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Usage officiel seulement
Une mission FAO d'évaluation des récoltes s'est rendue dans le sud du Soudan du 11 septembre au 5 octobre 1996 pour estimer la production de sorgho, de maïs et de mil de 1996 et évaluer la situation des approvisionnements alimentaires dans la région. La mission s'est rendue dans neuf des dix Etats du sud du pays. Elle a bénéficié de l'entière coopération du Ministère de l'agriculture et des forêts et de la Commission de l'aide humanitaire au niveau fédéral et au niveau des Etats, ainsi que des ministères et organismes semi-publics concernés. Elle a également consulté l' UNICEF tant au Kenya qu'à Khartoum, le PAM et les principales ONG internationales travaillant dans le sud du Soudan. Elle a également effectué des visites de terrain dans tout le sud du pays, en coopération avec le personnel du PAM et de l'UNICEF des bureaux de Nairobi et de Khartoum.
La mission estime la récolte céréalière totale de 1996 à 473 700 tonnes, dont 388 000 tonnes de sorgho, 85 000 tonnes de maïs et 700 tonnes de mil. Ce dernier est cultivé dans le secteur mécanisé de l'Etat du Haut Nil Nord. De petites quantités de mil et de riz sont également cultivées dans d'autres Etats, mais elles ont été englobées dans les estimations de la production de sorgho. Les chiffres susmentionnés incluent une estimation de la production de la province de Raja, dans l'Etat de Bahr El-Ghazal Ouest, où la mission n'a pas pu se rendre à cause d'obstacles logistiques.
La production estimative de 1996 (473 700 tonnes) n'est pas directement comparable aux 224 000 tonnes signalées par la mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires de 1995, dans la mesure où l'on dispose cette année de données plus complètes. Les estimations de l'an dernier n'incluaient pas les zones de production élevée des Etats d'Equatoria Ouest et Est et de la province de Raja. On constate également une légère augmentation de la récolte totale, due essentiellement à l'extension des emblavures et à des précipitations supérieures à la moyenne dans les zones d'agriculture mécanisée, qui assurent un tiers de la production totale, ainsi que dans les zones de production importantes de Raja et des Etats d'Equatoria Ouest et de El-Buheirat. Toutefois, la production a souffert de graves inondations, d'infestations de ravageurs et de l'insécurité dans plusieurs régions, notamment a Pibor et Pochalla dans l'Etat de Jonglei, à Juba et à Gogrial.
Même si d'après les estimations, la récolte céréalière de 1996 est suffisante pour assurer plus de 100 kg de céréales par habitant à la population des dix Etats du Sud (estimée à 4 661 500 personnes), les difficultés pratiques découlant de l'insécurité et de la faiblesse des infrastructures interdisent pratiquement tout transfert des céréales des zones excédentaires vers les zones déficitaires. Routes et ponts sont dans un état précaire, après 13 années de conflits. Ainsi, les régions fortement déficitaires en céréales telles que Juba, Gogrial et certaines parties de l'Etat de Jonglei, dont Pochalla et Pibor, ne pourront-elles pas bénéficier d'un transfert de la production excédentaire des Etats d'Equatoria Ouest et du Haut Nil. Toutefois, si à Pibor la production animale couvre une partie importante des besoins alimentaires et si le cheptel augmente grâce aux pluies abondantes de cette année, les mécanismes de survie sont rares à Gogrial et à Juba (500 000 habitants environ), où l'insécurité a entraîné des vols de bétail et un taux de chômage élevé à cause du ralentissement de l'activité économique. La situation alimentaire est critique dans ces régions et une aide alimentaire est nécessaire pour éviter que l'état nutritionnel de la population ne se dégrade encore.
Le sud du Soudan est divisé en trois régions et dix Etats comme indiqué ci-dessous:
Région | Etats | Capitale |
Equatoria: | Bahr-El-Jebel
Equatoria Est Equatoria Ouest |
Juba
Torit Yambio |
Haut Nil | Haut Nil
Jonglei Unity |
Malakal
Bor Bentiu |
Bahr El-Ghazal | Bahr El-Ghazal Ouest
Bahr El-Ghazal Nord El-Buheirat Warrab |
Raja
Aweil Rumbek Warrab |
Après avoir étudié toutes les statistiques disponibles de sources gouvernementales et non gouvernementales sur la population du sud du Soudan, la mission a considéré que le chiffre de 4 662 000 personnes était l'estimation la plus exacte.
Les Etats du Sud comprennent des régions d'agriculture mécanisée dans l'Etat du Haut Nil, essentiellement à Renk et, dans une moindre mesure, à Malakal, où existent de vastes propriétés/projets et où la productivité est nettement supérieure au reste de la région. La production céréalière de ces régions assure un tiers de la production totale et les excédents obtenus sont dirigés essentiellement vers les marchés du nord du pays. L'agriculture dans le reste des Etats du Sud est une agriculture non irriguée. A part la traction animale qui est utilisée dans la région de Chukudum de l'Etat d'Equatoria Est et en quelques autres points isolés, l'agriculture est dans l'ensemble manuelle.
Avant la guerre civile qui déchire la région depuis 1983, on estimait que l'économie pastorale, complétée par la culture limitée du sorgho, faisait vivre les deux tiers de la population. Le bouleversement de la production et de la commercialisation causé par la guerre a entraîné une intensification de l'agriculture de subsistance et un déclin du cheptel. Les principales zones agricoles se trouvent dans la région d'Equatoria, notamment la "Ceinture Verte" dans le sud de l'Etat d'Equatoria Ouest qui bénéficie de précipitations plus élevées. L'Etat d'Equatoria Ouest est une zone de production céréalière excédentaire, tout comme l'Etat du Haut Nil, qui possède aussi un important cheptel. Des études effectuées récemment par Operation Lifeline Sudan (OLS) montrent que les modes de consommation alimentaire varient considérablement d'un point à l'autre de la région. Tandis que dans les Etats du Haut Nil et de Jonglei, les céréales couvrent au plus un quart des besoins alimentaires, dans l'Etat d'Equatoria Ouest, cette proportion atteint 85 pour cent des besoins alimentaires. La viande et le lait, le poisson et d'autres denrées non cultivées assurent le restant de la consommation alimentaire. Dans certaines zones de l'Etat d'Equatoria Ouest, essentiellement à Tambura, le manioc est un aliment de base. Les arachides constituent également une récolte importante dans les Etats d'Equatoria Ouest et Est.
En l'absence d'estimations officielles des emblavures de maïs et
de sorgho dans le sud du Soudan, les estimations de la mission sont fondées
sur des renseignements fournis par l'UNICEF/OLS, des ONG internationales,
leurs agents sur place s'occupant d'agriculture et des visites de terrain.
La superficie plantée en céréales dans le secteur
de l'agriculture mécanisée de l'Etat du Haut Nil a augmenté
de 12 pour cent par rapport à 1995 grâce à la hausse
des prix du sorgho. Dans le secteur traditionnel, les emblavures sont jugées
identiques ou supérieures à l'an dernier, du fait des précipitations
satisfaisantes du début de saison; toutefois, toute comparaison
quantitative est faussée par le fait que les rapports de 1995 étaient
inférieurs à la réalité.
Dans la plupart des régions du sud du Soudan, la saison des pluies commence fin mars/début avril et se poursuit jusqu'à la fin octobre. Des variétés de sorgho et de maïs à croissance rapide sont semées deux fois par an. Les premiers semis ont lieu en avril et la moisson en juillet. Les seconds ont lieu en juillet et la récolte à partir de novembre. Dans la plus grande partie de l'Etat du Haut Nil Nord, comme dans le reste du Soudan, il n'y a qu'une récolte; les pluies correspondant aux semis se produisent en juillet et août et la récolte commence en novembre. Des variétés de sorgho de campagne longue sont cultivées dans cet Etat.
En 1996, les pluies ont été dans l'ensemble satisfaisantes dans la plupart des régions. L'important secteur mécanisé de Renk a reçu des précipitations suffisantes. Dans les Etats d'Equatoria Ouest et Est et de Bahr El-Ghazal Nord, les pluies ont démarré à temps, mais il y a eu une période de sécheresse pendant la deuxième moitié du mois de juin et tout le mois de juillet, qui a obligé certains agriculteurs à procéder à de nouveaux semis. Toutefois, cette sécheresse a été suivie de précipitations exceptionnellement abondantes en août et en septembre. Celles-ci ont coïncidé avec la période de floraison du sorgho semé tardivement et a nui à la formation du grain dans certaines régions. De petites superficies ensemencées en mil perlé ont également souffert des précipitations exceptionnellement abondantes et d'infestations d'aphides et autres ravageurs et de maladies fongiques. Dans l'Etat de Jonglei, de fortes précipitations à partir de mai, notamment dans les régions de Pibor et Pochalla, ont entraîné des inondations et des pertes de cultures. Dans l'Etat du Haut Nil, les précipitations se sont poursuivies jusqu'en septembre dans le bassin du Sobat, entraînant des inondations le long du Sobat et dans la région d'Akobo et des pertes de cultures d'environ 30 pour cent. Malgré ces pertes de cultures et ces diminutions du potentiel de rendement localisées, les fortes pluies de la campagne ont permis le redressement des cultures plantées les premières, qui avaient souffert de la sécheresse, ont été bénéfiques aux seconds semis de la deuxième campagne. Dans l'ensemble, les pluies abondantes de cette année ont été favorables à la production alimentaire.
Les pluies exceptionnelles d'août et de septembre ont causé de nombreuses infestations du sorgho par le charbon, notamment dans la région de Juba. Des ravageurs comme le méloé du sorgho ont causé des dégâts considérables pendant la période de mûrissement. Partout le térébrant a causé des dégâts, plus particulièrement dans la zone d'Ikotos d'Equatoria Est et dans les régions de Kapoeta et de Juba. Les oiseaux ont causé de graves dégâts aux cultures précoces le long du Nil, où ils vivent dans les roseaux. Dans certains régions, notamment à Terekeka, au nord de Juba et le long du Nil, les agriculteurs réduisent les superficies ensemencées en sorgho par crainte des oiseaux, au profit des emblavures de maïs. Les oiseaux ont également causé d'importants dégâts aux cultures de la région d'Akop, dans l'Etat de Bahr El-Ghazal, et de la région de Nhialdiu, dans l'Etat de Unity. Le striga pose également un grave problème pour les cultures de sorgho dans plusieurs régions, notamment sur les terres épuisées autour de Juba, où il atteint des proportions telles qu'il n'est plus souhaitable de planter du sorgho dont les rendements ne peuvent être que très faibles.
Le manque de main-d'oeuvre dû aux troubles persistants est un obstacle important à la production agricole, de nombreux ménages étant dirigés par des femmes.
Des intrants agricoles tels que des semences et des outils manuels sont fournis par l'UNICEF, la FAO et un grand nombre d'organisations non gouvernementales. Plus de 733 tonnes de diverses semences ont été fournies à la seule région de Juba, 187 ont été distribuées à Malakal et 700 autres tonnes ont été distribuées dans d'autres régions du sud du Soudan. D'importantes quantités d'outils manuels ont également été fournies.
L'économie locale du sud du Soudan a été détruite par l'insécurité persistante et la principale source d'outils est désormais le système des Nations Unies et les ONG internationales. Après la récolte de 1995, qui a été relativement bonne dans de nombreuses régions du sud du Soudan, les agriculteurs ont disposé d'abondantes réserves de leurs propres semences qu'ils ont remplacées, bien souvent, par des semences fournies par la communauté des donateurs.
Dans l'ensemble, les rendements de 1996 devraient être plus élevés
que l'année précédente si l'on tient compte de la
production satisfaisante dans les principales zones de culture, avec une
moyenne de 550 kg de céréales à l'hectare. On constate
toutefois des variations importantes d'un Etat à l'autre. Dans l'Etat
d'Equatoria Est (région de Chukudum) et dans l'Etat d'Equatoria
Ouest (zone de la Ceinture Verte), les rendements devraient être
élevés avec 1 076 kg à l'hectare. Ils seront inférieurs
dans des régions comme Bahr El-Ghazal et le Haut Nil, qui ont souffert
de l'insécurité et subi des pertes de cultures dues à
de fortes précipitations, à des inondations prolongées
et à de graves infestations et maladies.
La mission estime la production céréalière des Etats du Sud à 473 700 tonnes pour une superficie moissonnée de 862 300 hectares. Cette estimation n'est pas directement comparable aux 224 000 tonnes signalées par la mission FAO/PAM d'évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires de 1995, du fait que les rapports de l'an dernier étaient défectueux. Les estimations de l'an dernier n'incluaient pas des zones de forte production telles que les Etats d'Equatoria Ouest et Est et Raja. En outre, la moisson de cette année a été supérieure à celle de l'an dernier, avec une hausse de 68 pour cent dans le secteur mécanisé et de meilleurs résultats dans les autres zones agricoles importantes, ce qui a plus que compensé les pertes de cultures dues aux inondations dans l'Etat de Jonglei, à Juba, à Gogrial et dans d'autres régions.
Les estimations de la mission concernant les emblavures et la production agricole sont présentées dans le tableau 1.
Tableau 1: Production céréalière dans le sud du Soudan, 1996
Secteur/Etat |
Sorgho |
Maïs et mil |
Total |
||
Superficie (ha) |
Production (tonnes) |
Superficie (ha) |
Production (tonnes) |
Production (tonnes) |
|
Production mécanisée totale
Etat du Haut Nil - Renk - Malakal - Melut - Tayara |
240 685
1 967 12 448 42 678 |
154 677
1 672 8 029 27 527 |
5 670
|
4 300
|
158 977
1 672 8 029 27 527 |
Production traditionnelle totale
Equatoria Ouest Bahr El-Jebel Equatoria Est Jonglei Nil supérieur Etat de Unity El-Buheirat Warrab Bahr El-Ghazal Ouest Bahr El-Ghazal Nord |
45 666 51 444 56 481 33 525 32 032 68 468 29 762
|
22 034 23 594 20 452 15 838 10 272 30 699 16 069
|
5 100 34 200 10 000 14 400 13 700 29 300 12 700
|
2 400 16 000 3 100 6 900 4 500 15 900 6 900
|
24 434 39 594 23 552 22 738 14 772 52 599 22 969
|
TOTAL |
705 249 |
388 024 |
157 070 |
85 700 |
473 724 |
L'élevage est important dans tout le sud du Soudan. Les principales
zones productrices de bétail sont les provinces occidentales: Etat
du Haut Nil, Equatoria est, Jonglei et une partie des Etats de Bahr El-Ghazal.
Les fortes pluies tombées cette année assureront du brout
et des pâturages exceptionnellement bons pour les bovins et le petit
bétail. Les rendements laitiers devraient également augmenter
grâce à l'amélioration des pâturages. L'effectif
du cheptel est très élevé dans la province du Haut
Nil ouest et on ne signale aucun problème vétérinaire
grave. L'excédent de grains engrangé cette année dans
l'Etat de El-Buheirat permet d'acheter de nouvelles bêtes pour accroître
la sécurité alimentaire. On signale aussi une augmentation
rapide du nombre d'animaux à l'ouest du Nil à Yirol, dans
la zone de Rumbek, ainsi qu'à Tonj dans l'Etat de Warrab. En revanche,
dans le Bahr El-Ghazal Nord les razzias de bétail ont beaucoup appauvri
de nombreux agriculteurs qui ne peuvent ni semer ni soigner les cultures
à cause de l'insécurité constante. On estime que la
situation est particulièrement grave aux environs de Gogrial dans
l'Etat de Warrab et à Thiekthou dans l'Etat de Bahr El-Ghazal Nord.
On signale une infestation grave de brucellose dans les zones de Duar et
Nhialdiu dans l'Etat de Unity.
La pêche devrait être bonne dans les principaux cours d'eau cette année grâce aux pluies abondantes tombées dans le sud du Soudan et en Ethiopie.
Malgré l'accroissement de la production alimentaire cette année, l'anéantissement du réseau de transport et l'insécurité qui règne dans plusieurs régions empêcheront d'acheminer les excédents des régions agricoles riches de l'Etat d'Equatoria Ouest et d'une partie de l'Etat du Haut Nil, vers des zones déficitaires en céréales comme l'Etat de Jonglei ou la zone de Juba.
Les approvisionnements alimentaires s'améliorent dans l'ensemble dans le sud du Soudan mais la situation reste très variable selon le résultat des récoltes, les modes de consommation et les mécanismes de survie adoptés dans chaque région. Dans les régions où la récolte de céréales a été bonne, on prévoit une amélioration de la situation alimentaire. Dans plusieurs autres régions, malgré une réduction des récoltes cette année, l'accroissement de la production animale permettra aux agriculteurs de satisfaire une partie de leurs besoins alimentaires avec des produits de l'élevage et des achats de denrées.
Cependant, là où les récoltes ont été mauvaises et où il n'existe aucun autre moyen de survie, la situation vivrière restera difficile et une aide alimentaire sera nécessaire.
Le Tableau 2 fait apparaître la production par Etat et par emplacement ainsi que les disponibilités céréalières estimatives par habitant en 1996.
On estime qu'il y aura des excédents de céréales, ou du moins une situation d'autosuffisance, en 1996/97, dans toutes les zones productrices de l'Etat d'Equatoria Ouest, dans la majeure partie de Bahr El-Jebel et de l'Etat d'Equatoria Est, et dans toute la zone des Etats du Haut Nil, de Unity et de El-Buheirat. L'Etat de Jonglei est déficitaire en céréales car la production a été nettement réduite par les inondations et l'insécurité; bien que ce soit une zone de bétail importante, la situation alimentaire de la population vulnérable devrait être très mauvaise, en particulier à Pibor et Pochalla, où les cultures ont subi des dégâts extrêmement importants.
La production de céréales a été nettement réduite par des infestations de foreur de la tige à Ikotos, Equatoria Est, mais en dépit du déficit en grains, la zone a eu une bonne production d'autres cultures de rapport. Des déficits alimentaires graves sont également prévus dans l'est d'Aiwal, dans l'Etat de El-Ghazal Bahr Nord, où les récoltes ont été endommagées par une vague de sécheresse et par l'insécurité. Les zones les plus touchées sont Juba et Gogrial. A Juba, l'insécurité et les inondations ont complètement détruit les cultures. Dans un rayon de 50 km autour de Juba règne l'insécurité et les échanges par voie de terre sont rares avec l'arrière- pays, si bien que les marchés sont approvisionnés soit par les récoltes des sols épuisés autour de Juba, soit par péniche et par voie fluviale à partir du nord. Une grande partie de la population de Juba cherche d'autres moyens de survivre - collecte de bois de feu, fabrication et vente du charbon et coupe de chaume pour la fabrication des toitures - mais les prix de ces articles commencent déjà à baisser car l'offre est importante et la demande rare. La pêche sur le Nil n'est pas une solution car le débit du fleuve très rapide à Juba rend la capture du poisson difficile. Les possibilités d'emploi pour une vaste majorité de la population touchée sont très sombres et beaucoup de gens ne possèdent pas de bétail. A Gogrial, les activités agricoles sont bouleversées par les conditions d'insécurité et la plupart des bestiaux ont été volés.
Tableau 2 : Etats du Sud - Population et estimation du déficit de la production céréalière 1
Etat/ emplacement |
Population |
Superficie totale cultivée |
Rendement (kg/ha) |
Production (tonnes) |
Disponibilités céréalières par habitant |
Consommation céréalière par habitant (kg/an) |
Céréales en % des besoins alimentaires |
PRODUCTION MECANISEE | |||||||
Haut Nil | |||||||
Malakal |
1 967 |
850 |
1 672 |
||||
Renk |
189 262 |
643 |
121 749 |
|
|||
Melut/Gelhek |
12 448 |
645 |
8 029 |
||||
Tayara |
42 678 |
645 |
27 527 |
||||
PRODUCTION TRADITIONNELLE | |||||||
Equatoria Ouest | |||||||
Tambura |
140 000 |
19 526 |
1 076 |
21 010 |
150 |
124 |
85 |
Yambio |
100 000 |
13 947 |
1 076 |
15 000 |
150 |
124 |
85 |
Maridi |
144 000 |
20 084 |
1 076 |
21 610 |
150 |
124 |
85 |
Mundri |
120 000 |
16 736 |
753 |
12 600 |
105 |
73 |
50 |
Bahr El-Jebel | |||||||
Yei |
80 000 |
17 084 |
645 |
11 019 |
138 |
124 |
85 |
Kajo-Keji |
60 000 |
10 460 |
645 |
6 750 |
113 |
124 |
85 |
Juba |
145 000 |
15 167 |
151 |
2 290 |
16 |
51 |
35 |
Terakeka |
66 000 |
8 054 |
543 |
4 375 |
66 |
51 |
35 |
Equatoria Est | |||||||
Torit |
98 000 |
17 085 |
430 |
7 350 |
75 |
58 |
40 |
Kapoeta |
168 500 |
11 795 |
215 |
2 526 |
15 |
15 |
10 |
Chukudum |
152 600 |
26 604 |
645 |
17 160 |
112 |
58 |
40 |
Ikotos |
92 000 |
16 039 |
215 |
3 450 |
38 |
58 |
40 |
Magwe |
81 000 |
14 121 |
645 |
9 108 |
112 |
92 |
63 |
Jonglei | |||||||
Pibor |
84 000 |
11 715 |
54 |
633 |
8 |
37 |
25 |
Pochalla |
18 500 |
3 870 |
54 |
209 |
11 |
51 |
35 |
Bor |
153 800 |
26 813 |
430 |
11 530 |
75 |
30 |
20 |
Phou |
50 000 |
3 486 |
215 |
749 |
15 |
51 |
35 |
Waat |
95 000 |
6 650 |
215 |
1 430 |
15 |
51 |
35 |
Akobo |
100 000 |
13 947 |
645 |
9 000 |
90 |
30 |
20 |
Haut Nil | |||||||
Ngdr/Ob'l/C'n'l |
19 700 |
3 434 |
645 |
2 215 |
112 |
30 |
20 |
Sobat |
110 000 |
15 342 |
430 |
6 600 |
60 |
30 |
20 |
Vallée du Nil |
170 000 |
23 710 |
538 |
12 756 |
75 |
30 |
20 |
Malakal |
91 000 |
5 439 |
215 |
1 167 |
13 |
30 |
20 |
Unity | |||||||
Unity |
437 200 |
45 732 |
323 |
14 772 |
34 |
30 |
20 |
El-Buheirat | |||||||
Yirol |
250 000 |
43 584 |
538 |
23 448 |
94 |
73 |
50 |
Rumbek |
310 800 |
54 184 |
538 |
29 151 |
94 |
73 |
50 |
Warrab | |||||||
Tonj |
105 000 |
18 305 |
538 |
9 848 |
94 |
73 |
50 |
Gogrial |
346 000 |
24 156 |
215 |
13 121 |
38 |
73 |
50 |
Bahr El-Ghazal Ouest | |||||||
Wau |
200 000 |
27 894 |
430 |
12 000 |
60 |
73 |
50 |
Raja |
150 000 |
26 250 |
538 |
14 204 |
95 |
|
|
Bahr El-Ghazal Nord | |||||||
Awiel |
523 400 |
54 749 |
323 |
17 665 |
34 |
73 |
50 |
TOTAL |
4 661 500 |
862 318 |
550 |
473 724 |
102 |
|
|
1/ Provenant d'études effectuées ces dernières
années par l'Unité d'analyse de l'économie alimentaire
du PAM et de données émanant de l'UNICEF/OLS, d'ONG internationales
et de fonctionnaires agricoles basés sur place.
La guerre civile a dévasté l'économie du sud du Soudan, bloquant les itinéraires commerciaux traditionnels et détruisant les marchés. Peu de marchés officiels, utilisant l'argent comme monnaie d'échange, existent dans cette partie du pays en dehors des grandes villes: Juba, Wau et Malakal. La plupart de ceux qui existent sont utilisés pour la vente par troc de tabac et de gombo séché, voire de bière et de miel dans les zones les plus favorisées d'Equatoria Ouest. Il a donc été difficile à la mission de recueillir des informations sur les prix dans une grande partie de la zone extérieure aux villes principales. A Juba, le prix du sorgho était de 1 000 livres soudanaises le kilo, contre 300 à la même époque en 1995. La hausse des prix traduit l'insuffisance des récoltes en 1996 et l'absence d'échanges commerciaux avec les campagnes environnantes. Par contre, à Malakal, les prix étaient très inférieurs à ceux de l'an dernier car les récoltes ont été meilleures dans l'arrière-pays et les échanges commerciaux plus aisés avec les agriculteurs installés autour de la ville. Cependant, le salaire d'un travailleur au service de l'Etat varie entre 10 000 et 15 200 livres soudanaises par mois, par conséquent la majorité de la population n'a pas les moyens d'acheter des denrées alimentaires de base adéquates.
Les pluies généralement bonnes, les intrants suffisants et les conditions de sécurité raisonnables ont contribué à augmenter les rendements dans l'Etat d'Equatoria Est et la production a été particulièrement abondante dans l'importante zone productrice de Chukudum dans les collines de Didinga. Par contre, dans la zone de Taposa autour de Kapoeta, les pluies précoces adéquates ont été suivies par une vague de sécheresse en juillet puis par les précipitations exceptionnellement abondantes en août. Les fortes pluies et les infestations de ravageurs étendues, ainsi que les mauvaises herbes qui ont prospéré, ont considérablement réduit les rendements par rapport à l'année précédente. Toutefois, les pertes de culture ont été compensées par l'amélioration des pâturages et du brout dont ont profité les 3,5 millions de bovins des zones de Taposa aux environs et au nord de Kapoeta. Dans les régions de Ikotos et Imatong qui ont bénéficié de conditions de sécurité relatives, la production devrait toutefois souffrir des infestations graves de foreur de la tige.
On dispose de peu d'informations sur l'état des cultures dans
les zones de Lafon et Lopit, car aucune piste d'atterrissage de fortune
n'est disponible. Le mil perlé, cultivé dans les plaines
au pied des montagnes de Lopit, est une denrée alimentaire de base
importante. Les infestations de champignons et de ravageurs causées
par les fortes pluies de 1996 pourraient réduire les rendements
de mil perlé.
Cette année encore la campagne agricole a été bonne à Equatoria Ouest et les rendements de sorgho et maïs ont été élevés, en particulier dans les zones de Yambio et Maridi. A Tambura, la production n'a pas atteint le record de l'année précédente mais reste bonne. La réduction du potentiel de rendement est due à une période de forte sécheresse, fin juin et en juillet, qui a endommagé les cultures de maïs et d'arachide. Les rendements de sorgho devraient être bons. La pénurie de main-d'oeuvre a entravé les cultures dans la zone de Tambura. Le manioc, qui est une denrée de base dans la région, a souffert des dégâts provoqués par les animaux sauvages. Quelques quantités de riz sont produites à Tambura Sud et Yambio, surtout pour la consommation familiale; l'état de cette culture est bon.
Dans la zone de Mundri Nord, les infestations de striga pour lesquelles
il n'existe pas de moyens de lutte suffisants ont provoqué des dégâts
graves dans les cultures de sorgho. L'insécurité régnant
dans la zone de Mundri Est et, plus récemment, à Maridi et
Tambura, pourrait réduire la productivité qui est actuellement
élevée.
On signale que l'état des cultures de sorgho, de maïs et
d'arachide est bon dans la zone de Akot dans l'Etat des lacs. Toutefois,
dans la partie nord, la sécheresse aurait détruit les cultures
et le bétail souffre du manque d'eau dû à l'assèchement
des puits. Dans les régions de Rumbek et Yirol, les cultures sont
en très bon état cette année ce qui permet aux agriculteurs
de commercialiser le grain pour du bétail à des prix favorables,
car les termes de l'échange du grain par rapport aux bovins et aux
autres bestiaux ont continué à s'améliorer durant
le conflit.
Les inondations qui se sont produites en juillet ont endommagé les récoltes de maïs, de sorgho et de sésame dans la région de Bor. Elles ont gêné les déplacements normaux de bétail dans cette région, empêchant les semis des secondes récoltes de maïs et d'arachide. Les inondations ont également causé des dégâts aux premières récoltes de maïs et d'arachide, moyennant quoi la récolte de cette année sera bien inférieure à celle de l'an dernier.
Les régions de Pibor et Pochalla de la province de Jonglei ont été inondées en mai dernier par de fortes pluies arrivant d'Ethiopie. Ces inondations ont détruit les cultures sur pied et empêché de nouveaux semis. La mission estime qu'un ménage moyen, à Pochalla ou à Pibor, ne produira que 11 kg et 8 kg de céréales par habitant respectivement, ce qui laissera un déficit important à combler par le commerce du bétail et l'aide alimentaire. L'accès à Pochalla, Boma et Pibor est limité depuis quelques mois et la mission n'a pas pu obtenir de la capitale de l'Etat de Jonglei des informations détaillées sur la situation alimentaire dans ces régions. Le bétail, bovins et autres, bénéficiera de meilleurs pâturages grâce à ces précipitations abondantes. Le cheptel de la région de Pibor est estimé à plus de 1,5 million de têtes, pour une population de quelque 84 000 personnes.
L'insécurité persistante serait responsable de la diminution
des emblavures dans les régions d'Ayod, Yuai et Waat. Dans la région
d'Akobo, de vastes inondations dues à de fortes précipitations
locales survenues fin septembre auraient entraîné la perte
d'environ 30 pour cent des récoltes.
Dans le secteur mécanisé de Renk, Melut et Tayara, les semis de sorgho ont augmenté de 12 pour cent par rapport à 1995, pour atteindre quelque 238 700 hectares cette année. Quatre-vingt-cinq pour cent environ de cette superficie devraient produire 645 kg à l'hectare, contre 430 kg à l'hectare l'an dernier. Le maïs est une culture mineure dans le secteur mécanisé, avec des emblavures d'environ 4 200 hectares. Le mil perlé est une autre culture mineure, avec un total de 1 470 hectares dans le secteur mécanisé de Renck. Dans le secteur traditionnel, les emblavures et les rendements ont aussi fortement augmenté et l'on prévoit une excellente récolte. Les inondations pourraient toutefois avoir endommagé quelque peu les cultures des basses terres.
Dans la région de Malakal, des précipitations abondantes se sont produites à l'époque des principaux semis en juillet et les agriculteurs ont disposé d'importantes quantités de semences du cultivar de sorgho local de campagne courte Lwal et du cultivar de campagne longue Agono, bien adapté à la région en ce sens qu'il présente une résistance considérable à la saturation du sol par l'eau. La disponibilité de semences a été améliorée par un projet de troc géré par le Conseiller de l'UNICEF pour la sécurité alimentaire des ménages et grâce à des dons de semences de la FAO, de l'UNICEF et de diverses ONG. Les rendements dans la région de Nagdiar et de Baliet sont estimés à 645 kg à l'hectare, soit une hausse considérable par rapport aux 215 kg/hectare obtenus en 1995.
De bonnes récoltes de sorgho ont été observées à Nagdiar, le long de la rivière Sobat et les récoltes précoces de maïs, dont plus de la moitié est consommé "vert", ont produit plus d'une tonne à l'hectare. Toutefois, les fortes pluies de septembre ont entraîné des inondations localisées dans la région d'Akobo, où les pertes de cultures sont estimées à quelque 30 pour cent. Le long de la Sobat et d'autres cours d'eau, où l'on procède à deux récoltes, le niveau élevé des eaux sera favorable à la récolte de maïs.
Les effectifs du cheptel sont élevés et augmentent rapidement
grâce à de bons pâturages et à des approvisionnements
hydriques suffisants. L'abondance de poisson dans les rivières Sobat,
Akobo et Pibor contribue également à la sécurité
alimentaire.
Les graves inondations qui se sont produites en août dans les régions de Mankien, Duar et Nyaldieu de l'Etat d'Unity ont endommagé les cultures de maïs et de sorgho sur les très basses terres proches de la rivière. Les hautes terres, normalement utilisées pour l'agriculture, ont dû être abandonnées à cause des affrontements et de l'insécurité générale. La zone de Nhialdiu est devenue une zone de production excédentaire ces dernières années, mais les inondations plus importantes cette année que de coutume ont détruit les cultures de maïs. Les oiseaux auraient causé d'importants dégâts au sorgho dans cette région.
Les importants troupeaux de bovins devraient profiter de pâturages
d'une qualité supérieure à la moyenne grâce
aux précipitations abondantes.
L'insécurité généralisée dans certaines
parties de l'Etat de Bahr El-Ghazal Nord a empêché les agriculteurs
d'effectuer les semis habituels. Les pluies ont commencé à
temps, mais il y a eu une période de sécheresse pendant la
deuxième moitié du mois de juin et tout le mois de juillet
qui a forcé certains agriculteurs à procéder à
de nouveaux semis. Toutefois, la période de sécheresse a
été suivie de pluies exceptionnellement abondantes en août,
qui ont entraîné des inondations et des pertes localisées
de sorgho. Dans l'ouest de l'Etat de Bahr El-Ghazal Nord, les précipitations
ont été plus favorables et grâce à l'amélioration
de la sécurité dans les zones occidentales d'Aweil et Nyamlell,
la production a été largement supérieure à
celle de l'an dernier. Dans la partie est d'Aweil, toutefois, la période
de sécheresse de juin-juillet a entraîné une mauvaise
germination du sorgho. La superficie ensemencée a été
fortement réduite du fait de l'insécurité et dans
de nombreux cas, les cultures ont été limitées aux
pourtours des habitations; les champs éloignés ont dû
être abandonnés. Dans l'ensemble, on estime que la production
alimentaire de cet Etat correspond aux besoins d'un ou deux mois seulement.
Une aide alimentaire substantielle sera nécessaire en 1997 dans
cette région.
On s'attend à de bonnes récoltes à Raja, où
les semis et les rendements ont augmenté par rapport à 1995.
A Panthou, Turalei, Mapel et Malualakon, la sécheresse du début
de campagne a affecté les cultures vivrières mais les pluies
qui ont suivi ont quelque peu redressé la situation. Les retards
dans la livraison de l'aide alimentaire dus aux troubles intérieurs
compromettent la sécurité alimentaire dans cet Etat.
L'Etat de Warrab comprend les districts de Tonj et Gogrial. Gogrial est très affecté par l'insécurité, diverses milices bouleversant les activités agricoles. Les vols de bétail ont appauvri la population et l'empêchent de pratiquer les activités agricoles habituelles. De ce fait, les semis et les rendements sont considérablement inférieurs à ceux de l'an dernier.
La situation à Tonj s'annonce nettement meilleure, chaque ménage
ayant en moyenne plus d'un hectare de terre semé de sorgho et des
rendements moyens de 538 kg/ha. Le cheptel est abondant dans cette région,
où les pâturages sont de bonne qualité.
Juba est un cas particulier au Soudan du Sud, car c'est une ville relativement importante comptant quelque 145 000 habitants, contre 350 000 avant la guerre civile. Juba a toujours été un importateur net de denrées alimentaires, se fournissant en céréales auprès des Etats d'Equatoria Ouest et Est et en manioc dans les districts de la ceinture verte de Yei, Kajo-keji et Maridi. Ces dernières années, la zone de sécurité a été étendue à quelque 50 km autour de la ville. La majorité des citadins ont un jardin familial dans l'enceinte de la ville. Ils s'occupent aussi d'une exploitation située souvent à 10 km ou plus à l'extérieur de la ville, où ils doivent se rendre à pied chaque jour, car ils ne peuvent pas y rester dormir pour des raisons de sécurité. L'absence de transports publics et les règlements de sécurité font que ces agriculteurs passent très peu de temps dans leurs champs. Des tâches indispensables, telles que le désherbage et la protection contre les oiseaux, ne peuvent être assurées avec le minimum d'efficacité nécessaire et les rendements en souffrent. La superficie des terres qui peuvent être labourées dans ces conditions est aussi extrêmement limitée. De nombreuses familles sont dirigées par des femmes, qui ont encore moins de temps à consacrer à l'agriculture que les hommes.
Les pluies ont démarré à temps, voire légèrement plus tôt que d'habitude, en mars. Elles se sont poursuivies jusqu'à fin mai, après quoi il y a eu une période de sécheresse qui a duré d'une à quatre semaines, et plus. De nombreux agriculteurs n'ont pas semé assez tôt par crainte des dégâts causés par les oiseaux en juin et juillet, moyennant quoi le sorgho semé tardivement a aussitôt souffert de la sécheresse qui, bien souvent, a détruit les cultures. Celles qui n'ont pas été détruites ont été endommagées au stade de la floraison par une période de très fortes précipitations début août, où des précipitations de 107 mm ont été enregistrées à Juba pendant quatre jours. Toutefois, il n'a pas plu partout de la même façon, certaines zones très proches de la ville n'ayant pas reçu ne serait-ce qu'une fraction des précipitations susmentionnées et subissant de ce fait des pertes de récolte.
La récolte de sorgho a également beaucoup souffert de l'infestation de striga, qui est maintenant endémique dans la région autour de Juba. le sorgho est cultivé de manière ininterrompue dans les mêmes champs depuis plus de dix, voire vingt ans, de sorte que le striga est devenu si résistant que seules des cultures de substitution comme le manioc et la patate douce peuvent remédier à la situation. Toutefois, les semences de ces cultures font défaut.
Du fait de l'échec des récoltes de sorgho de la première campagne, les prix des principales céréales et légumineuses sur le marché de Juba fin septembre étaient plus de trois fois supérieurs à ceux de l'an passé.
La cause principale du mauvais état de l'économie dans le sud du pays est l'insécurité qui persiste depuis 1983. Des milliers d'agriculteurs ont dû quitter leurs terres, les vols de bétail sont courants et le maintien de l'ordre est problématique sur une grande partie du territoire. Dans ces conditions, il est difficile de mettre en oeuvre des programmes de redressement. Toutefois, la poursuite des opérations de fourniture d'intrants agricoles qui font défaut dans le sud du Soudan et d'assistance technique aux agriculteurs en vue de l'amélioration des méthodes culturales est recommandée.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité du Secrétariat de la FAO à partir d'informations provenant de sources officielles ou non. Il est réservé à un usage officiel. La situation pouvant évoluer rapidement, il est conseillé pour obtenir des informations complémentaires de s'adresser, si nécessaire à M. Abdur Rashid, Chef du Service mondial d�information et d�alerte rapide, Division des produits et du commerce international (ESC), FAO (télex: 610181 FAO, télécopie: (39-6) 5225-4495, courrier électronique: INTERNET: [email protected]. |
FA 4/50 SOUDAN