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ADAPTATION DE LA FORMATION HALIEUTIQUE AUX BESOINS DU SECTEUR
(Analyse et propositions)





TABLE DES MATIERES

MINISTERE DE L'ELEVAGE ET DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

Direction des Ressources Halieutiques

PROGRAMME CADRE DE DEVELOPPEMENT DE LA
PECHE ET DE L'AQUACULTURE
THEME No37

Préparé par

Zbigniew KASPRZYK Conseiller Technique Principal
Germain DASYLVASocio-économiste
Norbert RANDRIAMIARISOADirecteur Exécutif du CNFTP
Christian RALIJAONADirecteur de l'UFSH

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PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
Madagascar, mars 1993
FAO 1993


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TABLE DES MATIERES

Introduction

1. Considérations générales
2. Objectifs
3. Méthodologie

Résumés et conclusions

Recommandations

I. Besoins actuels et futurs en personnel halieutique qualifie

1. Besoins par rapport au plan directeur de développement du secteur

1.1. Objectifs et stratégie du secteur
1.2 Création d'emplois

2. Besoins par rapport aux prévisions des opérateurs

2.1. Charactéristiques des entreprises du secteur des pêches
2.2. Politique d'emploi des opérateurs et leur opinion sur les personnes employées
2.3. Perspectives de développement
2.4. Besoins des entreprises en spécialistes

3. Besoins par rapport à l'administration

3.1. Objectifs et situation de l'emploi
3.2. Problèmes majeurs de l'administration et attributions effectives des cadres
3.3. Activités principales à réaliser par l'administration
3.4. Besoins futurs en cadres pour l'administration

II. Analyse du potentiel et de fonctionnement de la formation halieutique

1. Situation actuelle de la formation technique et professionnelle à Madagascar

1.1. Problématique générale de la formation technique et professionnelle
1.2. Enseignement technique et professionnel agricoles et halieutique

2. Description des instituts de formation halieutique existants

2.1. Historique et justification
2.2. Programmes et leur évolution

2.2.1. Ecole Nationale d'Enseignement Maritime
2.2.2. Ecole d'Application des Sciences et Techniques Agricoles de Mahajanga
2.2.3. Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques de l'Université d'Antananarivo
2.2.4. Filière Océanologie de l'Université de Toliara
2.2.5. Unité de Formation Supérieure Halieutique de l'Université de Toliara
2.2.6. Centres de formation de pêcheurs

2.3. Moyens de mise en oeuvre
2.4. Nombre de spécialistes formés et leur utilisation

3. Efficacité et utilité des systèmes actuels de formation

3.1. Point de vue des opérateurs
3.2. Point de vue des cadres de l'administration
3.3. Point de vue des élèves/étudiants sortants
3.4. Point de vue des formateurs-encadreurs

III. Nouvelles orientations de la formation halieutique

1. Besoins futurs identifiés et possibilités actuelles de formation

1.1. Pêcheurs artisanaux, marins qualifiés et collecteurs

1.1.1. Pêcheurs artisanaux
1.1.2. Marins pêcheurs de la pêche industrielle
1.1.3. Collecteurs

1.2. Techniciens et cadres moyens

1.2.1 Officiers pont et machine
1.2.2 Techniciens aquacoles
1.2.3 Techniciens en controle de qualité des produits
1.2.4 Techniciens en traitement et valorisation des produits
1.2.5 Techniciens en froid et en maintenance
1.2.6 Cadres moyens en finances et commercialisation
1.2.7 Techniciens pour l'administration

1.3. Cadres supérieurs

1.3.1 Ingénieurs - biologistes d'élevage de crevettes
1.3.2 Cadres supérieurs en gestion et en commercialisation
1.3.3 Ingénieurs en logistique
1.3.4 Cadres supérieurs pour l'administration

2. Adaptation du système de formation aux besoins du secteur et aux possibilités du pays

2.1. Système de formation pour les pêcheurs artisanaux, marins pêcheurs et collecteurs
2.2. Répartition des activités de formation au niveau techniciens et cadres supérieurs entre les centres de formation

2.2.1 Ecole Nationale d'Enseignement Maritime
2.2.2 Ecole d'Application des Sciences et Techniques Agricoles
2.2.3 Institut Halieutique et des Sciences Marines
2.2.4 Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

Annexes

A B R E V I A T I O N S

BEPC:Brevet d'Etudes du Premier Cycle
BRIRH:(ancienne BRIPA) Brigade des Ressources Halieutiques
CEE:Communauté Economique Européenne
CFP:Centre de Formation Professionnelle
CIRRH:(ancienne CIRPA) Circonscription des Ressources Halieutiques
CNFTP:Conseil National de Formation Technique et Professionnelle
CNRO:Centre National de Recherches Océanographiques
COS:Certificat d'origine et de salubrité
DRH*:Direction des Ressources Halieutiques
EASTA:Ecole d'application des Sciences et Techniques Agricoles
EESDEGS:Establissement d'Enseignement Supérieur de Droit, d'Economie, de Gestion et de Sociologie - Université d'Antananarivo
ENEM:Ecole Nationale d'Enseignement Maritime
ENI:Ecole Nationale d'Informatique
ESSA:Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques - Université d'Antananarivo
FAO:Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FMG:Franc Malagasy
GTZ:Gesellschaft für Technische Zuzammenarbeit
IHSM:Institut Halieutique et des Sciences Marines
INPF:Institut National de Promotion-Formation
INSCAE:Institut National des Sciences Comptables et de l'Administration d'Entreprises
ISCAM:Institut Supérieur de la Communication, des Affaires et de Management
IST:Institut Supérieur de Technologie
JIRAMA:Jiro sy Rano Malagasy
MIP:Ministère de l'Instruction Publique
ONG:Organisation Non-Gouvernementale
PNUD:Programme des Nations Unies pour le Développement
RDM:République Démocratique de Madagascar
RNCFM:Réseau National des Chemins de Fer Malagasy
SECREN:Société d'Etudes, de Construction et de Réparation Navale
SECRH:(ancienne SECPA) Section des Ressources Halieutiques
SPRH:(ancien SPPA) Service Provincial des Ressources Halieutiques
STAR:Société Tananarivienne de Réfrigération des boissons gazeuses
UFSH:Unité de Formation Supérieure Halieutique
ZEE:Zone Economique Exclusive

* A partir de février 1992, l'ancienne Direction de la Pêche et de l'Aquaculture (DPA) a été dénommée Direction des Ressources Halieutiques

INTRODUCTION

1. Considérations générales

La rapidité actuelle de développement du secteur de la pêche et de l'aquaculture ainsi que l'existence de ressources potentielles encore sous-exploitées posent, entre autres problèmes, celui de la formation des cadres, des techniciens, des pêcheurs et ouvriers devant accompagner ce développement. Ce problème a été déjà souligné au cours du séminaire national qui s'est tenu à Antananarivo en octobre 1990 ainsi que dans le Plan directeur élaboré en 1992. En effet, on constate que malgré la mise en place de nouvelles structures de formation au cours des années 80, orientées plutôt vers les besoins de l'administration, le problème de l'inadéquation entre la formation et l'emploi reste encore non résolu.

D'une manière générale, jusqu'à présent, la formation était dominée comme pour les autres secteurs, par des enseignements théoriques. Cependant, de nombreux rapports d'études et publications d'organismes internationaux, gouvernementaux et non gouvernementaux, surtout depuis 1987, soulignent tous l'importance de la formation technique et professionnelle. Ainsi, la nécessité de lier étroitement emploi et formation apparaît comme l'une des conditions fondamentales du développement socio-économique en général et du secteur des pêches en particulier.

La faible adéquation entre formation et emploi a pour conséquence la difficulté pour les sortants des différentes écoles halieutiques de trouver un emploi adéquat dans le secteur, essentiellement dans les entreprises de pêche, malgré l'existence d'une offre en cadres et spécia-listes.

Ainsi, le Gouvernement et le PNUD/FAO, conscients de ce problème, ont jugé nécessaire d'inclure dans le Programme cadre de développement de la pêche et de l'aquaculture un thème permettant l'analyse des modalités d'adaptation de la formation halieutique aux besoins réels du secteur des pêches.

2. Objectifs

La présente étude vise donc:

La présente étude se cantonne aux problèmes de la formation formelle dispensée par les établissements scolaires et ne touche que partiellement les problèmes de formation des pêcheurs traditionnels. La particularité de la formation de ces derniers, fondée sur la vulgarisation, l'assistance et la sensibilisation nécessite de traiter séparément leurs problèmes.

3. Méthodologie

La collecte des informations sur la base des enquêtes fermées envoyées aux personnes sélectionnées ont rarement permis d'obtenir les informations désirées. D'une manière générale, les destinataires des questionnaires d'enquête ne répondent pas et même ceux qui répondent, le font souvent de façon incomplète et sont quelquefois influencés par les réponses suggérées.

En considérant ces problèmes et compte tenu du temps imparti à la réalisation de cette étude (3 mois), la méthode d'enquête choisie par les auteurs a été celle d'interviews semi-directives. Un guide d'interview (annexe 3) a été élaboré afin de permettre aux quatre auteurs et aux deux enquêteurs supplémentaires de collecter des informations homogènes. Ce guide a été préparé pour chaque catégorie de personnes à interviewer, c'est-à-dire : les opérateurs, les cadres de l'administration, les formateurs et les élèves-étudiants sortants.

Quatre semaines ont été nécessaires pour interviewer 121 personnes dont 36 responsables de différentes entreprises de pêches comprenant toutes les grandes et moyennes sociétés (25 sociétés), 12 cadres de l'administration centrale et de terrain, 61 élèves-étudiants sortants et 12 formateursencadreurs.

Certaines contraintes sont apparues au cours de l'enquête et ont eu une influence sur le nombre des personnes interviewées. La première contrainte a été liée au contexte politique du pays au cours duquel s'est déroulé l'enquête (les élections présidentielles ont entraîné plusieurs difficultés de transport ainsi que la réduction de la durée des séjours à Toamasina et à Antsiranana). La deuxième contrainte a été due au fait que certains établissements étaient fermés pour cause de vacances prolongées.

Pour ce qui est de l'analyse, les auteurs ont préféré traiter manuellement les informations recueillies afin de mieux en apprécier la portée. Cependant, l'inconvénient majeur de l'approche adoptée a été celui de la diversité et de la dispersion des réponses qui n'ont pas facilité leur traitement.

La réalisation de cette étude a été facilitée grâce à la collaboration efficace de M. Jean RANARISON, docteur ingénieur agronome du département Elevage de l'ESSA et des responsables des différents établissements de formation. Nous remercions également Messieurs Th. RAFALIMANANA et René RASOLOFOMANANA de la DRH pour leur participation à la réalisation des interviews. Nos remerciements vont enfin à toutes les personnes qui ont accepté de répondre à nos questions.

RESUMES ET CONCLUSIONS

Le développement du secteur pêche et aquaculture entraînera la création d'un certain nombre de nouveaux emplois, aussi bien au niveau des pêcheurs qu'au niveau des entreprises. L'augmentation la plus importante se fera au niveau des pêcheurs d'ici 1996. Si les objectifs du plan directeur sont réalisés il y aura 12.500 pêcheurs supplémentaires, dont 12.000 pour la pêche traditionnelle, 150 pour la pêche artisanale et 350 pour la pêche industrielle.

A part la pêche traditionnelle maritime, la deuxième source importante d'emplois dans l'avenir immédiat sera l'élevage des crevettes. Ces nouveaux emplois d'ici 1996 sont estimés à quelques 700–800 personnes, dont 125 cadres et agents de maîtrise. Il faudrait ajouter à tous ces emplois directs au niveau de la pêche et de l'aquaculture au moins 10% de nouveaux emplois indirects, soit 1.300 personnes (collecte, transport et commercialisation des produits, réparation navale, travaux portuaires, etc.).

La création de nouveaux postes de cadres et agents de maîtrise sera faible. Pour ces catégories d'emplois, les besoins identifiés au total sont de l'ordre de 250 à 280 dont 206–236 pour les cadres techniques et de 45 pour les cadres supérieurs (dont 60–70 techniciens et 5 cadres supérieurs pour l'administration et le reste pour le secteur privé). Concernant les techniciens, les spécialistes recherchés sont: les officiers pont et machine, les techniciens aquacoles, les techniciens en traitement, valorisation et contrôle de qualité des produits, les techniciens en froid et en maintenance, ainsi que les techniciens pour l'administration de terrain. Pour les cadres supérieurs, les spécialisations identifiées sont celles des ingénieurs biologistes pour la crevetticulture, des cadres spécialistes en gestion et commercialisation et celle des ingénieurs en logistique.

Pratiquement, toutes les entreprises enquêtées font référence à l'expérience professionnelle et ne considèrent pas le diplôme comme un facteur déterminant dans le choix des personnes à recruter. Ces entreprises recrutent très rarement des spécialistes formés directement dans les écoles de pêches, mis à part les sortants de l'ENEM. Elles préfèrent former leur personnel sur le tas en fonction des besoins immédiats et ponctuels ou faire appel à des personnes, sans diplôme, mais ayant déjà une bonne expérience au sein d'autres sociétés. Presque toutes ces entreprises ne considèrent pas le facteur humain comme un obstacle majeur à leurs activités, la plupart sont même satisfaites de leur personnel.

Au niveau de l'administration chargée de la pêche et de l'aquaculture, les besoins en cadres supérieurs prévus dans l'organigramme sont presque entièrement couverts. En revanche, pour ce qui est des cadres techniques, besoins ne sont que partiellement satisfaits, ce qui ne permet pas de réaliser le travail de terrain conformément aux objectifs de l'administration.

Madagascar dispose, surtout depuis la moitié des années 1980, de potentialités relativement importantes pour la formation dans le domaine halieutique. Les 4 établissements concernés peuvent fournir chaque année entre 15 et 20 cadres supérieurs, entre 10 et 15 marins-pêcheurs pour la pêche artisanale et autour de 15 adjoints techniques. Par ailleurs, deux centres de formation fournissent environ 50 pêcheurs spécialisés.

La formation des techniciens réalisée à l'EASTA démontre une certaine inefficacité et ne satisfait ni l'administration ni les entreprises. De même, la formation des cadres effectuée soit à l'ex-UFSH, soit à l'ESSA (en matière des pêches) reste prédominée par l'enseignement théorique, orientée plutôt vers la satisfaction des besoins de l'administration et peu satisfaisante pour les entreprises. D'une manière générale, on peut remarquer que les types de formation existants et mis en oeuvre jusqu'à présent dans les établissements scolaires, sauf à l'ENEM, privilégient les formations académiques et théoriques. Cependant, les besoins dominants, tant au niveau du secteur privé qu'à celui de l'administration de terrain, concernent les formations professionnelles initiales et essentiellement de courte durée (perfectionnement, recyclage, séminaire-atelier, etc.).

La synthèse des opinions exprimées par les sortants des écoles, les cadres de l'administration et les formateurs sur les programmes de formation montre que:

Les opinions des opérateurs sur les programmes, l'utilité et l'efficacité de la formation halieutique se résument de la façon suivante:

Pour la formation des pêcheurs traditionnels et artisanaux, les opinions sont partagées sur la conception de cette formation. Certains pensent qu'il est préférable de former les pêcheurs directement dans leurs villages (plus de pêcheurs formés, non coupés de leur milieu, possibilité d'application immédiate des techniques acquises), alors que d'autres trouvent que les centres de formation permanents sont plus favorables dans la mesure où ces centres sont mieux équipés et les pêcheurs plus disponibles (plus concentrés, moins de contraintes familiales).

RECOMMANDATIONS

Etant donné que la formation dans le domaine halieutique est restée d'une manière générale assez théorique et manquant de pratique et de travaux dirigés, il semble nécessaire de réorienter cette formation vers un degré plus élevé de professionnalisation et vers une restructuration des établissements existants et de leurs programmes de formation. Les nouveaux programmes doivent favoriser des liens plus étroits entre les postes de travail et les formations dispensées et favoriser l'augmentation des connaissances plus pratiques dans les activités de formation.

Pour répondre aux besoins des utilisateurs (opérateurs et administration), il est proposé de favoriser les formations de courte durée ayant un public bien ciblé et mieux défini. Il s'agit de formation pré-emploi ou d'insertion professionnelle, de recyclage ou de perfectionnement et de stage pour les créateurs d'activités professionnelles. Toutefois, il s'avère nécessaire d'améliorer et d'approfondir la formation initiale de qualification professionnelle en réduisant les formations académiques au profit d'enseignements plus spécialisés et de formations professionnelles, en particulier celles orientées vers la formation des techniciens. De la même façon, il est nécessaire de limiter l'accès à ces types de formation initiale de longue durée en faveur d'instituts et de centres orientés vers la formation professionnelle de courte durée.

Compte-tenu du fait que les possibilités réelles de recrutement des nouveaux cadres sont limitées et que l'administration doit être plus opérationnelle sur le terrain (la majorité des cadres se trouvent dans la Direction centrale et dans les grandes villes), il s'avère opportun de revoir l'organigramme de la DRH pour mieux utiliser le personnel existant.

Actuellement, il existe quatre établissements qui forment les spécialistes destinés au secteur des pêches et de l'aquaculture (IHSM, ESSA, ENEM et EASTA). Il faudrait plutôt rendre plus efficace ces établissements existants en déterminant le type et le programme de formation de chaque établissement, ainsi que les méthodes de coordination et d'harmonisation des activités entre ces différents établissements. Les quatre établissements doivent davantage orienter leurs activités de formation vers la satisfaction des besoins des opérateurs économiques et/ou de ceux des créateurs d'activités professionnelles individuelles ou en association. Ils doivent également établir des liens plus étroits avec ces opérateurs et les informer plus largement de leurs programmes.

La répartition des activités entre les quatre établissements devrait être la suivante :

Certaines spécialisations telles que celles des techniciens et cadres supérieurs en froid, maintenance, finances, gestion et commercialisation pourraient être réalisées d'une manière plus satisfaisante par d'autres instituts ou écoles spécialisées déjà existants (INPF, Polytechnique, INSCAE, ISCAM, etc.) que par les quatre établissements spécialisés en pêches et aquaculture.

Certaines conditions doivent être remplies pour que la formation soit efficace et utile : la disponibilité des équipements et infrastructures nécessaires, la présence d'un encadrement suffisant et permanent et l'octroi d'un budget conséquent grâce à une aide extérieure (entreprises, bailleurs de fonds, jumelage avec des institutions étrangères, etc.). Autant une aide spécifique sous forme de projet est prévue pour soutenir la formation professionnelle de courte durée à l'IHSM, autant il est également indispensable de prévoir une aide sous forme de projet pour la formation professionnelle des techniciens à l'EASTA. Sans le matériel et l'équipement didactiques adéquats, conditions “sine qua non” à la bonne formation des techniciens, il semble préférable de fermer cet établissement.

Pour une meilleure harmonisation des actions de formation et une coordination plus efficace dans l'utilisation des moyens matériels et humains, il est proposé d'organiser périodiquement (par exemple 2 fois par an) des rencontres entre les différentes entités concernées par la formation (formateurs, entrepreneurs, administration). Le coordonnateur du Programme cadre ou le Directeur des Ressources Halieutiques peuvent assurer l'organisation de ces rencontres.

L'Administration de la pêche et de l'aquaculture chargée de la gestion du secteur, devrait se montrer plus concerné par la formation en collaborant avec les responsables des écoles dans la recherche de stages et pour le suivi des sortants. Elle devrait également réserver des bourses à la formation des formateurs. Par ailleurs, elle devrait faciliter les contacts avec les bailleurs de fonds afin de permettre l'acquisition d'équipements et de documentation et de favoriser la mise en place des projets.

Les résultats de cette étude devraient être présentés et discutés au cours d'un séminaire national regroupant aussi bien les opérateurs, les cadres de l'administration, les formateurs que les sortants des centres de formation.

Compte-tenu de l'importance de la pêche traditionnelle et du nombre d'emplois offerts par cette dernière, il est urgent d'analyser les besoins en formation exprimés par les pêcheurs eux-mêmes. Cette analyse doit permettre d'élaborer une conception d'actions de formation adaptée aux possibilités du pays, permettant d'améliorer la compétence professionnelle des pêcheurs.