LA RECHERCHE HALIEUTIQUE
A MADAGASCAR :
ORGANISATION ET PROGRAMMES PRIORITAIRES

TABLE DES MATIERES


MINISTERE D'ETAT A L'AGRICULTURE ET AU DEVELOPPEMENT RURAL
DIRECTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

PROGRAMME SECTORIEL PÊCHE

MAG/92/004-DT/2/94Février 1994

par

Jean-Paul TROADEC
Centre ORSTOM
B.P. 70
29280 - PLOUZANE (France)


Les conclusions et recommandations figurant dans ce document sont celles qui ont été jugées appropriées lors de sa rédaction.

Les désignations utilisées et la présentation des données qui figurent dans le présent document n'impliquent, de la part des Nations Unies ou de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

AVANT-PROPOS

Le Programme Sectoriel Pêche (MAG/92/004) a démarré en Avril 1993 pour la période initiale de quatre ans. Financé par le PNUD, ce programme est exécuté par la FAO en collaboration étroire avec la Direction des Ressources Halieutiques et plusieurs autres institutions nationales et internationales. La réalisation de ce programme s'inscrit dans le cadre d'une conception plus globale du développement telle que préconisée par le PNUD (approche programme).

Suite aux efforts de planification sectorielle réalisés en 1990–1992 avec l'appui du PNUD et de la FAO, un plan directeur et un programme d'action (Programme Cadre Global de Développement de la Pêche et de l'Aquaculture) ont été élaborés. Le programme se compose de trente-neuf (39) thèmes jugés prioritaires pour les cinq prochaines années et qui s'articulent autour d'objectifs précis. Plusieurs bailleurs de fonds apportent leur soutien à ce Programme Cadre, dont le PNUD en particulier par le biais du Programme Sectoriel Pêche MAG/92/004.

Les principaux thèmes du Programme Sectoriel Pêche sont les suivants :

Le Programme Sectoriel Pêche s'articule en fait autour de trois axes stratégiques : accroissement de l'approvisionnement du marché national, diversification et développement des produits d'exportation, et renforcement des capacités de gestion du secteur. Le programme MAG/92/004 apporte également un appui à la coordination de l'ensemble du Programme Cadre global.

PUBLICATIONS DU PROGRAMME SECTORIEL PECHE (MAG/92/004)

Les publications du Programme Sectoriel Pêche sont regroupées en deux séries :

Pour ces deux séries, il est également fait référence au numéro du document (2) et à l'année de publication (1994).

Le Programme sectoriel Pêche publie également un bulletin d'information bimestriel : Info♦ Pêche Madagascar.

La référence bibliographique de ce document doit être donnée ainsi :

Troadec, J. P., 1994 La recherche halieutique à Madagascar : Organisation et Programmes prioritaires. Programme Sectoriel Pêche PNUD/FAO. MAG/92/004-DT/2/94 : 69 p.

PREPARATION DE CE DOCUMENT

“Depuis plusieurs années, les institutions travaillant dans le domaine de la recherche halieutique agissent en ordre dispersé sans directives précises. Les objectifs et priorités de la recherche ont été laissés largement à l'initiative des responsables de laboratoires ou des directeurs de centres de recherche. En conséquence, les recherches ont été orientées plutôt vers des études fondamentales répondant rarement directement aux besoins du secteur. Par ailleurs, l'insuffisance des moyens humains et matériels fait qu'une coordination des activités des différentes institutions de recherche devient primordiale”.

Ces constatations, effectuées en 1992 lors de la préparation du plan directeur des pêches et de l'aquaculture, ont amené le Gouvernement de Madagascar à requérir l'assistance du PNUD et de la FAO. Cette assistance a été fournie dans le cadre du programme PNUD/FAO de Soutien et d'Appui Technique (SAT1) : projet MAG/92/T03 pour “l'élaboration d'un plan de recherches appliquées pour la pêche et l'aquaculture”.

L'élaboration d'un plan national de recherche halieutique à court/moyen terme devait répondre aux besoins de la Direction des Ressources Halieutiques (DRH) et des opérateurs privés et, en conséquence, donner la primauté à la recherche appliquée en favorisant une approche multidisciplinaire et une réelle coordination des activités des institutions concernées, en cohésion avec les orientations du Plan directeur des pêches et de l'aquaculture (1992–1996).

Ce document constitue d'une part une synthèse des travaux d'évaluation réalisés dans le cadre du projet MAG/92/004, mais son auteur y propose d'autre part, une série de mesures et de programmes concrets susceptibles de renforcer à court et moyen terme les capacités de recherche halieutique nationale.

Le Programme Sectoriel Pêche a contribué à la coordination des investigations et des consultations qui ont servi de base à la rédaction du présent document. Le PSP prévoit également d'organiser, courant 1994, un atelier de réflexion sur la mise en oeuvre et le suivi de ces propositions.

Le présent document est publié par le PSP pour lui assurer une plus grande diffusion.

PROGRAMME SECTORIEL PÊCHE
FAO
B.P.3971
ANTANANARIVO
MADAGASCAR

Télex : FAO 22516 MGFax : (261-2) 343.88Tél. 406.50 – 406.52

PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENTORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
Antananarivo, Février 1994

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TABLE DES MATIERES

NOTE DE SYNTHESE

I. INTRODUCTION

II. CONTRIBUTION POTENTIELLE DE LA RECHERCHE AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR

2.1. Perspectives de développement : le Plan Directeur de la Pêche

2.2. Besoins de recherche

2.2.1. Conservation et aménagement des usages des ressources renouvelables

2.2.2. Technologie de la pêche, de l'aquaculture et des produits

2.2.3. Conditions de développement des pêches et des aquacultures traditionnelles

2.2.4. Politiques d'intervention

2.3. Rôles respectifs des secteurs public et privés

III. CAPACITES DE RECHERCHE NATIONALES

3.1. Moyens disponibles

3.1.1. Moyens humains

3.1.2. Moyens matériels

3.1.3. Moyens financiers

3.2. Contraintes

3.2.1. Diversité des systèmes productifs

3.3. Mandat, structure et programmes des établissements de recherche et d'enseignement

3.3.1. Mandat

3.3.2. Structure et programmes

3.4. Points faibles

3.4.1. Organisation des centres de recherche

3.4.2. Coopération entre les établissements de recherche et d'enseignement

3.4.3. Concertation recherche-utilisateurs et harmonisation des aides extérieures

3.4.4. Coopération régionale

IV. ELEMENTS D'UN PLAN DIRECTEUR DE LA RECHERAC045F04.htm#chE HALIEUTIQUE

4.1. Stratégie d'action

4.2. Programmes prioritaires

4.3. Organisation de la recherche

4.3.1. Principes d'organisation des centres de recherche

4.3.2. Coopération entre les établissements de recherche et d'enseignement

4.3.3. Concertation entre les centres et les utilisateurs de la recherche

4.3.4. Coopération régionale

4.3.5. Coopération internationale et harmonisation des aides extérieures

V. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

VI. ANNEXES

LISTE DES PUBLICATIONS FAO-MAG/92/004

NOTE DE SYNTHESE

Ce rapport analyse d'abord la contribution potentielle de la recherche à la réalisation d'un Plan Directeur de la Pêche (chapitre 2). La conservation des environnements aquatiques, l'évaluation des ressources naturelles, l'aménagement de leurs usages, l'analyse des systèmes halieutiques traditionnels, les analyses économiques et sociales d'appui aux politiques de développement sectoriel, et la protection des consommateurs concernent directement la recherche publique (tabl.I,p.8). Contrairement aux innovations techniques qui peuvent être importées par les entreprises industrielles, ces recherches doivent impérativement se faire sur place. Ceci tient au fait qu'elles concernent des processus auxquels les entreprises ne peuvent s'intéresser directement car leur échelle excède celle de leur capacité d'action.

Il évalue ensuite les capacités de recherche nationales (chapitre 3). Un potentiel humain disposant d'une bonne connaissance des méthodes de recherche dans le domaines des sciences de la nature existe, ainsi que des infrastructures. Mais ces capacités sont globalement insuffisantes pour effectuer l'ensemble des recherches prioritaires. De plus, elles sont mal réparties. Contrairement à la recherche agronomique (FOFIFA) et environnementale (CNRE) où pourtant les besoins disciplinaires sont semblables, la recherche halieutique (CNRO) ne dispose pas de compétences en économie et en sociologie. Par suite de la répartition inégale des infrastructures et du manque de moyens, les observations de terrain ne couvrent qu'une partie de l'espace et des systèmes productifs. La petite taille de certains centres, le cloisonnement des activités des établissements, l'insuffisance des structures de concertation entre la recherche et les utilisateurs publics et privés de ses résultats, et le manque de moyens financiers réduisent très significativement l'efficacité des capacités disponibles. Si l'on ne commence pas à y porter remède, ces carences affecteront autant les moyens nouveaux.

Le quatrième chapitre présente une série de mesures susceptibles de renforcer à court et moyen terme les capacités de recherche nationales. Ces mesures concernent la structure des centres - notamment le CNRO -, la gestion des personnels, la coopération entre établissements de recherche et d'enseignement, la concertation entre les centres de recherche et les administrations techniques chargées de la promotion du secteur (DRH), l'harmonisation des aides extérieures, et la coopération régionale (tabl. III, p. 49–50).

Le chapitre 5 résume les principales conclusions et recommandations du rapport. Le lecteur est prié de s'y rapporter.

Le rapport ne contient pas à proprement parler de proposition de Plan Directeur de la Recherche. La réalisation d'un plan sera, en effet, difficile et aléatoire sans une réorganisation préalable de la recherche. Pour fournir une réponse à la double préoccupation de renforcement des structures et de rationalisation des activités de recherche, le rapport préconise :

  1. la mise en place d'un réseau de procédures et de structures (fig. 1, p. 48), étape intermédiaire avant un rapprochement plus formel des instituts participant à la recherche sur les productions animales et végétales et la conservation de leurs environnements ; sans un tel rapprochement, les petits instituts seront toujours affaiblis par un défaut de masse critique ;

  2. la préparation et l'exécution de sept programmes de recherche nationaux (tabl. II, p. 28–31). Ces sept programmes constitueront le Plan Directeur de la Recherche. Ils n'ont pas la même urgence. Leur lancement peut donc être étalé dans le temps. La préparation de ces programmes, par l'ensemble des établissements de recherche nationaux avec l'appui de consultants extérieurs expérimentés, donnerait aux recherches malgaches la perspective nécessaire, améliorerait la programmation scientifique, intégrerait les compétences et des moyens nationaux sur les grands thèmes prioritaires, et fournirait un cadre pour une meilleure valorisation de l'aide internationale. La réalisation d'un tel projet contribuerait au rapprochement et au décloisonnement des institutions. Elle permettrait aux protagonistes de se rendre mieux compte de l'intérêt du rapprochement préconisé Pour apporter un appui à la préparation de ces programmes, un projet est proposé (annexe II, p. 57).