Directeur général QU Dongyu

Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires CÉRÉMONIE D’OUVERTURE Déclaration

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

24/07/2023

Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires

CÉRÉMONIE D’OUVERTURE

Déclaration

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Lundi 24 juillet 2023, 14 h 30 - 16 h 30

 

M. António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies

Mme Giorgia Meloni, Première Ministre de l’Italie

Mesdames et Messieurs les délégués,

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues,

 

C’est un grand honneur pour moi de vous accueillir au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome, pour cette manifestation phare.

 

Il s’agit d’un moment important pour évaluer les progrès accomplis dans la transformation des systèmes agroalimentaires sur la voie de la concrétisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).

 

Le processus du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires a clairement montré à tous que nos systèmes agroalimentaires constituaient un outil formidable et permettaient de contribuer à la réalisation des ODD.

 

Bien que nombre de difficultés persistent, nous avons progressé dans la recherche des solutions que peuvent apporter les systèmes agroalimentaires pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie en ne laissant personne de côté.

 

Ces solutions reposent sur une transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux visant à rendre ceux-ci plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

 

Face aux incertitudes croissantes et aux crises multiples, nous devons entreprendre cette transformation de toute urgence pour voir se réaliser nos attentes élevées vis-à-vis de nos systèmes agroalimentaires:

  • ils doivent satisfaire une demande croissante en denrées alimentaires, aliments pour animaux, fibres et biocombustibles, tout en réduisant les pressions exercées sur les ressources naturelles;
  • ils doivent réduire les émissions de gaz à effet de serre et préserver la biodiversité;
  • ils doivent accroître la résilience face à la crise climatique, aux conflits et aux autres perturbations des chaînes d’approvisionnement;
  • ils doivent garantir des emplois décents; et
  • ils doivent garantir l’accès de tous à des aliments salubres et nutritifs ainsi qu’à une alimentation saine.

 

Grâce à ses compétences techniques et professionnelles, et avec ses partenaires, qui composent un système interdépendant, la FAO s’emploie à aider ses membres à rendre leurs systèmes agroalimentaires adaptés à leur destination, s’agissant d’apporter des solutions innovantes.

 

Pour accélérer les progrès, nous devons tirer parti des accélérateurs transversaux, et la FAO se concentre sur quatre domaine clés:

 

Premièrement, la science et l’innovation. Des liens renforcés entre les systèmes agroalimentaires sont nécessaires pour obtenir des résultats à grande échelle, notamment des innovations dans le domaine des savoirs traditionnels et autochtones.

 

Nous devons exploiter les possibilités qu’offrent les technologies pour améliorer la productivité alimentaire avec moins de ressources.

 

Nous devons accroître la résilience face au changement climatique, par exemple en rendant tolérantes à la sécheresse et à la chaleur les variétés d’aliments de base à rendement élevé très appréciées.

 

Nous devons accroître l’efficience, notamment grâce à la technologie et à l’innovation, pour réduire les pertes et le gaspillage alimentaires, ce qui permettrait de nourrir 1,26 milliard de personnes de plus chaque année et aurait des effets positifs sur l’environnement et l’économie verte.

 

Deuxièmement, l’amélioration des capacités en matière de données. La FAO collabore actuellement avec 64 pays participant à son Initiative Main dans la main à l’utilisation de la plateforme de données géospatiales, initialement conçue comme une initiative fondée sur des données factuelles, dirigée et prise en main par les pays, et visant à consolider les forces de diverses sources et à aider les pays et les populations les plus vulnérables.

 

L’initiative «1 000 villages numériques» de la FAO est une initiative menée par les pays et axée sur les utilisateurs, qui appuie la diffusion et l’utilisation renforcée des outils numériques dans les systèmes agroalimentaires et les zones rurales, permettant aux agriculteurs d’utiliser les technologies numériques et une plateforme de solutions numériques pour contribuer au développement des chaînes de valeur dans les petits États insulaires en développement.

 

En outre, l’agriculture numérique au service d’une meilleure productivité grâce à l’application de technologies de l’information et de la communication et à des solutions numériques pertinentes, promeut les services numériques aux agriculteurs, afin d’améliorer l’accès de ces derniers à divers services numériques sociaux, économiques et financiers, et d’appuyer la transformation rurale grâce à la fourniture de services publics.

 

Troisièmement, le financement. Nous devons accroître les financements public et privé ciblés et coordonnés.

 

La transformation des systèmes agroalimentaires coûtera 4 000 milliards d’USD d’ici 2030 dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, soit 680 milliards d’USD par an. C’est une somme énorme!

 

L’autonomisation des femmes et des groupes marginalisés est essentielle pour garantir l’accès aux aliments, l’égalité des genres et la protection sociale pour tous.

 

On estime que l’élimination des disparités entre les genres en ce qui concerne la productivité agricole et des disparités de rémunération concernant les systèmes agroalimentaires permettrait, à elle seule, d’accroître le PIB mondial de 1 000 milliards d’USD.

 

Cela se traduirait, à l’échelle mondiale, par un recul de l’insécurité alimentaire d’au moins 2 points de pourcentage, soit une diminution de 45 millions du nombre de personnes concernées.

 

Et quatrièmement, la gouvernance. La mise en place de mécanismes de gouvernance des systèmes agroalimentaires inclusifs au plus haut niveau permet la formulation de politiques et de stratégies alimentaires nationales globales.

 

Les partenariats multipartites et les plateformes créées au niveau des pays, des régions et des villes sont essentiels au décloisonnement des activités.

 

Compte tenu de l’urbanisation rapide – puisqu’on prévoit que 70 pour cent de la population mondiale vivra dans les villes d’ici 2050 –, nous devons améliorer la coordination en réunissant les décideurs des milieux aussi bien rural qu’urbain, et la coordination entre les villes et le niveau national.

 

Nous ne pourrons exploiter tout le potentiel des systèmes agroalimentaires que si nous nous concentrons sur ces accélérateurs, en vue de réduire au minimum les arbitrages et de maximiser les synergies.

 

Les systèmes agroalimentaires font partie d’un grand système mondial interconnecté.

 

Il y a quatre ans, j’ai proposé de créer un Forum mondial de l’alimentation. Le 16 octobre, Journée mondiale de l’alimentation, commémorant la création de la FAO au sein du système de Nations Unies, en 2021, le Forum mondial de l’alimentation, manifestation qui dure une semaine, a été instauré afin que les questions liées à la sécurité alimentaire et à la transformation des systèmes agroalimentaires restent une priorité dans le programme international de développement.

 

Le Forum mondial de l’alimentation s’est articulé, de façon innovatrice, autour de trois grands piliers de la transformation des systèmes agroalimentaires: le Forum d’investissement de l’Initiative Main dans la main de la FAO; le Forum de la science et de l’innovation de la FAO; et le Forum mondial de la jeunesse, qui inclut les peuples autochtones. Nous devrions mettre à profit le Forum mondial de l’alimentation pour accélérer les progrès accomplis sur la voie de la réalisation des ODD.

 

Continuons à travailler ensemble en harmonie, comme des partenaires proches, en faveur des personnes, de la planète et de la prospérité pour instaurer un monde meilleur.

 

Merci.