JOURNÉE MONDIALE DE L’ALIMENTATION 2023 – CÉRÉMONIE Allocution d’ouverture de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

JOURNÉE MONDIALE DE L’ALIMENTATION 2023 – CÉRÉMONIE

Allocution d’ouverture

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

16 octobre 2023

 

Monsieur Sergio Mattarella, Président de la République italienne,

Monsieur Michael Higgins, Président de l’Irlande,

Sa Majesté le roi Letsie III du Lesotho,

Son Altesse royale le Prince Hassam Bin Talal de Jordanie,

Monsieur Kassim Majaliwa, Premier Ministre de la République-Unie de Tanzanie,

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues et amis,

 

C’est pour moi un grand honneur et un privilège de vous accueillir au siège de la FAO, ici à Rome, pour célébrer la Journée mondiale de l’alimentation qui se tient le jour anniversaire de la FAO, et nous offre ainsi l’occasion de commémorer la création de l’Organisation en 1945.

 

Le thème de cette année est «L’eau c’est la vie, l’eau nous nourrit – ne laissons personne de côté», qui rappelle le lien essentiel entre l’eau et l’alimentation: sans eau, il n’y a pas d’aliments. Et il n’y a pas de sécurité alimentaire sans sécurité de l’approvisionnement en eau.

 

Mais la croissance démographique rapide, l’urbanisation, l’industrialisation, le développement économique et la crise climatique mettent à rude épreuve nos ressources en eau partout dans le monde.

 

Et l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des inondations et des épisodes de sécheresse, aux effets dommageables sur nos systèmes alimentaires, met en péril les moyens de subsistance de millions d’agriculteurs et de consommateurs.

 

Face à la somme croissante de ces difficultés, l’eau s’avère un élément essentiel pour l’agriculture. Or, la pénurie d’eau et la pollution des eaux exposent les systèmes agroalimentaires à des risques.

 

Mais la bonne nouvelle est que nous pouvons produire davantage, et de meilleurs produits, avec moins de moyens.

 

Nous pouvons réduire les quantités d’eau que nous utilisons, en en faisant un usage judicieux et en en recyclant une partie.

 

Et nous pouvons réduire l’empreinte hydrique de l’agriculture en dotant notre gestion de l’eau d’une démarche globale et intégrée.

 

Comme cela a été mis en exergue lors du sommet sur les Objectifs de développement durable qui s’est tenu le mois dernier à New York, mais aussi lors du deuxième Dialogue de Rome sur l’eau qui s’est tenu à la FAO il y a deux semaines: l’heure avance, et nous devons d’accélérer les mesures à prendre si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable.

 

Dans cette optique, j’aurais cinq messages essentiels à vous communiquer sur ce qu’il convient de faire:

 

En premier lieu, nous devons renforcer les partenariats.

 

Il faut en effet que s’améliore la collaboration entre les gouvernements, le secteur privé, les universités, la société civile et tous les partenaires dans le but d’assurer la future sécurité d’approvisionnement en eau.

 

Les gouvernements se doivent donc de rendre l’eau prioritaire dans leurs politiques et leur planification, de manière transversale aux différents secteurs et le long des filières interdépendantes de l’eau, de l’alimentation et de l’énergie, qui interagissent avec les écosystèmes.

 

Des solutions innovantes doivent s’élaborer en collaboration avec des partenaires, dont ceux du secteur privé.

 

Deuxièmement, nous devons augmenter sensiblement le volume des investissements dans la gestion intégrée des ressources en eau et dans les infrastructures.

 

Les pays se doivent de produire une alimentation plus abondante en dépensant moins d’eau, tout en restaurant les terres et les systèmes hydriques.

 

Et parallèlement, ils doivent veiller à l’équité au regard de l’accès à l’eau et renforcer la résilience face aux événements météorologiques extrêmes.

 

Troisièmement, nous devons intensifier la collaboration avec le secteur privé.

 

Les acteurs du secteur privé doivent se voir confier un rôle dans l’intendance des ressources hydriques, en veillant à un usage équitable de l’eau, qui soit conforme à la durabilité environnementale et bénéfique à l’économie.

 

Quatrièmement, les agriculteurs, notamment les femmes, les peuples autochtones et les jeunes, doivent être au centre des sphères de décision et d’action. Ils doivent avoir accès aux informations et aux outils qui leur sont nécessaires et aux toutes dernières avancées de la science et de l’innovation, et devenir ainsi d’authentiques acteurs du changement.

 

Et cinquièmement, afin de rendre la société économe en eau, nous devons reconnaître celle-ci à sa vraie valeur, pour la nourriture qu’elle permet de produire et la planète que, indirectement, elle nourrit.

 

Depuis trop longtemps, l’eau est un bien tenu pour acquis. Or, cette précieuse ressource n’est NULLEMENT inépuisable.

 

L’eau concerne tout le monde, il faut donc que chacun agisse pour la préserver.

 

Aujourd’hui, nous sommes amenés à adopter des solutions qui tiennent compte de la complexité du monde dans lequel nous vivons et de l’étroite corrélation entre l’eau, l’alimentation, la santé, la pauvreté, les crises climatiques et l’environnement.

 

Chers amis,

 

Aucune organisation, aucun gouvernement ni aucune institution n’est en mesure d’éradiquer seule la faim et la pauvreté: un effort collectif est requis.

 

Certains exemples de réussite nous motiveront à étendre notre action.

 

Dans le cadre de la Journée mondiale de l’alimentation, nous accueillons les lauréats de la deuxième édition du Prix FAO des réalisations exemplaires. Ce prix récompense des réalisations professionnelles et la coopération technique dans diverses branches des systèmes agroalimentaires.

 

Les prix décernés par la FAO témoignent du dévouement dont font l’objet des systèmes agroalimentaires et de l’innovation qui s’y déploie; cette année, ces valeurs sont portées par les co-lauréats du Prix des réalisations exemplaires et s’incarnent dans leurs actions.

 

Ce prix a été attribué à deux organisations remarquables: la Sara Bangla Krishak Society du Bangladesh et Farmer Lifeline Technologies du Kenya.

 

Leurs efforts infatigables et leurs contributions novatrices ont non seulement fait progresser les usages agricoles dans leurs régions respectives, mais ont également inspiré des changements à l’échelle mondiale.

 

Outre la reconnaissance de ces deux lauréats exceptionnels, nous devons également adresser nos plus vives félicitations au Bureau de pays de la FAO au Népal pour son Centre d’intervention d’urgence contre les maladies animales transfrontières.

 

Le travail exceptionnel de ce Bureau de pays illustre le profond attachement de la FAO à la prévention des maladies animales et à la limitation de leur propagation, soit un volet décisif de la sauvegarde de la sécurité alimentaire mondiale.

 

Chers collègues et amis,

 

La FAO s’est engagée à continuer de travailler avec tous les partenaires et parties prenantes à l’avènement d’une ère nouvelle, où s’affirme l’espoir d’un avenir meilleur, pour chacun et partout.

 

En ne laissant personne de côté.

 

Et la jeune génération a un rôle vital à jouer.

 

Les manifestations de la Journée mondiale de l’alimentation ne se limitent pas à celles qui se déroulent ici aujourd’hui.

 

Partout dans le monde, des centaines de manifestations sont organisées pour appeler à une action en faveur de l’eau et de l’alimentation,

 

Je me réjouis de participer, le 19 octobre, à la Journée mondiale de l’alimentation pour les jeunes, où je continuerai de traiter ce thème auprès d’étudiants et d’autres personnes.

 

J’espère que vous serez des nôtres lors de toutes les manifestations de cette semaine dans le cadre du Forum mondial de l’alimentation qui s’ouvre cet après-midi. Je rappelle que celui-ci comprend un Forum mondial de la jeunesse, un Forum de la science et de l’innovation et un Forum de l’investissement Main dans la main.

 

Célébrons la Journée mondiale de l’alimentation comme un nouveau départ dans la poursuite de notre action – pour l’humanité, pour la planète et pour la prospérité.

 

L’eau, c’est la vie. L’eau nous nourrit. Ne laisser personne de côté.

 

Je vous remercie de votre attention.