une nouvelle orientation stratégique, axée sur les interventions dans le contexte de la covid-19 et la transformation des systèmes agroalimentaires.

7. C’est au niveau des pays que notre collaboration revêt le caractère le plus concret. En effet, le nombre des programmes conjoints des organismes sis à Rome a presque doublé depuis 2017, et ceux-ci touchent désormais plus de cinquante pays.

8. Voilà ce que nos Membres attendent de nous: voir notre action progresser de façon concrète.

9. À titre d’exemple, dans le Sahel , après avoir l’an dernier envisagé ensemble les modalités d’une action commune des organismes sis à Rome, et reconnu la nécessité d’élargir notre présence et nos interventions, ceux-ci ont élaboré un programme conjoint qui sera inauguré en 2021.

10. Ce programme, dont l’enveloppe budgétaire s’élève à 180 millions d’USD, vise à renforcer la résilience des populations vulnérables face à la pandémie de covid-19, aux conflits et au changement climatique.

11. On peut citer comme autre exemple de nos partenariats celui que nous avons noué avec le Canada en République démocratique du Congo, au Niger et en Somalie, dans le but de renforcer la résilience qu’appellent la sécurité alimentaire et la nutrition en recourant à une approche innovante qui consiste à tendre des passerelles entre dimension humanitaire et impératifs de développement, en s’attachant particulièrement aux besoins spécifiques d’équité entre les sexes.

12. Ce programme quinquennal de 38 millions d’USD est aujourd’hui dans sa deuxième année d’exécution.

13. Malheureusement, le nombre des personnes souffrant de grave insécurité alimentaire est en hausse. La pandémie, les bouleversements climatiques, les conflits et les attaques de ravageurs transfrontières expliquent actuellement cette hausse que l’on observe dans certaines régions, notamment l’Afrique et le Proche-Orient.

14. Le défi qui consiste à ne pas faire de laissés-pour-compte et à n’abandonner aucun territoire ne peut être relevé que par une action collective et des partenariats.

15. La pandémie est venue nous rappeler cette interdépendance et a ouvert aux organismes sis à Rome des perspectives sans précédents d’un renforcement de leur collaboration dans le cadre plus large du système des Nations Unies pour le développement.

16. On ne compte plus les cas concrets d’interventions conjointes des organismes sis à Rome qui se sont inscrites dans les plans d’intervention socioéconomique des Nations Unies en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, ainsi qu’au Proche-Orient.

17. Et c’est ensemble que nous travaillons en partenariat avec d’autres organisations internationales dans le but de créer une synergie maximale.

18. C’est ainsi qu’en Égypte, les organismes sis à Rome effectuent ensemble une évaluation rapide des répercussions de la covid-19 sur le secteur agricole avec l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) et l’Organisation arabe pour le développement agricole (ONUDI) 

19. Aux Philippines nos trois organismes travaillent avec l’UNICEF à l’évaluation de l’impact de la pandémie sur les moyens d’existence ruraux, les filières de commercialisation des produits agricoles et la sécurité alimentaire.

20. Ces actions communes tirent parti de la complémentarité de nos mandats et créent des perspectives de collaboration aux synergies plus fortes.

21. Les interventions communes des organismes sis à Rome face à la covid-19 ont eu un retentissement particulier dans le domaine du plaidoyer.

22. Les premières interventions de l’ONU ne couvraient pas la sécurité alimentaire. En œuvrant ainsi à l’unisson, nous avons fait de la prise en compte de la sécurité alimentaire et de la nutrition un élément fondamental de l’action mondiale de lutte contre la pandémie.

23. Et nous avons uni nos efforts pour protéger nos employés.

24. Nous travaillons en liens étroits pour faire en sorte que nos employés travaillent en sécurité quel que soit le lieu tout en menant à bien notre programme de travail et en répondant aux nouveaux besoins nés des conséquences socioéconomiques dramatiques de la pandémie qui continuent de se déployer.

25. En ma qualité de fonctionnaire des Nations Unies désigné pour l’Italie, je suis responsable de la sûreté et de la sécurité de l’ensemble des membres du personnel du système des Nations Unies en Italie. Je suis assisté dans cette charge par les directeurs exécutifs du PAM et du FIDA.

26. Nous échangeons nos usages optimaux et harmonisons nos plans afin d’assurer la continuité des opérations de nos sièges, en veillant au maintien de leur modèle et de l’empreinte propres à chacun.

27. En tant que membres de l’Équipe de gestion des crises mise en place par les Nations Unies, nous collaborons pour assurer que nos équipes s’acquittent de leurs tâches en toute sécurité. Les activités qui entrent dans ce cadre sont l’élaboration et la mise en œuvre de plans de continuité des opérations, la fourniture d’équipements de protection individuelle, de services d’évacuation sanitaire, d’acheminement aérien, etc.

28. À cet égard, je salue l’appui logistique fourni par le PAM à l’ensemble de la communauté de l’ONU. 

***

29. Pour la FAO, l’année 2020 est celle de l’efficience avec des réformes profondes, et notre travail conjoint avec nos collègues des organismes sis à Rome contribue à cet effort au siège, sur le terrain et aux plans régional et organique.

30. Nous réduisons les chevauchements dans les travaux de terrain, travaillons dans le partage actif des connaissances, et nous «greffons» les contrats d’achat des uns sur ceux des autres, et appliquons le même principe aux projets conjoints et aux manifestations organisées en commun.

31. À titre d’exemple, le Centre des services communs à Budapest accueillera l’équipe du PAM dans ses locaux en lui fournissant un soutien administratif complet.

32. La conduite du prochain Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (2021), convoqué par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, sera assurée par une collaboration entre les organismes sis à Rome menée au plus haut niveau, qui affirmera la place centrale qu’occupe la transformation du système agroalimentaire dans la réalisation du Programme 2030.

33. Je me réjouis du lancement en septembre dernier de la première évaluation indépendante de la collaboration entre organismes sis à Rome et nous sommes en attente de prendre connaissance des faits que mettront en évidence cette évaluation et des conclusions que produiront ses analyses.

34. Nous continuerons d’œuvrer sans relâche à faire en sorte que la collaboration entre les organismes sis à Rome produise des résultats toujours meilleurs et plus durables pour nos Membres, les populations et les collectivités, dans la solidarité au service des objectifs de développement durable.

Je vous remercie de votre attention.