ARC/04/2


VINGT-TROISIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE POUR L’AFRIQUE

Johannesburg (Afrique du Sud), 1er - 5 mars 2004

Rapport sur les activités de la FAO dans la région, 2002-2003

Table des matières


a. Ressources naturelles
b. Cultures
c. Élevage
d. Systèmes de soutien à l'agriculture
e. Recherche et technologie
f. Vulgarisation agricole, éducation et communication
g. Parité hommes-femmes et développement, population et VIH/SIDA
h. Développement rural
i. Informations, suivi et analyse dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture
j. Alimentation et nutrition
k. Politiques alimentaires et agricoles
l. Pêches
m. Forêts
n. Coopération avec les organisations non gouvernementales (ONG), les organisations de la société civile (OSC) et les organisations d'agriculteurs

a. Le problème
b. Priorités régionales
c. Synthèse et activités


I. INTRODUCTION

1. Dans son rapport spécial sur la situation de l'alimentation et de l'agriculture en Afrique 2003, préparé pour la Réunion ministérielle de l'Union africaine du 2 juillet 2003, la FAO note que l'Afrique est la seule région où la production alimentaire moyenne par habitant ait fléchi dans les 40 dernières années, exposant ainsi de vastes couches de la population à des risques d'insécurité alimentaire et de malnutrition. Un tiers de la population africaine est actuellement en état de sous-alimentation et la FAO prévoit que cette proportion augmentera d'ici à 2015. Dans de nombreux pays, la stagnation de la production agricole et le déclin de la productivité résultent d'un faible engagement politique, d'un cadre d'action peu propice et d'obstacles structurels et institutionnels à la productivité et à la croissance de l'agriculture.

2. Le regain d'attention manifesté par les Chefs d'État et de gouvernement africains à l'occasion du Sommet de l'Union africaine à Maputo, dans le cadre de leur Déclaration sur l'agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique, ouvre de nouvelles perspectives de développement dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture. Les dirigeants africains se sont engagés à redynamiser le secteur agricole, y compris l'élevage, les ressources forestières et les pêcheries, et à mettre d'urgence en œuvre le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Ils sont également convenus d'adopter des politiques saines de développement agricole et rural et d'allouer chaque année au moins 10 pour cent de leurs budgets nationaux à leur mise en œuvre, dans un délai de cinq ans. La FAO a collaboré avec le Secrétariat du NEPAD à la préparation du Programme détaillé et a pris l'engagement d'en soutenir la mise en œuvre au niveau national et régional. Elle a continué par ailleurs à fournir une assistance technique à ses États membres, privilégiant la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l'utilisation durable des ressources naturelles, et a poursuivi l'exécution de programmes dynamiques dans le cadre de son mandat.

II. MISE EN ŒUVRE DES RECOMMANDATIONS DE LA VINGT-DEUXIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE

3. Lors de sa vingt-deuxième session, la Conférence régionale a recommandé à la FAO:

Les mesures prises pour donner suite à ces recommandations sont résumées ci-après:

4. Une assistance technique a été fournie à 42 États membres de la région, dans les phases pilote et d'expansion de leur Programme spécial pour la sécurité alimentaire. Trois pays ont été aidés à formuler de nouveaux projets au titre du Programme spécial, tandis que 29 pays s'attachent actuellement à étendre le PSSA au niveau national. Les nombreuses techniques introduites ont aidé les pays à améliorer leur rendement. La FAO a contribué à la mise en œuvre du nouveau texte révisé de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV, 1997) qui préconise des consultations entre les pays membres au sujet des normes internationales concernant les mesures phytosanitaires.

5. Une assistance technique a été offerte à 31 États membres dans le domaine des pêches et de l'aquaculture, ainsi qu'à la Commission sous-régionale des pêches pour ce qui concerne le suivi, le contrôle et la surveillance des opérations de pêche. La FAO a lancé le système de surveillance des navires par satellite et aide à la mise en application du Plan d'action international visant à prévenir, à contrecarrer et à éliminer la pêche illicite, et du Code de conduite pour une pêche responsable.

6. La FAO a aidé le Secrétariat du NEPAD, les Communautés économiques régionales (CER) et l'Union africaine dans la préparation des documents techniques, notamment de la version révisée du PDDAA, du Plan d'action et de ses projets phares à Johannesburg, ainsi que pour l'organisation de réunions de haut niveau à Abuja et du Sommet de l'Union africaine à Maputo. La FAO est venue en aide au Secrétariat du NEPAD et aux CER en leur fournissant un appui et des conseils techniques par le biais d'experts africains à plein temps, et de son propre personnel; a aidé les gouvernements à organiser des ateliers de sensibilisation d'une journée sur le NEPAD; et a contribué à la formulation et à l'exécution de projets concernant les forêts dans le cadre du Plan d'action du NEPAD pour l'environnement.

7. Les politiques de recrutement de la FAO sont conformes au Code de pratique de l'OIT pour le VIH/SIDA, tandis que le personnel de l'Organisation et les personnes à leur charge sont couverts par l'assurance-maladie de la FAO. Le manuel de l'ONUSIDA a été distribué et des informations concernant les tests de dépistage et les services de conseil sont fournies sur la page web interne de la FAO. L'Organisation préconise des interventions dans le domaine de la sécurité alimentaire et dans le secteur de l'agriculture, afin de réduire l'impact de l'épidémie de VIH/SIDA grâce à des techniques à faible coefficient de main d'œuvre, au transfert de connaissances et de technologies appropriées, au renforcement des institutions, aux soins nutritionnels et à l'appui aux personnes atteintes de la maladie.

8. L'Organisation aide les ministères de l'agriculture à renforcer leur capacité d'intégrer les questions de parité hommes-femmes dans leurs activités, comme la formulation de politiques concernant "la parité hommes-femmes et le développement agricole" et la formation à l'utilisation d'outils d'analyse des questions socioéconomiques et des conditions spécifiques de chaque sexe. La FAO a encouragé la production et l'analyse de données relatives aux spécificités de chaque sexe. Un soutien technique a été fourni au Bureau régional de la FAO pour l'Afrique pour la mise en œuvre du Plan d'action "Parité hommes-femmes et développement".

9. La nouvelle entité "Forêts et eau" de la FAO privilégiera le renforcement à l'échelon national de la sensibilisation et de l'environnement politique à l'appui de la gestion durable des forêts de montagne et des zones d'altitude quant aux ressources hydriques. Un nouveau programme concernant la gestion intégrée des ressources hydriques à l'appui de la sécurité alimentaire a été lancé en 2003 dans le cadre du Programme de partenariat FAO/Pays-Bas. Il vise à soutenir la mise au point de stratégies et de plan de développement pour la gestion intégrée des ressources hydriques, au niveau local des bassins fluviaux et des sous-bassins versants, ainsi que l'élaboration de politiques nationales dans ce domaine. L'accent est mis sur le renforcement des capacités pour la mise en œuvre d'une gestion intégrée des ressources hydriques aux fins du développement rural.

10. La FAO a soutenu la Campagne panafricaine d'éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomose (PATTEC) par le biais de forums scientifiques et techniques, et elle organise des réunions annuelles des coordonnateurs du Groupe consultatif du programme de lutte contre la trypanosomose africaine (PLTA), du Comité du programme et des fonctionnaires chargés de liaison de la FAO, sur la trypanosomose africaine. La FAO a contribué à la mise au point de modalités d'harmonisation et d'intervention pour le PLTA et la PATTEC.

III. RAPPORT SUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL 2002-2003, ACTIVITÉS RÉALISÉES ET EN COURS

a. Ressources naturelles

11. La FAO a participé à la préparation du volet "Investissements dans les ressources en terre et en eau" du NEPAD/PDDAA, à la suite de la session spéciale de la Conférence régionale tenue durant le SMA:caa. Certains pays ont bénéficié d'un soutien complémentaire pour l'élaboration de leurs plans d'action nationaux. En matière de gestion des terres et de fertilité des sols, une aide a été fournie à de nombreux pays dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) concernant des projets de terrain spécifiques, des programmes comportant des éléments de partenariat importants, et pour l'adoption de formules telles que les fermes-écoles pour l'amélioration de la productivité du sol, la gestion intégrée de la fertilité du sol, l'aménagement des bassins versants, le micro-dosage des engrais, etc. Un soutien technique a été offert à plusieurs pays pour la mise au point de bonnes pratiques agricoles et/ou pour la planification de l'utilisation des terres communautaires à des fins de production agricole et pour lutter contre leur dégradation. Les travaux de caractérisation des ressources en terre et en eau du bassin fluvial du Limpopo ont également été menés à terme.

12. Une aide a été apportée aux institutions nationales pour le renforcement des capacités concernant les systèmes d'information sur les ressources en terre et en eau. Un atelier, réunissant 40 experts provenant de 17 pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, a été organisé à Dakar. Des bases de données et des rapports nationaux sur la situation des ressources en terre ont été établis et placés sur le portail du Système d'information sur les ressources en terre de la FAO. La question de la mise à jour d'AQUASTAT et de la méthodologie à adopter a également été débattue.

13. Neuf spécialistes provenant d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, et d'Afrique de l'Est et d'Afrique australe, ont reçu une formation pour l'évaluation et le contrôle du piégeage du carbone, en relation avec les changements climatiques et l'amélioration de la productivité du sol au niveau des terres communautaires.

14. Une assistance a été fournie pour l'évaluation de la dégradation des terres dans les zones arides en Afrique. Le soutien apporté pour la réalisation d'activités pilotes au Sénégal, ainsi que dans le cadre d'un atelier régional réunissant 18 pays africains, a été étendu à 22 pays, en collaboration avec la Banque mondiale, pour la préparation de plans d'action nationaux visant à améliorer la fertilité du sol et à promouvoir de bonnes pratiques d'aménagement du sol. Ces plans d'action se trouvent à divers stades de développement et nécessitent un financement.

15. La FAO a apporté son soutien à la consultation régionale 2002 de la Communauté du développement de l'Afrique australe (SADC) et du Centre africain pour le développement des engrais (CADE) sur l'amélioration des achats et des distributions d'engrais pour accroître la production de cultures vivrières dans la région. Deux réunions, visant à former des spécialistes à l'utilisation de la Base de référence mondiale sur les ressources en sols, sont actuellement en préparation dans le cadre des sous-comités de l'Afrique centrale et de l'Ouest, et de l'Afrique de l'Est et australe pour la connaissance du sol et la gestion durable des terres.

b. Cultures

16. La FAO a continué à promouvoir un programme de protection durable des cultures réduisant les risques liés aux ravageurs, et la lutte phytosanitaire dans les pays membres. Le renforcement des capacités pour l'établissement de fermes-écoles destinées à mettre en œuvre la gestion intégrée de la production et des ravageurs au niveau des cultures, a été poursuivi. Les cultures qui ont donné de bons résultats avec des applications de pesticides minimales, voire nulles, sont notamment le manioc, le coton, la banane, le maïs, le riz et les légumes.

17. La FAO est venue en aide à huit États membres et a mis en œuvre trois projets de lutte contre les plantes adventices aquatiques. Une grande réussite a été la maîtrise de Salvinia molesta (fougère aquatique) dans le fleuve Sénégal. Dans les bassins du Niger et de la Volta, d'autres pays ont mis en place des unités pour la reproduction des insectes utilisés dans la lutte contre la jacinthe d'eau, et établi les réseaux nécessaires pour faciliter ce travail de longue haleine. Le Togo a bénéficié d'une assistance technique pour le renforcement de la lutte contre les plantes adventices dans les principales cultures, grâce à la formation de personnel technique et des exploitants agricoles.

18. La FAO a mené, conjointement avec le PNUE, une activité de formation participative des cultivateurs en vue de l'élimination progressive du bromure de méthyle dans l'industrie des arbres d'ornement à Naivasha (Kenya). Les résultats des travaux en cours sur les roses sont prometteurs. La capacité de gestion intégrée de la production et des ravageurs a été améliorée grâce au soutien fourni aux pays pour le renforcement de leur législation en matière de protection phytosanitaire, la réduction des risques liés à la distribution et à l'utilisation des pesticides, et la promotion d'importations et d'exportations conformes et sans danger de végétaux.

19. Une aide a été apportée à plusieurs pays pour le renforcement des capacités en matière de gestion des pesticides. Dans la région du Sahel, une assistance a été fournie pour la mise en place de contrôles destinés à réglementer la gamme des produits pesticides, leur qualité et leur pertinence, sur la base des dispositions du Code international de conduite pour la distribution et l'utilisation des pesticides.

20. Tous les pays membres ont participé à des ateliers de formation sur l'application de la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international, et sur la réduction/élimination et la gestion des pesticides dans le cadre de la Convention de Stockholm. La FAO a donné aux gouvernements de la région des avis et un soutien pour la ratification de la Convention de Rotterdam. Douze des 45 pays qui ont ratifié cette Convention, appartiennent à la région Afrique.

21. Un soutien a continué d'être fourni aux pays membres, par le biais de directives techniques et d'activités de formation, pour l'identification, l'élimination et la prévention des stocks de pesticides périmés. La FAO a apporté son soutien au programme ASP (Africa Stockpiles Programme) et coordonné la formulation de projets pour six pays, au titre de la phase I du programme. La mise en application du nouveau texte révisé de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV, 1997) s'est poursuivie par le biais de consultations techniques régionales pour les pays d'Afrique sur le projet de Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP).

22. La FAO a aidé le Ghana, la Sierra Leone et la République démocratique du Congo à formuler des projets dans le cadre de l'initiative NERICA et continue d'apporter son soutien au Rwanda pour l'intensification de la production rizicole à des fins de sécurité alimentaire. Le Nigeria a bénéficié de l'assistance de la FAO pour la formulation d'un document stratégique sur les bonnes pratiques agricoles. La FAO a lancé à titre pilote, au Burkina Faso, un programme interdisciplinaire destiné à promouvoir les systèmes de production intégrés pour une agriculture intensifiée et durable, à l'appui du PSSA et du développement agricole et rural durable.

23. Des documents techniques portant sur l'utilisation des arbres fourragers et les technologies de production et de conservation du fourrage, ont été préparés. Les travaux concernant les profils des pâturages par pays se poursuivent en Afrique. La FAO a entamé la production de livres destinés à sensibiliser les élèves des écoles primaires et secondaires aux questions environnementales liées aux activités agricoles.

c. Élevage

24. Quinze pays ont été aidés par le biais du Programme de coopération technique (PCT) à améliorer leur production de volaille, petits ruminants et porcins, au titre de la composante Diversification du PSSA. Pour réduire les pertes et améliorer la qualité des produits laitiers, la FAO procède actuellement en Afrique subsaharienne à l'exécution d'un projet concernant les pertes après récolte et la sécurité sanitaire des aliments, et met en œuvre en Afrique de l'Ouest un projet financé par la France portant sur l'utilisation de la technique de lactopéroxydase. La FAO a répondu à des demandes d'aide d'urgence dans le domaine de l'élevage, en Afrique australe et dans la corne de l'Afrique.

25. Quarante-trois pays de la région Afrique prendront part au premier Rapport de la FAO sur l'état des ressources zoogénétiques dans le monde, qui sera terminé en 2006. La FAO a fourni à 39 pays un appui technique et financier pour la préparation des rapports nationaux.

26. Les activités d'EMPRES-Élevage sont coordonnées et intégrées au Programme panafricain pour le contrôle des épizooties (PACE) mis en œuvre par le Bureau interafricain pour les ressources animales de l'Union africaine; la FAO participe aux réunions du Comité consultatif du PACE. Un soutien est fourni par le biais de la division mixte FAO/AIEA pour ce qui concerne les bonnes pratiques de laboratoire, le diagnostic et le contrôle de la qualité des vaccins. Le Programme mondial d'éradication de la fièvre bovine aide les pays à être déclarés officiellement exempts de la maladie par l'Office international des épizooties (OIE). Le soutien du PCT en Afrique australe et en Afrique de l'Est vise à empêcher la propagation de la fièvre aphteuse et de la péripneumonie contagieuse bovine. En Afrique de l'Ouest, le soutien fourni au titre d'EMPRES concernait la lutte contre la peste porcine africaine et les protocoles d'alerte rapide pour la fièvre de la vallée du Rift.

27. Dans la corne de l'Afrique, l'attention a été concentrée sur les effets négatifs des restrictions commerciales imposées par les pays de la Péninsule arabique sur les importations d'animaux vivants provenant de zones soupçonnées d'être contaminées par la fièvre de la vallée du Rift. Deux projets du Fonds fiduciaire ont aidé les autorités locales, à Djibouti, en Éthiopie et dans le nord de la Somalie, à rétablir un commerce sans risque de produits animaux avec les pays du Golfe.

28. À l'appui de la Campagne panafricaine d'éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomose (PATTEC) et d'initiatives complémentaires de lutte contre la trypanosomose humaine et animale et les vecteurs de la maladie, la FAO a organisé dans le cadre du Programme UA/FAO/AIEA/OMS de lutte contre la trypanosomose africaine (PLTA), une série d'ateliers, de réunions et de consultations en vue de la préparation de programmes de lutte contre la mouche tsé-tsé et la trypanosomose.

d. Systèmes de soutien à l'agriculture

29. La FAO continue de promouvoir dans la région des techniques agricoles de conservation, mettant l'accent sur trois principes: perturbation minimale du sol et plantation directe, maintien d'une couverture permanente du sol à l'aide de résidus, de cultures de couverture et de rotations/associations par séquences culturales, cultures intercalaires et/ou associées. Une stratégie de mécanisation agricole et un plan d'action ont été formulés au Mali.

30. Des normes minimales et des codes d'usage pour l'utilisation des pesticides et le matériel d'épandage ont été publiés et sont examinés, pour adoption, dans un certain nombre de pays. Un projet d'assistance est en cours d'exécution au Soudan en préparation d'un projet à plus long terme destiné à promouvoir la mise en place au niveau communautaire d'activités manufacturières à domicile ou de micro-entreprises à base agricole, en vue de la réinstallation durable des personnes déplacées à l'intérieur du pays.

31. Un appui technique a été fourni aux pays de la région dans différents domaines: activités après récolte, stratégies commerciales, financements ruraux et formation dans le secteur agro-industriel, et commercialisation du bétail. Au Ghana, la FAO a participé à la réalisation d'études concernant le financement à terme et les associations de négociants, la transformation de la tomate et du manioc, les mécanismes de prêt pour les participants au PSSA remplissant les conditions requises. Dix systèmes Microbanking FAO-GTZ destinés aux institutions financières rurales ont été mis en place au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, et un soutien technique a été fourni par la FAO pour la mise en place de 13 installations supplémentaires. Une version améliorée sous Windows ("MB Win") a été mise au point, en collaboration avec GTZ.

32. Un appui a été donné aux programmes de terrain, par le biais d'une meilleure gestion et planification des activités agricoles des communautés agricoles participantes, et d'un suivi-évaluation participatif. La FAO a contribué au renforcement des capacités des pouvoirs publics pour la collecte et l'analyse des données agricoles et la connaissance des réseaux ruraux locaux d'information, ainsi qu'en matière de suivi-évaluation. Une enquête régionale a été conduite sur les effets de la commercialisation agricole sur les hommes et les femmes au sein des ménages ruraux, ainsi qu'une étude des coûts et des avantages de l'agriculture périurbaine et urbaine et de ses répercussions sur l'incidence de la malaria.

e. Recherche et technologie

33. Un appui est donné aux efforts en matière de renforcement des capacités des systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) des pays membres. Ce soutien a comporté en particulier des avis en matière de politiques et de planification, d'organisation et de gestion, d'évaluation et de transfert de technologies, et notamment de biotechnologies, ainsi qu'en ce qui concerne la coopération, le partenariat et les liens, et les technologies de l'information et de la communication. Des forums électroniques sur les biotechnologies ont été organisés afin d'aider les SNRA à mieux intégrer les problèmes liés à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté et à la préservation de l'environnement.

34. La FAO a apporté son aide à la constitution du Forum de recherche agricole en Afrique, qu'elle a accueilli auprès de son Bureau régional, à Accra. En collaboration avec ce Forum et les organisations sous-régionales, elle a aidé le Secrétariat du NEPAD à préparer la composante concernant la recherche agricole et la diffusion et adoption des technologies, qui a été intégrée au PDDAA. Outre sa participation aux réunions du GCRAI et au Forum mondial de recherche agricole, la FAO a publié l'annuaire des SNRA pour l'Afrique, sur papier et sous forme électronique.

f. Vulgarisation agricole, éducation et communication

35. Un soutien a été fourni pour la réorganisation des services de vulgarisation agricole en Ouganda et pour la préparation, à l'intention de la région, d'un cours de formation concernant la vulgarisation par les agriculteurs. La FAO a accueilli, conjointement avec l'agence allemande GTZ, une conférence sur la transformation de la vulgarisation agricole en Afrique.

36. La FAO appuie l'élaboration de politiques nationales en faveur des jeunes ruraux dans plusieurs pays, ainsi qu'un programme de formation en Namibie et au Cameroun. En fin d'année, elle apportera son soutien au Séminaire sous-régional de formation sur les politiques nationales en faveur des jeunes, destiné aux pays d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Est. En collaboration avec des donateurs du secteur privé, la FAO a soutenu l'initiative Éducation pour les populations rurales; elle collabore avec l'Unesco et l'Association mondiale des radio-diffuseurs communautaires ruraux (AMARC) et participe avec l'Unesco au programme phare Éducation et nourriture pour tous. La FAO fournit également son appui à l'Université de la Gambie, récemment créée, pour la constitution du Collège des sciences et de l'agriculture.

37. Plusieurs activités ont été mises en œuvre afin de réduire l'impact du VIH/SIDA sur l'agriculture dans la région. Une proposition de projet est en cours de formulation concernant l'intégration d'informations sur le VIH/SIDA et l'agriculture dans les programmes d'études des universités et des collèges de formation agricole, au Ghana.

38. La FAO a apporté au PSSA un soutien concernant la communication à l'appui du développement. L'aide fournie dans ce domaine a concerné la formation, l'élaboration de stratégies, les méthodologies, les politiques et l'utilisation des médias, notamment des radios rurales pour renforcer les services consultatifs agricoles et promouvoir la participation des communautés rurales et des ONG.

g. Parité hommes-femmes et développement, population et VIH/SIDA

39. La FAO a continué à venir en aide aux ministères de l'agriculture pour renforcer leurs capacités d'intégrer la parité hommes-femmes dans la planification et l'exécution de leurs programmes, par différents moyens: assistance technique pour la formulation d'une "stratégie pour les questions de parité et le développement agricole"; formation des planificateurs du développement à l'utilisation des outils d'analyse des questions socioéconomiques et des conditions spécifiques de chaque sexe (SEAGA) pour la planification et la mise en œuvre de programmes dans le secteur agricole; renforcement de la collecte et de l'utilisation de données ventilées par sexe, et élaboration de matériels de formation sur le reclassement des données brutes disponibles ventilées par sexe et par âge; organisation d'ateliers de formation sur l'analyse des conditions spécifiques de chaque sexe et les approches participatives pour l'utilisation et la conservation durables de la biodiversité agricole et la sécurité alimentaire.

40. Les travaux concernant le VIH/SIDA se sont concentrés sur les domaines critiques pour les ménages vulnérables, à savoir: le rôle de la biodiversité agricole; les systèmes de transfert de connaissances; les techniques à faible coefficient de main d'œuvre; et les soins nutritionnels et l'appui aux personnes vivant avec le VIH/SIDA et aux ménages atteints. Des directives concernant l'intégration de considérations touchant le VIH/SIDA dans le cycle d'un projet ont été mises au point pour l'identification et la mise en œuvre de stratégies d'atténuation à l'appui de la sécurité alimentaire des ménages, de leurs moyens d'existence et de leur nutrition.

h. Développement rural

41. La FAO offre une assistance technique visant à renforcer les capacités des organisations villageoises et d'agriculteurs, pour donner à ces populations les moyens de participer à la planification et à la mise en œuvre d'activités de développement, professionnaliser leurs organisations et améliorer les moyens d'existence et la sécurité alimentaire en milieu rural. La FAO a continué à apporter son soutien aux ruraux handicapés pour l'acquisition de compétences techniques en agriculture et de capacités de gestion de micro-entreprises.

42. La FAO a entrepris une étude interrégionale comparative sur le rôle des institutions locales dans la réduction de la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, afin de tirer parti des leçons apprises et de renforcer ainsi, dans certains pays membres, les capacités des organisations locales, des pouvoirs publics au niveau national et local, et des sociétés civiles en matière de gestion des risques. Des institutions partenaires procèdent à des analyses sur le terrain. Les "modèles d'action" qui émergeront de ces travaux, permettront de formuler des recommandations pour la prévention décentralisée des risques et l'atténuation des effets des catastrophes.

43. Une assistance technique a été fournie à certains pays membres pour l'élaboration participative de politiques et de stratégies de développement rural. Des directives fondées sur les leçons apprises concernant le rôle des institutions publiques et de la société privée, sont en préparation et aboutiront à la formulation de recommandations sur les meilleures pratiques et approches pour la planification et la mise en œuvre décentralisées de politiques et de stratégies de développement rural.

44. Un soutien technique a été apporté à de nombreux projets de terrain portant sur des questions juridiques et de politique, l'administration des terres et l'aménagement du territoire, notamment pour ce qui concerne un projet d'administration des terres au Ghana (projet LAP), la loi de réforme agraire en Namibie, la mise en application de la loi agraire au Mozambique, le soutien à l'élaboration de la loi agraire en Guinée-Bissau, le règlement des conflits en Angola, les questions foncières pendant le passage de l'urgence au développement au Soudan, et la préparation d'une Charte pastorale souscrite par les pasteurs et les agriculteurs au Mali.

45. Des études ont été préparées récemment, notamment sur les projets d'administration des terres menés en Côte d'Ivoire et au Ghana (Lessons learned from land administration projects: The cases of Côte d'Ivoire and Ghana) et sur la situation foncière en Éthiopie (Land tenure situation in Ethiopia - general review), tandis que des matériels de formation ont été fournis, dont une trousse destinée aux pays lusophones (Resource kit and training materials on common property diagnostics) et utilisée au Mozambique et en Angola pour la démarcation des terres communautaires, et des outils pour la gestion des conflits concernant les terres préparés à l'intention du Ghana (Training materials for land conflict management).

46. La FAO appuie dans plusieurs pays d'Afrique le renforcement des capacités et la restructuration des institutions publiques de développement rural dans le contexte de la décentralisation. Elle s'occupe de l'exécution au Ghana d'un sous-programme pour le renforcement des moyens d'existence, financé par le ministère britannique du développement international et visant à mettre en place une masse critique de formateurs dotés de compétences en matière de gestion des conflits concernant les ressources naturelles. La FAO conduit au Mali une étude de cas sur l'analyse de politiques et de stratégies institutionnelles efficaces pour l'agriculture et le développement rural durables (ADRD). Les recommandations permettront de renforcer, au Mali et dans la région, les capacités nationales de planification, de mise en œuvre et d'évaluation des politiques dans ce domaine.

47. Des études sont conduites par la FAO au Ghana et en Afrique du Sud, sur le rôle des syndicats d'agriculteurs face à l'évolution actuelle du secteur agricole, afin d'en tirer des leçons et de fournir aux gouvernements, aux syndicats, aux organisations non gouvernementales et aux donateurs, des recommandations de principe pour le renforcement des institutions rurales.

48. La FAO procède à une analyse institutionnelle au sein des communautés de pêcheurs de la région des Grands Lacs, afin d'évaluer la participation et la représentativité des ménages frappés par le VIH/SIDA. Les résultats sont utilisés pour mettre à jour les programmes d'études et former ainsi des agents de vulgarisation de première ligne pour venir en aide aux ménages vulnérables dans les communautés de pêcheurs frappées par le VIH/SIDA.

i. Informations, suivi et analyse dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture

49. La FAO continue d'apporter son soutien aux applications pilotes du système SICIAV dans la région. Un appui visant à renforcer les systèmes d'alerte rapide et d'information sur la sécurité alimentaire est fourni aux Secrétariats de la SADC, de l'IGAD et de la CEDEAO. La FAO exerce une surveillance sur l'offre et la demande de produits alimentaires dans tous ses États membres et diffuse les informations à jour du Système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture pour assurer des interventions en temps opportun. Une série de missions conjointes FAO/CILSS d'évaluation des récoltes ont été effectuées en Afrique de l'Ouest. Des missions conjointes FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires ont été conduites dans d'autres pays.

50. L'Initiative internationale pour le renforcement des statistiques agricoles et rurales en Afrique est en cours d'élaboration. Un élément important sera la réalisation d'une "charte" fournissant des principes directeurs pour l'élaboration durable de statistiques de l'alimentation et de l'agriculture. La FAO a organisé, en collaboration avec PARIS21 et la Coopération française, un séminaire international sur un Nouveau partenariat pour le renforcement des statistiques agricoles et rurales en Afrique dans le contexte de la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire. Elle a par ailleurs tenu deux ateliers régionaux sur les statistiques agricoles intégrées à l'appui des politiques alimentaires, une consultation d'experts sur les statistiques des cultures racines, un centre national de démonstration sur les statistiques de la sécurité alimentaire et de la consommation tirées des enquêtes sur les revenus et les dépenses des ménages et sur les statistiques agricoles en appui aux politiques. À sa dix-huitième session, au Cameroun, la Commission des statistiques agricoles pour l'Afrique de la FAO a invité les gouvernements à allouer des ressources supplémentaires aux statistiques agricoles. Une aide continue d'être apportée aux pays par le biais de projets de terrain.

j. Alimentation et nutrition

51. Un soutien est fourni pour l'élaboration et la mise en œuvre de Plans d'action nationaux pour la nutrition dans 23 pays. La FAO a collaboré avec d'autres partenaires de l'aide au développement à la mise au point du Mécanisme pour l'élaboration des normes et le développement du commerce, visant à aider les pays en développement à participer efficacement aux travaux des organismes internationaux de normalisation (Codex, OIE et CIPV). La FAO a dispensé à des formateurs ressortissants de pays francophones d'Afrique de l'Ouest, une formation concernant l'application des principes HACCP d'analyse des risques et de maîtrise des points critiques, et a organisé des ateliers régionaux sur les techniques d'inspection des aliments, les cadres de réglementation du contrôle des produits alimentaires, les approches pratiques de la gestion du contrôle des aliments, et l'application de l'analyse des risques relatifs à la sécurité sanitaire des aliments en Afrique. La FAO a aidé les États membres pour ce qui concerne l'amélioration de la qualité et de la sécurité sanitaire des aliments vendus dans la rue, l'organisation et le renforcement des systèmes de contrôle des produits alimentaires, et la formulation de projets de contrôle des aliments.

52. Il a été entrepris d'établir des profils nutritionnels et de préparer des bases de données sur la composition des aliments; la version française de la publication "Improving nutrition through home gardening" a été préparée; le second atelier international sur les voies alimentaires d'amélioration des situations nutritionnelles en Afrique de l'Ouest a été co-parrainé.

53. Des initiatives destinées à améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire des ménages atteints par le VIH ont été encouragées, notamment la production et la consommation de cultures vivrières indigènes et moins exigeantes en main d'œuvre.

54. Une contribution a été apportée à la mise en place de programmes d'éducation nutritionnelle au niveau local, à l'exécution dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest d'un programme régional de formation à l'intention des petites et moyennes industries, au développement dans les écoles de l'initiative mondiale "Nourrir les esprits, combattre la faim", à la formation de formateurs pour améliorer la qualité et la disponibilité des données concernant la composition des aliments, et à la tenue d'ateliers et de séminaires de l'OMC sur l'accord SPS, dans la région.

k. Politiques alimentaires et agricoles

55. Les activités de la FAO dans le domaine des politiques et des programmes visaient à aider les États membres à améliorer leur sécurité alimentaire et à réduire la pauvreté sur une vaste échelle, dans le respect des spécificités de chaque sexe et d'une façon durable. Une assistance technique a été fournie aux pays et aux organisations régionales pour faire en sorte que les politiques, les stratégies et les programmes prennent en compte et s'attachent à résoudre les problèmes prioritaires aux fins de l'accroissement de la productivité dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture.

56. Des missions multidisciplinaires ont été effectuées dans les pays afin d'apporter une solution à des problèmes prioritaires concernant la sécurité alimentaire, la gestion durable des ressources en eau, la réduction des pertes après récole, la gestion intégrée des cultures et des ravageurs, et l'amélioration du commerce agricole.

57. La FAO a contribué au renforcement des capacités des gouvernements dans le domaine de l'analyse, de la formulation, du suivi et de l'évaluation des politiques. Une aide a été fournie, avec le soutien des partenaires de l'aide au développement, pour la préparation des composantes agricoles des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté, des évaluations conjointes de pays et du Plan cadre des Nations Unies pour l'aide au développement.

58. Un appui technique a été apporté à certaines organisations sous-régionales (CEDEAO, UEMOA, CEAC, CEMAC, CILSS, SADC, COMESA et IGAD) dans le cadre d'initiatives régionales visant à améliorer la sécurité alimentaire d'une manière durable. La FAO a fourni une assistance technique pour la préparation du NEPAD/PDDAA et organisé à Accra, Abuja, Johannesburg et Maputo, en collaboration avec les CER, la Banque africaine de développement et d'autres partenaires, des consultations techniques sur la mise en œuvre du NEPAD/PDDAA. La FAO est également venue en aide aux États membres pour l'organisation d'ateliers de sensibilisation d'une journée sur le NEPAD/PDDAA.

l. Pêches

59. Pendant la période considérée, les principales activités menées par la FAO dans le domaine des pêches sont été les suivantes:

m. Forêts

60. Les activités menées par la FAO dans le secteur forestier dans la région ont connu une expansion importante. L'Étude prospective du secteur forestier en Afrique (FOSA) a offert un rapport prospectif régional pour l'Afrique et cinq rapports sous-régionaux illustrant les enjeux et les potentialités pour le développement du secteur forestier en Afrique du Nord, de l'Ouest, de l'Est, centrale et australe. Ces rapports proposent des options stratégiques et des stratégies d'investissement grâce auxquelles le secteur forestier pourrait contribuer à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et au développement durable. Les rapports FOSA apportent une contribution au Programme détaillé du NEPAD.

61. Plus de 15 États membres ont bénéficié d'une assistance pour leurs programmes forestiers nationaux (PFN) par le biais du mécanisme multidonateurs pour les PFN. Les expériences dans la mise en œuvre des PFN ont été examinées avec l'appui du Programme de partenariat CE-FAO.

62. Des activités concernant les pratiques de gestion forestière en Afrique centrale ont été menées dans le cadre du Programme de partenariat FAO/Pays-Bas, en collaboration avec l'Organisation africaine du bois (OAB), l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), l'Union mondiale pour la nature (UICN), l'Association interafricaine des industries forestières, le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR) et le Secrétariat du Réseau international de forêts modèles. L'aboutissement de ce processus a été la publication de 14 études de cas et d'une brève description de dix forêts sélectionnées. Un Code pour une exploitation à impact limité, lancé dans le cadre du Programme de partenariat CE-FAO , a été élaboré en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest.

63. Dans le cadre du Processus de Téhéran pour les pays à faible couvert forestier et du processus d'application des critères et des indicateurs de gestion durable des forêts dans les zones arides, le programme de partenariat FAO/Pays-Bas a apporté son soutien à l'organisation d'ateliers techniques dans plusieurs pays et de deux réunions régionales. Avec l'appui de ce programme et en collaboration avec le PNUE, la FAO a également organisé deux ateliers régionaux sur la gestion des forêts secondaires.

64. Le soutien à la recherche forestière a été renforcé par le biais du Réseau de recherche forestière en Afrique subsaharienne (RRFAS). Le site web de ce réseau est opérationnel et contient des bases de données sur les institutions africaines de recherche forestière, les experts et les projets.

65. La treizième session de la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l'Afrique (CFFSA) s'est déroulée au Gabon. Deux autres pays, l'Égypte et la Guinée équatoriale, ont participé à la Commission en qualité de membres de plein droit, tandis que la Libye a présenté une demande d'adhésion. La quatorzième session de la Commission se tiendra au Maroc.

n. Coopération avec les organisations non gouvernementales (ONG), les organisations de la société civile (OSC) et les organisations d'agriculteurs

66. Les activités de la FAO dans la région visaient à établir un dialogue et une coopération effectifs entre la FAO, les gouvernements membres et les ONG/OSC, au niveau national et régional. La FAO a aidé les ONG/OSC à se préparer en vue de leur participation au SMA, en organisant deux consultations régionales préparatoires FAO-ONG/OSC. Le plan d'action adopté par ces réunions a constitué la plate-forme pour la participation des ONG/OSC africaines au SMA:caa et au Forum des ONG/OSC sur la souveraineté alimentaire qui s'est tenu en parallèle. Les quatre domaines prioritaires identifiés par les ONG/OSC en matière de coopération sont: le droit à une alimentation adéquate et à la souveraineté alimentaire; l'accès, la gestion et le contrôle des ressources locales de la part des populations autochtones; des méthodes agroécologiques de production alimentaire à petite échelle, à caractère familial; le commerce et la souveraineté alimentaire. La FAO a organisé à Accra une consultation régionale avec les agents de liaison régionaux du Comité international de planification (CIP), en vue de définir le plan d'action pour l'Afrique.

67. La FAO a encouragé la participation des organisations d'agriculteurs au processus du NEPAD afin d'assurer la prise en compte des besoins réels des producteurs dans la composante agricole. La FAO a collaboré avec le FIDA pour aider les organisations d'agriculteurs à organiser des consultations sous-régionales, et elle encourage également la participation des ONG/OSC à d'autres programmes de terrain, comme le PSSA. La FAO contribue au renforcement des capacités des organisations d'agriculteurs. Un programme de coopération technique visant à renforcer les capacités des organisations d'agriculteurs et directement géré par ces dernières, est en cours d'exécution au Burkina Faso.

IV. PROGRAMMES SPÉCIAUX DE LA FAO

68. Des interventions d'urgence ont été effectuées pour lutter contre la péripneumonie contagieuse bovine au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Ghana, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal, au Soudan et Zambie, ainsi que lors d'épidémies de peste porcine africaine au Burkina Faso, en Guinée-Bissau, en Ouganda et en Zambie. Une aide et une intervention d'urgence ont été mises en œuvre à l'occasion d'épidémies de fièvre aphteuse au Botswana, en Guinée-Bissau, au Rwanda, en Ouganda et au Zimbabwe, de même que des interventions de lutte contre la brucellose des petits ruminants au Swaziland. Aux Comores, la FAO est intervenue pour étudier une épidémie à l'étiologie inconnue, outre que pour une action de lutte contre les zoonoses et de promotion de la santé publique. Une aide d'urgence a été fournie aux propriétaires de bétail victimes de la sécheresse dans le nord du Kenya.

69. Les activités du programme EMPRES dans la région Afrique, en 2002-2003, ont été les suivantes:

70. Les activités de coopération technique entre pays en développement (CTPD) ont élargi le rayon d'action de la collaboration de la FAO avec les pays africains, le principal objectif étant de renforcer l'esprit de coopération sur la base du partage des responsabilités et de l'avantage mutuel. Au cours de l'exercice biennal considéré, 85 missions ont été menées à bien. Vingt-cinq pays africains ont pris une part active au programme et 35 en ont été bénéficiaires. Vingt-trois pays d'Afrique ont passé un accord de coopération Sud-Sud.

71. Dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), une aide a été fournie à 42 pays concernant les phases pilote et d'expansion, à trois pays pour la formulation de nouveaux projets et à 29 pays pour l'extension du PSSA au niveau national. De nombreuses techniques simples ont permis d'améliorer le rendement des cultures dans un grand nombre de pays, notamment: les pompes à pédales pour l'irrigation à petite échelle et des techniques de récolte de l'eau; l'utilisation de composts, l'épandage de chaux sur les sols acides, la vulgarisation de techniques d'ensilage simples et efficaces pour la production animale; l'introduction de systèmes de récépissés d'entrepôt à l'appui des prêts sur inventaire. La coopération Sud-Sud (CSS) a permis d'introduire des techniques appropriées et rentables, comme les structures d'irrigation améliorées et les techniques de production de semences céréalières et légumières de l'Inde en Érythrée; les bateaux de pêche métalliques et les techniques de production de pâte de poisson du Vietnam au Sénégal; des techniques de riziculture à Madagascar et des techniques pour la transformation des ignames au Bénin; ainsi que les techniques améliorées de sélection animale et d'apiculture du Maroc au Burkina Faso. Le PSSA améliore les moyens d'existence et la nutrition des familles pauvres en milieu urbain et périurbain, grâce au recours à des techniques simples, à une main d'œuvre abondante et aux matériels à bas coût disponibles sur place. Des systèmes de micro-potagers ont été introduits au Sénégal, depuis la Colombie, avec l'aide d'experts vietnamiens de la CSS. À leur tour, des experts sénégalais sont venus en aide au Venezuela pour la mise en place de micro-potagers. Les programmes de vulgarisation organisés sur le terrain à l'intention des agriculteurs ont permis d'introduire des techniques de gestion intégrée de la production et des ravageurs dans plus de 18 pays de la région.

V. ORIENTATION FUTURE DU PROGRAMME À LA LUMIÈRE DES DOSSIERS PRIORITAIRES POUR L'AFRIQUE

a. Le problème

72. La faim, la sous-alimentation et la pauvreté qui persistent à des niveaux élevés en Afrique mettent en relief les raisons pour lesquelles le développement agricole doit être prioritaire dans la région. Il n'y a toutefois pas eu dans ces deux dernières années de signes d'amélioration évidents au niveau de la production alimentaire et agricole. Ces mauvais résultats sont le reflet des changements inadéquats effectués par les gouvernements africains dans les politiques agricoles nationales et l'environnement politique général; des contraintes structurelles et institutionnelles, notamment de la faible application des techniques; de la gestion limitée et inefficace des systèmes de livraison agricoles et de la base de ressources naturelles.

73. Le regain d'efforts des dirigeants de la région, qui trouve son reflet dans la vision globale de l'agriculture du NEPAD, et les mesures qui sont prises actuellement pour la mise en application du PDDAA, donnent une nouvelle impulsion aux initiatives et aux interventions en cours pour mettre fin au malaise du secteur agricole et renverser la tendance, afin de remettre les économies africaines sur la voie d'une croissance durable et compétitive.

b. Priorités régionales

74. Les États membres de la région Afrique continuent de donner une priorité élevée à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté, à l'agriculture et au développement rural durables, notamment à la gestion des ressources naturelles, à la diversification, à l'agro-industrie et au commerce.

75. Ces priorités ressortent de la Déclaration sur l'agriculture et la sécurité alimentaire adoptée par les Chefs d'État et de gouvernement à l'occasion du Sommet de l'Union africaine à Maputo, par laquelle les dirigeants africains ont déclaré leur engagement à:

76. L'espoir est que l'approche du développement agricole adoptée par le NEPAD apporte une valeur ajoutée aux processus nationaux en cours axés sur les priorités de la région, qu'elle en enrichisse le contenu et leur donne une nouvelle impulsion et une meilleure focalisation.

77. La FAO et ses partenaires de l'aide au développement sont prêts à fournir une assistance technique au niveau national et régional pour la mise en œuvre du programme et des projets du PDDAA, dans le respect de plans et de stratégies de développement sectoriels et nationaux clairement définis et tout en guidant les plans cadre pour le développement tels que les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté.

78. La FAO continuera par ailleurs à apporter un soutien aux États membres dans les domaines relevant de son mandat, notamment: l'assistance aux politiques et les programmes; l'agriculture et l'élevage (en particulier la production végétale et animale, la protection des plantes, la santé animale, les financements ruraux, le développement des micro-entreprises, la mécanisation agricole, l'irrigation et la gestion de l'eau); les forêts et les pêches; le développement durable (y compris le VIH/SIDA, les questions de parité hommes-femmes, les régimes fonciers, les institutions rurales, les technologies); le développement économique et social (notamment les statistiques agricoles et de la nutrition); la mobilisation des ressources, en particulier la préparation de la documentation technique pour les investissements et la collaboration avec les investisseurs.

c. Synthèse et activités

79. En collaboration avec les gouvernements, les partenaires de l'aide au développement, les organisations non gouvernementales, les associations d'agriculteurs, le secteur privé et d'autres associations professionnelles du domaine de l'agriculture, le personnel des bureaux régionaux et sous-régionaux de la FAO continuera à fournir une assistance technique répondant aux priorités de la région en matière d'alimentation et d'agriculture, notamment pour ce qui est de la sécurité alimentaire, du commerce agricole et de la gestion durable des ressources naturelles.

80. Les activités spécifiques proposées pour l'exercice biennal mettront l'accent sur la mise en œuvre des interventions du NEPAD/PDDAA, et prévoiront:

VI. CONCLUSION

81. Dans les années à venir, les travaux de la FAO en Afrique continueront à être principalement axés sur la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l'utilisation et la gestion durables des ressources naturelles. Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) offre aux gouvernements africains, en collaboration avec les partenaires du développement, l'occasion de renouveler leurs efforts pour répondre aux priorités et obtenir des résultats importants. Au cours du prochain exercice biennal, l'accent sera mis sur les politiques et l'aide aux États membres de la FAO dans les domaines suivants: i) examen, mise à jour, modification et harmonisation des politiques, des stratégies et des programmes afin de créer des conditions propices à la mise en œuvre des plans d'action du NEPAD/PDDAA conformément aux priorités nationales et régionales et aux objectifs de développement; ii) renforcement des capacités, des institutions, des mécanismes et des instruments d'action qui faciliteront l'internalisation du PDDAA au niveau régional, national et local; et iii) identification et préparation de projets susceptibles de bénéficier d'un financement, et mobilisation de ressources internes et externes pour leur exécution.