SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE  DE LA FAO 
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL 

RAPPORT SPÉCIAL FAO/PAM

DES PERSPECTIVES DÉFAVORABLES POUR LA CAMPAGNE EN COURS POURRAIENT AGGRAVER LA SITUATION ALIMENTAIRE DÉJÀ PRÉCAIRE DE LA SOMALIE

3 juillet 1998


1. VUE D’ENSEMBLE


Le conflit civil qui secoue la Somalie depuis 1988 a gravement perturbé l’économie du pays et endommagé la plupart de ses infrastructures. Une grande partie de la population est déplacée. Les inondations dévastatrices de fin 1997 ont porté un coup supplémentaire à une situation alimentaire fragile en causant de graves dégâts aux infrastructures et aux biens, avec des pertes importantes de récolte et de bétail. C’est dans ce contexte qu’une équipe composée d’un membre du personnel FAO/SMIAR, d’un consultant agrométéorologiste FAO et d’un agronome de l’Unité d’évaluation de la sécurité alimentaire à Nairobi (FSAU), s’est rendue en Somalie du Sud du 27 au 30 mai 1998, avec pour mission de vérifier les conclusions de l’évaluation de la campagne en cours menée par l’équipe d’agronomes nationaux de la FSAU. Deux ateliers ont été organisés à Beletweyne (Hiraan) et à Merka (Shebelle inférieur), où des visites sur le terrain ont été effectuées. Cet examen a été notamment facilité par les informations recueillies précédemment par l’agronome du PAM et l’agrométéorologiste de la FAO lors des survols à basse altitude des zones de culture. Les régions du Nord-Ouest (Somaliland) ont été visitées à la mi-juin par l’agronome de la FSAU dont les conclusions figurent dans le présent rapport.

Les premières perspectives pour les céréales de la campagne principale Gu 1998, campagne qui assure normalement quelque 75-80 pour cent de la production annuelle, ne sont pas favorables. Selon les estimations, la superficie consacrée au maïs et au sorgho devrait être sensiblement réduite, sous l’effet conjugué des pluies insuffisantes et irrégulières enregistrées depuis le début de la campagne, et de divers facteurs négatifs associés aux inondations de l’année passée. Bien qu’ils varient d’une région à l’autre, ces facteurs sont généralement les suivants: chevauchement de la récolte des cultures de contre-saison et des semis de la campagne Gu, excès d’adventices, infestations de rongeurs et de ravageurs, champs inondés, destruction de canaux et de berges, perte de pompes, pénurie de semences de qualité, manque de liquidités pour la location de tracteurs sous l’effet de possibilités d’emploi réduites et de contraintes liées à la main-d’oeuvre familiale. Dans certaines régions, l’insécurité a également contribué à la régression des superficies ensemencées.

En dépit d’abondantes réserves d’humidité dans le sol en début de campagne, la vague de sécheresse prolongée enregistrée entre la deuxième décade de mai et la deuxième décade de juin, a affecté les cultures céréalières. Les pluies abondantes de fin juin, qui ont déterminé des inondations localisées et causé des dommages aux cultures, sont probablement venues trop tard pour avoir un effet sensible sur l’état des cultures. La production de la campagne en cours sera également affectée négativement par le recours au sorgho de repousse à plus faible rendement provenant de la récolte de la campagne précédente.

La récolte céréalière réduite de la campagne Gu 1998 sera ainsi la cinquième mauvaise récolte consécutive. Comme à cela il faut ajouter le bouleversement des activités économiques et agricoles sous l’effet du conflit civil prolongé, tout laisse présager une aggravation sensible de la situation alimentaire déjà précaire de la plus grande partie de la population.


2. PRODUCTION GU 1998



2.1 La saison des pluies Gu 1998

La saison des pluies Gu démarre généralement début avril et dure jusqu’au mois de juin. Les cultures céréalières sont moissonnées à partir d’août. En outre, en juillet, les zones côtières reçoivent des pluies légères, dites "Hagai", qui favorisent les cultures à cycle court et celles à semis tardif. Ces averses sont importantes également pour les cultures à cycle long comme le sorgho, surtout en cas de cessation précoce des pluies de la campagne Gu. Dans les zones agropastorales, elles contribuent dans une certaine mesure à améliorer l’état des pâturages et les réserves d’eau pour le bétail. Dans les régions du Nord-Ouest, les pluies Hagai durent d’août à septembre et rendent possibles les cultures de sorgho à cycle long.

Cette année, la campagne Gu a débuté avec une à deux semaines de retard dans la plupart des régions de la Somalie du Sud, y compris dans d’importantes zones de culture comme le Shebelle inférieur, et avec un mois de retard dans les régions du Nord-Ouest. Les précipitations ont été dans l’ensemble inférieures à la moyenne, irrégulières et de courte durée, cessant dans la quasi-totalité des zones productrices dès la première décade de mai. Cela a déterminé un fléchissement des superficies ensemencées, voire un échec total de la germination des plantes dans les zones non irriguées. En revanche, dans les zones de production situées le long du Djouba et du Shebelle, les réserves abondantes d’humidité du sol après les inondations de la campagne Deyr, de septembre à janvier, ont permis une implantation satisfaisante des cultures. A partir de fin mai, celles-ci ont commencé à se ressentir de la tension hydrique du sol par suite d’une vague de sécheresse prolongée, leur état était néanmoins encore satisfaisant dans plusieurs zones. Les images satellite relatives à la première et à la deuxième décades de juin, ont révélé des précipitations nettement inférieures à la normale dans toutes les zones de culture. Toutefois, des pluies abondantes les 24 et 25 juin ont causé de vastes inondations dans certaines zones du Shebelle inférieur (Quorioley, Janale) avec des dégâts aux cultures, aux habitations et aux infrastructures. On ne dispose pas encore d’une évaluation précise de l’impact de ces pluies sur les cultures. Quoiqu’il en soit, et malgré un effet sans doute positif dans les zones non irriguées, ces pluies sont probablement arrivées trop tard pour qu’il puisse y avoir une amélioration sensible du rendement.

2.2 Les emblavures

Les estimations préliminaires de la superficie ensemencée pendant la campagne Gu dans les huit régions de la Somalie du Sud, à fin mai, indiquent une diminution générale de 31 pour cent pour le sorgho et de 46 pour cent pour le maïs par rapport au niveau inférieur à la moyenne de l’an dernier. On enregistre des variations régionales, avec dans les principales régions productrices du Shebelle inférieur et moyen et de Bay des semis marquant un fléchissement allant d’un quart à la moitié par rapport à 1997. Dans le Hiraan, les surfaces emblavées représentent moins de 10 pour cent des surfacees enblavées l’année dernière. Dans le Nord-Ouest, où les semis sont encore en cours, la superficie ensemencée à fin mai ne représentait que 30 pour cent du niveau de 1997. En revanche, dans les zones agropastorales du Djouba moyen et de la région de Bakool, tout comme dans les zones agricoles marginales de la région de Gedo (districts de Lud et de Dolow), une progression sensible des semis a été enregistrée grâce au défrichage de nouvelles terres dans les zones de décrue et à une amélioration des conditions de sécurité, qui a permis le retour des populations déplacées.

Outre les faibles pluies, divers facteurs ont affecté les semis suite aux inondations de fin 1997. Il y a eu en règle générale un certain chevauchement des activités agricoles de contre-saison et de la campagne Gu. Après la dévastation des cultures de maïs Deyr par les inondations, les exploitants ont consacré de vastes zones de décrue aux cultures de contre-saison, entre janvier et mars, avant l’arrivée des pluies Gu. Au moment des semis Gu, au début du mois d’avril, une partie des zones productrices se trouvaient ainsi mises en culture de contre-saison, ce qui a retardé les opérations de préparation des terres et entraîné un recul des surfaces emblavées.

Dans les zones irriguées, le long des fleuves Shebelle et Djouba, la réduction des emblavures a été due au fait que les champs étaient encore inondés ou recouverts de sable et de limon. Même dans les zones où la décrue avait eu lieu, la destruction des berges - associée à la difficulté de les remettre en état - a exposé les cultures aux risques d’inondation, même en cas de faible élévation du niveau des eaux, dissuadant de la sorte les exploitants de mettre ces terres en culture pendant cette campagne. En effet, dans certaines zones du Djouba moyen et inférieur, pendant la première décade de mai, des inondations ont détruit des cultures de contre-saison et des cultures Gu. De la même façon, la destruction des canaux d’irrigation et la perte des pompes, sous l’effet des inondations, ont contribué à faire reculer les superficies ensemencées. Dans la vallée du Shebelle et dans le Djouba inférieur, où les sols lourds prédominent, le manque de liquidités pour la location de tracteurs a été l’un des facteurs qui ont le plus pesé sur le niveau des semis. Dans ces régions, les graves dégâts aux bananeraies et l’interruption du commerce agricole, dus aux inondations, ont été la cause de pertes d’emplois et de revenus.

Une autre contrainte majeure pour les cultures a été la croissance vigoureuse des plantes adventices, sous l’effet de la forte teneur en humidité des sols. Cela a rendu difficile la préparation des terres et a entrainé, en raison des besoins accrus en main-d’oeuvre, une baisse des semis dans certaines zones. Les adventices ont par ailleurs favorisé les infestations de rats, comme cela arrive fréquemment après des changements écologiques extrêmes. Une très forte recrudescence de rongeurs a été signalée dans les zones agricoles riveraines du Shebelle inférieur et moyen, ainsi que dans la région du Djouba moyen. Les rats se nourrissent des semences à peine mises en terre et/ou des plantes récemment germées, contraignant ainsi les agriculteurs à procéder à de nouveaux semis et provoquant des pénuries de semences et une nette diminution des surfaces ensemencées. Les emblavures récentes font également l’objet d’attaques de la part d’un nombre anormalement élevé d’insectes, principalement de criquets mais aussi de sauterelles. Les infestations de ravageurs ont été particulièrement graves dans les régions de Bay, du Djouba inférieur et de Gedo.

Dans les régions du Nord-Ouest (Awdal, Galheed ouest, Jogdheer, Sanaag, Soal), les principales entraves aux semis ont été la mauvaise qualité des semences et les difficultés des exploitants à financer les travaux des champs.

Enfin, dans certaines zones de la région de Bay (district de Burhakaba) et du Shebelle moyen (district de Balada), l’insécurité a causé des déplacements de population et l’abandon des terres agricoles.

Les semis des cultures non irriguées de sorgho sont désormais terminés dans le Sud. Toutefois, dans les zones bénéficiant d’une irrigation supplémentaire, les terres sont été préparées en vue des semis/replantations de maïs en attendant les pluies "Hagai". Aussi une augmentation des emblavures est-elle encore possible en cas de nouvelles pluies. Dans les régions du Nord-Ouest, qui bénéficient d’un régime des pluies différent, la surface consacrée au sorgho et au maïs devrait progresser, passant de 3 500 à 9 000 hectares si les institutions internationales apportent un soutien financier aux travaux de préparation du sol et si les bonnes pluies continuent jusqu’à mi-juillet.

2.3 Rendement

Si l’impact des récentes pluies sur les cultures n’a pas encore été évalué, on s’attend toutefois à des rendements en sorgho affaiblis dans l’ensemble, et ce en raison d’un recours plus large que de coutume aux cultures de repousse à plus faible rendement dans les zones agricoles du Sud. Ces rejets de plantes cultivées au cours de la campagne précédente sont courants pendant la campagne Deyr. Le chevauchement de la contre-saison et de la campagne Gu n’a pas laissé aux agriculteurs suffisamment de temps pour défricher leurs terres, ce qui a contribué à accroître leur dépendance à l’égard des cultures de repousse. La pénurie de semences a également joué un rôle important. On estime qu’environ 80 pour cent de la récolte totale de sorgho de cette campagne est constituée de plantes de repousse. Dans certaines zones, les infestations de ravageurs devraient également contribuer à l’affaiblissement du rendement. Dans les régions du Nord-Ouest, la mauvaise qualité des semences et les semis tardifs abaisseront de façon notable le potentiel de rendement.

2.4 Les perspectives de production

Les perspectives pour la récolte Gu de 1998 sont mauvaises dans l’ensemble considérant la forte réduction des emblavures. Les semis de maïs pourraient progresser grâce aux pluies "Hagai", mais globalement la superficie consacrée au sorgho et au maïs restera bien inférieure à celle de l’an dernier et aux niveaux normaux enregistrés avant la guerre civile. Les perspectives varient toutefois d’une région à l’autre. La production devrait être bonne dans les régions du Djouba moyen et de Bakool, où les semis ont même augmenté par rapport à 1997, mais les perspectives sont peu encourageantes partout ailleurs, notamment dans le Shebelle inférieur et moyen, dans le Djouba inférieur, dans la région de Hiraan et dans le Nord-Ouest, où même les prévisions les plus optimistes font état d’une production céréalière atteignant à peine le quart du volume de l’année précédente. La récolte Gu 1998 sera donc mauvaise pour la cinquième année consécutive, ce qui aggravera ultérieurement la situation alimentaire déjà précaire du pays. Il faudra suivre de très près dans les prochains mois les perspectives concernant la récolte et les approvisionnements alimentaires.


3. ELEVAGE


L’élevage joue un rôle très important dans l’économie du pays. Pour la population qui pratique en grande majorité l’agropastoralisme ou l’élevage seul, les produits de l’élevage représentent une importante source de nourriture et de revenus. Grâce aux pluies supérieures à la normale de la dernière campagne Deyr, les pâturages et les réserves d’eau pour les animaux d’élevage sont abondants. Cela a permis de reconstituer le cheptel après les pertes dues aux inondations. Toutefois, la sécheresse prolongée qui caractérise la campagne en cours fait naître des inquiétudes concernant l’état du bétail pendant la deuxième partie de l’année. Dans les grandes régions pastorales du Nord-Ouest, le temps sec est d’ores et déjà responsable d’une pénurie de fourrage.

Les interdictions qui frappent actuellement les importations de bétail et de viande de Somalie par l’Arabie saoudite, l’un des principaux marchés d’exportation du pays, ont fait tomber les prix des caprins de quelques 25-30 pour cent depuis janvier dans le port principal de Berbera, avec des répercussions importantes pour les revenus de la population pastorale dans tout le pays. En revanche, ce fléchissement a été moins marqué sur les marchés du Sud du pays, avec même des prix stables pour les caprins de races locales.

Cet embargo a également déterminé une augmentation de la pression exercée sur les ressources pastorales, avec un risque de surpâturage et de dégradation environnementale. Dans les régions du Nord-Ouest, les populations nomades se sont déplacées plus tôt que prévu vers les zones côtières ou vers l’Ethiopie en quête de meilleurs pâturages.

L’élevage étant la principale source de devises, la réduction des exportations devrait se traduire par une dépréciation du shilling somali, qui a déjà commencé à s’affaiblir face au dollar sur le marché de Mogadiscio. Dans le Nord-Ouest, le shilling Somaliland a été dévalué de 17 pour cent par rapport au dollar depuis janvier.


4. SITUATION ALIMENTAIRE


La situation alimentaire précaire du pays, après une succession de mauvaises récoltes et la contraction des importations alimentaires en 1997/98 (août/juillet), a connu une amélioration provisoire grâce à la récolte de contre-saison 1998. Les estimations de la FSAU concernant la production de contre-saison indiquent un volume de 10 000 tonnes de maïs et de 5 000 tonnes de sorgho. Par ailleurs, la production de sésame, une importante culture de rente dans le Shebelle inférieur et moyen, qui a l’avantage d’avoir une période de maturation inférieure à celle du maïs, a été estimée à 3 400 tonnes. La production globale de la campagne Deyr et de contre-saison 1997/98 s’élève à 54 000 tonnes de céréales, ce qui représente une progression d’un tiers par rapport à la récolte Deyr 1996/97, réduite par la sécheresse, mais aussi un volume inférieur de moitié à la moyenne enregistrée avant le conflit.

Les prix du sorgho et du maïs ont fléchi après avoir atteint un sommet après les inondations, en décembre/janvier, puis se sont stabilisés en avril/mai à un niveau généralement inférieur à celui de l’an dernier. Cette tendance reflète à la fois l’arrivée des récoltes de contre-saison sur les marchés du Sud, une production de sorgho Deyr supérieure aux prévisions, et l’impact notable des distributions d’aide alimentaire au niveau local. Sur le plan de la demande, le niveau relativement faible des prix traduit la forte baisse du pouvoir d’achat de certains groupes de population et leur appauvrissement ces dernières années. Le bouleversement des activités agricoles et commerciales sous l’effet des inondations, l’effondrement de l’industrie bananière et le récent embargo imposé par l’Arabie saoudite sur ses importations à partir de la Somalie ont ultérieurement effrité les revenus. Les prix des céréales ont néanmoins fortement augmenté dans les régions pastorales du Nord-Ouest, qui ne pratiquent qu’une seule culture.

En réalité, la situation alimentaire varie considérablement selon les régions. Elle est meilleure dans les zones qui ont une production Deyr et de contre-saison abondante. C’est le cas des régions de Bay et de Bakool, où la production de sorgho a pratiquement doublé par rapport au volume moyen engrangé avant la guerre, ainsi que du Djouba moyen et de la région de Hiraan, où les cultures de maïs de contre-saison ont compensé l’échec de la campagne Deyr. Dans toutes les autres régions, la production a marqué un net recul et la situation alimentaire est plus tendue. Dans les régions du Shebelle moyen, du Shebelle inférieur et du Djouba inférieur, qui ont enregistré de graves pertes de récoltes céréalières, la destruction de 40 pour cent des bananeraies, selon les estimations, a eu des répercussions à la fois sur les emplois saisonniers et sur la production de bananes, produit qui dans ces régions constitue un élément important du régime alimentaire.

Les populations agropastorales et pastorales ont augmenté leur consommation de lait et leurs ventes de bétail, mais tous ceux qui ne possèdent pas d’animaux d’élevage ou n’en ont qu’un nombre insuffisant, connaissent des difficultés alimentaires, surtout dans les zones riveraines. Des pénuries alimentaires sont déjà signalées dans la région de Hiraan, du Shebelle moyen (district de Jowhar), du Shebelle inférieur (district d’Afgoi) et de Gedo (district de Bardera). Pour y faire face, on consomme des fruits et des feuilles sauvages et on ramasse du bois de feu pour le revendre. Dans les régions du Nord-Ouest, les termes de l’échange bétail/céréales se sont nettement détériorés dans les six premiers mois de l’année. A la baisse du prix du bétail s’est ajoutée une forte augmentation des prix du maïs et du sorgho, reflétant une contraction de la consommation de riz et de blé importés, dont les prix ont monté sous l’effet de la dévaluation du shilling Somaliland, du fléchissement des excédents exportables de l’Ethiopie et de perspectives défavorables pour la prochaine récolte.

Avec l’épuisement des stocks alimentaires d’ici les prochains mois et les perspectives défavorables concernant la récolte Gu, la situation alimentaire suscite de graves inquiétudes. De surcroît, on attend une diminution notable des importations alimentaires entre juin et septembre, période à laquelle des vents violents et une mer agitée entravent les opérations des petits ports, qui se sont substitués au port de Mogadiscio, inopérant depuis octobre 1995. En prévision d’une mauvaise récolte Gu, les prix des céréales ont fortement augmenté dans certaines régions. Sur le marché de Beletweyne (dans la région de Hiraan), les prix du sorgho et du maïs ont progressé d’un tiers en trois semaines, entre début et fin mai. Le renchérissement des céréales, ajouté à la chute des prix du bétail, aura également des répercussions négatives sur la sécurité alimentaire des populations pastorales. Dans l’ensemble, la contraction des exportations d’animaux d’élevage et de bananes devrait exercer une pression supplémentaire sur le shilling somali dans un avenir prochain, ce qui pourrait à son tour faire monter les prix du blé et du riz importés.

Il sera sans doute nécessaire de renforcer l’aide alimentaire d’ici la prochaine récolte Deyr en décembre 1998, si l’on veut éviter une nouvelle détérioration de la situation. Une aide extérieure est également urgente pour des activités de redressement, notamment pour la remise en état des routes dévastées par les inondations, la réparation des berges, des digues et des canaux d’irrigation, et le débourbage des puits.

 

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser, pour un complément d'information à:.

Abdur Rashid
Chef, SMIAR, FAO
Télex 610181 FAO 1
Télécopie: 0039-06-5705-4495
Mél: [email protected]

Mohamed Zejjari
Directeur, OSA, PAM
Télex: 626675 WFP 1
Télécopie: 0039-06-6513-2839
Mél: [email protected]

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