SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

ALERTE SPÉCIALE1

NO. 310

MISSION FAO/PAM D'ÉVALUATION DES RÉCOLTES ET DES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES AU TADJIKISTAN

27 juillet 2000

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Points saillants

  • Le Tadjikistan est confronté à une crise alimentaire grave due à une sécheresse importante et des problèmes économiques persistants résultant des troubles civils subis par le passé et de l'insécurité qui règne actuellement et, en particulier, de la dégradation des conditions s'agissant de la production agricole.
  • La production céréalière totale de 2000, qui devrait atteindre 236 000 tonnes, enregistre une baisse de 46 pour cent par rapport à 1999. Pour la troisième année consécutive depuis 1997, la production ne cesse de diminuer, avec toutefois pour cette année la plus forte baisse.
  • La production de céréales en 2000 ne permettra de satisfaire les besoins nationaux que pendant trois mois, soit un déclin important par rapport aux trois dernières années (1997-99) lorsque la production intérieure couvraient les besoins annuels moyens pendant plus de six mois.
  • Selon les estimations, 3 millions de personnes, soit la moitié de la population totale, connaissent des problèmes graves d'accès aux denrées alimentaires et la situation risque de s'aggraver à mesure que s'avance la campagne de commercialisation 2000/2001.
  • Les besoins d'importations de céréales pour la campagne de commercialisation 2000/2001 sont estimés à 787 000 tonnes. Avec des annonces d'aide alimentaire de 74 000 tonnes et un volume prévu d'importations commerciales de 400 000 tonnes, le déficit non couvert pour 2000/2001 devrait s'établir à 313 000 tonnes. Un déficit d'une telle ampleur, s'il n'est pas couvert, aura inévitablement des conséquences nutritionnelles multiples et graves et entraînera même des pertes de vies humaines.
  • Une aide d'urgence est également nécessaire pour la fourniture de semences pour la prochaine campagne de semis du blé d'hiver qui débute en octobre/novembre prochain.
  • Les difficultés importantes auxquelles fait face le secteur agricole, en particulier la remise en état du réseau d'irrigation qui tombe en ruine, doivent être résolues afin d'améliorer la production agricole.

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1. APERÇU GÉNÉRAL

La production de céréales au Tadjikistan a considérablement augmenté au cours des années 1995-1997 suite à l'introduction d'une politique générale autorisant une certaine liberté décisionnelle, en particulier dans les exploitations agricoles privées nouvellement créées dans le cadre d'un programme de réforme agraire mené en vue d'accroître la superficie consacrée à la production vivrière. Suite à l'introduction de cette politique, la culture du blé s'est significativement accrue et en 1997, une récolte exceptionnelle de blé a été engrangée. Mais depuis lors, la production céréalière a subi une tendance à la baisse, dont les causes sont, notamment, les dérèglements dus au conflit civil, les disponibilités insuffisantes en semences de qualité, la défaillance ou la dégradation des systèmes d'irrigation et de vieux équipements agricoles hors d'usage ou fonctionnant mal. À tout cela s'ajoute une sécheresse grave qui a frappé le pays en 2000 par suite du manque de pluies et de chutes de neiges très limitées l'hiver précédent. C'est dans ce contexte qu'une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires a été dépêchée au Tadjikistan du 3 au 26 juillet 2000 en vue d'estimer la récolte céréalière de 2000 et les besoins en importations de céréales, y compris les besoins d'aide alimentaire, pour la campagne de commercialisation 2000/2001.

La mission a visité de nombreux districts, notamment les régions les plus sinistrées, dans trois des quatre provinces du pays. Les éléments d'information nécessaires concernant la situation sur le terrain dans la quatrième province ont été rassemblés par un membre du personnel du PAM détaché à cette fin. La mission a eu des entretiens approfondis avec des responsables gouvernementaux aux niveaux central, provincial, de district et local; des responsables et membres d'exploitations collectives (kolkhozes) et de fermes d'État (sovkhozes); des agriculteurs privés (dekhan); et le personnel d'institutions du système des Nations Unies et d'ONG. Les estimations et prévisions concernant la superficie et le rendement qui figurent dans le présent rapport ont été établies à partir des données obtenues d'après les discussions menées et des observations et analyses faites sur la situation sur le terrain, y compris la disponibilité et la qualité des intrants et les conditions météorologiques.

Au cours de ses longues visites sur le terrain, la mission a noté que les cultures pluviales de blé d'hiver et de blé de printemps, récoltées en juin-juillet, n'avaient toutes deux pratiquement rien donné dans la plupart des endroits par suite de la sécheresse. La sécheresse a également affecté la production d'orge et pèse fortement sur les semis et les perspectives concernant les autres cultures secondaires (riz, maïs). Le blé irrigué a aussi été touché, souvent gravement, par la sécheresse. Les niveaux phréatiques des cours d'eau et des canaux ont été nettement inférieurs tout au long de l'année aux débits normalement enregistrés, limitant considérablement l'étendue de l'irrigation. La situation a été aggravée par le mauvais état du réseau d'irrigation par manque d'entretien. L'insuffisance des disponibilités en semences de qualité est une autre source de préoccupation. En fait, la sécheresse est cette année particulièrement lourde de conséquences puisqu'elle frappe alors que l'agriculture observe déjà un déclin par suite de l'intensification des problèmes liés à la disponibilité des semences et à la détérioration des mécanismes d'irrigation.

La mission estime que la production céréalière totale de 2000 atteindra 236 000 tonnes, soit une baisse de 47 pour cent par rapport à 1999. En conséquence, les besoins en importations de céréales pour la campagne de commercialisation 2000/2001 (juillet/juin) sont estimés à 787 000 tonnes. Compte tenu d'un volume prévu d'importations commerciales de 400 000 tonnes et des annonces d'aide alimentaire qui s'élèvent à 74 000 tonnes, le déficit non couvert s'établit à 313 000 tonnes. Un déficit d'une telle ampleur pour ce pays appauvri pourrait, si la communauté internationale n'intervient pas, avoir des conséquences désastreuses pour la population.

Étant donné, selon les estimations, que 85 pour cent de la population serait, pauvre, la chute très importante de la production céréalière pendant l'année en cours se traduit par des perspectives très sombres pour une très grande part de la population. De nombreuses personnes sont déjà dans une situation désespérée et la situation s'aggravera pour des nombres croissants de personnes dans les mois à venir à mesure qu'elles épuiseront toute récolte céréalière qu'elles peuvent avoir engrangée ou qu'elles engrangeront, ainsi que tout autre moyen d'adaptation qu'elles pourraient avoir à leur disposition. On estime à trois millions le nombre de personnes qui tombent dans cette catégorie, dont environ 2 millions de personnes qui sont dans une situation critique désespérée. Par conséquent, avec un accès aux denrées alimentaires par le biais de leur propre production significativement réduit ou détruit et pratiquement aucun moyen d'accès à ces denrées par le biais des marchés (insuffisance des possibilités d'emplois et autres sources de revenus), ces personnes ne pourront pas satisfaire à leurs besoins nutritionnels essentiels minimaux en 2000/2001 sans une aide de la communauté internationale.

Même en cas d'amélioration des précipitations (pluies et chutes de neige) l'année prochaine, la prochaine récolte de blé ne sera pas disponible avant juin-juillet 2001. Toutefois, si les pluies venaient encore à manquer, une aide d'urgence au Tadjikistan aux fins de la sauvegarde de la vie humaine uniquement impliquerait des opérations de plus grande envergure. La situation critique des approvisionnements alimentaires et de la production céréalière qui se développe et l'accès des démunis aux denrées alimentaires doivent être surveillés de façon continue et avec soin, en vue d'ajuster les programmes d'aide en cours et/ou de concevoir de nouveaux programmes adaptés.

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2. L'ENVIRONNEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE2

Le Tadjikistan est un pays enclavé de 143 000 km2, situé aux frontières de la Chine à l'est, de l'Afghanistan au sud, du Kirghizistan au nord et de l'Ouzbékistan à l'ouest. Seuls 7 pour cent (environ 960 000 ha) des terres sont arables. Le reste du pays est montagneux et se situe à plus de 3 000 mètres d'altitude (environ 50 pour cent), ou est désertique. Les conditions climatiques varient selon les régions et l'altitude - allant de plaines chaudes et sèches à des montagnes hautes et glaciaires. Le Tadjikistan compte un grand nombre de glaciers, représentant quelque 60 pour cent de l'ensemble des glaciers de l'Asie centrale, qui constituent des réserves d'eau importantes pour les cours d'eau du pays. Comme de nombreux pays méridionaux de l'Asie centrale, le Tadjikistan est sujet à de forts tremblements de terre étant donné que le pays est situé sur une ceinture sismique active.

Le Tadjikistan fait partie des pays les moins avancés et son PNB par habitant, estimé à 330 dollars É.-U. en 1998, était le plus bas de tous les pays de la Communauté des États indépendants (CEI) et inférieur à celui de nombre des pays les moins avancés. L'économie tadjike a connu un déclin rapide depuis l'effondrement de l'ex-URSS. Le PIB par habitant de 1998 ne représente que 40 pour cent environ du niveau enregistré en 1990. Une croissance du PIB de 2 pour cent en 1997 et de 5,8 pour cent en 1998 a été enregistrée, mais une restructuration considérable de l'économie sera nécessaire avant de parvenir à une croissance soutenue. Bien que le Tadjikistan ait été, avant son indépendance obtenue en 1991, la plus pauvre des républiques de l'ex-URSS, ses citoyens bénéficiaient d'un niveau de vie relativement élevé pendant cette période grâce aux subventions de Moscou. Mais leurs conditions de vie ont fortement décliné depuis lors. Selon les estimations de la Banque mondiale, 85 pour cent de la population est actuellement pauvre. Dans l'IDH (Indice du développement humain) établi par le PNUD, en 1999, le Tadjikistan occupait le cent huitième rang sur 174 pays.

Après l'effondrement de l'ex-URSS en 1991 et l'indépendance du Tadjikistan, une guerre civile a éclaté qui a dévasté une économie déjà fragile et son infrastructure. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, plus d'un demi-million de personnes ont fui vers des pays voisins et un autre demi-million ont été déplacées à l'intérieur du pays. Un accord de paix a été conclu en 1997, mais il faut encore qu'un ordre social cohésif s'établisse. La sécurité reste problématique dans certains endroits et à certaines époques. Les résultats des élections présidentielles et parlementaires qui ont eu lieu au cours du premier trimestre de l'année en cours ont été largement acceptés et considérés comme un signe réel d'espoir de paix prolongée et de réconciliation et de début de reconstruction.

La production industrielle représente à l'heure actuelle près de 20 pour cent du PIB et est tributaire de matières brutes et d'équipements importés d'autres pays de la CEI. Ce secteur est toutefois sur le déclin, en phase avec les bouleversements et le déclin économiques généraux. L'effondrement du rouble tadjik en 1993 a gravement affaibli l'économie déjà fragile. Pendant l'ère soviétique, les industries produisaient à 70-95 pour cent de leur capacité, alors qu'elles tournent maintenant à moins de 30 pour cent. De nombreuses fabriques, telles que des usines de textile, de soie et de réfrigération, ont été fermées et le pays exporte désormais des matières non transformées. L'aluminium brut représente la recette d'exportation la plus importante, suivi par le coton. Parmi les autres exportations, on citera le charbon, la soie et les tapis. Il existe des gisements minéraux mais ceux-ci ne sont toujours pas exploités en raison de problèmes liés aux investissements, au climat et au terrain très montagneux.

L'agriculture est l'activité économique la plus importante. Elle représente entre 30 et 40 pour cent du PIB, près de 30 pour cent des recettes d'exportation et entre 30 et 40 pour cent des revenus fiscaux. Plus de 50 pour cent des emplois officiels sont dans le secteur de l'agriculture. Ce secteur a subi un déclin rapide et enregistre maintenant, même au cours d'années normales, des volumes de production correspondant à environ 60 pour cent des volumes de 1990. Le Tadjikistan est classé parmi les pays à faible revenu et à déficit vivrier et a la production céréalière par habitant la plus basse des pays de la CEI. Bien que 38 pour cent des terres soient considérées pluviales et les 62 pour cent restant irriguées, dans la pratique, la part de la superficie irriguée est considérablement inférieure (s'établissant peut-être à près de 50 pour cent), comme l'explique la section 3.1 ci-après. Pendant la guerre, certaines parties des canaux d'irrigation complexes ont été endommagées et les pompes et autres équipements agricoles détruits ou volés. Par conséquent, le réseau d'irrigation ne fonctionne pas du tout ou pas à pleine capacité. Les nombreuses années de négligence et d'entretien insuffisant du réseau d'irrigation ont aussi amené des problèmes de salinité dans certains endroits et contribué aux faibles résultats du secteur agricole.

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3. LES FACTEURS AFFECTANT LA PRODUCTION VIVRIÈRE EN 2000

3.1 Les disponibilités en eau - Pluies et chutes de neige

Les disponibilités en eau ont été considérablement abaissées pendant l'année en cours en raison d'un régime des pluies très insuffisant au cours de l'année et des chutes de neige fort réduites lors de l'hiver dernier.

On trouvera aux figures 1 à 4 une illustration des pluies extrêmement insuffisantes tombées en 2000 par rapport à la moyenne à long terme, avec une indication séparée du volume total des précipitations et des volumes enregistrés pour les trois mois (mars, avril et mai) de la saison des pluies. Les précipitations totales pendant l'année était inférieures de 45 pour cent à la moyenne dans toutes les régions sauf une (60 pour cent), la plupart du temps se situant entre 20 et 35 pour cent. Le mois le plus touché a été le mois de mai lorsque 9 des 11 stations ont enregistré des précipitations nulles, tandis que les deux autres mois recevaient environ 50 pour cent de la moyenne pour le mois. En conséquence, les cultures pluviales de blé (à la fois d'hiver et de printemps)3, dans toutes les parties du pays, ont reçu peu, voire pas du tout d'eau au cours des stades critiques de la croissance végétale.

Le réseau d'irrigation du pays est essentiellement un réseau d'eau de surface. Ce n'est que dans quelques régions que l'eau souterraine est aussi utilisée à cette fin. Dans une large mesure, la fonte des neiges constitue la source d'eau de surface qui alimente les cours d'eau et les systèmes d'irrigation du pays. Mais pendant l'année en cours, les précipitations extrêmement basses ont été précédées de chutes de neige sensiblement réduites par rapport à la normale. En conséquence, les ressources en eau dans les cours d'eau et les canaux ont fortement baissé, limitant considérablement les possibilités d'irrigation et réduisant également la couverture des centrales hydroélectriques, ce qui, à son tour, a provoqué des pannes des pompes d'irrigation et a ainsi encore réduit l'approvisionnement des cultures en eau d'irrigation.

De même, il semble qu'il y ait une certaine confusion concernant les terres irriguées. Des régions qui des années auparavant étaient irriguées ne peuvent toutefois pas être classées actuellement dans la catégorie des régions irriguées étant donné que les canaux et pompes d'irrigation correspondants ne fonctionnent plus. Au cours des visites sur le terrain, les membres de la mission ont relevé des incohérences de ce genre dans de nombreux endroits. De même, le coton a la priorité en termes d'approvisionnement en eau d'irrigation. De ce fait, une part importante des terres consacrées aux cultures céréalières qui étaient autrefois irriguées ne le sont plus actuellement dans la pratique. Ainsi, bien que théoriquement, la superficie irriguée s'établisse approximativement à 62 pour cent, dans la pratique, environ 50 pour cent de la superficie totale en cultures céréalières peuvent être considérés irrigués. Même dans ces régions, les disponibilités limitées en eau ont souvent constitué un problème grave pendant l'année en cours.

Selon les rapports, la sécheresse de l'année en cours serait la pire des sécheresses jamais enregistrées en 74 ans. L'insuffisance des précipitations a en fait causé un échec presque total de la culture pluviale du blé et, conjuguée à la faiblesse des chutes de neige et aux problèmes du réseau d'irrigation, a aussi provoqué un déclin très important du rendement du blé irrigué.

Note: Ces stations sont réparties dans toutes les provinces/régions: Douchambe (Capitale); Hissor et Isanboy dans les régions RS; Qairokum, Panjrakent et Uro-teppa dans la province de Leninabad; Khurghou-teppa et Khovaling dans la province de Khatlon; et Khorugh, Rushon et Ishkoshim dans la province autonome de Gorno-Badakhstan (GBAO).

3.2 Les intrants agricoles

Les semences

La non-disponibilité de semences de qualité est un problème majeur du secteur agricole et un facteur important sous-jacent à la faiblesse des rendements. Les semences de blé et d'autres céréales utilisées proviennent essentiellement de la production locale. L'an dernier, 2 000 tonnes de semences de blé ont été fournies par les États-Unis d'Amérique. Quelques ONG ont des programmes de distribution des semences de blé, mais ceux-ci sont dans l'ensemble (1 000 tonnes ou moins) négligeables par rapport aux besoins totaux. Pour le blé uniquement, les besoins annuels totaux en semences s'établissent approximativement à 66 000 tonnes.

Le pays ne dispose pas d'un programme scientifique conséquent de multiplication des semences. Il existe un Institut scientifique de recherche agricole, situé dans le district de Hissor près de Douchambe, qui possède des bureaux dans différentes provinces et qui contribuait utilement au développement, à la multiplication et à la distribution des semences par le passé. Mais ses capacités se sont amenuisées au fil des ans et il n'est actuellement plus en mesure de contribuer de façon significative. La FAO a un petit projet portant sur les semences de légumes dans la province de Khatlon.

La relance de l'agriculture tadjike nécessitera d'immenses efforts en vue de développer les semences (en particulier de variétés de blé mieux adaptées aux conditions du pays), de les multiplier et de les distribuer.

Les engrais et les pesticides

Selon les rapports, l'accès des agriculteurs aux engrais est rendu difficile plus par leurs prix relativement élevés par rapport au pouvoir d'achat que par leur disponibilité, bien que l'on observe parfois des pénuries d'approvisionnements dans différentes parties du pays. D'après ses entretiens avec les agriculteurs, la mission a appris que de nombreux agriculteurs n'étaient pas en mesure d'utiliser d'engrais du tout ou en quantités suffisantes pendant l'année en cours. La disponibilité des pesticides et des fongicides est souvent très limitée et leurs prix élevés; de ce fait, les agriculteurs ne peuvent souvent pas y avoir accès. L'emploi de ces produits chimiques a donc nettement diminué ces dernières années, bien que par le passé, le Tadjikistan ait utilisé des doses élevées de pesticides et de fongicides. Malgré la sécheresse, il n'y a pas eu de flambées de ravageurs pendant l'année en cours. L'an dernier, toutefois, des attaques de ravageurs ont causé de graves dégâts aux récoltes dans plusieurs parties du pays.

Les équipements et les activités agricoles

Autrefois, une agriculture mécanisée était généralement développée dans le cadre d'exploitations collectives (kolkhozes) et d'État (sovkhozes). Mais les mêmes équipements agricoles (tracteurs, moissonneuses, pompes, pulvérisateurs, camions) sont utilisés depuis longtemps. Nombre de ces équipements sont actuellement hors d'usage ou en mauvais état du fait qu'ils n'ont pas été remplacés, entretenus et que l'on ne dispose pas de pièces détachées. On a désormais largement recours au travail manuel pour exécuter diverses tâches agricoles comme la préparation des sols. Dans les exploitations privées "dekhan" nouvellement créées, des personnes sans expérience ni connaissance de l'agriculture sont devenues agriculteurs et sont, par conséquent, sujets aux erreurs lors de l'exécution de diverses tâches agricoles. Les exploitations collectives et d'État restantes souffrent généralement d'un manque de ressources, sont endettées et pâtissent des incertitudes entourant les transformations futures.

3.3 La superficie cultivée

Face à une production céréalière en déclin depuis 1997, l'on s'est efforcé d'accroître la superficie cultivée en blé, lequel doit être récolté en juin-juillet 2000. En conséquence, les semis de blé d'hiver pour 2000 ont débuté quelque trois semaines à l'avance. Mais les disponibilités réduites en eau ont rendu vains ces efforts, peut-être de façon relativement plus prononcée dans le cas du blé de printemps semé en février-mars 2000. Toutefois, la réduction de la superficie totale consacrée au blé se limitait à 7 pour cent environ par rapport à 1999. La superficie consacrée aux céréales de tous types devrait baisser, selon les prévisions, de quelque 8 pour cent par rapport à 1999.

Par suite de la sécheresse, les superficies consacrées aux pommes de terre et aux légumes sont, d'après les données disponibles, également moindres par rapport à l'année précédente. Bien que l'on ne dispose pas encore d'estimation, il ressort des indications que la superficie consacrée au coton a aussi décliné pendant l'année en cours, bien que le coton soit au premier rang des priorités en tant que deuxième revenu d'exportation du pays après l'aluminium.

3.4 Les rendements céréaliers et la production

Le blé:

Le rendement du blé a été peu élevé au Tadjikistan, ayant baissé au fil des ans par suite de problèmes liés à la disponibilité de semences de qualité et au fonctionnement du réseau d'irrigation; aux équipements agricoles vieillis; et à l'accès limité aux engrais, aux pesticides et aux fongicides.

Cette année, la sécheresse a porté un autre coup grave. La culture pluviale du blé n'a pratiquement rien donné dans toutes les régions du pays. La mission l'a observé partout (champs brûlés, par exemple) au cours de ses longues visites sur le terrain. Dans certaines régions, une récolte, ne correspondant parfois même pas à la quantité de semences plantées (200 kg de semences/ha sont utilisés au Tadjikistan), a été engrangée. Dans les terres irriguées (près de 50 pour cent de la superficie totale en blé, comme indiqué plus haut), le rendement varie selon la disponibilité et la quantité d'eau d'irrigation ainsi que la date de l'irrigation et l'efficacité des systèmes d'irrigation. L'emplacement des parcelles a une influence décisive sur les rendements - une plus grande quantité d'eau peut être extraite tout à l'amont d'un réseau de canaux, en en laissant de moins en moins pour les parcelles situées successivement plus en aval. Les observations sur le terrain (par exemple, tallage extrêmement peu avancé, épiaison très limitée et grains peu nombreux et très petits sur les épis de riz) et les estimations indiquent que pour les régions pluviales (50 pour cent du total), un rendement moyen de 150 kg/ha et, pour les régions irriguées, un rendement moyen de 1 250 kg/ha dans les régions de Leninabad, les régions RS et la province GBAO, et respectivement, de 100 kg/ha et de 1 100 kg/ha dans la province de Khatlon, ont très probablement été atteints. Cela correspond, en moyenne, à un rendement du blé/ha de 700 kg dans la province de Leninabad, les régions RS et la province GBAO et de 600 kg à Khatlon. Pour le pays dans son ensemble, le rendement estimé du blé a diminué en moyenne de 57 pour cent par rapport à celui obtenu en 1999 (tableau 1), ce qui, en soi, est quelque peu plus bas que le rendement obtenu l'année précédente par suite, notamment, d'une flambée de ravageurs bruns dans certaines régions.

La production de blé en 2000 est estimée à 194 000 tonnes, soit une baisse de 47 pour cent par rapport au volume de l'année précédente et de 53 pour cent par rapport à la moyenne des trois dernières années (1997-99).

L'orge:

Compte tenu des observations sur le terrain et des renseignements recueillis auprès des agriculteurs et autres, la mission estime également que la superficie consacrée à l'orge diminuera considérablement, de même que le rendement par hectare en raison de la sécheresse.

Le maïs et le riz paddy:

Ces cultures secondaires étaient en terre à l'époque de la mission. Compte tenu des perspectives peu brillantes concernant la culture du blé, le gouvernement a encouragé l'accroissement des semis de cultures secondaires, en particulier de maïs, en tant que mécanisme d'adaptation.

La culture du maïs a été renforcée également en raison de la baisse des cultures fourragères, le maïs étant généralement utilisé pour l'alimentation animale. Mais là encore, il est clairement ressorti des observations sur le terrain que la pénurie d'eau d'irrigation rendra vains les efforts visant à accroître la production de maïs, en réduisant significativement le rendement. La production prévue de maïs est en baisse d'environ 50 pour cent par rapport aux deux années précédentes. Le riz paddy est souvent cultivé près des cours d'eau et des canaux et, de ce fait, est quelque peu mieux placé pour accéder à l'eau d'irrigation. Selon les estimations de la mission, si la superficie consacrée au paddy est la même que l'année précédente, le rendement pourrait quant à lui enregistrer une légère baisse, entraînant une production qui représenterait environ 83 pour cent de la récolte de l'an dernier.

Les estimations détaillées de la mission concernant la production de céréales en 2000 par région figurent au tableau 1.

La production de céréales, 1991-2000

On trouvera à la figure 5 des données concernant la production passée, toutes céréales confondues, au Tadjikistan et des données séparées pour le blé, principal culture céréalière. La production toutes céréales confondues s'établissait à 300 000 tonnes en 1991, lorsque le pays recevait encore une aide alimentaire importante de Moscou. En 1991-1996, la production a décliné quelque peu alors que le pays est devenu indépendant, et des conflits civils prolongés ont surgi. Mais au fur et à mesure que la crise alimentaire s'est intensifiée, le gouvernement a, dans une certaine mesure, encouragé et favorisé la production céréalière, en particulier du blé, ce qui a conduit à une récolte exceptionnelle de blé en 1997. Mais, ce niveau de production s'est avéré peu durable en raison de problèmes économiques, de la faiblesse du pouvoir d'achat, de la pénurie de semences de qualité et du mauvais état du réseau d'irrigation. La sécheresse importante a aggravé les problèmes structuraux et provoqué une chute très nette du rendement et de la production du blé et d'autres céréales.

Tableau 1 - Tadjikistan: Superficie, rendement et production par région - 1998, 1999 et prévisions pour 2000

Région/ Province   1998 1999 2000
Superficie (en milliers/ha) Rendement (en tonnes/ha) Production (en milliers/ tonnes) Superficie (en milliers/ha) Rendement (en tonnes/ha) Production (en milliers/ tonnes) Superficie (en milliers/ha) Rendement (en tonnes/ ha) Production (en milliers/ tonnes) Comparaison des superficies (%) Comparaison de la production (%)
Blé                          
GBAO 6 1,45 9 6 1,80 11 7 0.7 5 117 117 55 45
Leninabad 68 1,31 89 67 0,91 61 59 0.7 41 87 88 46  
Khatlon 196 1,17 229 183 1,24 228 170 0.6 102 87 93 45 67
Régions RS 70 0,89 62 70 0,94 66 66 0.7 46 94 94 74 70
Tout blé 339 1,14 389 326 1,12 366 302 0.64 194 89 93 50 53
Cultures Secondaires                          
Orge 28 0,93 26 33 0,78 25 18 0.5 9 64 55 35 36
Maïs 11 3,27 36 12 2,92 35 18 1.0 18 164 150 50 51
Riz 8 2,50 20 10 1,80 18 10 1.5 15 125 100 75 83
Total 47   82 55   78 49   42 104 89 51 53
Total Céréales toutes confondues 386   471 381   444 351   236 91 92 50  

Note : La production de 2000 correspond à l'estimation de la mission.

3.5 Les autres cultures vivrières

Les pommes de terre:

Les pommes de terre représentent généralement près de 1,5 pour cent (10 000-12 000 ha) de la superficie ensemencée totale annuelle, les observations de la mission sur le terrain ayant indiqué que les perspectives de rendement des pommes de terre (par rapport à l'année précédente, par exemple) étaient relativement meilleures que celles concernant le blé, étant donné que la culture se fait souvent sur de petites parcelles et que les agriculteurs privés lui accordent une attention particulière en sa qualité de mécanisme d'adaptation. On prévoit que la production des pommes de terre en 2000 sera inférieure de quelque 13 pour cent à celle de l'année précédente en raison de l'effet conjugué des réductions de superficie et de rendement.

Les légumes:

La superficie consacrée aux légumes représente généralement entre 3,5 et 4 pour cent de la superficie ensemencée totale annuelle du pays. Comme dans le cas des pommes de terre, la production prévue des légumes est en baisse par rapport à l'année précédente, mais seulement de 9 pour cent environ compte tenu de l'attention particulière que les agriculteurs privés accordent à la culture des légumes en tant que mécanisme d'adaptation à la suite des pénuries alimentaires graves.

Les fruits:

Les régions horticoles d'arbres fruitiers ont été sévèrement affectées par la sécheresse dans différentes parties du pays. Au cours de ses visites sur le terrain, la mission a noté que les pommiers et autres arbres fruitiers étaient en mauvais état et dépérissaient même dans de nombreuses régions. La pomme, le raisin, la pêche et l'abricot sont les principaux fruits cultivés. Toutefois, les arbres fruitiers sont des investissements coûteux, qui prennent plusieurs années à remplacer. La mission a été informée par des agriculteurs privés et des responsables d'exploitations collectives et d'État que l'on accordait plus d'importance à la protection des arbres fruitiers dans le contexte de l'utilisation des ressources d'eau disponibles limitées. De ce fait, il est peu probable que l'on subira des pertes importantes en arbres fruitiers pendant l'année en cours, bien que la production fruitière risque de décliner considérablement.

3.6 Le coton

Le coton est la principale culture commerciale du Tadjikistan et la deuxième recette d'exportation du pays après l'aluminium. Il occupait, en moyenne, près d'un tiers de la superficie ensemencée en 1994-1999. L'État le place au premier rang des priorités. Les exploitations collectives et d'État sont tenues de lui consacrer des ressources - terres, eau et autres intrants - conformément aux conditions de la planification. Les exploitations agricoles privées nouvellement créées sont également obligées, de façon générale, de produire du coton conformément aux instructions des pouvoirs publics.

L'eau d'irrigation doit souvent servir au coton à titre prioritaire. Des signes montrent que cette politique générale se relâche en faveur de l'allocation accrue des terres et de l'eau à la production de céréales à l'avenir, compte tenu des pénuries alimentaires qui ne cessent de croître. Malgré la priorité habituelle donnée au coton pendant l'année en cours, la sécheresse a eu des effets défavorables sur la production cotonnière. La mission a observé le très mauvais état des cultures de coton dans de nombreux endroits par suite des pénuries en eau d'irrigation et/ou du non fonctionnement/mauvais fonctionnement du réseau d'irrigation. Selon des prévisions provisoires, la production de coton en 2000 atteindrait 260 000 tonnes, soit près de 18 pour cent de moins que la récolte de 1999. La réduction de la production s'explique par l'effet conjugué des réductions de la superficie cultivée et du rendement, le rendement étant relativement plus affecté que la superficie.

Note : La production de 2000 est une prévision provisoire.

3.7 L'élevage

Au 1er janvier 1999, on estimait à 1,04 million le nombre de têtes de bovins et à 2,2 millions celui des têtes d'ovins et de caprins. Les animaux sont aujourd'hui très souvent la propriété privée des ménages - quelque 70 pour cent dans le cas des moutons et des chèvres et environ 85 pour cent s'agissant des bovins. Le secteur collectif/d'État en possédait toutefois autrefois une part plus importante (47 pour cent au total). Mais au fil des ans, sa part a diminué (passant à 25 pour cent au total) à mesure que s'est accrue celle du secteur privé (passée à 75 pour cent au total). Le cheptel tous types confondus a fortement décliné depuis 1991, période à laquelle l'on comptait 1,35 million de bovins et 3,29 millions de moutons et de chèvres. En conséquence, la production de viande et de produits laitiers a aussi baissé.

Une telle chute de l'élevage s'explique notamment par la capacité réduite des ménages à entretenir les animaux. Les problèmes comprennent l'accès réduit aux pâturages et aux fourrages de même qu'aux services vétérinaires et de protection contre les maladies. La production fourragère a diminué du fait de la reconversion des terres parallèlement à un déclin général de l'agriculture ces dernières années, et d'une reconversion des terres en céréales en raison des problèmes liés aux intrants et à l'irrigation. Les vétérinaires, employés dans des postes vétérinaires de districts ou des exploitations collectives/d'État, ne sont pas payés régulièrement et ne sont pas suffisamment approvisionnés en matériels, vaccins et médicaments. De ce fait, de nombreux clients privés ne peuvent pas avoir accès aux services vétérinaires soit parce que ceux-ci ne sont pas disponibles, soit parce qu'ils sont trop onéreux.

Un ménage rural moyen possède quelque têtes de bovins et/ou de moutons/chèvres. Pendant l'année en cours, de nombreux ménages ont vendu quelques-unes de leurs bêtes car ils ne pouvaient pas fournir le fourrage nécessaire aux animaux d'une part et d'autre part, avaient besoin d'argent pour acquérir des céréales pour les membres du ménage. La mission a appris des agriculteurs interrogés qu'ils essaieraient de vendre des animaux, voire tout leur bétail, ce mécanisme d'adaptation pouvant leur permettre d'éviter la famine aussi longtemps que possible.

On ne signale aucune perte importante de cheptel due à la sécheresse. Toutefois, dans certaines parties du pays, des cas de fièvre aphteuse sont observés qui, à moins d'être traités à l'aide de mesures appropriées, pourraient entraîner une situation catastrophique pour le cheptel.

Tableau 2 : Tadjikistan : Cheptel par type, nombre et propriété, 1991 et 1999 (en milliers de têtes)

Type     Total   Propriété privée   Propriété collective/d'État   Pourcentage du total
Privée Collective/ État
1991 1999 1999/ 1991 (%) 1991 1999 1999/ 1991 (%) 1991 1999 1999/ 1991 (%) 1991 1999 1991 1999
Bétail 1 352 1 037 77 814 877 107 538 160 30 60 85 40 15
- dont vaches 552 523 94 417 480 12 140 43 31 75 92 24 8
Moutons et chèvres 3 292 2 196 67 1 647 1 534 93 1 645 662 40 50 70 50 30
Tous types confondus 4 644 3 233 70 2 461 2 411 98 2 183 822 38 53 75 47 25

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4. SITUATION PAR RÉGION

La sécheresse de 2000 a affecté tout le pays. Dans chaque région, plusieurs districts ont été gravement touchés, tandis que d'autres ont subi les effets de la sécheresse à des degrés divers.

4.1 Oblast de Khatlon (Province)

Khatlon représente près de 35 pour cent (2,15 millions) de la population totale du pays. La superficie consacrée aux cultures vivrières à Khatlon est la plus importante des quatre régions. En 2000, cette province a semé 170 000 hectares de blé (soit 56 pour cent de la superficie totale consacrée au blé dans le pays). Douze des 25 districts sont gravement touchés et plusieurs autres sont aussi dans une situation d'insécurité alimentaire.

Khatlon constitue la région sud-ouest du pays et se compose essentiellement de plaines. Ses étés sont très chauds et ses hivers froids, et la province dépend de l'irrigation dans une large mesure pour la production agricole. Mais le réseau d'irrigation de la province est généralement en mauvais état du fait de la panne des pompes, de canaux bouchés ou rompus et de problèmes d'approvisionnement électrique. Les sols dans de nombreuses parties de la province sont relativement pauvres en matières organiques. La salinité de la couche arable est aussi problématique dans cette province.

La mission a visité plusieurs districts gravement frappés par la sécheresse et a observé les effets dévastateurs de cette dernière sur les cultures et, de ce fait, les moyens de subsistance de la population. La culture pluviale du blé n'a pratiquement rien donné dans la plupart des régions. Les cultures irriguées ont aussi été touchées en divers endroits et à des degrés divers, mais dans l'ensemble, de façon significative. Le rendement moyen du blé dans cette province est estimé à 600 kg/ha et constitue le plus bas rendement par rapport aux autres régions. La superficie ensemencée en blé enregistre une baisse de 9 pour cent environ par rapport à 1999.

Le nombre estimé de personnes les plus éprouvées et, parmi celles-ci, le nombre estimé de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence dans cette province en 2000/2001 sont, respectivement, de 1,33 million et 0,84 million (tableau 6).

4.2 Oblast de Leninabad

Dans cette province du nord vit environ 30,5 pour cent de la population du pays. En 2000, la superficie consacrée au blé dans cette province représentait près de 20 pour cent des emblavures totales de blé dans le pays. Neuf des 18 districts de cette province ont été gravement affectés par la sécheresse pendant l'année en cours. D'autres districts en ont également soufferts à des degrés divers.

Mis à part l'extrême nord constitué de plaines, cette province est montagneuse, avec des sommets variant en altitude. Elle se porte économiquement mieux que les autres régions, étant donné qu'il y a davantage d'industries qu'ailleurs. Mais de nombreuses industries sont actuellement sur le déclin, en raison de problèmes de gestion et de marchés (perdus par suite de l'effondrement de l'ex-URSS).

Dans différents districts de la province visitée, la mission a noté que la culture pluviale du blé était un échec total dans la plupart des cas. Le blé irrigué a aussi été touché. Toutefois, l'eau provenant de la fonte des neiges, bien que réduite par rapport à la normale, a apporté les ressources dont avaient grand besoin les cultures en certains endroits. Compte tenu de tous les facteurs qui ont affecté le blé tant pluvial qu'irrigué, la mission estime à 700 kg/ha le rendement moyen de la province dans son ensemble.

Selon les estimations, les emblavures de blé seraient en baisse de quelque 9 pour cent par rapport à 1999. Le nombre estimé de personnes les plus éprouvées par la sécheresse et parmi celles-ci, le nombre estimé de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence dans cette province en 2000/2001 sont, respectivement, de 0,94 million et 0,60 million (tableau 6).

4.3 Les régions RS

Les régions RS (sous subordination républicaine) représentent la partie centrale du pays. Elles comptent environ 22 pour cent de la population du pays. Douchambe comprise, le nombre d'habitants atteint 31 pour cent du nombre officiel total. Les effets de la sécheresse dans ces régions sont aussi graves que partout ailleurs. Selon les estimations, la superficie ensemencée en blé dans ces régions serait en baisse de près de 9 pour cent par rapport à 1999 et le rendement moyen serait de 700 kg/ha.

Le nombre de personnes les plus éprouvées par la sécheresse et parmi celles-ci, le nombre de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence dans ces régions en 2000/2001 sont estimés à 0,61 million et 0,39 million, respectivement (tableau 6).

4.4 Province autonome de Gorno-Badakhstan

La province autonome de Gorno-Badakhstan (Gorno-Badakhstan Autonomous Oblast, GBAO) est située à l'est. Elle est montagneuse, le Pamir atteignant des sommets de 7 400 mètres. Seule une petite partie de cette région est arable et dans ce cas, les cultures se font très souvent en terrasses. Il s'agit d'une région à très faible densité de population qui ne représente que 3,4 pour cent environ de la population du pays. Sa production de céréales est également peu importante. La sécheresse a considérablement réduit les rendements céréaliers, en particulier du blé, pendant l'année en cours. De ce fait, la production de blé est estimée très à la baisse par rapport à 1999, bien que l'on estime que les emblavures aient augmenté de près de 17 pour cent.

Le nombre de personnes les plus éprouvées par la sécheresse et parmi celles-ci, le nombre de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence dans cette région en 2000/2001 sont estimés à 0,12 million et 0,74 million, respectivement (tableau 6).

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5. ANALYSE DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE EN CÉRÉALES, 2000/2001

Le bilan céréalier pour 2000/2001 (tableau 3) est fondé sur une population estimée de 6,22 millions d'habitants et les hypothèses ci-après rendant compte des normes tadjikes:

Tableau 3 - Tadjikistan: Bilan céréalier, 2000/2001 (en milliers de tonnes)

  Blé Riz(usiné) Orge Maïs TOTAL
Disponibilités intérieures 194 15 9 18 236
Utilisation des stocks - - - - -
Production intérieure 194 15 9 18 236
Total Utilisation 981 15 9 18 1 023
Utilisation alimentaire 892 11 - 5 908
Semences (fourniture) 66 2 5 1 74
Pertes et utilisation animale 23 2 4 12 41
Reconstitution des stocks - - - - -
Besoins d’importations 787 - - - 787
Capacité d’importations commerciales 400 - - - 400
Aide alimentaire annoncée 1/ 74 - - - 74
Déficit non couvert 313 - - - 313

1/ Engagement des USA: 65 000 tonnes. Aide en cours du PAM: 9 354 tonnes en juillet 2000.

Les besoins totaux en importations de céréales en 2000/2001 sont estimés à 787 000 tonnes, soit un volume très élevé (77 pour cent des besoins totaux). Sous réserve que les importations commerciales se matérialisent à 400 000 tonnes et compte tenu d'annonces d'aide alimentaire de 74 000 tonnes, le déficit non couvert estimé des approvisionnements alimentaires en 2000/2001 est de 313 000 tonnes. Un déficit d'un tel volume pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour toute la population. Il est recommandé de le combler par le biais d'une aide d'urgence et également d'une aide de programme. Comme on le montrera dans la section suivante, plus de 3 millions de personnes (la moitié de la population officielle du pays) sont confrontées à d'énormes difficultés et à la famine et près de 2 millions de personnes seront dans une situation critique pendant une bonne partie de 2000/2001. Les besoins d'aide alimentaire (blé) pour ces personnes durement éprouvées sont estimés à environ 136 000 tonnes, que pourrait couvrir l'aide alimentaire d'urgence, laissant 177 000 tonnes à couvrir par une aide alimentaire de programme.

La situation du déficit céréalier en 2000/2001 par région est indiquée au tableau 4. Ce déficit varie entre 68 pour cent et 82 pour cent entre les régions, le déficit national total s'élevant à 77 pour cent.

Tableau 4 - Tadjikistan: production céréalière en fonction des besoins, 2000 (prévision)

Province Population
(en millions)
Besoins céréaliers estimés(en milliers de tonnes) Production céréalière estimée
Aliments Autres que aliments Total Quantité(en milliers de tonnes) en % des besoins
GBAO 1,93 282 27 309 55 18
Leninabad 1,89 276 25 307 54 18
Khatlon 2,18 318 57 375 118 32
Régions RS* 0,22 32 6 38 9 24
TOTAL 6,22 908 115 1 023 236 23

*Douchambe comprise.
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6. LES BESOINS D'AIDE ALIMENTAIRE

6.1 Le rôle de l'aide alimentaire

La guerre civile longue de cinq ans et les catastrophes naturelles subies au milieu des années 1990 (tremblements de terre) ont dévasté une économie déjà souffrante et fragile. Le déclin de la productivité au fil des ans et la base de ressources à faible revenu, tributaire de l'imposition de la production agricole, permettent très difficilement à l'État de répondre à toute situation d'urgence. La sécheresse qui a eu des effets néfastes sur la production agricole, notamment du coton, entraînera une autre réduction d'un revenu de l'État déjà peu élevé. Le Tadjikistan bénéficie déjà d'un secours alimentaire du Programme alimentaire mondial et d'ONG, une indication de l'incapacité de l'État à subvenir aux besoins de ses citoyens les plus démunis. Le pays a adressé une demande d'aide internationale au Secrétaire général des Nations Unies afin d'éviter une famine imminente suite à la sécheresse.

Le Programme alimentaire mondial fournit une aide alimentaire au Tadjikistan depuis 1993. Entre 1993 et 1999, 116 623 tonnes ont été fournies au total aux victimes de la guerre civile, y compris aux retraités, aux ménages veufs, aux invalides et aux personnes placées en institutions. En 1996, Le PAM a lancé un certain nombre d'activités vivres-contre-travail qui comprenaient un programme de bail des terres. Ce programme a permis aux ménages les plus éprouvés du point de vue alimentaire d'avoir accès à la terre pour leur propre production alimentaire. Depuis 1996, le PAM aide à la mise en valeur de près de 10 000 hectares de terres dans le cadre de ses activités vivres-contre-travail. Le PAM-Tadjikistan met actuellement en oeuvre un programme de réhabilitation et de secours prolongé (PRRO) d'une durée d'un an qui vise à atteindre 370 000 bénéficiaires et distribuer environ 50 082 tonnes de denrées alimentaires. Toutefois, seules près de 20 000 tonnes risquent d'être distribuées et la moitié des bénéficiaires atteints pendant l'année en cours en raison des fonds insuffisants reçus par le PRRO.

6.2 Les mécanismes d'adaptation des ménages

La stratégie principale de subsistance des ménages ruraux est la production agricole avec peu de possibilités de diversification des revenus en dehors du secteur de l'agriculture. L'agriculture représente jusqu'à 50 pour cent des emplois formels au Tadjikistan. Même les ménages urbains participent à la production agricole. Près de 84 pour cent de tous les ménages ont accès à un jardin potager (terres présidentielles), qu'ils utilisent pour produire certaines cultures vivrières, notamment des légumes et des fruits, pour leur propre consommation. Mais cela ne couvre qu'une très petite part de leurs besoins alimentaires.

Le chômage est élevé, se situant entre 18 pour cent à Khatlon et 44 pour cent à Leninabad, selon les données officielles. Le secteur privé est petit et fournit principalement des emplois dans le commerce de détail, la restauration et la construction. L'État est de loin le plus grand employeur et les exploitations d'État sont les fournisseurs d'emplois les plus importants pour une bonne partie de la population. En raison de difficultés budgétaires graves de l'État, de nombreux employés n'ont pas été payés pendant 10 mois au moins au cours de la seule année dernière. Nombre de professionnels qualifiés quittent le pays pour chercher un emploi dans les pays voisins et les pays plus éloignés.

Du fait de la perte d'emplois et du déclin de la production, de nombreux ménages sont confrontés à des pénuries alimentaires saisonnières et ce, même au cours d'une année normale. D'après l'évaluation de la pauvreté faite par la Banque mondiale en 1999, des changements significatifs sont intervenus dans les régimes alimentaires avant même que n'apparaisse la sécheresse. De nombreux ménages n'étaient pas en mesure de satisfaire à leurs besoins alimentaires et avaient déjà adopté divers mécanismes d'adaptation à cette fin. En 1999, 85 pour cent au moins des ménages avaient déjà modifié leur profil de consommation alimentaire et consommaient des aliments moins chers. Près de 44 pour cent des ménages avaient réduit le nombre des repas et 30 pour cent consommaient des portions plus petites. Même chez les ménages aisés, un ménage sur trois avait réduit le nombre des repas et un autre tiers consommait des portions plus petites. Parmi les autres stratégies d'adaptation, on citera la vente des actifs (28 pour cent des ménages) et l'emprunt (34 pour cent).

Une étude antérieure menée par ECHO en 1997 a révélé des résultats analogues. Il n'est pas surprenant, par conséquent, que l'incidence de la malnutrition soit élevée; 41 pour cent des enfants avaient un retard de croissance tandis que 14 pour cent souffraient de malnutrition aiguë en 1999. Dans une situation normale, les taux de malnutrition ne devraient pas être supérieurs à 2-3 pour cent. L'incidence de l'anémie est élevée chez les femmes et les enfants. On reconnaît toutefois que les problèmes de nutrition ne sont pas seulement imputables à l'insécurité alimentaire, mais aussi à l'environnement sanitaire des ménages. Un accès insuffisant à l'assainissement et à de l'eau propre et saine chez de nombreux ménages contribue au mauvais état nutritionnel des enfants au Tadjikistan.

De nombreux ménages ont épuisé leurs capacités d'adaptation; souvent, ils n'ont purement et simplement pas d'autres sources de revenus pour compenser la perte de récolte et de revenu. Certains ménages ont semé des cultures secondaires, généralement du maïs. Toutefois, les chances d'une bonne récolte secondaire sont minimes, les niveaux d'eau dans les canaux et les cours d'eau étant bas et les pompes d'irrigation ne fonctionnant pas convenablement en raison de l'absence de réparation et des difficultés entourant l'approvisionnement électrique. Les ménages qui possèdent encore des vaches envisagent de les vendre pour répondre aux besoins alimentaires de la famille. De nombreux hommes prévoient d'emprunter de l'argent et d'émigrer vers la Fédération de Russie à la recherche d'un emploi. Toutefois, la plupart des ménages savent que les possibilités d'emplois en Russie s'amenuisent et sont conscients des difficultés entourant la recherche d'emploi mais continuent de considérer cette solution comme la seule option restante. Nombre de ceux qui sont partis pour la Russie et ont trouvé du travail ont des emplois mal payés et ne sont pas en mesure d'envoyer de l'argent à leurs familles restées au pays. Nombre des émigrants n'ont pas réussi à trouver un travail et n'ont pas les moyens de revenir au pays.

De nombreuses femmes sont confrontées à des difficultés qui sont des séquelles de la guerre civile. Elles se retrouvent veuves ou séparées de leurs maris parce que les hommes ont été tués ou ont fui en exil. Le PNUD estime à 25 000 le nombre total de veuves, chacune ayant en moyenne cinq enfants, et à près de 55 000 le nombre d'orphelins. Nombre des femmes affectées ont recours à la mendicité, accompagnées de leurs enfants. Certaines femmes cherchent du bois de chauffe qu'elles vendent à d'autres ménages. La sécheresse entraîne d'autres difficultés et charges pour ces ménages malchanceux dirigés par des femmes. Davantage de femmes risquent de rester au pays avec leurs enfants à mesure que les hommes partent à la recherche d'un emploi.

La pauvreté étant aussi grave et répandue qu'on l'indique ci-dessus, l'importante réduction de la récolte de l'année en cours aura probablement un impact dévastateur sur la population du Tadjikistan. Deux à trois millions de personnes rurales au moins ont été sévèrement touchées par la sécheresse et auront besoin d'une aide internationale pour satisfaire leurs besoins alimentaires. Les taux élevés de malnutrition et de pauvreté sont relativement évidents dans de nombreuses régions. La période allant d'octobre 2000 à mai 2001 est la plus critique, étant donné que les ménages devraient avoir épuisé leurs réserves alimentaires dans les deux à trois prochains mois. Tous les districts sont affectés mais 36 (sur un total de 65) sont plus particulièrement sinistrés. Le tableau 5 donne la liste des districts les plus touchés dans les quatre provinces du pays.

Tableau 5 : Tadjikistan -Districts les plus touchés, par région

Khatlon Régions sous subordination républicaine (Régions RS) Leninabad GBAO
Ghozimalik
Khojamaston
Shartuz
Qabodian
Dangara
Vose
Farkhor
Moscou
Soviet
Baljuvan
Kulyab
Muminabad
Turshun-Zade
Ghissar
Lenin
Orjonikidzabad
Faizabad
Sarband
Tajikabad
Tavildara
Gharm
Sharkhristan
Ghanchi
Ura-Tyube
Ainy
Asht
Zafarabad
Ch Rasulov
Matcha
Khujald
Penjikent
Rushan
Shugnan
Kalaikhan
Ishkashim
Vanj
12 9 10 5

 

6.3 Nombre estimé de bénéficiaires et besoins d'aide alimentaire d'urgence en 2000/2001

Au niveau des ménages, il est difficile de séparer les ménages par degré de gravité, les ménages ayant tendance à travailler dans le cadre d'associations agricoles ou en tant qu'ouvriers dans des exploitations collectives/d'État. Néanmoins, les plus touchées sont les exploitations qui dépendent entièrement ou essentiellement des précipitations et ont peu ou pas du tout accès aux systèmes d'irrigation. Les ménages tributaires des précipitations ont perdu toute leur culture.

Tableau 6 : Tadjikistan - Nombre de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence et quantité de blé nécessaire sous forme d'aide alimentaire, 2000/2001

Régions/
Province
Population rurale Nombre de personnes
touché
Nombre de personnes ayant besoin dúne aide alimentaire d'urgence Blé en tonnes pour 6 mois
Khatlon 1 898 692 1 336 190 841 799 60 610
Régions RS 1 357 534 614 822 387 338 27 888
Leninabad 1 746 127 942 579 595 825 42 755
GBAO 181 836 118 194 74 462 5 361
TOTAL 5 184 196 3 011 786 1 897 425 136 614

Même les exploitations qui ont accès à l'irrigation ont été sévèrement éprouvées, en raison des pénuries d'eau d'irrigation ou de l'inefficacité des moyens d'utilisation de l'eau disponible. La mission estime que 30 à 40 pour cent des ménages ayant accès aux systèmes d'irrigation ont perdu jusqu'à 50 pour cent de leur production et auront besoin d'une aide alimentaire. Le tableau 6 indique le nombre de personnes les plus affectées par la sécheresse et le nombre de celles ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence, ainsi que la quantité de farine de blé fortifiée en fer qui serait nécessaire pendant six mois pour les personnes les plus démunies. Outre une ration d'environ 400g de farine de blé par personne et par jour pour la population touchée, il est recommandé qu'une pleine ration comprenant des légumes secs et de l'huile soit fournie pour prévenir une autre augmentation des taux déjà élevés de malnutrition.

6.4 Les moyens logistiques de l'aide alimentaire

Dans le cadre de l'opération régionale PRRO 06087.00, le PAM-Tadjikistan circule des denrées alimentaires de façon régulière; près de 30 000 tonnes devraient circuler en 2000.

Les volumes supplémentaires prévus pour l'OPUR, d'environ 136 000 tonnes, seront distribués dans le cadre d'un réseau logistique étendu. Le réseau logistique actuel se compose de deux entrepôts de transbordement situés en dehors du Tadjikistan (Termez et Osh), deux bureaux auxiliaires et un bureau de terrain et 5 entrepôts nationaux (Kolkhozobad et Shaartuz dans la province de Khatlon, Murgab et Khorog dans la province autonome de Gorno-Badakhstan et Khujand, province de Leninabad).

La quantité totale de denrées alimentaires que doit circuler le PAM-Tadjikistan jusqu'à juin 2001 devrait atteindre environ 180 000 tonnes (OPUR, 136 000 tonnes de blé/farine de blé, plus environ 20 000 tonnes de légumes secs et autres denrées alimentaires, ainsi 25 000 autres tonnes pour le PRRO en cours). Face à la quantité accrue d'aliments, les entrepôts du PAM au Tadjikistan devront être renforcés par des espaces de stockage et des capacités de transport supplémentaires.

Le PAM utilise actuellement un couloir de transport, qui passe par les ports de la mer Baltique (Riga), d'où les envois alimentaires sont acheminés par voie ferrée aux sites de transbordement de Termez (Ouzbékistan), Osh (Kirghizistan), ou directement au Tadjikistan.

Les capacités d'entreposage des points de transbordement de Osh et de Termez devront être renforcées, compte tenu du tonnage additionnel et des besoins de l'opération d'urgence en cours en Afghanistan.

Le transport à partir des entrepôts du PAM vers les régions affectées par la sécheresse, certaines d'entre elles étant situées dans des districts montagneux qui ne sont pas faciles d'accès, sera difficile étant donné la nature du terrain et les conditions climatiques rudes qui règnent pendant les mois d'hiver. Les denrées alimentaires doivent donc être livrées avant l'hiver.

Afin de livrer des produits de base dans toutes les régions touchées, le PAM-Tadjikistan devrait, outre les capacités de transport des entreprises sous-traitantes privées, mettre en place un parc de camions des Nations Unies qui devront être employés à pleine capacité. Il s'agira de petits camions capables d'atteindre des régions éloignées.

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7. LES MESURES À MOYEN ET À LONG TERME POUR LA RELANCE DU SECTEUR DE L'AGRICULTURE

En vue de relancer le secteur de l'agriculture et d'en améliorer la performance et ainsi, de réduire les déficits alimentaires, les mesures suivantes sont vivement recommandées à moyen et à long terme:

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des Secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser, pour tout complément d'information, à:
M. Abdur Rashid
Chef, SMIAR, FAO
Télécopie: 0039-06-5705-4495
Mél:[email protected]
Mme J. Cheng-Hopkins
Directeur régional, OAC, PAM
Télécopie: 0039-06-6513-2863
Mél: [email protected]
Il est également possible de recevoir automatiquement, par messagerie électronique, les Alertes spéciales et les Rapports spéciaux, dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. À cette fin, veuillez envoyer un message électronique à l'adresse suivante: [email protected], sans indiquer la case "objet" en indiquant le message suivant:

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1 Diffusé uniquement auprès des pays dont la situation vivrière ou des approvisionnements alimentaires est préoccupante.

2 La présente section a été établie à partir de renseignements provenant de sources diverses, notamment: Banque mondiale 2000, Republic of Tajikistan: Poverty Assessment (Rapport No. 20285: Unité Secteur du développement humain, Région de l'Europe et de l'Asie centrale), avril 2000; Banque mondiale 2000. Entering 21rst Century: World Development Report 1999/2000, Oxford University Press; et Chris Leather, 1999. Nutrition Casual Analysis: Tajikistan, Action contre la Faim - R.U., septembre/octobre 1999.

3 Le blé d'hiver est une culture de longue durée semée en novembre-décembre en vue d'être récoltée en juin-juillet de l'année suivante et doit donner de bons rendements. En revanche, le blé de printemps est une culture de courte durée à faible rendement semée en février-mars et également récoltée en juin-juillet.

4 Bien que 152 kg/personne/an soit aussi indiqué comme étant la norme, dans les conditions actuelles d'insécurité alimentaire, 146 kg/personne/an, utilisé par le PAM, peut être appliqué.

5 Étant donné que les pertes de production sont beaucoup plus importantes que d'habitude, on estime que de solides efforts seront déployés en vue d'importer autant que possible pendant l'année en cours. Mais compte tenu des pénuries de devises d'une part et d'autre part, de la limitation effective de la demande, un tel volume élevé des importations de céréales pourrait ne pas se matérialiser et avoir des conséquences nutritionnelles défavorables.