Directeur général QU Dongyu

Conférence internationale de l’Union mondiale des marchés de gros Réunion de haut niveau en plénière – Une alimentation saine pour la planète: défis à relever et voies à suivre pour mettre en place des systèmes alimentaires durables

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

25/06/2021

Conférence internationale de l’Union mondiale des marchés de gros 

Réunion de haut niveau en plénière – Une alimentation saine pour la planète: défis à relever et voies à suivre pour mettre en place des systèmes alimentaires durables

Allocution de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Texte avant allocution

25 juin 2021

Mesdames et Messieurs les intervenants,

Mesdames et Messieurs,

1.          La pandémie de covid-19 a mis en évidence la fragilité de la sécurité alimentaire et de la nutrition et sape les efforts que nous menons pour atteindre les ODD, en particulier les cibles portant sur l’élimination de la faim et de toutes les formes de malnutrition d’ici à 2030.

2.          Ce signal d’alarme est également une occasion pour nous de réévaluer la manière dont nous nous attaquons aux causes profondes de cette situation difficile et de réfléchir à la manière de reconstruire, voire de construire à nouveau, en mieux.

3.          Il est important de faire un bilan de la situation mondiale en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, qui est problématique,

4.          afin de comprendre quels sont les facteurs à l’origine des tendances et des inégalités d’accès aux aliments nutritifs et à une alimentation saine qui sont au cœur du problème. 

5.          En raison de la pandémie, il est devenu impératif que nous comprenions le caractère interdépendant de ces facteurs et les carences de nos systèmes agroalimentaires.

Mesdames et Messieurs,

6.          Au cours de la seconde moitié de la dernière décennie, des dizaines de millions de personnes sont venues grossir les rangs des sous-alimentés.

7.          Ces cinq dernières années, près de 60 millions de personnes supplémentaires ont souffert de la faim, dont 10 millions de plus en 2019.

8.          Les conflits, les événements climatiques et les fléchissements économiques sont les principaux facteurs de ces tendances inquiétantes.

9.          Et la pandémie n’a fait qu’aggraver la situation. 

10.        L’année dernière, alors que la pandémie n’avait pas encore produit tous ses effets sur la sécurité alimentaire, la FAO estimait que jusqu’à 132 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim au terme de l’année 2020.

11.          Le prochain rapport sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde sera lancé le 12 juillet, à l’occasion d’une manifestation spéciale du Forum politique de haut niveau.

12.          Le rapport présentera des estimations actualisées qui confirment que la pandémie de covid-19 a eu de lourds effets sur la sécurité alimentaire et la nutrition.

 

Mesdames et Messieurs,

13.          Environ 3 milliards de personnes n’ont pas les moyens de s’alimenter sainement.

14.          Cette inégalité est inacceptable dans un monde qui produit suffisamment d’aliments pour nourrir tout le monde.

15.          Les marchés de gros jouent un rôle crucial à ce sujet.

16.          Le fait qu’une alimentation saine soit coûteuse et inaccessible économiquement entraîne une hausse de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition sous toutes ses formes, y compris du retard de croissance, de l’émaciation, du surpoids et de l’obésité.

17.          D’une manière générale, notre alimentation actuelle n’est pas saine et il a été montré que, lorsque nous faisons des choix alimentaires qui ne sont pas sains, nous ne sommes pas protégés contre les maladies non transmissibles.

18.          On a calculé qu’une alimentation saine coûte 5 fois plus cher qu’une alimentation dont l’apport en calories est suffisant et 60 pour cent plus cher qu’une alimentation dont l’apport en nutriments est suffisant.

19.          La récession économique rend l’accès aux aliments plus difficile, ce qui détériore la qualité de l’alimentation des ménages.

20.          Pour améliorer l’accès à une alimentation saine, il faut se pencher sur la production alimentaire, les chaînes d’approvisionnement alimentaire, les environnements alimentaires et la demande des consommateurs.

 

Mesdames et Messieurs,

21.          La complexité et l’interdépendance des facteurs et des solutions concernent chaque aspect de nos systèmes agroalimentaires.

22.          Voilà pourquoi nous devons transformer ces systèmes.

23.          Les connaissances ne sont pas notre problème principal: dans la plupart dans cas, nous savons où intervenir et nous pouvons trouver davantage de points d’entrée.

24.          Les parties prenantes sont généralement conscientes des politiques et des investissements nécessaires.

25.          Mais il ne suffit pas de cueillir les fruits qui sont à portée de main.

26.          Nous devons trouver des moyens de faire les arbitrages nécessaires entre toutes les dimensions de la durabilité: économique, sociale et environnementale.

27.          Nous devons chercher des solutions avantageuses pour tous, pour les populations et pour la planète,

28.          des solutions qui permettraient également de réduire les niveaux élevés de pertes et de gaspillage alimentaires.

29.          Au-delà des économies réalisées, cela nous aiderait à éliminer la faim dans le monde et toutes les formes de malnutrition et contribuerait à l’atténuation du changement climatique.

30.          Afin de trouver des solutions avantageuses pour tous, il faut transformer nos systèmes agroalimentaires en agissant dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

31.          Nous devons également trouver les principaux points d’entrée au niveau sous‑national permettant de promouvoir une transformation durable des systèmes alimentaires.

32.          Nous ne pouvons pas, par exemple, passer à côté du rôle catalyseur que les villes et les autorités locales peuvent jouer dans l’accélération de cette transformation.

33.          Là aussi, les marchés de gros jouent un rôle crucial, car ils sont la principale source d’aliments dans les villes.

34.          Les villes et les autorités locales ont été essentielles pour réduire les effets de la pandémie de covid-19 sur la santé, la sécurité alimentaire et la nutrition de leurs citoyens, et sont des acteurs clés de la concrétisation du Programme 2030.

35.          Nous devons améliorer la sensibilisation, les connaissances, les capacités et les stratégies de mise en œuvre des parties prenantes concernées par la sécurité sanitaire des aliments et l’alimentation saine.

36.          Il est également crucial d’intégrer la question de la gouvernance alimentaire urbaine et territoriale dans la transformation globale des systèmes agroalimentaires.

37.          Il faut également davantage d’initiatives de partenariat pour permettre une action collective efficace et mobiliser les moyens de mise en œuvre nécessaires à la transformation des systèmes agroalimentaires.

38.          Ces partenariats doivent être non seulement horizontaux, mais également verticaux, afin de prendre en compte les aspects sous-nationaux.

39.          Le secteur privé a un rôle crucial à jouer, car il peut aider à atteindre les ODD, à la fois grâce à sa capacité d’investissement considérable et à ses approches innovantes.

40.          La FAO a mobilisé plusieurs partenaires afin de mettre au point des instruments qui peuvent aider le secteur privé à contribuer au développement de chaînes de valeur agroalimentaires plus durables, plus efficaces et plus inclusives.

41.          Ces instruments sont notamment les Principes du CSA pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires et le Guide OCDE-FAO pour des filières agricoles responsables.

42.          La Stratégie de la FAO relative à la mobilisation du secteur privé, une stratégie moderne adoptée récemment, nous permet de renforcer nos partenariats stratégiques et d’intensifier et de diriger dans la même direction tous nos efforts visant à atteindre conjointement les ODD.

43.          Nous sommes ravis de travailler en partenariat avec l’Union mondiale des marchés de gros et d’autres entités et parties prenantes importantes.

44.          Ensemble, nous aidons les villes à s’investir dans la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux et nationaux, en particulier, mais pas exclusivement, dans le cadre de forums mondiaux tels que le Sommet sur les systèmes alimentaires.

 

 

Mesdames et Messieurs,

45.          Les marchés alimentaires de gros sont la pierre angulaire de nos systèmes agroalimentaires.

46.          Toutefois, bien qu’ils mettent à la disposition des populations locales des aliments nutritifs et diversifiés, de nombreux marchés alimentaires de gros pâtissent de problèmes liés aux infrastructures et aux institutions,

47.          qui ont des incidences sur la qualité des produits, les prix, les bénéfices et l’efficacité globale.

48.          Il faut que les autorités nationales et locales prennent en compte ces marchés dans la planification des systèmes alimentaires.

49.          En outre, il est possible de rendre les marchés de gros plus efficaces et plus ouverts aux petits agriculteurs locaux qui produisent des aliments nutritifs.

50.          Compte tenu de leur importance, la FAO a publié un document d’orientation sur les «Mesures de soutien destinées aux marchés alimentaires de gros pendant la covid-19».

51.          Par ailleurs, le Centre d’investissement de la FAO met actuellement au point des directives pour la modernisation des marchés alimentaires de gros, avec l’aide de l’Union mondiale des marchés de gros.

52.          La pandémie a mis en lumière la nécessité d’investir dans la modernisation des infrastructures essentielles des marchés alimentaires, afin de renforcer la résilience des systèmes agroalimentaires.

53.          Pas plus tard que la semaine dernière, la Conférence ministérielle de la FAO a adopté notre nouveau Cadre stratégique pour la prochaine décennie.

54.          Avec ce nouveau Cadre, nous visons à contribuer au Programme 2030 en facilitant la transition vers des systèmes agroalimentaires plus efficacesplus inclusifsplus résilients et plus durables, qui améliorent la productionla nutritionl’environnement et les conditions de vie, et qui ne laissent personne de côté. 

55.          Nous nous félicitons de la collaboration avec le secteur privé, les marchés de gros et les autres acteurs importants dans le cadre de partenariats multipartites qui nous permettront de concrétiser cette ambition.

56.          Retroussons-nous les manches et mettons-nous au travail!

57.          Je vous remercie de votre attention.