RAPPORT DE MISSION A MADAGASCAR pour Le projet/Ferme pilote d'aquaculture des crevettes |
FI:DP/MAG/88/006 Document de travail Avril 1989 |
par
Gérard Cuzon
Consultant en alimentation des poissons
(3 décembre 1988-6 janvier 1989)
Le présent rapport a été préparé durant l'exécution du projet identifié sur la page de titre. Les conclusions et recommandations figurant dans ce rapport sont celles qui ont été jugées appropriées lors de sa rédaction. Elles seront éventuellement modifiées à la lumière des connaissances plus approfondies acquises au cours d'étapes ultérieures du projet.
Les désignations utilisées et la présentation des données qui figurent dans le présent document n'impliquent, de la part des Nations Unies ou de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
Rome, 1989
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3. Fabrication de l'aliment sur le site
Tableau 1 - Etablissement d'une matrice des matières premières disponibles
Annexe 1 - Déroulement de la mission
1.1 Mandat
Le mandat du consultant était le suivant:
À Réunion, une semaine pour le démarrage de la fabrication expérimentale des aliments des poissons; trois semaines à Nosy Bé pour rassembler les données de mise en place des aliments et pour l'expérimentation à l'lle Maurice pour contacter des fournisseurs d'aliments.
Les détails de l'itinéraire et des personnes rencontrées au cours de la mission figurent à l'annexe 1.
1.2 Etat du projet (décembre 1988)
Le projet pilote d'elevage de crevette de mer à Nosy-Bé est situé à proximité des Pêcheries de Nosy-Bé. Les installations sont en cours, le début des travaux date d'Août 1988 et déjà sont bien avancés ou en voie de finition pour le gros oeuvre :
Les bassins d'une superficie totale de 9 ha digues et moines terminés, fonds de bassin en cours de nettoyage. Les fonds des bassins de 2 ha restent meubles. Les digues qui ont subi quelques brêches dues aux fortes pluies sont stabilisées et sur le sommet des tapis d'herbes sont implantés.
L'ensemble à bonne allure.
La station de pompage et le canal d'amenée sont terminés.
Le bassin à marée a commencé a être mis en eau profitant de marées à coéfficient moyen (3,90 m) et un premier ensemencement de gros géniteurs (poids moyen 200 g pour les P. monodon) a été réalisé grâce à une collecte faite par un chalutier des Pêcheries de Nossi-Bé. Au total plus de 300 individus ont été rentrés comprenant de beaux spécimens de P. monodon, des P. indicus de plus petite taille et une autre espèce.
L'écloserie est en cours de finition, pose de la toiture, et aménagements intérieurs. La pose de bacs d'élevage larvaire sera faite ultérieurement.
Bâtiment d'exploitation : finition, chappe, enduit, les équipéments intérieurs doivent arriver.
Si aucun retard d'équipements commandés par la FAO, l'ensemble pourraît être opérationnel fin février i.e. démarrage de l'écloserie pour production de PL's et ensemencement des bassins de grossissement.
L'entreprise COLAS est toujours sur le site et le soutien logistique des Pêcheries de Nossi-Bé représente un atout notable dans le déroulement des opérations de mise en place du projet.
1.3 Equipements
Ils consistent en matériel pour la préparation des aliments. Ceux-ci n'étant pas encore acheminés sur le site, on en fera seulement une rapide énumération.
Robot-coupe de bonne capacité pour le broyage des têtes de crevettes et du poisson de rebut. Réalisation d'une pâte humide.
Hachoir à viande Barthélémy donné pour une capacité nominale de plus de 100 kg/heure en viande hachée. Cette appareil dit permettre de mettre en forme le mélange de pâte humide, préparé à l'aide du robot-coupe et de farines végétales pour obtenir des spaghettis qui donneront des granulés humides, distribués le jour même dans les bassins.
Séchoir solaire à air déjà en place aux PNB. Cet appareil pourrait être déplacé sur le site et permette de sécher les granulés humides, le cas échéant. Cela donnerait aussi la possibilité de concasser des granulés dont le diamètre serait trop important en regard de la taille des crevettes.
Point de concassage - tamisage à prévoir dans la salle de préparation des aliments ou bien sous l'abri extérieur.
Point de chauffe. Pour traitement des amidons de la formule. Il peut être intéressant de prétraiter la fécule de manioc ou bien la farine de froment voire une partie de la farine de riz pour obtenir un aliment qui se tienne dans l'eau et dont on puisse observer les restes après distribution dans les bassins d'élevages
Stockage, le stockage dépendra de la nature de l'aliment.
Aliments frais : congelés aux PNB
Aliments maturation : congelé à - 18°C
Aliments grossissement taïwanais : une partie congelée, une autre en container à climatisation.
Aliment grossissement Maurice : en container climatisé.
Son de riz récolté entre février et avril : au congélateur des PNB car faible quantité.
Seules les formules d'aliments préparés pour le projet pourront être détaillées. Celles qui concernent des aliments industriels soit sont inconnues soit ne peuvent être dévoilées. On peut toutefois établir les compositions proximales et fournir quelques indications sur les matières premières.
2.1 Matières premières
Pour Madagascar, l'étude de faisabilité conduite en 1987 donne les principales matières premières disponibles avec leurs caractéristiques et leur prix (voir tableau 1). Certaines comme le tourteau de coton présentent parfois les difficultés d'incorporation en raison de leur teneur en gossypol (1). D'autres comme la farine de poisson sont essentielles à la composition d'un aliment crevette. Sur Nosy-Bé on choisira parmi les ingrédients suivants :
- têtes de crevettes congelées
- poissons de rebus frais ou congelés
- son de riz
- f rine de froment
- manioc
- tourteau de soja
- mélange de vitamines comportant certaines vitamines dont inositol et vitamine C forme stable si possible.
Les formules d'aliment préparées sur le site à partir de ces matières premières sont données au paragraphe 2.3 Autrement on distinguera :
(1) la teneur varie de 900 à 3790 ppm sur des tourteaux analysés en 1987 ; un taux acceptable dans une matière première sera de 800 à 1700 ppm.
2.2 L'aliment grossissement fabriqué industriellement et importé de Taiwan par la Cie OSO. L'aliment rendu Nosy-Bé devrait être à 1.20 USD pour une commande 7 tonnes. Il s'agirait d'une commande d'aliment pour un cycle de production (Mars à AoOt 1989). Une partie de cet aliment pourrait être congelée à - 18°C aux PNB. La Cie qui fabrique le granulé est Président Enterp. Corp. à Taiwan.
2.3 L'aliment grossièrement fabriqué industriellement à l'lle Maurice, selon une formule semi-exprérimentale, par Livestock feeds Ltd.
Il a fallu tout d'abord identifier la capacité technique de l'usine concernant la presse à agglomérer et le type de broyage notamment, ensuite juger de la qualité de l'approvisionnement en matières premières la farine de poisson et tourteau de soja,… et enfin apprécier le professionnalisme de l'équipe en matière d'aliment pour l'àquaculture.
L'autre aspect de la démarche était d'étudier un cahier des charges sur l'aliment pour crevettes d'élevage à Nosy-Bé comportant :
2.3.1 Les précisions sur la composition de l'aliment étudié par programmation linéaire (logiciel FORMAT). Dans la composition de l'aliment, il faut un minimum de farine de poissons blancs d'origine africaine ou autre, le pourcentage peut aller jusqu'à 35–40 p.cent. On souhaite surtout dans le cas de l'aliment pour P. monodon la présence de 3 à 4 p.cent de farine de calmar d'origine indienne. Et de la farine de crustacés. Le reste est constitué essentiellement de farines végétales (tourteaux, farines diverses), d'une mélange vitaminique et minéral.
2.3.2 Analyses proximales : elles doivent refléter les valeurs suivantes :
- humidité | : 10 – 12 p.cent |
- protéines (Nx6,25) | : 40 – 42 p.cent |
- lipides | : 5 – 7 p.cent |
- minéraux | : 8 – 12 p.cent |
- calcium | : 2 à 2,5 p.cent |
- phosphore total | : 1 p.cent |
- insoluble chlorhydrique | : inférieur à 2 p.cent |
- fibre | : inférieur à 4 p.cent |
2.3.3 Caractéristiques physiques de l'aliment
- longueur | : 5 mm |
- diamètre | : 2.2 à 2.3 mm - si filiére |
- densité | |
- couleur |
2.3.4 Tenue à l'eau, il faut un minimum de tenue dans l'eau de l'aliment de 1,5 à 2,0 heures. C'est-à-dire que la forme et la consistance du granulé doivent se conserver pendant ce laps de temps.
2.3.5 Apport d'adjuvants. Agents de conservation, on insistera sur la présence de BHT antioxydant et de Mold curb pour prévenir les moisissures en cours de stockage.
2.3.6 Emballage, il a été prévu des sacs en polypropylène tissé pour peu que la marchandise soit placée dans un containeur. L'option papier et polyéthylène n'est pas retenue.
Malgré la relative courte période du projet (2 ans), il peut être convenu d'établir un contrat de fourniture d'aliments entre Livestock feeds et la ferme pilote de Nosy-Bé. Ce qui permettrait de suivre le cahier des charges présenté ci-dessus d'une part et d'inclure une formule de révision de prix d'autre part étant donné que les commandes s'échèlonneront au myonme de tous les 2 ou 4 mois sur les 2 années.
Le prix auquel on aboutit après les premiers essais de calcul est de :
4,55 FF/kg | CIF NOSY-BE |
Ce prix est sujet à augmentation si l'on impose deux spécifications supplémentaires :
présence de farine de calmar dans l'aliment
diamètre du granulé donné à 2.2 – 2.3 mm.
Il devra être procédé rapidement à l'établissement d'une facture proforma pour un quantité de 5 tonnes livrables fin février 1989, avec décomposition du prix en hors taxes et fret.
La quantité totale d'aliment à faire venir de Maurice sur les deux années du projet pourrait être de 40 tonnes à raison de 4 commandes par an.
2.4 L'aliment grossissement fait sur place et calculé sur logiciel MIXIT-2. Il est réalisé à partir des matières premières énoncées au paragraphe 2.1
2.4.1 Aliment simple à 14 % de protéines brutes, établi à l'aide du logiciel en apportant des prix de matières premières sur Nosy-Bé.
- farine de froment | 39 % |
- têtes de crevettes | 30 % |
- son de riz | 10 % |
- poissons de rebut | 10 % |
- manioc | 10 % |
- Farine basse de riz | 1 % |
100 |
Ces pourcentages s'entendent sur produit brut. Le prix matières premières est à 366 FMG environ.
2.4.2 Aliment avec 10 % soja, à 17 % protéines.
Le tourteau de soja qui vient en remplacement d'une partie de la farine de froment permet de gagner quelques points de protéines et place l'aliment sous réserve de l'exactitude des coûts, à 324 FMG le kilo.
- farine de froment | 30 % |
- têtes de crevettes | 30 % |
- son riz | 10 % |
- manioc | 10 % |
- soja | 10 % |
- poissons | 10 % |
2.4.3 Aliment avec 20 % soja, à 21 % protéines. Cette option est la plus élevée en protéines et fournit un aliment à 64,50 % de matières sèches toujours à la limite de la granulation. La formule est la suivante :
- têtes de crevettes | 30 % | |
- farine de froment | 20 % | |
- tx soja mamisoa | 20 % | |
- manioc | 10 % | |
- poissons de rebut | 10 % | |
- son de riz | 10 % | |
100 % | à 276 FMG |
2.4.4 Aliment idem à 3.3.3., mais avec une supplémentation de 0,5 à 1,0 % de vitamines Hoechst. Cet aliment sera calculé ultérieurementen fonction de prix fournis par la Société Hoechst pour un mélange vitaminique type crevettes.
Ce mélange vitaminique crevettes pourrait avoir la composition suivante, terneur déclarée au kg de mélange :
- vitamine A | 750 000 UI |
- vitamine D3 | 150 000 UI |
- vitamine E | 4 g |
- ménadione | 0,8 g |
- vitamine C | 100 g |
- vitamine B1 | 0,7 g |
- vitamine B2 | 2 g |
- vitamine B6 | 1 g |
- vitamine PP | 10 g |
- pantothémati de calcium | 5 g |
- vitamine B12 | 0,0075 g |
- acide folique | 0,25 g |
- biotine | 0,03 g |
- chlorure de choline | 128 g |
- inosital | 50 g |
- fécule de manioc | 608 g |
Incorporation : 0,5 % à 1 % soit 5 kg à 10 kg par tonne d'aliment complet.
Il serait bon de faire fabriquer 1 kilo à titre expérimental et gratuitement avant de lancer la commande pour 50 kg de mélange et après avoir vérifier le prix de revient d'un tel mélange qui ne devrait pas excéder 7000 FMG/kg.
En cas de difficulté d'approvisionnement l'inositol pourrait être exclu de la formule puisqu'il ne s'agit pas de composer un aliment complet mais uniquement un complément de la productivité naturelle du bassin.
Au cours de la fabrication de l'aliment, ce mélange devrait être incorporé aux farines puis rajouté à l'aliment frais (têtes de crevettes + poissons).
2.5 Comparaison des coûts de différents aliments.
La comparaison est délicate puisque les aliments importés incluent en matières premières, frais de fabrication et fret tandis que ceux faits sur place n'ont pas les frais de fabrication et le bénéfice incorporés au prix final.
Il faut simplement voir que l'aliment Président est plus cher (6 à 7FF/kg) que celui fait à Maurice (4.55 à 5.00 FF/kg) car la main d'oeuvre est bon marché et les matières premières peu chères comparativement.
Quant à l'aliment fait sur place, aliment de complément à la productivité naturelle, il est d'un coût très bas et la marge de sophistication reste importante pour autant qu'il faille intervenir sur la formule. Cela peut-être le cas avec P. monodon dont les exigences sur le plan alimentaire restent élevées par rapport aux autres espèces.
2.6 Planning des livraisons d'aliments
Il s'agira d'une commande de 7 tonnes en container livrable courant mai pour l'aliment Président, de 5 tonnes fin février et 5 tonnes fin juin pour l'aliment Maurice. Quant à l'aliment local, il faut compter 300 kg/mois à 1000 kg/mois à préparer entre mai et juillet (voir paragraphe 3).
L'alimentaire locale située dans le bâtiment d'exploitation, d'un superficie de 12 m2 sera équipée d'appareils dont un hachoir à viande de capacité nominale 300 kg/heures mais qui devrait produire environ moitié moins en granulés. Toutefois une capacité de 1000 kg/jour pourrait être atteinte, ce qui permettrait de couvrir les besoins en phase de production maximale, soit en juillet 1989.
En ce qui concerne les têtes de crevettes, il faudra traîter entre 3 et 10 kg par jour. Il pourrait être intéressant de broyer les têtes de crevettes et de les congeler par pains de 3 kg, afin de faciliter les opérations journalières. Le petit congélateur de l'alimenterie servirait alors en partie à stocker ces blocs de 3 kg.
On pourrait alors adopter la technique suivante :
Opération à réaliser en début de mois par exemple. Ensuite confection de l'aliment “au jour le jour”.
décongélation du pain de 3 kg de têtes crevettes,
broyage au robot coupe du poisson de rebut,
mélange grossier dans la cuve 25 l du robot coupe des produits frais et des farines sauf le manioc,
passage au hachoir Barthélémy Auffray :
une première fois pour vérifier la patité,
une seconde fois pour faire les spaghettis,
le manioc en fécule sera préalablement mélangé :
1 kg de manioc pour 300 cc d'eau (proportions à ajuster à l'usage avecl'idée de mettre le minimum d'eau afin de respecter la “patité” du mélange).
Chauffer en remuant pour faite une bouillie épaisse.
Mélanger au reste de l'aliment avant passage au hachoir.
vérifier la stabilité dans l'eau des granulés humides.
distribuer les aliments sur mangeoires et sur les bords du bassin.
Le type de préparation est à réaliser au jour le jour, néanmoins une petite quantité peut être passée au séchoir solaire pour essais.
La conservation de ce genre de granulé humides est dėlicate si ce n'est au réfrigérateur. Il vaut donc mieux préparer et distribuer.
Enfin, comme il s'agit de produits frais à manipuler en quantités assez importantes, il est recommandé de manipuler avec soin et de maintenir les installations ainsi que le sol dans un grand état de propreté. Ceci permettra d'éviter les risques de pollution bactérienne ou fongique.
prévoir une possibilité de stockage d'un fût de 200 litres d'huile de poisson au cas où il serait nécessaire de procéder temporairement à un enrobage de l'aliment à raison de 1 à 2 % d'huile de poisson juste avant distribution. Prévoir un possibilité de mélange sommaire à l'aide d'une petite bétonnière par exemple ou bien dans un seau à la main, suivant quantités.
Il est bon de partir sur les normes de distribution d'aliments fournis par le fabricant dans les phases initiales de l'élevage mais ensuite l'observation quotidienne de la consommation des crevettes doit guider vers un réajustement des rations.
Ceci est vrai particulièrement avec l'aliment fait localement car il contient un pourcentage d'humidité plus important que les aliments industriels (30 à 40 p.cent contre 10 à 12 p.cent).
4.1 | Aliment Président Enterprises Corp., voir les recommandations du fabricant, ajuster selon l'évolution des paramètres physico-chimiques du bassin et de la courbe de croissance. |
4.2 | Aliments Maurice, voir les normes IFREMER/FA et ajuster. |
4.3 | Aliment local, bassin densité, voir en fonction de la productivité naturelle du bassin et les résultats d'échantillonnage pour rester sur la formule 2.3.1. ou bien passer sur 2.3.2. ou 2.3.3. voire 2.3.4. selon la réponse des crevettes en croissance et consommation. |
4.4 | Consommation/distribution, il est préférable de disposer des mangeoires de confection simple pour apprécier les restes d'un repas sur l'autre, d'étudier le comportement des animaux (ils tournent dans le bassin, dans la journée,…) et de fractionner autant que faire se peut les repas dans la journée et le soir. |
5.1 Les tests d'aliments conditionnent la suite du projet. Il est essentiel de voir si dans les conditions du site qui reflètent celles qu'on trouve sur la côte N-W de Madagascar, les crevettes P. monodon surtout mais aussi P. indicus peuvent présenter des croissances acceptables avec les aliments qu'on leur propose.
L'aliment taїwanais devrait permettre d'établir la référence en la matière : courbe de croissance et survie sur P. monodon, en conditions semi-intensives et intensives d'élevage.
A partir de là, on doit pouvoir “étalonner” les performances de l'aliment fait à Maurice dont on connaît la formule, mais pour lequel un transfert de savoirfaire est réalisé, tout en maintenant un coût minimum, inférieur à l'aliment Président. Une réussite en croissance, survie entraînerait des perspectives intéressants pour l'avenir du projet.
Enfin, l'aliment local, basse densité représente plutôt une forme d'aquaculture artisanale, à faible apport d'énergie, venant en complément de la production naturelle qu'on suppose a priori forte. Ce type de démarche a pu être réalisé en 1973–1976 en Nouvelle-Calédonie. Les résultats peuvent être encourageants.
Evidemment, ce type d'aliment ne peut être extrapolé pour un développement industriel mais il peut aider à promouvoir un type d'aquaculture de village, en coopératives,…
Quant aux formes industrielles d'élevage de crevettes, les problèmes sont d'une toute autre dimension et ils intègrent l'usine d'aliments, la récupération de déchets agro-industriels disponibles localement et/ou importés, unité de conditionnement de crevettes,… avec des niveaux d'investissement sans commune mesure. Si le côté récupération de déchets agro-industriels et de la pêche a pu être déjà abordé dans une précédente étude, et montre ses limites, les autres aspects restent encore à l'étude.
Philosophie en matière de préparation de mélanges alimentaires et de leur présentation sous forme de granulés pour l'aquaculture.
Les éleveurs auxquels ces aliments s'adressent, sont incroyablement exigeants sur la qualité de ces aliments, leurs dimensions, …et appliquent immédiatement la responsabilité de la perte d'un élevage au fabricant d'aliments qui dans la majorité des cas n'y est pour rien.
Dans ce contexte, et plus encore en France métropolitaine ou disons à l'échelle de la CEE, il vient immédiatement à l'idée de séparer toute activité touchant au domainc aquacole de celle relevant des productions d'aliments pour animaux terrestres :
C'est ce qui se fait en Europe, dans le cas des productions d'aliment truites par des Sociétés comme TROUW par exemple.
Tandis que STOLZ-SEQUIPAG possède un ensemble d'usines strictement dévolues à l'aliment poulets, ou poulets-porcs ou poulets-porcs-bétail…
La situation est évidemment bien différente en milieu intertropical; différente par la faible densité d'usines au km2 d'une part, différente surtout par le faible volume d'aliments nécessaires dans bien des projets où les productions ne font que démarrer.
Dans ce cas, il est illusoire dans un premier temps de vouloir affecter une usine strictement à la production d'aliments aquacoles et l'on est obligé de se rapprocher de l'usine existante, de composer avec en ajoutant des équipements appropriés ou bien en se glissant dans le cycle de production tout en modifiant les paramètres de l'usine au niveau du broyage et du pressage surtout.
Cette situation entraîne, génère un savoir faire qu'il faut nécessairement acquérir pour satisfaire les exigences de l'éleveur en aliment donné.
Ce savoir faire n'est pas facile à acquérir, il existe depuis de nombreuses années dans tout le Sud-Est Asiatique.
Dans certaines régions, comme à Maurice, l'usine locale à pu s'investir pendant pas mal d'années avant de trouver la formule idéale, dans le cas présent entre 1972 et 1982. Avec l'apport d'expertise extérieure. C'est avant tout la présence d'une certaine flexibilité au niveau de la gestion d'une usine classique qui entraînera l'acquisition d'un tel savoir-faire.
Ce savoir faire est :
technique par agissement sur certains paramètres de l'usine et sur la formule,
instrumental, par l'acquisition de matériels supplémentaires permettant de résoudre le problème de l'aliment stable à l'eau, condition sine qua non en aquaculture de crustacés.
2) instrumental, par l'acquisition de matériels supplémentaires permettant de résoudre le problème de l'aliment stable à l'eau, condition sine qua non en aquaculture de crustacés.
• Agissement sur la formule :
Celle-ci doit comporter des ingrédients qui présentent un bon comportement en agglomération avec vapeur. Il existe des tables qui fournissent le degré d'aptitude d'une matière première à la compression. Le blé donne d'excellents résultats, même à fort pourcentage. Un tourteu de coprah aura un effet négatif sur la compaction de l'aliment.
Si l'on considère l'ensemble des ingrédients d'une formule alimentaire donnée, il faut jouer sur la finesse de broyage afin d'obtenir une monture entre 200 et 500 microns qui aidera à la prise du liant ou bien à la gélatinisation des amidons de la formule.
L'autre paramètre d'importance au cours de la fabrication est la température. Celle-ci doit attenindre 85–90°C au cours de la compression des farines au travers de la filière afin d'agir une fois encore sur les amidons de la formule.
Si les amidons ne sont pas prépondérants, on aura recours à une substance liante appropriée. Il existe actuellement un nombre impressionnant de ces substances dont l'efficacité est plus ou moins reconnue. C'est un facteur supplémentaire qui rend difficile les comparaisons d'aliment à aliment voire d'usine à usine.
• Acquisition des matériels supplémentaires permettant de résoudre le problème de l'aliment stable à l'eau, dans ce domaine chaque using fait un peu sa propre expérience et choisit ses équipements. En ce qui concerne les broyeurs, celà va du simple broyeur à marteaux à l'atomiseur en passant par le broyeur à broches.
Ou tout simplement en procédant à un double broyage pour autant que les grilles soient choisies avec des perforations de l'ordre du milimètre.
En ce qui concerne la presse elle-même, c'est là qu'on rencontre le plus grand nombre de variantes. Cela va de la presse classique type BULHER MIAG, à des presses CPM, ou des modèles fabriqués dans le pays de production. Ces presses sont utilisées telles quelles, ou bien subissent des modifications au niveau du conditionneur qui peut-être double voire triple.
Les injections de vapeur sont aussi sophistiquées, les points d'injection ayant leur importance. Certains conditionneurs sont calorifugés pour garder le maximum de température au mélange de farines.
Enfin on trouve des systèmes de conditionnement des granulés à la vapeur, en aval de la presse pour améliorer encore la stabilité de l'aliment par texturation superficielle.
On ne peut donc donner, en l'état actuel des connaissances, de règle de conduite stricte la matière de fabrication d'aliment stable à l'eau. Cela procède d'une mise au point en fonction de la formule, en fonction des caractéristiques techniques de l'usine, en fonction de l'expérience acquise en matière de conduite de presse et parfois bien d'autres aspects.
Le paradoxe réside dans le fait que le choix d'une substance fiante appropriée peut ramener tous ces problèmes à un niveau banal, c'est-à-dire que les contraintes imposées tombent. Cependant de telles substances liantes doivent être efficaces à faible pourcentage de la formule et sinon être inertes du moins ne pas apporter de contribution négative à la valeur nutritionnelle de l'aliment. Cel réduit considérablement le choix dans l'éventail actuel des produits spécifiques disponibles sur le marché.
5.2 On s'est tout d'abord adressé à Livestock feeds, car ils possèdent l'outil de production et une expérience dans la production de l'aliment Macrobrachium.
Mai il est bien évident qu'à terme, l'aliment pour crevettes pénéides devra être produit sur place à partir d'éléments importés puis très vite à partir de produits disponibles sur place.
Ceci représentera une phase industrielle de l'aquaculture et si la phase pilote s'avère positive, les études doivent déjà être engagées.
Cet aspect industriel implique de promouvoir sur place des cultures de mais, soja, arachide, coton, …, mais surtout soja avec possibilité d'extraction d'huile et de cuisson suffisante du tourteau. Cela relève d'une étude agronomique pour initier des cultures, et c'est un problème important car le facteur temps est considérable.
Tandis que les aspects formulation, matériels de fabrication d'aliments et fournisseurs de matériels peuvent être traités très rapidement.
En termes de disponibilités de matières premières à bon prix, c'est tout le succès des opérations futures qui est en jeu.
Un premier inventaire à Madagascar des produits servant à un aliment de base a été réalisé fin 87 pour juger des chances d'implantation d'une usine, elles étaient insuffisantes.
Depuis, des perspectives nouvelles s'ouvrent avec d'une part l'implantation d'une usine de conserverie de thon à DIEGO SUAREZ qui produira une farine de composition identiqué à celle réalisée en Côte d'Ivoire à Abidjan, d'autre part des possibilités de cultures de maїs, soja ou arachide dans la zone Nord de l'Ile.
Ces cultures devront aboutir à la mise sur le marché de sous-produits agro-industriels dont les prix seront inférieurs à ceux de l'importation. On pense au tourteau de soja notamment. C'est une étude qui peut être conduite par un expert agronome.
On aboutira à lister les ingrédients les plus économiques possible pour faire un aliment crevette sur place.
Reste une adéquation à faire avec les besoins nutritionhels des crevettes, et cette adéquation est à faire par le biais des resultats de la recherche en zootechnie conduite depuis plus de 15 ans sur les crevettes.
ainsi :
le tourteau de soja, s'il est suffisamment cuit et deshuilé peut représenter un
pourcentage important à l'aliment crevette
20 – 30 p.cent
le tourteau d'arachide, s'il est produit de façon à ne pas contenir de résidus d'aflatoxine peut être incorporé dans des fourchettes de
5 – 15 p.cent
le mais en grains, subissant un broyage approprié, et pourvu que la technologie de fabrication soit la cuisson-extrusion peut facilement, être utilisé à hauteur de
20 p.cent
la farine de thon est probablement utilisable à hauteur de
15 – 20 p.cent
et des bioessais doivent être conduits afin de tester des formulations incluant
jusqu'a 40 p.cent de cette source protéique.
Nous arrivers à presque 60 p.cent d'une formule crevette à partir d'ingrédients disponibles P. Madagascar.
Resteraient, des introductions de produits plus spécifiques :
farine de crustacés à hauteur de
5 – 10 p.cent
et dont l'approvisionnement au travers des pêcheries de Nosy-Bé resterait insuffisant pour une production industrielle d'aliment.
farine de calmar disponible en Inde mais dont les quantités offertes vont en s'amenuisant au fil des ans en raison de la progression de la demande. L'espoir réside dans un concentré de calmar dont la mise au point est en cours à l'IFREMER, et qui aurait l'avantage de présenter un efficacité en croissance des crevettes à très faible dose d'incorporation.
les autres points de la formule concernent des mélanges vitaminiques, minéraux, oligo-éléments, huiles, lecithines, acides aminés, et substances liantes, dont le total ne dépasse pas 10 p.cent et ces mélanges peuvent aisément être importés, s'ils ne sont pas disponibles localement, à un coût raisonnable.
Au travers de cette mini-revue des ingrédients susceptibles de satisfaire les besoins nutritionnels de crevettes pénéides on voit que le point critique reste la disponibilité en matières premières d'origine végétale, et qu'une étude portant sur l'éventail des cultures de la zone Nord, les possibilités de trituration dans le cas d'oléagineux, apporterait des arguments à l'implantation d'une usine d'aliments dans la région DIEGO, zone portuaire avec facilités d'accès notamment.
ETABLISSEMENT D'UNE MATRICE DES MATIERES PREMIERS DISPONIBLES UTILISATION DE LA PROGRAMMATION LINEAIRE
POUR LA PHASE INDUSTRIELLE DU PROJET
PMG Prix | % CP. | % CL. | % Mx. | % Glucides | LYS. | HIS. | ARG. | Ca. | P | humidité | |
Tx Soja - Mamisoa | 170* | 48 | 3 | 7 | 27 | 5 | 2 | 8 | 0.3 | 0.5 | |
Son riz - Tana (fin) farine basse | 70* | 12 | 12 | 8 | 51 | 0.6 | 0.3 | 1 | 0.06 | 1.4 | 12 |
Remoulages - KOBAMA BLE | 90* | 16 | 4.5 | 4.5 | 56 | 0.7 | 0.4 | 1.1 | 0.1 | 0.9 | 12 |
Brisures - KOBAMA BLE | |||||||||||
Têtes crevettes Nossi-Bé | 50 | 56 | 15.7 | 18.4 | - | - | - | - | 4.2 | 14–17 | |
F.poisson Nossi-Bé | ~100 | 50 | |||||||||
Tx arachide | 217* | 50 | 1.5 | 5.5 | 24 | 1.7 | 1.1 | 5.7 | 0.2 | 0.6 | 10 |
Tx Coprah | 150* | 20 | 8 | 7 | 45 | 0.6 | 0.4 | 2.5 | 0.2 | 0.6 | 10 |
Mélasse de canne | 37–55* | 4.5 | - | 12 | 60 (54) | - | - | - | 0.8 | 0.8 | 20 |
Son blé mamisoa | 75* | 15 | 4.5 | 5.5 | 53 | 0.6 | 0.4 | 1.0 | 0.2 | 1.2 | 12 |
Tx coton - majonga | 150* | 42 | (5) | (2) | 4.2 | ||||||
Levure bière | - | 47 | 0.7 | 7 | 38 | 3.3 | 1 | 2.2 | 0.1 | 1.4 | 5 |
F. déchets Thon (Diego) | - | 50 | 10 | 24 | - | 3.3 | - | - | 6.6 | 3.3 | 12 |
F. viande (Majonga) | - | 50 | 10 | 30 | - | 2.5 | 0.8 | 3.4 | 10 | 4.5 | 7–10 |
Fécule manioc | 800* | 2 | 0.6 | 2 | 100 | - | - | - | 0.2 | 0.1 | 13 |
CMV | ~3200 à 7000 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - |
* Prix départ usine
y rajouter le transport jusqu'à Nosy-Bé ou Diego
Samedi 3 décembre | : 6h00 | Départ Papeete |
Dimanche 4 décembre | : 11h00 | Sydney |
14h00 | Départ Sydney | |
21h50 | Singapour | |
Lundi 5 décembre | : | Singapour : Visite au |
Primary Production Department | ||
R. Chou - L. Cheong | ||
22h00 | Départ Singapour | |
Mardi 6 décembre | : 02h45 | Arrivée Ile Maurice |
08h00 | Livestock Feeds Ltd | |
Mr Hardy | ||
Mercredi 7 décembre | : 08h00 | Livestock Feeds Ltd |
Mr. Josselier | ||
Jeudi 8 décembre | : 08h00 | J.R. de Marigny |
14h00 | Philippe La Hausse de la Louyière | |
Albion - Ferme expérimentale | ||
crevette | ||
Vendredi 9 décembre | : 08h32 | vers Mahebourg |
11h00 | Départ pour la Réunion | |
Samedi 10 décembre | : | IFREMER/La Réunion/le Port |
Dimanche 11 décembre | : | Visite de la ferme Corail |
Lundi 12 décembre | : | IFREMER/Le Port |
RDV chez URCOOPA | ||
MM. Gestin et Queneau | ||
Mardi 13 décembre | : 09h00 | RDV chez Silver |
17h35 | Départ pour Antananarivo | |
Mercredi 14 décembre | : 08h00 | Antananarivo |
FAO/PNUD + Msogea + Codal | ||
Jeudi 15 décembre | : 08h00 | Antananarivo |
FAO | ||
Vendredi 16 décembre | : 08h00 | Antananarivo |
FAO | ||
Dir. des Pêches | ||
Samedi 17 décembre | : | Antananarivo - Mise en forme des |
données | ||
Dimanche 18 décembre | : 13h15 | Antananarivo - Nosy-Bé |
Lundi 19 décembre | : | Nossi-Bi - Pêcheries - Ferme expérimentale |
Mardi 20 décembre | : | Nossi-Bé - Ferme expérimentale |
Mercredi 21 décembre | : | Nossi-Bé - Ferme expérimentale PNB |
Jeudi 22 décembre | : | Nossi-Bé - Ferme expérimentale PNB |
Vendredi 23 décembre | : | Nossi-Bé - PNB - Calcul formule locale Ferme expérimentale |
Samedi 24 décembre | : | Nossi-Bé - Ferme + Pêcheries |
Dimande 25 décembre | : | Nossi-Bé |
Lundi 26 décembre | : | Nossi-Bé - Ferme expérimentale bassin à marée PNB |
12h50 | Départ Nossi-Bé | |
14h00 | arrivée Tana | |
Mardi 27 décembre | : | An Tana. FAO/PNUD - HOECHST |
Mercredi 28 décembre | : 15h05 | Départ Antananarivo |
17h00 | Arrivée Port Paris Ile Maurice | |
Jeudi 29 décembre | : 08h00 | Port Louis Manag. Devpt. Co |
Livestock feeds Ltd | ||
PNUD/Port Louis | ||
Vendredi 30 décembre | : | Port Louis |
PNUD | ||
Livestock feeds Ltd | ||
20h55 | Ile Maurice - Singapour | |
Mercredi 31 décembre | : 7h25 | Arrivée Singapour |
PPD réunion avec R. Chou et L. | ||
Cheong | ||
Dimanche ler janvier | : | |
Lundi 2 janvier | : | Libre - Singapour - Sydney |
Mardi 3 janvier | : | Sydney - RDV chez TCG |
Mercredi 4 janvier | : | Auckland - Réunion avec NRM |
Jeudi 5 janvier | : | Auckland - Réunion avec NRM |
Vendredi 6 janvier | : | Auckland - Sydney |
Sydney - Papeete (Arrivée 3h15 am) |