CFS:2004/7 |
COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE |
Trentième session |
Rome, 20-23 septembre 2004 |
ALLIANCE INTERNATIONALE CONTRE LA FAIM |
II. PRIORITÉ AU RENFORCEMENT DES ALLIANCES NATIONALES
III. ACTIVITÉS AU NIVEAU MONDIAL
1. L’idée de créer une Alliance internationale contre la faim pour intensifier les efforts de tous les partenaires (gouvernements, organisations internationales, organisations de la société civile et secteur privé) afin d’atteindre les objectifs du Sommet mondial de l’alimentation en 2015 au plus tard, a été incorporée dans la Déclaration de juin 2002 du Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après; toutes les parties ont été encouragées à promouvoir une action coordonnée et le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) a été chargé de suivre les progrès accomplis, conformément à son mandat d’organe responsable de la mise en œuvre du Plan d’action du SMA. À sa vingt-neuvième session, en mai 2003, le CSA a examiné un document énonçant quelques principes fondamentaux destinés à faire de l’Alliance internationale un outil efficace. Les membres du CSA ont manifesté un soutien généralisé à l’Alliance internationale et il a été convenu que le Comité pourrait servir de forum pour rendre compte des activités de l’Alliance internationale. Le Comité a souligné que l’Alliance internationale devrait prendre en compte les exemples fructueux d’alliances nationales et donner l’énergie et l’autorité nécessaires aux alliances qui existent déjà. L’Alliance internationale et les alliances nationales seraient ainsi développées parallèlement.
2. Conformément à ces décisions, les partenaires de l’Alliance internationale ont centré initialement leurs efforts sur le renforcement des alliances nationales; les activités entreprises au niveau mondial ont été axées sur cet objectif essentiel. Le présent document rend compte des activités de l’Alliance internationale visant à promouvoir les alliances nationales, entreprises depuis la vingt-neuvième session du CSA, il présente une brève description des activités initiales de certaines alliances nationales qui pourraient servir d’exemples aux autres, il résume les activités complémentaires qui sont menées au niveau mondial et expose les activités prévues pour les 18 à 24 mois à venir. Le secrétariat de l’Alliance internationale, qui se trouve actuellement dans les locaux de la FAO, a établi le présent document qui est le premier rapport d’avancement annuel de l’Alliance internationale au CSA. Les observations et les opinions exprimées par les membres du CSA sur ce rapport guideront l’Alliance internationale dans l’élaboration de ses plans futurs.
3. Donnant suite aux orientations émises par le CSA, le secrétariat de l’Alliance internationale a réuni un groupe de travail informel composé de représentants des organisations ayant leur siège à Rome: FAO, FIDA, IPGRI, PAM, le Comité international de planification des ONG/OSC pour la souveraineté alimentaire et le Groupe ad hoc des ONG internationales bénéficiant d’un statut officiel auprès de la FAO. Les membres de ce groupe de travail informel ont adopté un certain nombre de mesures, à titre individuel et collectif, pour encourager et promouvoir les alliances nationales. Voici un résumé des principales mesures adoptées.
4. À l’heure actuelle, les gouvernements et/ou des institutions de la société civile de 81 pays ont déjà établi une Alliance nationale, ou se sont déclarés prêts à le faire. La liste complète de ces pays figure à l’Annexe I. Étant donné que la plupart de ces alliances nationales viennent à peine d’être formées, il est encore trop tôt pour déterminer celles qui pourraient servir de modèles de bonnes pratiques pour les autres. Toutefois, certaines caractéristiques qui sont déjà apparues méritent d’être signalées ici. Tout d’abord, il y a de grandes différences dans la manière dont les alliances nationales ont été établies et dans les structures organisationnelles qui ont été mises en place. Deuxièmement, les domaines d’action prioritaires qui devront bénéficier initialement d’un soutien diffèrent selon les alliances et sont dictés en partie par les conditions particulières de chaque pays dans lequel l’alliance est formée et en partie par les intérêts des organisations et des individus qui l’ont parrainée initialement. Troisièmement, plusieurs alliances nationales s’appuient sur des partenariats antérieurs qui ont été constitués pour faire avancer la cause de la lutte contre la faim dans le monde. Citons, par exemple, les comités de la Campagne mondiale contre la faim, les comités du TeleFood, les comités de la Journée mondiale de l’alimentation et les groupes thématiques nationaux du Réseau du système des Nations Unies sur le développement rural et la sécurité alimentaire. Quatrièmement, certains pays qui ont exprimé leur intérêt pour les travaux de l’Alliance internationale fournissent des informations sur leurs programmes en cours pour lutter contre la faim et la pauvreté, mais ne souhaitent pas établir officiellement une Alliance nationale. Cinquièmement, plusieurs alliances dépassent le cadre national pour promouvoir et encourager une action d’éradication de la faim à l’échelle mondiale.
5. Quelques exemples des structures et des priorités différentes qui sont apparues parmi les alliances nationales déjà opérationnelles sont donnés ci-après.
Le Programme faim zéro au Brésil (Programa Fome Zero) a été lancé par le Président Luiz Inácio Lula da Silva après son élection en 2002. Il s’agit d’une initiative multidimensionnelle visant à réduire la faim et la pauvreté dans le pays. Fome Zero est géré par un réseau d’organismes et d’alliances interdépendants chargés des différents niveaux de coordination et de surveillance, sous l’autorité générale d’un nouveau Ministère extraordinaire et d’un Conseil national de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (CONSEA). Le Conseil national regroupe 13 ministres d’État, 11 observateurs, 38 représentants de la société civile et de très nombreux représentants régionaux et il est présidé par un représentant des syndicats.
Le programme appelle les États et les municipalités à créer des conseils locaux de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ce sont des alliances locales d’institutions du secteur public et d’organisations de la société civile veillant à l’insertion sociale des personnes sous-alimentées. Agissant à deux niveaux, les conseils locaux aident les personnes à survivre et soutiennent les activités communautaires visant à régler les problèmes de la faim et de la pauvreté à plus long terme. Voici des exemples d’initiatives locales qui ont été financées jusqu’à présent: cartes d’alimentation, cours d’alphabétisation, citernes, exploitations familiales et achats de denrées, banques d’aliments, programme d’action intégré en région semi-aride, repas scolaires et repas pour les ouvriers, jardins scolaires et actions communautaires contre la faim. Certaines de ces activités font partie du programme national; d’autres relèvent des alliances locales. Au niveau national, le gouvernement a organisé le second congrès sur la sécurité alimentaire, qui a offert l’occasion d’une vaste consultation sur la stratégie nationale de sécurité alimentaire.
Le Président Lula a agi au niveau international pour établir un fonds de solidarité destiné à réduire la faim et la pauvreté, en engageant les membres du G8 et les institutions des Nations Unies dans un effort commun pour affronter, à l’échelle planétaire, le problème de la faim et de la pauvreté. Le 30 janvier 2004, il a signé à Genève une déclaration conjointe avec le Président français Jacques Chirac, le Président chilien Ricardo Lagos et le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, proposant de créer un groupe de travail chargé de définir un mécanisme de financement et de mobiliser la volonté politique nécessaire pour accélérer les progrès de l’éradication de la faim et de la pauvreté. En mars, lors d’une réunion de suivi des chefs de secrétariat de la FAO, du FIDA et du PAM, avec le Président Chirac, les trois organisations pour l’alimentation dont le siège est à Rome, ont distribué une déclaration conjointe intitulée “Conjuguer les efforts pour mettre un terme à la faim et à la pauvreté” (texte intégral à l’Annexe II). Durant le débat de haut niveau de l’ECOSOC qui a porté sur le thème: “Mobilisation des ressources et promotion de l’environnement aux fins de l’élimination de la pauvreté dans le cadre de l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010”, qui s’est tenu du 28 au 30 juin 2004 à New York, une requête a été soumise pour la mise en œuvre de cette proposition.
L’Alliance nationale de lutte contre la faim du Burkina Faso a été créée officiellement le 9 octobre 2003 en tant qu’organisation de la société civile regroupant initialement 20 membres. La direction de l’alliance est assurée par l’Organisation catholique de développement et de solidarité, la Confédération des agriculteurs du Burkina Faso, le Centre national des Arts et Spectacles, l’Office de presse national, l’Association des professions africaines de la communication, les Amis des forestières et l’Organisation des consommateurs du Burkina Faso. L’Alliance a rédigé ses propres statuts et son règlement intérieur et elle a préparé un plan d’action pour 2004. Son but essentiel est de promouvoir les campagnes d’information et de sensibilisation aux questions de sécurité alimentaire.
Depuis octobre 2003, l’Alliance dispose d’une page dans le magazine trimestriel ONU PANORAMA. Elle a été représentée à la Journée nationale des agriculteurs 2003, aux cérémonies d’inauguration d’une usine à savon créée par un groupe de femmes dans un quartier pauvre de Ouagadougou, et à l’ouverture officielle d’un Club de téléphoto, créé par les étudiants de l’Université de Ouagadougou. Elle a organisé, fin juin 2004, une série de manifestations destinées à appeler l’attention sur la valeur des forêts, de la faune et de la flore sauvages et des produits de la pêche et elle prévoit d’organiser un festival autour du thème “Femmes, fruits et deux roues” dans le même but. La direction de l’Alliance a proposé d’instaurer des partenariats avec d’autres alliances nationales en vue d’une participation conjointe à diverses manifestations de haut niveau qui se tiendront en Afrique de l’Ouest, dans le courant de l’année 2004.
Au Cameroun, Caritas International, par le truchement de sa filiale locale, la Fondation Ndjeng, favorise l’application d’une double approche dans le cadre d’un projet de développement communautaire dans le district de Sanaga, zone rurale caractérisée par une pauvreté et une insécurité alimentaire croissantes. Les principaux objectifs de ce projet sont les suivants:
La Fondation Ndjeng possède un site rural qui accueille le projet et qui deviendra un centre de formation permanent spécialisé dans les bonnes pratiques agricoles (élevage, cultures) et la bonne gestion de l’environnement (eaux, forêts et pêches).
L’Alliance locale contre la faim dans le Département de Sanaga Maritime dans la Province du Littoral a été instituée pour renforcer l’initiative de Caritas et intensifier la collaboration au niveau local. Outre la Fondation Ndjeng, les autres partenaires incluent le Centre diocésain de soutien au développement communautaire, les organisations d’agriculteurs locales et l’Association des Chefs traditionnels du district de Pouma. Le Représentant de la FAO collabore aussi à ce processus. Ceux qui se sont associés à cette Alliance avec des projets préexistants se sont engagés à conjuguer leurs efforts pour coordonner toutes les activités. L’Alliance est conçue comme une initiative pilote, qui sera évaluée et élargie à d’autres régions, puis incorporée, en cas de succès, dans la Stratégie nationale de sécurité alimentaire.
L’Alliance nationale a été créée en février 2003 en tant qu’initiative du Gouvernement bénéficiant d’une vaste participation de tous les secteurs de la société. Elle se compose de 37 membres représentant le Gouvernement, des organisations intergouvernementales (FAO, PAM) et la société civile (secteur privé, ONG/OSC, syndicats, organisations d’agriculteurs). L’Alliance nationale qui englobe une grande variété d’activités destinées à répondre aux besoins actuels et prévoit des interventions à moyen ou long terme en matière de sécurité alimentaire et d’éradication de la pauvreté, a toutefois comme priorité immédiate la lutte contre la malnutrition infantile. Elle a choisi d’agir en organisant un projet national éducatif s’adressant aux écoliers du primaire et utilisant du matériel fourni par la FAO (Nourrir les esprits, Combattre la faim). Plusieurs campagnes nationales de sensibilisation à ce problème sont également prévues.
À Madagascar, l’initiative d’une alliance nationale est venue du Représentant de la FAO, en collaboration avec les organisateurs de la Campagne du TeleFood 2003 (gouvernement, institutions des Nations Unies, donateurs, ONG internationales). L’alliance nationale se fondera sur la structure actuelle du Comité du TeleFood national, qui comprend la participation de plusieurs organisations nationales et internationales, notamment des représentants du Ministère de l’agriculture, de l’Assemblée nationale, du Bureau du Premier Ministre, d’organisations d’agriculteurs, de 18 groupes de travail régionaux sur le développement rural, du projet Secaline, de Caritas Madagascar, du Service de secours catholique et de huit institutions des Nations Unies.
En 2003, le Comité du TeleFood national a mené une campagne à l’échelle nationale qui a permis de quintupler le montant recueilli par rapport aux années précédentes. En 2004 et au-delà, le Comité élargi se propose de promouvoir des campagnes annuelles visant à accroître le financement des projets communautaires. Il collaborera étroitement avec le Groupe thématique national du Réseau du système des Nations Unies sur le développement rural, ainsi qu’avec la nouvelle Alliance des secteurs public et privé pour le développement rural des Nations Unies, pour laquelle Madagascar sert de pays pilote.
Le 19 octobre 2003, le Ministère de l’agriculture et de la réforme agraire de la Syrie a publié le Décret ministériel nº 1852 établissant un Comité national de lutte contre la faim et la malnutrition en Syrie. Ses membres incluent des représentants des Ministères de l’agriculture, de l’économie, de l’éducation, de la santé et de l’information, de la Commission de planification publique et de l’Union générale des femmes. Bien que la faim ne constitue un problème que pour une faible minorité de la population, la Syrie est déterminée à l’éradiquer totalement. Le Comité préparera un plan national de lutte contre la faim et la malnutrition en Syrie et organisera, avec le concours de la FAO, un Atelier national chargé d’examiner et de mettre au point le plan proposé.
L’Alliance contre la faim est une initiative de la société civile dont les membres officiels sont des groupes de soutien, des associations de banques alimentaires, des instituts de recherche et d’orientation, des représentants du secteur privé, des organisations caritatives, des groupements religieux, des fondations, des universités, des corporations, des syndicats, des organisations de défense des droits civils et des particuliers. Ses deux principaux objectifs sont d’éradiquer la faim aux États-Unis, en mettant le problème en lumière pour qu’il soit pris en considération dans les politiques nationales, et de soutenir une action visant à éradiquer la faim dans le monde entier en renforçant les partenariats nationaux et internationaux.
En 2003, l’Alliance a mené des enquêtes d’opinion qui ont fait apparaître une ferme volonté d’éradiquer la faim et elle a élaboré, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, des messages sur ce problème à l’intention des candidats aux élections présidentielles. L’Alliance a entamé une action bi-partite visant à amener les candidats au Congrès et à la Présidence des États-Unis à inclure le thème de la faim dans leurs programmes politiques pour les prochaines élections. Certains de ses membres font campagne pour une législation visant à améliorer et élargir les programmes d’assistance au développement des États-Unis, tandis que d’autres s’efforcent d’améliorer les programmes de nutrition infantile dans le pays. Les membres de l’Alliance ont exercé leur influence pour faire adopter par le Congrès la Déclaration du Millénaire pour éradiquer la faim en Amérique et le fonds intitulé "Millennium Challenge Account" pour soutenir les initiatives des pays en développement pour lutter contre la faim et la pauvreté.
L’Alliance des États-Unis apporte sa contribution au projet du Millénaire des Nations Unies, en particulier à l’Équipe spéciale sur la faim et elle joue un rôle important dans le réseau international des ONG qui a été créé pour lutter contre la faim et la pauvreté dans le monde entier, en s’efforçant de mobiliser une aide accrue et améliorée en faveur de l’agriculture. Elle a également offert de participer aux alliances nationales des pays en développement afin de les aider à renforcer leurs capacités, à mobiliser un soutien financier et à mettre en œuvre les activités des projets. À cet égard, on accordera une attention particulière aux pays qui ont été sélectionnés par la "Millennium Challenge Corporation" pour bénéficier d’un financement du fonds susmentionné, à savoir: Arménie, Bénin, Bolivie, Cap-Vert, Géorgie, Ghana, Honduras, Lesotho, Madagascar, Mali, Mongolie, Mozambique, Nicaragua, Sénégal, Sri Lanka et Vanuatu.
6. L’Alliance internationale contre la faim a été lancée officiellement à Rome, le 16 octobre 2003, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation. Le groupe de travail informel des organisations dont le siège est à Rome a organisé une manifestation de la Journée mondiale de l’alimentation sur le thème de l’Alliance internationale contre la faim. Des représentants de la société civile, notamment le Réseau des organisations de paysans et de producteurs agricoles d’Afrique de l’Ouest, l’Institut Bread for the World, la Campagne contre la faim en Éthiopie, l’Association mondiale des guides et des éclaireuses et l’Association internationale des étudiants agricoles, ont présenté des communications et ont organisé un débat ouvert. L’engagement des quatre organisations pour l’alimentation et l’agriculture dont le siège est à Rome, en faveur de l’Alliance, a été institutionnalisé dans une déclaration conjointe: “Ensemble, nous pouvons éradiquer la faim”, qui a été publiée le 13 octobre 2003.
7. Depuis la Journée mondiale de l’alimentation d’octobre 2003, le groupe de travail informel des institutions dont le siège est à Rome a accepté de poursuivre ses activités en tant que groupe de travail ad hoc chargé de promouvoir l’Alliance internationale à tous les niveaux. Plusieurs partenaires de l’Alliance internationale ont apporté une contribution aux réalisations ci-après entre octobre 2003 et juin 2004.
8. Le Secrétariat de l’Alliance internationale est assuré par le bureau du conseiller spécial du Directeur général de la FAO sur le suivi du Sommet mondial de l’alimentation, avec un soutien sous forme de temps de travail assuré par des fonctionnaires d’autres services de la FAO et du Réseau du système des Nations Unies sur le développement rural et la sécurité alimentaire, et par des services de volontaires et des ressources pour financer des activités ou des produits spécifiques de l’Alliance internationale fournis par divers partenaires.4
9. Plusieurs ONG internationales se sont affiliées à l’Alliance internationale et soutiennent activement ses visées et ses objectifs dans le cadre de leurs programmes respectifs. Deux d’entre elles, l’Association mondiale des guides et des éclaireuses (WAGGGS) et Caritas Internationalis, ont signé récemment des protocoles d’accord avec la FAO, prévoyant des activités de coopération dans des domaines d’intérêt commun.
10. Le Plan d’action pour la mise en œuvre du Protocole d’accord, signé entre la FAO et WAGGGS pour 2004-05, engage cette association à concevoir du matériel visant à promouvoir le thème du droit à la nourriture parmi les jeunes et à diffuser le matériel fourni par la FAO pour la mise en œuvre du projet intitulé “Nourrir les esprits, combattre la faim”, auprès de ses organisations membres. L’Association encouragera également ses membres à multiplier les projets et les activités dans les pays en matière d’alimentation et de nutrition, dans le cadre du TeleFood, le cas échéant. L’Association a apporté le soutien de volontaires au secrétariat de l’Alliance internationale durant le premier semestre 2004, et elle a envoyé une lettre circulaire à toutes ses organisations les encourageant à favoriser la formation d’alliances nationales contre la faim, et à y participer.
11. À l’occasion de l’Assemblée générale de Caritas Internationalis, qui a eu lieu à Rome du 7 au 11 juillet 2003, le Directeur général de la FAO et le Secrétaire général de Caritas Internationalis ont publié une déclaration conjointe invitant les organisations nationales de Caritas à unir leurs forces contre la faim dans le cadre de l’Alliance internationale contre la faim. À l’issue de cette déclaration et des débats qui ont eu lieu lors des sessions des groupes de travail, plusieurs domaines de collaboration avec la FAO ont été introduits dans le plan de travail de Caritas pour 2003-07, afin de promouvoir une action constructive aux niveaux national, régional et mondial sur plusieurs thèmes d’intérêt mutuel. Caritas a reconnu que les Représentants de la FAO ont un rôle de catalyseur et favorisent la communication en encourageant la création d’alliances nationales contre la faim et elle a décidé d’encourager la participation de ses membres aux célébrations de la Journée mondiale de l’alimentation et aux alliances nationales contre la faim. Depuis lors, des branches locales de Caritas ont commencé à promouvoir la création d’alliances nationales dans plusieurs pays africains, en fonction des intérêts et des priorités spécifiques des partenaires dans les pays concernés.
12. Des campagnes internationales regroupant un certain nombre d’organisations de la société civile ont également été lancées, dans l’esprit de l’Alliance internationale. Deux d’entre elles sont les campagnes intitulées “Plus et mieux” et l’“Afrique peut se nourrir elle-même”; la première a été lancée par un ensemble de réseaux internationaux de la société civile, d’organisations non gouvernementales nationales de défense d’intérêts particuliers et de mouvements sociaux sur la Journée mondiale de l’alimentation 2003, afin de promouvoir des changements fondamentaux des politiques qui permettraient d’améliorer la qualité de l’aide au développement en faveur de l’agriculture, du développement rural et de la nutrition, ainsi que d’accroître son montant. La seconde campagne a été lancée par une organisation régionale d’agriculteurs (ROPPA) qui opère dans dix pays d’Afrique occidentale. Placée sous la bannière de l’Alliance internationale, cette organisation est engagée dans une campagne de sensibilisation et de mobilisation populaire pour soutenir la petite agriculture afin de nourrir l’Afrique. Les membres se battent également pour améliorer la productivité et la compétitivité de l’agriculture familiale, afin d’assurer aux communautés rurales un accès à la nourriture et un revenu adéquat.
13. Les objectifs et le mode opératoire de l’Alliance internationale contre la faim durant les 18 à 24 mois à venir sont examinés dans la présente section sous les chapitres: stratégie, composition et secrétariat. Les membres du Comité de la sécurité alimentaire mondiale sont invités à exprimer leur opinion en la matière.
14. En 2004, le groupe de travail ad hoc de l’Alliance internationale a mis au point un projet de document de stratégie pour guider l’évolution de l’Alliance dans les quelques années à venir. Certains principes de base qui ont été suivis pour la rédaction du document de stratégie sont indiqués brièvement ci-après. Ce projet de document de stratégie devrait être présenté à l’occasion de l’Événement parallèle sur l’Alliance internationale contre la faim qui se tiendra durant la trentième session du CSA. Des représentants des pays Membres de la FAO et d’autres organisations et institutions devraient y prendre part.
Les principes de base et les objectifs ci-après pour l’Alliance internationale contre la faim ont été élaborés en se conformant aux orientations reçues du CSA et des membres de l’Alliance.
Outre ces principes de base, le document de stratégie final devra également inclure des sections présentant les éléments de la stratégie qui devront être insérés pour dans chaque domaine d’activité aux niveaux national et mondial. Les domaines d’activités qui devraient être englobés dans la stratégie sont les suivants: campagnes de sensibilisation, mobilisation des compétences et des ressources financières, promotion des partenariats, action directe, obligation redditionnelle, surveillance et notification.
15. L’Alliance internationale continue à s’accroître et à chercher de nouveaux partenaires. Dans les mois à venir, sa croissance dépendra essentiellement de l’aptitude des différents intervenants à percevoir les avantages d’une coopération pour la conception de plans d’action concrets et coordonnés, où chacun d’eux pourra apporter ses compétences spécifiques et devenir plus efficace en collaborant plus étroitement avec les autres. Les priorités seront l’établissement de procédures pour une participation plus active des alliances nationales au programme de travail de l’Alliance internationale et le renforcement de la participation des organisations internationales et des organismes ayant adhéré aux objectifs de l’Alliance.
16. Des mesures devront être prises pour que le CSA puisse fournir un lieu de rencontre où tous les membres de l’Alliance internationale qui le souhaitent pourront participer à une réunion annuelle ouverte. L’ordre du jour d’une telle réunion pourrait être établi par le secrétariat de l’Alliance internationale en consultation avec ses membres. Cette réunion pourrait se tenir en même temps que la session du CSA, de préférence après que le Comité aura examiné le rapport de l’Alliance internationale, afin que ses suggestions éventuelles puissent être prises en compte.
17. Les membres actuels de l’Alliance ont exprimé le souhait que le secrétariat garde des dimensions réduites. Pour l’instant, le secrétariat de l’Alliance internationale restera situé à la FAO et sera chargé de la communication et de la coordination entre les membres de l’Alliance. Toutefois, il est prévu que d’autres membres de l’Alliance apportent un soutien concret accru au secrétariat, notamment en détachant du personnel et en fournissant un appui technique et financier, selon les besoins. Les principales fonctions du secrétariat dans l’année à venir seront les suivantes:
18. Durant l’examen du présent document, le CSA est invité à se pencher plus particulièrement sur les questions suivantes:
Pays dans lesquels les gouvernements et/ou les institutions de la société civile
ont exprimé le souhait de créer une alliance nationale contre la faim
- Situation au 30/06/2004
Afrique: 1. Afrique du Sud 2. Algérie 3. Botswana 4. Burkina Faso 5. Cameroun 6. Congo, Rép. dém. du 7. Côte d’Ivoire 8. Éthiopie 9. Gambie 10. Ghana 11. Guinée 12. Kenya 13. Madagascar 14. Malawi 15. Mali 16. Maroc 17. Mozambique 18. Niger 19. Nigéria 20. Rwanda 21. Sénégal 22. Sierra Leone 23. Soudan 24. Swaziland 25. Tanzanie 26. Tchad 27. Togo Asie et Pacifique: |
44. Philippines 45. Samoa 46. Thaïlande 47. Tonga 48. Tuvalu 49. Vanuatu 50. Viet Nam Europe: Amérique latine et Caraïbes: Proche-Orient: Amérique du Nord: |
CONJUGUER LES EFFORTS POUR METTRE UN TERME
À LA FAIM ET À LA PAUVRETÉ:
DÉCLARATION DES TROIS INSTITUTIONS DES NATIONS UNIES BASÉES À ROME (FAO, FIDA ET PAM), À L’OCCASION DE LA RÉUNION ORGANISÉE AVEC LE PRÉSIDENT FRANÇAIS JACQUES CHIRAC
PARIS, 1er MARS 2004
Vaincre la faim et la pauvreté dans le monde
La faim et la pauvreté amputent la vie de centaines de millions de personnes et menacent la prospérité et la stabilité de notre planète. Il est impératif de lancer une action urgente et de grande envergure. Nous, les Agences des Nations Unies basées à Rome chargées de la lutte contre la faim et la pauvreté en milieu rural, accueillons avec enthousiasme la "Déclaration de Genève" que les Présidents Jacques Chirac, Luiz Inácio Lula da Silva et Ricardo Lagos et le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, ont rendue publique le 30 janvier dernier. Elle donne un nouvel élan pour l’adoption de mesures plus approfondies, plus cohérentes et mieux financées pour combattre la faim et la pauvreté.
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) s'engagent à travailler ensemble, et avec d'autres, pour aider à concrétiser la vision stratégique des trois Présidents et du Secrétaire général. Ensemble, ces organismes constituent un vaste réservoir de compétences dans les domaines du développement agricole durable, de la sécurité alimentaire, de la protection et du rétablissement des moyens de subsistance des populations rurales confrontées à des catastrophes, du financement en faveur du développement rural et de la lutte contre la pauvreté, de l'aide alimentaire d'urgence et de la mise en place de dispositifs de protection sociale. Ensemble, nous disposons d'un important pouvoir de rassemblement et nous appuyons des projets dans de nombreux pays en développement.
Avec une volonté politique et les engagements financiers suffisants, il est toujours possible d'atteindre les objectifs du Sommet du Millénaire et du Sommet mondial de l'alimentation, c’est-à-dire de réduire de moitié d'ici 2015 le nombre de personnes victimes de la faim et de la pauvreté. C’est pourquoi nous saluons la proposition visant à placer la lutte contre la faim et la pauvreté au cœur des travaux du G-8 et du G-20.
Dans l'immédiat, il convient d'honorer les engagements pris à Monterrey et dans d’autres instances et d'assurer un financement adéquat des mécanismes et programmes déjà mis en place à l'échelon national et international pour lutter contre la faim et la pauvreté. Nous appuyons fermement la proposition d'envisager des solutions novatrices pour trouver, au niveau international, des moyens supplémentaires afin de mener ce combat. Nous nous rallions au principe de responsabilité partagée en vue d'atteindre l'objectif mondial de lutte contre la faim et la pauvreté, selon lequel les pays donnant la preuve de leur engagement peuvent être assurés d'une réponse correspondante de la communauté internationale.
Nous souhaitons apporter une contribution active aux travaux du comité technique chargé d'élaborer des propositions pour la mise en œuvre des idées énoncées dans la Déclaration de Genève. Nous invitons ce comité à présenter ses recommandations au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) et à une réunion commune des représentants des trois organisations ayant leur siège à Rome.
Une vision commune de la lutte contre la faim et la pauvreté
Lors de la Conférence internationale sur le financement du développement, organisée en 2002 à Monterrey, la FAO, le FIDA et le PAM ont présenté une vision stratégique commune pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de lutte contre la pauvreté et la faim. Ces organismes travaillent aujourd'hui ensemble et avec d'autres à la mise en œuvre de cette stratégie, notamment, en Afrique, dans le cadre du NEPAD.
En 2003, les organisations de Rome, y compris l'Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI), et des organisations non gouvernementales ont relancé leur collaboration en mettant sur pied l'Alliance internationale contre la faim, qui a désormais tissé des liens avec plus de 50 alliances nationales. Parmi les mesures immédiates, retenons:
- Améliorer l'accès à l'alimentation grâce à des activités favorisant l’emploi rural et la génération de revenus, la nutrition et des programmes de protection sociale, en particulier au profit des femmes et des enfants, à travers notamment des programmes d’alimentation scolaire;
- Accroître la productivité et renforcer les moyens d’existence des cultivateurs, des éleveurs et des pêcheurs pauvres, en s'attaquant aux causes profondes des crises alimentaires et de la faim chronique, notamment en facilitant l'emploi efficace d'intrants et de technologies adaptés et en améliorant la maîtrise de l’eau, l’infrastructure rurale et les services;
- Renforcer les capacités des mécanismes institutionnels et financiers décentralisés, ainsi que des organisations dirigées par les plus démunis.
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1 Rapport de la Journée mondiale de l’alimentation 2003. FAO, Rome, Avril 2004.
2 Le projet du Millénaire est un projet de recherche triennal qui a été chargé par le Secrétaire général des Nations Unies de recommander un plan d’exécution qui permettra à tous les pays en développement de remplir les objectifs du Millénaire pour le développement, améliorant ainsi sensiblement la condition humaine d’ici 2015.
3 Parmi les propositions concrètes présentées conjointement par les dirigeants des organisations pour l’alimentation dont le siège est à Rome en vue de soutenir les efforts nationaux de lutte contre la faim, citons: la production agricole, la gestion des terres et des eaux, l’infrastructure rurale, les programmes de soutien aux moyens d’existence au niveau des communautés, les programmes nutritionnels et les dispositifs de protection sociale, notamment les programmes d’alimentation scolaire.
4 La contribution du personnel volontaire de l’association WAGGGS et de sa filiale italienne CNGEI qui rassemble du matériel sur les activités des alliances nationales et prépare un document de travail sur l’expérience de l’Alliance internationale au niveau national, constitue la base de la Section IV du présent rapport.