DESCRIPTION DU MATERIAL USUEL DE PISCICULTURE
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3 Senne pour pêches intermédiaires en ferme piscicole
Par Michel Holl
Novembre 1983
MONTAGE D'UN FILET
INTRODUCTION
Généralités sur le montage des filets
Les standards utilisés pour la vente des coupons de filets sont généralement les suivants :
En position de travail le filet doit avoir des caractéristiques fixes, définies par :
Pour obtenir ce résultat la nappe de filet est fixée dans la position désirée sur deux cordes ou ralingues non extensibles ; l'une supérieure, l'autre inférieure.
La fixation se fait à l'aide d'un fil d'armement de calibre légèrement supérieur à celui du fil constituant le filet, selon le schéma ci-contre.
Les mailles seront ainsi plus ou moins ouvertes suivant que la nappe sera plus ou moins tendue sur la ralingue.
Exemples
Une nappe de longueur étirée = 50 m, montée sur une ralingue de 25 m, aura une maille losangique d'angle au sommet = 60°
La même nappe de longueur étirée 50 m, montée sur une ralingue de 35 m, aura une maille carrée.
La même nappe de longueur étirée = 50 m, montée sur une ralingue de 50 m, aura une maille fermée.
Le rapport de la longueur de la ralingue à la longueur de nappe étirée qui est fixée dessus, est appelé e = coéfficient de montage ou taux d'armement suivant qu'il est exprimé en valeur absolue ou en pourcentage dans l'exemple
| dans l'exemple |  |
En pratique, à la forme de maille choisie correspond un coêfficient de montage défini (voir schéma ci-contre):
Les instructions à donner au monteur pour obtenir le taux d'armement retenu sont :
La largeur de l'armement ou distance qui sépare deux points d'attache du fil d'armement sur la ralingue
Le nombre de mailles à enfiler sur le fil d'armement entre les deux points d'attache.
exemple : Montage d'une nappe dont le côté d'une maille est de 12 mm au taux de 50%
| longueur de l'armement | = | 12 cm |
| nombre de mailles | = | 10 |
| ou | ||
| longueur de l'armement | = | 24 cm |
| nombre de mailles | = | 20 |
En général on choisit pour des sennes des longueurs d'armement de moins de 15 cm.
La hauteur du filet en position de travail, ou chute, sera également liée à la forme de la maille. On la calculera par simple application du théorème de pythagore, ou par la formule dérivée suivante :
 | |
| avec | h = hauteur du filet ou chute (en cm) |
| n = nombre de mailles | |
| a = longueur du côté d'une maille (en cm) | |
| e = coefficient de montage. |
Exemple : Le filet précédent : maille de 12 mm de côté, monté à 50% pour une chute de 100 mailles
h = 100 × 2 × 1,2 
= 100 × 2,4 
= 100 × 2,4 
= 240 × 0,866 = 207,8 cm
Hauteur de chute 2 m
MANIEMENT DE LA SENNE
POSITION DE LA SENNE
SENNE MAL ADAPTEE A LA DIMENSION DE L'ETANG
Généralités sur la senne et son maniement
La senne utilisée en pisciculture est un filet trainé qui sert à récupérer les poissons d'un étang sans le vidanger.
Les sennes proposées sont de conception simple, faciles à réaliser. Elles sont schématiquement formées de deux ailes latérales situées de part et d'autre d'une poche. La poche peut être plus ou moins profonde, et son rôle consiste à concentrer la récolte en évitant les échappements par saut ou par passage sous la ralingue inférieure. Sur les modèles suivants, l'effet de poche est atteint par un simple changement du coéfficient de montage sur les ralingues, le nombre de mailles de la chute restant inchangé.
Pour son utilisation, la senne est montée sur deux perches en bois fixées sur les bords libres des ailes (longueur = hauteur de la chute)
Le maniement de la senne est schématisé sur le schéma ci-contre.
(1) La senne est déployée au bord de l'étang du côté le plus profond.
(2) et (3) La senne est alors trainée par ses extrémités, tout le long de l'étang. Les perches sont maintenues verticales, leurs extrémités inférieures ne décollent pas du fond de l'étang la ralingue du bas progresse à la même vitesse que celle du haut. Les postes de travail sont situés aux deux extrémités.
Les seules incursions d'un travailleur dans l'étang correspondent à des interventions ponctuelles, par derrière, en cas d'accroche.
(4) Arrivé en bout d'étang il convient de refermer soigneusement le piège. Pour celà on réduit la longueur de la senne en sortant peu à peu les extrémités de manière à maintenir la forme de la poche. Au cours de ce travail les manipulateurs sortent le filet en tirant essentiellement la corde du bas sans la soulever. En même temps ils se rapprochent La corde du haut est maintenue tendue afin qu'elle progresse à la même vitesse que celle du bas.
Lorsque seule la poche reste dans l'eau, il faut continuer à tirer la ralingue du bas, sans se rapprocher davantage, jusqu'à ce qu'elle vienne se coller au bord de l'étang. Il suffit alors de soulever le tout pour que le poisson soit effectivement capturé.
La conception de la senne et la façon dont elle doit être maniée permettent de comprendre les remarques générales suivantes :
- La longueur de la senne doit être supérieure à la largeur de l'étang. On peut retenir la relation longueur de la senne = plus ou moins 1,5 × largeur de l'étang. Ceci permet un bon déploiement en arc de cercle. Si la senne est trop longue, il se forme une queue pointue qui nuit à l'efficacité en provoquant des blocages par la vase qui s'accumule dans la poche, ou des fuites de poisson sous la corde du bas.
- Pour des bassins usuels de pisciculture la hauteur de la senne doit être deux fois plus grande que la profondeur de l'étang.
Cette différence permet un bon déploiement de la poche et une souplesse de l'ensemble importante pour son efficacité.
- Il importe que les deux manipulateurs ou groupes de manipulateurs travaillent de façon trés coordonnées. La poche doit toujours se trouver en position centrale, et c'est à son niveau que se fait la capture. Pour pouvoir bien contrôler sa position il est possible de marquer le centre de la poche par un ou des flotteurs de couleur différente des autres.
- Enfin il ne faut pas craindre de se mouiller.
ATTENTION
Dans les représentations schématiques des sennes décrites dans cette fiche technique, on a essayé de faire apparaître l'effet poche par un artifice de dessin un peu approximatif. Il faut bien comprendre que la ralingue inférieure (plombée) a la même longueur que la ralingue supérieures (flottante) et que les coefficient d'armement sont les mêmes sur les deux ralingues.