PROMOTION DE L'AQUACULTURE ET PRIVATISATION DE LA PRODUCTION D'ALEVINS
RAPPORT DE LA MISSION

TABLE DES MATIERES

PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT

MADAGASCAR

MAG/88/005

Dr.J.RAKOTOARIVELO, Représentant du Gouvernement
C. NUGENT, Consultant FAO
E. QUIROGA, Chef de mission et Consultant PNUD

Décembre 1992


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TABLE DES MATIERES

Liste des abreviations
Conclusions et recommandations
Introduction
Déroulement de la mission

PARTIE I

1.1 Situation de départ: le secteur agricole
1.2 Document de projet

2.0 La stratégie de développement rizipiscicole (SDRP)
2.1 Le concept de la SDRP
2.2 Viabilité sociologique de la rizipisciculture dans le monde rural

2.3 Viabilité economique de la rizipisciculture
2.4 Possibilités de l'intégration des femmes dans la SDRP
2.5 La cellule suivi-évaluation

3.0 Résultats de la SDRP
3.1 Objectifs immédiats
3.2 Objectif de développement

4.0 Les risques de la SDRP
4.1 Risques relatifs à la conception SDRP
4.2 Risques relatifs à l'environnement

PARTIE II

5.0 Pérennisation des résultats obtenus de la SDRP
5.1 Integration de la rizipisciculture à la démarche de vulgarisation agricole

6.0 Rationnalité des actions coordonnées entre bailleurs de fonds dans le cadre de la SDRP
6.1 Objectifs du Plan directeur des pêches et l'aquaculture
6.2 Le Programme cadre global de développement de la pêche et de l'aquaculture du PNUD
6.3 Cadre de concertation

7.0 La situation actuelle des stations piscicoles
7.1 Les stations principales et secondaires
7.2 Perspectives des stations piscicoles dans le cadre de SDRP
7.3 Les prespectives de privatisation des stations secondaires
7.4 Procédure de la privatisation

ANNEXES

Annexe 1 Mandat de la mission

Annexe 2 Déroulement de la mission

Annexe 3 Personnes rencontrés

Annexe 4 Cellule de Suivi et Evaluation

Annexe 5 Cadre de concertation

Annexe 6 Liste de documents préparés

Annexe 7 Liste des facteurs d'identification

Annexe 8 La situation du crédit

Annexe 9 Bibliographie

LISTE DES ABREVIATIONS

BTMBankin'ny Tantsaha Mpamokatra (Banque des paysans producteurs)
CEECommunauté Economique Européene
CIRPACirconscription de la Pêche et de l'Aquaculture
CIRVA-ODRCirconscription de la Vulgarisation Agricole - Organisation pour le Développement Rural
CTFTCentre Technique Forestier Tropical
FAOOrganisation des Nationes Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FEDFonds Europeen de Développement
FIDAFonds International de Développement Agricole.
FIFAMANORFiompiana sy Fambolena Malagasy Norveziana: organisme de développement rural qui fait la promotion de l'agriculture et de l'élevage
IREDECInstitut de Recherche pour le Développement Communautaire
JICAAgence Japonaise de Coopération International
KOBAMAKoba Malagasy: entreprise étatique possédant une minoterie, qui participe au développement rural par une opération blé.
MALTOMalts et Orges: entreprise privée participant au développement rural par la promotion de la culture de l'orge (orge de brasserie)
MERHMinistere de l'élevage et des ressources haleutiques.
PNUDProgramme des Nations Unies pour le Développement
PPIPetit Périmètre Irrigué
RNARecensement National de l'Agriculture et Système Permanent des Statisques Agricoles, campagne agricole 1984/1985 (cf.bibliographie)
ROMANORRonono Malagasy Norveziana: organisme de développement rural qui s'occupe de l'élevage (vache laitière)
ROVARonon'i Vakinankaratra. Association d'éleveurs de vaches laitières
SPPAService Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture
UFSHUnité de Formation Supèrieure Halieutique

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

CONCLUSIONS

  1. Le pilier de la stratégie adoptée par le projet, est le développement d'un réseau de pisciculteurs spécialisés dans la production d'alevins de la carpe (Cyprinus carpio) destinés à être vendus aux rizipisciculteurs avoisinants.

  2. La mission a été impressionnée par le très bon niveau d'exécution de cet aspect du projet, et par l'exigence technique et l'attention apportée au détail par l'équipe sur le terrain.

  3. La mission retient que le projet a démontré la faisabilité de cette approche. Par ailleurs, elle a pu constater que:

    1. par les expériences progressivement acquises, le projet a abouti à des critères, quoique exigentes, pour la sélection d'un pisciculteur-paysan voulant se spécialiser en production d'alevins de la carpe. Ces critères, d'après les résultats de la campagne en cours, semblent assurer une probabilité élevée de réussite dans la production d'alevins. Cette exigence (dans les critères) doit être respectée si l'approche est appliquée ailleurs.
    2. Le projet une technique simple de production de la carpe qui répond bien aux conditions dans lesquelles les paysans-pisciculteurs font leur exploitation.
    3. Le projet a mis en place des services effectifs qui fournissent intrantset crédits bancaires aux producteurs qui en demandent. Ces services ont pu faciliter la mise en place rapide du nombre actuel de pisciculteurs producteurs d'alevins.
    4. Avec la préparation du matériel didactique en cours de finition, le projet aura les outils nécessaires pour aider les pisciculteurs producteurs d'alevins à populariser les techniques de rizipisciculture.
    5. Un service d'encadrement relativement léger en ce qui concerne le nombre d'agents de terrain, est effectivement en place. Ces agents focalisent leurs activités sur le développement du réseau de producteurs d'alevins. Le transfert de leur message aux rizipisciculteurs s'effectue à travers les producteurs d'alevins.
      Il y a une collaboration avec les services agricoles en vulgarisation et sensibilisation. Cette collaboration ne semble pas avoir un impact majeur, surtout à Antsirabe. A Fianarantsoa, elle est plus systématique.
    6. Une cellule de Suivi et Evaluation est opérationnelle et elle applique les méthodologies essentielles dont une étude de base et des enquêtes de suivi de production.

  4. Puisque la production actuelle rizipiscicole en eau douce semble être destinée surtout à l'autoconsommation del'unité familiale, l'impact sur l'apport protéinique et les revenus ne pourrait être que faible.

  5. La mission a constaté le rôle non négligeable de la femme dans le processus de prise de décision, comme pour les travaux d'entretien, dans les exploitations rizipiscicoles, et qui sont essentiels pour la réussite del'opération. Elles participent également dans les sessions de formation accordées par le projet.

  6. La mission a également constaté le rôle essentiel que joue les incitations économiques, au moins au niveau de l'adoption de la technique proposée. Aux sites où les paysans tirent profit de leurs efforts, la réussite de l'adoption technique était évidente, surtout là où il n'existe aucun problème de type foncier. Mais les sites où, on pouvait constater la brimade perpétrée par le père pour son fils, la réussite del'opération était faible, parce que les jeunes veulent et être plus indépendants.

  7. La mission a pu constater que l'état des routes et des pistes pourra décourager les paysans sachant que leurs produits ne seront écoulés sur le marché qu' à des coûts de transport très élevés. Egalement, en dehors des problèmes techniques (inondation des rizières, etc…), ceux engendrés par les vols, constituent une entrave très sérieuse, soit au niveau des étangs et rizières, soit chez les producteurs.

  8. La mission a pris contact avec les principaux bailleurs de fonds (FED, JICA) actuellement intéressés ou déjà impliqués dans le développement de la pisciculture. Ils ont exprimé leurs vifs désirs de mener une action coordonnée pour le développement de la pisciculture dans le pays, conformément à leur procédure de financement.

RECOMMANDATIONS

A) SUR LA STRATEGIE ADOPTEE PAR LE PROJET

Sur la base des acquis réels du projet, la mission recommande que le Gouvernement malgache adopte l'essentiel del'approche développée par le projet, comme thème central de leur politique de développement de la rizipisciculture dans de nouvelles zones. La pérennisation de la bonne démarche technique du projet, dépend en grande mesure des incitations économiques, y comprenant la gestion du marché afin d'exploiter effectivement le potentiel économique de la rizipisciculture.

  1. Le potentiel économique de la rizipisciculture est la mise en marche d'un système où des poissons offerts (frais et sec) à prix abordable pour les consommateurs, deviendront une source de profit pour les producteurs. Pour bien exploiter le potentiel économique de la rizipisciculture, la mission considère importante l'exécution d'une étude du marché:

    1. détermination de la demande réelle et potentielle de poissons d'eau douce (frais et sec) dans la zone du projet, le pouvoir d'achat des consommateurs et leurs préférences pour différentes variétés de poissons d'eau douce, frais et secs; canaux de commercialisation; procédures de conservation et de stockage; et l'organisation du transport;
    2. détermination de l'offre (production) réelle et potentielle des poissons d'eau douce en fonction de la disponibilité des ressources dans la zone du projet;
    3. approfondir les connaissances du secteur parallèle de vente d'alevins aux rizipisciculteurs. Etudier les options ouvertes au service d'encadrement pour les appuyer et augmenter leur production si nécessaire.

  2. Etude de rentabilité de production piscicole en eau douce par les différents types d'exploitation rizicole. Ceci doit être calculé “sans” et “avec” le paquet technologique piscicole proposé. Les résultats doivent montrer non seulement le revenu supplémentaire provenant du paquet technique, mais aussi il démontrera, s'il y a des besoins en crédit pour son implantation. La pisciculture en étang doit être aussi l'objet d'une étude de rentabilité en fonction des nouveaux sites dans des futures zones d'intervention.

  3. Le futur choix des lieux d'implantation des rizipisciculteurs doit tenir compte des incitations économiques, nécessaires pour l'adoption de la technique; c'est-à-dire que, afin d'assurer que le producteur tire profit de son effort, la situation foncière ne doit pas poser des difficultées, concernant la distribution juste des bénéfices, la brimade entre père et fils doit être évitée, l'écoulement de la production d'alevins ou poissons doit être facilité par la proximité des marchés importants ou par des axes routièrs carrossables pendant toute l'année.

  4. Prenant en considération le rôle important de la femme dans la production piscicole, il sera nécessaire d'envisager la formation des “vulgarisatrices”. Des femmes l'ont souhaité lors des interviews de la mission sur les sites. Elles ont ajouté qu'elles ne remettaient pas en cause la bonne formation accordée par les vulgarisateurs actuels, mais qu'elles se sentiraient plus à l'aise avec une vulgarisatrice.

  5. Le service d'encadrement doit sensibiliser les rizipisciculteurs au niveau de la gestion. La rizipisciculture a un caractère économique rentable et durable; c'est-à-dire qu'elle n'est plus une spéculation additionnelle pour assurer un revenu d'appoint. En conséquence, il sera utile d'introduire l'approche de systèmes de production.

  6. Prévoir dès la campagne prochaine dans la zone actuelle du projet le crédit agricole aux conditions habituelles de la BTM. Ceci pour préparer l'après-projet. Les conditions préférentielles peuvent être valablement appliquées au départ dans les nouvelles zones.

  7. Simultanément, dans l'ordre technique, on doit maintenir l'exigence dans les critères de sélection des pisciculteurs voulant produire des alevins pour devenir des producteurs qualifiés d'artisanaux.

  8. Continuer à rechercher des formules d'aliments qui peuvent être préparés par l'exploitant lui-même et utilisés en remplacement de la provende commercialisée par le projet.

  9. Rechercher des alternatifs locaux aux intrants présentement mis à la disposition des exploitants par le projet, notamment piassava, tuyaux, matériels de pêche.

  10. D'ores et déjà réduire l'encadrement fourni aux meilleurs producteurs d'alevins dans l'objectif de les rendre autonomes. Continuer à suivre leur évolution sans un encadrement

  11. Achever le matériel didactique le plus rapidement possible. Mettre ce matériel à la disposition des utilisateurs sans délai.

  12. Concentrer une partie significative des efforts (campagnes '92/'93, '93/'94) sur le thème de vulgarisation par les paysans producteurs d'alevins. Un suivi parallèle sur le plan sociologique pourrait être déterminant.

B) A L'INTENTION DU GOUVERNEMENT

  1. La mission recommande au Gouvernement d'effectuer un forum de concertation technique des objectifs et des activités entre les bailleurs de fonds impliqués dans la pisciculture. Ce cadre de concertation doit étre axé sur le choix des zones d'interventions, ainsi que la cohérence des actions.

  2. Il est vivement recommandé au Ministère de l'Elevage et des Ressources Halieutiques d'établir conjointement avec le Ministère de l'Agriculture une politique de développement de la rizipisciculture, avec l'appui des services de vulgarisation agricole. Ceci pourrait faciliter la collaboration entre techniciens, encourager des initiatives des services agricoles dans le domaine de senbilisation/vulgarisation rizipiscicole, et mieux focaliser l'attention des bailleurs de fonds.

  1. Les autorités concernées du Gouvernement doivent améliorer l'état desroutes et des pistes afin de motiver les paysans à produire pour les marchés. Egalement, les problèmes engendrés par les vols doivent être résolus.

  2. Les stations principales ne semblent pas être vraiment aptes à la privatisation et devront être intégrées dans un programme national cohérent de recherches appliquées. Donner une priorité au thème 17 du Programme Cadre Global/PNUD. Cette mission doit établir un plan national de recherche appliquée en aquaculture et pourrait détailler les travaux à effectuer sur les stations. Le programme de recherche doit être précis pour ne pas disperser les efforts.

  3. Trois sujets de recherche appliquée répondent bien aux besoins actuels, et apporteront un appui essentiel au développement du secteur alevinage/ rizipisciculture:

    1. Sélection et conservation des souches performantes de la carpecommune. Pourmener à bien le lancement d'une telle activité à longue haleine, on aurait besoin d'une assistance technique ponctuelle. Expert en génétique et sélection des carpes pendant 3 années, 2 mois par année.
    2. Amélioration des techniques de ponte rustiques et simples pour adoption par les producteurs privés.
    3. Vérification des paramètres techniques des méthodes proposées en vulgarisation.

  4. Parmi les stations secondaires, il est recommandé, qu'en priorité, le Gouvernement penche sur celles qui pourraient avoir un impact sur le développement de la rizipisciculture. C'est le cas de stations adoptées comme bases pour des projets de développement (FED), ou celles aptes à une gestion privée axée sur la production d'alevins à vendre aux paysans. Dans le dernier cas, le Gouvernement doit urgemment déterminer les possibilités réelles de la cession des stations, soit en “location à long terme” soit en “vente directe”.

  5. Prévoir et budgetisé à Antananarivo une cellule de Suivi et Evaluation, qui deviendra un outil de gestion importante dans la politique de Direction des Ressource Halieutiques pour le développement de la rizipisciculture sur le plan national. D'ores et déjà, il est nécessaire la mise au point d'une étude de base plus précise et fiable que celle préparée par le présent projet. Cette procédure doit étre appliquée dans de nouvelles zones (projets) pour établir une approche comparable et standarisée.

C) ATTENTION PROGRAMME CADRE GLOBAL DU PNUD

  1. En tenant compte du constat du progrès du projet MAG/88/005 et du fait qu'il entame une dernière phase clé - la passation d'activités de vulgarisation au secteur privé -, il semble objectivement nécessaire de prévoir une continuation des activités pour les campagnes '92/'94. Celle-ci comprendreront le volet assistance technique avec un poste d'expert, dont la présence est nécessaire pour achever la mise en pratique finale d'une conception nouvelle développée pendant le projet actuel. Cette phase doit être donc, vu comme une phase de transition menant à une situation d'encadrement technique relativement légère et à sa passation aux techniciens malgaches.

  2. Malgré le court temps disponible, la mission a pu se péncher à l'examen de ce programme, et a trouvé qu'il cadrait parfaitement avec les objectifs visés par le plan directeur du secteur. La mission a fait des recommandations pour mieux cibler les actions du programme.
    Thème 13: “Intensification de la vulgarisation auprès des pisciculteurs privés et privatisation de la production d'alevins”. Un plan de travail détaillé est certainement prévu pour mieux définir les activités décrites sous Objectif 4/Résultat 2 du Programme Cadre. Néanmoins, les recomman-dations suivantes peuvent être avancées :

    1. Activités 2.1 et 2.2: doivent explicitement concerner principalement le réseau existant, sans extension importante.

    2. Activité 2.2: doit explicitement décrire les actions demandées auprès des producteurs d'alevins pour encadrer leurs propres efforts de vulgarisation.

    3. Activité 2.4: ceci ne semble pas prioritaire et ne serait qu'une répétition du travail déjà fait. Si les recommandations sommaires de la mission sur la liaision 'station:programme recherche son acceptables, cette activité sera renvoyée à l'Objectif 5/Résultat 1 du Cadre Programme.

    4. Activité 2.5: doit se concentrer sur l'achèvement et la distribution du matériel en cours de finition, ou déjà fini.

    5. Activité: il faut décrire les activités de la cellule Suivi et Evaluation, y compris la spécification des études à accomplir pendant cette période.

    6. Les activités du Cadre programme ne doivent pas être limitées seulement à la présence de l'expert (campagnes 92/94). Il faut préparer un appui par le Cadre Programme pour les campagnes 94/96 sous une exécution nationale. Cette transition est une garantie plus sure de la durabilité de l'activité.

    7. Bien qu'un spécialiste VNU en formation et vulgarisation soit intéressant à Fianarantsoa, il serait utile à Antsirabe d'avoir un VNU économiste agricole, avec expérience en exécution des enquêtes en milieu paysan. Ce spécialiste aidera à consolider la cellule “suivi et évaluation”, tout en s'assurant que les méthodologies soient standardisées à l'échelle nationale.

    8. Dans le cadre de la consultation internationale, il pourrait être utile de prévoir une consultation internationale reguliere d'un agro-économiste pour démarrer les études: de marché, de rentabilité des fermes rizipiscicoles, et les travaux de “suivi et évaluation”, en collaboration avec le VNU et la contrepartie nationale. Ce consultant international pourrait retourner au site du projet pour continuer à assister à la finition de ces études pour une période courte.

INTRODUCTION

Le mandat de la mission se trouve dans l'annexe 1. Néanmoins, il faut noter que le mandat a été l'objet de plusieurs interprétations. D'abord, lors d'un briefing de la mission le 04 décembre 1992 au siege de la FAO à Rome, les officiers concernés par le projet trouvent que le mandat préparé par les responsables sur le terrain (PNUD, FAO, Gouvernement) consiste à effectuer une mission d'évaluation en profondeur conformément aux procédures habituelles des projets PNUD. En tout cas, tous a été d'accord que le temps prévu pour l'exécution des travaux de la mission était tout à fait insuffisant.

Or, lors de la réunion préliminaire de la mission avec les responsables du projet, avec les représentants de la FAO, du PNUD et du Gouvernement à Antananarivo le 08 décembre, la mission a été informée que son objet n'était pas une évaluation en profondeur telle qu'elle est pratiquée pour tout projet PNUD, mais plutôt, on attendait surtout d'elle une évaluation technique de la stratégie de développement rizipiscicole dans la zone d'intervention du projet. On attendait également des recommandations pour la pérennisation du projet dans un cadre de coordination entre les bailleurs de fonds impliqués ou intéressés par la rizipisciculture d'une part, et les autorités gouvernementales concernées d'autre part.

En résumé, la mission a retenu l'interprétation du mandat par les responsables du projet et autorités concernées selon les indications du PNUD, FAO et le Gouvernement à Antananarivo. En effet, la table des matières reflète cette conception. La partie I traite l'évaluation technique de la stratégie de développement rizipiscicole tandis que la partie II aborde le cadre de coordination pour la pérennisation du projet à l'intention des bailleurs de fonds et du Gouvernement malgache.

DEROULEMENT DE LA MISSION

La mission d'évaluation technique se composait de Dr. Jonah RAKOTOARIVELO, Représentant du Gouvernement de Madagascar, M. Christopher NUGENT, Consultant de la FAO et M. Eduardo QUIROGA, Chef de mission et Consultant du PNUD - New York. La mission a séjourné à Madagascar du 06 au 20 décembre 1992. Pendant son séjour, la mission a pu visiter les stations étatiques d'Ambatofotsy/Ambatolampy et d'Ampamaherana; des sites de producteurs privés d'alevins à Ambatolampy, Ampetsapetsa, Betafo, Andranongoaika, dans la Circonscription du Vakinankaratra. Dans la Circonscription de Fianarantsoa, la mission a visité des sites de producteurs privés d'alevins à Kianjandrakefina, Ivato et Ialatsara.

Egalement, au cours des ventes sur les sites de producteurs d'alevins, la mission a pu rencontrer et interroger plusieurs paysans rizipisciculteurs touchés par le projet ; des femmes membres des unités familiales, des producteurs d'alevins ainsi que les paysans rizipisciculteurs ; des agents de terrain du Ministère de l'Elevage et des Ressources Halieutiques (MERH) ; les responsables vulgarisateurs du projet ; les autorités gouvernementales concernées par la pisciculture ainsi que les représentants des aides bilatérales et multilatérales à Antannarivo.

Le déroulement complet de la mission se trouve dans l'annexe 2 et la listes de personnes rencontrées se trouve dans l'annexe 3. La liste de documents preparé au cours de projet, examiné par la mission, se trouve dans l'annexe 6; tandis que l'essentiel de la bibliographie utilisé par la mission se trouve dans l'annexe 9.

Dorénavant la désignation de “paysans rizipisciculteurs” comprendra aussi les paysans qui font la pisciculture seulement. Le project s'est penché surtout sur la rizipisciculture (pisciculteurs producteurs d'alevins, et rizipisciculteurs). La question de la pisciculture en étang, pour produire les poissons de consommation n'a pas été étudié de prés.