SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO

ALERTE SPÉCIALE No. 296
TIMOR ORIENTAL

Date: 28 septembre 1999

(Série diffusée uniquement pour les pays dans lesquels l'état des cultures vivrières ou la situation des approvisionnements sont préoccupants)

LES PROBLÈMES DE SÉCURITÉ ENTRAVENT LES OPÉRATIONS D'AIDE ALIMENTAIRE ET HUMANITAIRE D'URGENCE AU TIMOR ORIENTAL

Depuis la dernière alerte spéciale de la FAO concernant le Timor oriental au début du mois, le déploiement des forces de paix des Nations Unies a ramené un calme précaire à Dili, la capitale, mais dans l'ensemble les conditions de sécurité sont tout à fait précaires et meurtres et tirs sporadiques se poursuivent. La force multinationale gagne sans cesse du terrain, pourtant la situation hors de Dili reste extrêmement dangereuse, empêchant de mener à bien les opérations d'aide humanitaire d'urgence. On ne connaît pas encore exactement l'étendue des massacres et des destructions des semaines précédentes, mais il apparaît toujours plus clairement qu'un grand nombre de personnes ont été tuées et des centaines de milliers d'autres chassées de leur habitation. On estime actuellement que 400 000 personnes environ restent cachées dans les montagnes ou ont trouvé abri dans des campements précaires au Timor oriental et occidental. La majorité des personnes déplacées - jusqu'à 60 pour cent - vient de la campagne. Le sort de ces personnes est extrêmement préoccupant, surtout celui des personnes âgées et des enfants dans les zones de conflit. Beaucoup vivent dans la terreur, fouillant les détritus pour se nourrir, et manquent désespérément d'eau potable à l'approche du point culminant de la saison sèche.

La situation alimentaire est de plus en plus critique. La pénurie totale d'aliments a amené des populations affamées et désespérées à saccager des entrepôts publics, pillant plus de 8 000 tonnes de denrées. Le Programme alimentaire mondial (PAM), le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), la Croix Rouge internationale et plusieurs autres organisations humanitaires conjuguent leurs efforts pour fournir des secours alimentaires et autres, mais les problèmes de sécurité et de logistique entravent leur action.

On estime provisoirement que 80 pour cent au moins de la population d'environ 900 000 personnes, auront besoin d'aide alimentaire pendant une période indéterminée, dès que les conditions de sécurité et de transport permettront d'intervenir. Jusqu'à présent le PAM a parachuté environ 130 tonnes de nourriture et de couvertures dans les zones les plus à risque. Différentes contributions d'aide alimentaire et humanitaire internationale ont déjà été annoncées et seront acheminées par les Nations Unies, des organisations bilatérales et des ONG. Une opération d'urgence du PAM visant à fournir 4 488 tonnes d'aide alimentaire à 150 000 personnes déplacées pendant deux mois, a été approuvée le 15 septembre. Il a été indiqué que la Croix Rouge internationale avait livré récemment des vivres à 100 000 personnes à Dili.

Au Timor occidental, quelque 215 000 habitants du Timor oriental déplacés, parfois même déportés de force, sont actuellement menacés par la milice. Parmi ces personnes, 42 000 enfants de moins de 5 ans et 6 000 femmes enceintes sont particulièrement en danger en raison des mauvaises conditions de vie. On craint aussi les exactions de la milice dans les 31 camps de réfugiés au Timor occidental. Les principaux camps - Atambua, Kupang, Belu et Timor Tengah Utara - sont aussi terriblement surpeuplés et manquent de produits essentiels: nourriture, médicaments et eau. A l'heure actuelle, la situation alimentaire au Timor occidental n'est pas jugée aussi désespérée qu'au Timor oriental. Toutefois, si les conditions de sécurité se détériorent et si les opérations humanitaires sont retardées, les choses pourraient s'aggraver rapidement.

Les effets des pénuries alimentaires graves ont été exacerbés par des problèmes sanitaires croissants, en particulier: diarrhées, infections respiratoires et paludisme. On craint que ces problèmes sanitaires ne se transforment en maladies chroniques, car les services sanitaires ont été dévastés et de nombreux médecins et auxiliaires de santé ont fui.

Les perspectives à court terme de la production alimentaire et agricole au Timor oriental sont extrêmement préoccupantes, compte tenu de l'étendue des destructions et du conflit. De nombreux agriculteurs ont dû abandonner leur ferme et, tout comme les négociants, ils ont perdu leurs stocks vitaux de semences et d'engrais. A cette époque de l'année, les travaux de préparation de la terre devraient normalement être en cours en prévision de la campagne principale qui commencera dans quelques semaines de façon à coïncider avec les pluies de mousson du nord-est. Mais, vu l'étendue de la crise, cela ne sera certainement pas possible et les pénuries alimentaires en seront aggravées l'an prochain. Par conséquent, lorsque la situation le permettra, il faudra fournir de toute urgence, non seulement de la nourriture, mais aussi des semences, des engrais et des outils pour remettre sur pied le secteur agricole.

Une mission inter-institutions des Nations Unies à laquelle participe la FAO se trouve actuellement au Timor oriental et occidental pour effectuer une évaluation multisectorielle des besoins humanitaires et formuler immédiatement un appel des Nations Unies visant à faire face aux besoins les plus urgents. De plus, une mission plus complète FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires sera envoyée sur place dès que les conditions de sécurité le permettront.

 

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité du Secrétariat de la FAO à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser, pour tout complément d'information, à: M. Abdur Rashid, Chef, SMIAR, FAO; (Télécopie: 0039-06-5705-4495, Mél: [email protected]).

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