SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL |
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De violentes précipitations sont tombées dans l'est et le nord de l'Ouganda en juillet, août et septembre 2007, provoquant de graves inondations en plusieurs endroits. Au plus fort des crues, en septembre, de nombreuses rivières ont débordé et étaient infranchissables à gué, quelques ponts ont été emportés et les routes sont devenues impraticables. Dans les zones les plus touchées, des écoles, des centres de soins, des foyers et autres infrastructures ont été détruits ou gravement endommagés, et de nombreuses familles ont été déplacées et contraintes de se réfugier dans des bâtiments scolaires situés dans les hauteurs. Le Gouvernement ougandais et les organismes d'aide humanitaire sont intervenus en fournissant notamment des abris temporaires, des vivres, de l'eau potable, des installations sanitaires, des médicaments, ainsi que des hélicoptères et des embarcations pour porter secours aux personnes piégées par les inondations. Alors que les eaux ont commencé à se retirer et que les déplacements sont devenus plus faciles, le gouvernement et ses partenaires de développement ont jugé qu'il était urgent de mesurer l'étendue des dégâts causés dans les secteurs alimentaire et agricole. Fin septembre, le gouvernement a donc demandé à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), et au Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) de l'aider à entreprendre une évaluation de l'impact des inondations sur la production vivrière et la sécurité alimentaire des ménages dans les zones touchées. Cette évaluation a porté sur les régions situées dans l'est et le nord du pays.
En réponse, les deux organisations ont mis sur pied une Mission conjointe d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue en Ouganda pendant trois semaines, à partir du 23 octobre 2007. Se sont joints à la Mission un fonctionnaire du Cabinet du Premier Ministre, un autre du Ministère de l'agriculture, de l'élevage et des pêches, et deux agents du Système d'alerte rapide en cas de famine financé par l'USAID (FEWS-Net). En outre, le bureau de la FAO dans le pays a détaché deux de ses fonctionnaires auprès de cette Mission. Tous ont pleinement participé à cette évaluation, et leur contribution a été vivement appréciée. Au niveau des districts, du personnel local du Département de l'agriculture ainsi que des coordonnateurs de la FAO pour les interventions d'urgence ont accompagné la Mission lors de ses visites sur le terrain.
La mission a passé les quatre premiers jours à Kampala afin de recueillir des donnés secondaires, de planifier les visites sur le terrain et de rencontrer les représentants concernés du gouvernement, des institutions des Nations Unies et des organisations non gouvernementales (ONG). S'agissant des visites de terrain à partir du 28 octobre, la mission s'est d'abord rendue dans la sous-région de Teso, puis dans le district de Lira, où elle s'est scindée en deux après l'évaluation, une équipe allant dans la sous-région du Karamodja, l'autre couvrant les uns après les autres les districts de Pader, Kitgum et Gulu.
La Mission a adopté la méthode de travail ci-après: elle a tout d'abord tenu une réunion dans chaque siège de district avec les représentants des autorités, à savoir: le président du Conseil local V, souvent accompagné du chef de l'administration et de techniciens supérieurs tels que le fonctionnaire agricole de district (DAO), et le vétérinaire de district (DVO). À ce stade, la Mission a dressé une vue d'ensemble de l'impact des inondations au niveau du district, et a classé les sous-comtés selon une échelle décroissante, de "plus touché" à "moins touché". Une réunion a ensuite eu lieu avec le personnel des institutions des Nations Unies et des ONG présentes dans le district. Puis, accompagnée par le DAO et les coordonnateurs des interventions d'urgence, la Mission a été divisée en deux équipes qui se sont rendues dans les sous-comtés. La première réunion à ce niveau s'est tenue en présence du chef de sous-comté et du président du Conseil local III, accompagnés de conseillers locaux. Après une séance d'information locale et un entretien d'ordre général, les équipes se sont dispersées pour interroger des agriculteurs pris au hasard et pour inspecter les cultures. Pour la collecte des renseignements, des listes de contrôle/questionnaires communs ont été utilisés. En outre, des données concernant les prix ont été recueillies sur les marchés locaux. De retour à Kampala, la Mission s'est réunie le 14 novembre pour rendre compte de ses travaux en présence des représentants du gouvernement, de la communauté des donateurs, des institutions des Nations Unies et des ONG.
Les principales conclusions de la Mission sont résumées ci-après:
L'analyse des prix des denrées permet de conclure que du point de vue de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, les districts d'Amuria et de Katakakwi de la sous-région de Teso ont été les plus touchés par les inondations de 2007 et nécessitent une aide de toute urgence. Ces deux districts, composés en majorité de marécages et de basses terres, sont généralement plats. Ils servent donc de cuvette où s'écoulent les eaux des zones voisines situées plus en hauteur des districts de Kabong, de Moroto, de Kotido et de Nakapiripit dans la sous-région du Karamodja. En outre, leurs sols présentent une faible perméabilité, ce qui fait que les eaux souterraines y sont toujours abondantes. Il était donc inévitable que les précipitations excessives tombées en 2007 provoquent de gráves inondations.
Le Karamodja a aussi besoin d'une aide, mais les inondations n'en sont pas la cause essentielle. Depuis quelque temps, la sous-région est aux prises avec l'insécurité, d'où un ralentissement de l'agriculture et de l'élevage. En outre, les récoltes de 2006 ont été mauvaises en raison de la sécheresse. Les problèmes de sécurité alimentaire ont été aggravés cette année car le sorgho, principale denrée de base, a été contaminé par le miellat, et les prix du bétail ont chuté en raison des conditions défavorables de l'offre et de la demande. Ainsi les inondations, là où elles se sont produites, n'ont fait qu'aggraver la situation déjà précaire de la sécurité alimentaire. La proposition formulée ici, visant à fournir une aide alimentaire dans le Karamodja, ne concerne que les zones où la vulnérabilité des populations s'est aggravée suite aux inondations. Des secours alimentaires pourraient être nécessaires en d'autres endroits du Karamodja, ce qu'il conviendrait de déterminer par une distincte évaluation des besoins.
Dans le nord du pays, les inondations n'ont pas eu d'effets significatifs sur l'alimentation et l'agriculture. Les dégâts aux cultures, constatés essentiellement en bordure des marécages et des rivières, sont très localisés. Les semis de la deuxième campagne de 2007 se sont effectués normalement, et un nombre croissant de rapatriés participe à la production agricole depuis début 2007. Le prix des denrées alimentaires est stable ou en baisse par rapport à l'an dernier, suite à l'augmentation des disponibilités sur le marché, en particulier dans la sous-région d'Acholi. Une aide alimentaire, autre que celle actuellement fournie par les programmes d'aide alimentaire à l'intention des PDI, n'est donc pas nécessaire dans le nord. Toutefois, certaines paroisses des sous-comtés d'Abako, Omoro, Aloi, Apala, Oromo, Olilim et Okwang, dans le district de Lira, nécessitent une aide alimentaire au titre des secours d'urgence, tandis qu'une surveillance étroite au cours des prochains mois permettrait de définir les prochaines stratégies d'intervention en fonction de la reprise du marché et du volume de la deuxième récolte (en janvier-février 2008), notamment dans les sous-comtés les plus touchés.
Les bilans alimentaires concernant Amuria et Katakwi pour la période allant de juillet 2007 à juin 2008 indiquent un déficit de 16 419 tonnes de céréales, et de 27 743 tonnes de racines et tubercules pour Amuria, tandis que Katakwi accuserait un déficit céréalier d'environ 3 315 tonnes - accompagné toutefois d'un léger excédent de racines, de tubercules et de légumineuses. Les déficits sont relativement faibles et les commerçants pourront y remédier grâce à des importations en provenance d'autres districts; toutefois, le principal facteur limitant sera le pouvoir d'achat des populations locales. De nombreux ménages, tant à Amuria qu'à Katakwi ont perdu la totalité de certaines de leurs cultures, manioc, patates douces et arachides en particulier, qui doivent donc être identifiés sans tarder et ciblés afin de bénéficier d'une aide. Il est proposé de fournir une aide alimentaire sous forme de distribution générale de vivres pour répondre aux besoins immédiats de survie des populations des sous-comtés les plus touchés. Des activités espèces et vivres contre travail pourraient être mises en œuvre à Acholi, où les disponibilités sur les marchés sont stables. Ces activités s'adresseraient aux rapatriés victimes des inondations et aux personnes en situation de transition, afin de faciliter le processus de rapatriement. Il faudra fournir directement aux familles visées des boutures de manioc, des lianes de patates douces, et quelques semences (d'arachides notamment).
Le présent rapport a été établi par Mwita Rukandema, Tayeb Ameziane et Dipayan Bhattacharyya sous la responsabilité des Secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'informations, le cas échéant. |
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Henri Josserand Chef, SMIAR, FAO Télécopie: 0039-06-5705-4495 Mél: [email protected] |
Susana Rico Directeur régional, ODK PAM Fax: 00256-31242500 Mél: [email protected] |
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