C 99/12 - SUP.1





Conférence



Trentième session

Rome, 12-23 novembre 1999

CADRE STRATÉGIQUE DE LA FAO
2000 - 2015
Version 4.0

Le présent document contient des informations qui devraient faciliter l'examen de la version 4.0 du Cadre stratégique.

La Section I est une version abrégée de l'analyse des partenariats extérieurs effectuée par le Secrétariat, avec des exemples présentés sous la forme de tableaux pour illustrer les travaux détaillés réalisés en vue de la formulation des stratégies de l'Organisation visant à répondre aux besoins des Membres. Le tableau a été considérablement étoffé en fonction des corrections introduites dans le texte de la Version 4.0 et de l'examen de la Version 3.0 par le Conseil.

La Section II examine les tendances de l'environnement extérieur, les défis que doivent relever les pays et la communauté internationale en vue de réaliser les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation et les perspectives de la sécurité alimentaire mondiale et du développement de l'agriculture, des pêches et des forêts. Elle résume ensuite l'analyse effectuée par le Secrétariat sur les atouts, faiblesses, opportunités et menaces (SWOT) et présente les résultats du questionnaire adressé aux Membres et l'articulation logique des propositions de stratégies pour l'ensemble de l'Organisation. Ces conclusions sont le fruit de l'analyse effectuée par le Secrétariat au moment de sa présentation (mi-1998), qui n'a pas été modifiée à postériori, sauf pour une mise à jour des titres des stratégies et objectifs.

La Section III indique les étapes successives qui aboutiront à l'approbation et à la publication du Cadre stratégique.


I. ANALYSE DES PARTENARIATS EXTÉRIEURS

Introduction

1. Les tableaux ci-après présentent un certain nombre d'exemples de partenariats extérieurs prévus pour favoriser l'application des stratégies de l'Organisation visant à satisfaire les besoins des Membres.

2. En regard de chaque élément de stratégie, dans la colonne de gauche, on trouvera les domaines généraux de collaboration et, pour chacun d'eux:

3. Étant donné que la FAO entretient des liens directs et privilégiés avec un grand nombre d'institutions gouvernementales au plan national, ces liens ne sont pas mis en évidence afin d'éviter les répétitions. Les grands groupes d'organisations pour lesquels une collaboration est indiquée sont les suivants:

4. Dans les tableaux, le terme agriculture est généralement pris au sens large, c'est-à-dire qu'il englobe cultures, élevage, pêches et forêts.


(Rôle de la FAO: C: chef de file; A:appui; M:mixte; C ou A selon l'activité en question)

A. Contribuer à l'éradication de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté rurale

A.1 Moyens d'existence durables dans les zones rurales et accès plus équitable aux ressources

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Améliorer les possibilités qui s'offrent aux populations rurales... en tirant parti des synergies potentielles entre agriculture, pêches, forêts et élevage, y compris grâce à des entreprises en amont et en aval de la production, génératrices de revenus · mise en oeuvre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA); adaptations techniques dans les cultures, l'élevage, les pêches et les forêts; détermination des possibilités et élaboration/diffusion de techniques, d'informations et d'améliorations au niveau de l'exploitation agricole; mécanismes conçus pour renforcer la gestion des ressources;

· détermination des possibilités et mise au point et diffusion des informations; facilitation des activités interdisciplinaires; recherche et enseignement participatifs; analyse des problèmes auxquels sont confrontés les décideurs et des solutions suggérées; promotion des échanges d'informations et activités conjointes comme prévu par le Sommet mondial de l'alimentation; sensibilisation des partenaires à l'appui des initiatives et plans nationaux.
C - Organismes des Nations Unies, IFI, GCRAI, OIG, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales, ONG, OSC (en particulier les organisations d'agriculteurs)

M - Organismes des Nations Unies (y compris les membres du réseau du CAC sur le développement rural et la sécurité alimentaire), IFI, IFPRI, institutions reliées par un réseau avec la FAO pour les questions de politique.
Soutenir les efforts visant à renforcer les institutions locales et à faire appliquer des politiques et législations qui permettront aux hommes et aux femmes d'avoir un accès équitable aux ressources naturelles, et aux ressources économiques et sociales qui y sont liées
· élaboration de mesures de politique, de solutions technologiques et de mécanismes institutionnels; fourniture d'informations contextuelles destinées aux décideurs; collaboration aux études de cas, aux analyses comparatives.

· Soutien à la formation
M - Organismes des Nations Unies (notamment le FIDA), IFPRI, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales, OSC y compris la Coalition populaire pour éliminer la faim et la pauvreté.


A - mêmes partenaires que ci-dessus.
Am�liorer l'efficience l'efficience et l'efficacité avec lesquelles les secteurs public et privé font face aux besoins multiples des populations rurales défavorisées...
· fourniture de conseils sur les politiques qui ont des répercussions sur la sécurité alimentaire;



· détermination des possibilités, stimulation de l'action et de la recherche appliquée et diffusion des résultats utiles; collaboration aux études de cas, analyses comparatives, et réunions régionales pour consultation et planification.
C - Organismes des Nations Unies, IFI, OIG, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales, ONG, OSC (en particulier les organisations d'agriculteurs)

M - mêmes partenaires que ci-dessus.
Promouvoir des stratégies sexospécifiques, participatives et durables sensibles aux différences homme-femme, fondées sur l'auto-assistance, le renforcement des capacités ... des ruraux pauvres et des populations locales, de la société civile et des associations rurales · veiller à ce que les rôles des femmes rurales soient dûment reconnus par le biais d'une vaste coopération dans le cadre du Plan d'action de Beijing; participation à des programmes financés par le FNUAP; promotion des échanges d'informations et activités conjointes.
M - Organismes des Nations Unies, IFI, OIG, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales, ONG, OSC (en particulier les groupes de femmes et les organisations d'agriculteurs)
Aider à canaliser les investissements ... de façon à contribuer à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté
· détermination des possibilités d'investissement; conception de méthodologies et formulation de plans d'investissement; notamment par l'intermédiaire du PSSA;

· amélioration des ressources financières; recherche de soutien de donateurs.
M - Banque mondiale, banques régionales de développement, FIDA, gouvernements des Etats Membres, OIG, ONG, OSC (en particulier les groupes de femmes, les organisations d'agriculteurs)
A - mêmes partenaires que ci-dessus

A.2 Accès des groupes vulnérables et défavorisés à une alimentation suffisante, saine et nutritive

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Favoriser la prise en compte d'objectifs et de facteurs nutritionnels dans les politiques et plans nationaux et sectoriels
· fourniture d'informations et sensibilisation des partenaires au niveau décisionnel à l'appui des initiatives et plans nationaux; orientation en ce qui concerne les politiques ayant des répercussions sur la nutrition et la sécurité alimentaire; formulation de mesures, de solutions technologiques et de mécanismes institutionnels. C - Organismes des Nations Unies (par exemple, les membres du Sous-Comité de la nutrition du CAC), OSC, ONG internationales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales
Contribuer à établir des systèmes nationaux d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité qui facilitent la conception et l'application de programmes bien ciblés en vue d'atténuer l'insécurité alimentaire chronique et provisoire · encourager les échanges d'informations et activités conjointes, comme prévu par le Sommet mondial de l'alimentation; évaluer les répercussions pour ceux qui ont de faibles revenus ou qui sont dans une situation d'insécurité alimentaire;

· servir de centre de références pour les options;

· participer aux tables rondes et aux réunions consultatives.
M - Organismes des Nations Unies, OIG participant aux SICIAV, institutions bilatérales, gouvernements des Etats Membres et organisations régionales, ONG


C - mêmes partenaires que ci-dessus

A - mêmes partenaires que ci-dessus
Réaliser des travaux conceptuels et méthodologiques sur les politiques et programmes de protection sociale · travaux d'analyse des politiques et essais sur le terrain de méthodologies; favoriser la diffusion par la formation; susciter l'intérêt des IFI; identification, collecte et diffusion des informations sur les mécanismes propres à assurer l'accès; collaboration aux études de cas, analyses comparatives M - Organismes des Nations Unies et OIG participant aux SICIAV, IFPRI, IFI
Encourager des actions directes visant à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition des ménages, notamment de ceux qui sont dans une situation d'insécurité alimentaire... par des approches communautaires basées sur l'alimentation... et l'utilisation d'aliments traditionnels ou sous-utilisés · veiller à ce que les programmes soient conformes aux politiques et objectifs nutritionnels et de développement des pays et atteindre des groupes cibles défavorisés; adaptations techniques des cultures, de l'élevage, des pêches et des forêts qui permettent de réduire la vulnérabilité;

· fourniture d'intrants techniques aux stratégies et programmes nationaux.
C - Organismes des Nations Unies, OIG, ONG, IFPRI, IFI, PAM, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales

A - mêmes partenaires que ci-dessus
Soutenir des programmes visant à améliorer les disponibilités alimentaires et à maximiser les avantages nutritionnels qui en résultent, grâce à une manutention (pour l'hygiène et l'innocuité), une préservation et une préparation adéquates des aliments au sein des ménages et des communautés ainsi que dans le secteur commercial informel (denrées vendues sur la voie publique) · fournir des avis sur les meilleures pratiques et faciliter le renforcement des capacités des producteurs et vendeurs locaux et des collectivités et des groupes de femmes:

· encourager l'amélioration de l'hygiène et de l'assainissement du milieu, approvisionnements en eau potable, infrastructure locale appropriée.
C - autorités municipales, associations communautaires, OMS, UNICEF, ONG

A - OMS, UNICEF, autorités municipales, etc. (voir ci-dessus)

A.3 Plans d'intervention et action efficace et durable en cas de crises alimentaires ou agricoles

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Renforcer les plans d'intervention en cas de catastrophes et la capacité à atténuer l'impact des situations d'urgence, y compris celles causées par les ravageurs et les maladies des animaux, qui affectent la sécurité alimentaire et la capacité de production de la population rurale · pour la prévention et l'atténuation des catastrophes: adaptations techniques dans les cultures, l'élevage, les pêches et les forêts qui réduisent la vulnérabilité (augmentation de la capacité d'adaptation à la variabilité); faciliter les travaux et enseignements interdisciplinaires;

· pour la prévention et l'atténuation des effets des catastrophes: sensibilisation des partenaires au niveau des politiques et notamment à l'appui des initiatives et plans nationaux à l'échelon du pays sur les facteurs à intégrer dans la planification;

· à l'appui de la mise en place de capacités d'intervention en cas de catastrophes: formulation de mesures de politiques, de solutions technologiques et de mécanismes institutionnels; avis sur les politiques qui ont des répercussions sur la sécurité alimentaire;

· soutien des initiatives internationales de programme visant à la mise en place de capacités d'intervention en cas des catastrophes;

· prévention des ravageurs et des maladies des plantes et des animaux en s'efforçant d'obtenir l'association multiple de partenaires pour la recherche et les méthodologies:
C - Organismes des Nations Unies, GCRAI, IFI, OIG et ONG, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales

M - mêmes partenaires que ci-dessus



C - Organismes des Nations Unies, IFPRI, IFI, OIG et ONG, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales
M - mêmes partenaires que ci-dessus



C - Partenaires habituels des programmes de lutte intégrée contre les ravageurs et du programme EMPRESS, OIG et ONG, GCRAI, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales
Prévoir les retombées négatives dans le secteur alimentaire et agricole et donner rapidement l'alerte en cas de crise alimentaire imminente, notamment en surveillant les ravageurs et les maladies des plantes et des animaux · encourager les échanges d'informations et le suivi de risques donnés; activités conjointes avec le PAM en ce qui concerne les évaluations des récoltes et des besoins alimentaires.

· suivi des ravageurs et des maladies des plantes et des animaux en stimulant l'échange d'informations et le suivi de risques spécifiques
M - Partenaires habituels du SMIAR (Organismes des Nations Unies, donateurs, OSC, etc.) systèmes régionaux et nationaux d'alerte rapide, PAM, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales y compris les institutions de donateurs.
M - mêmes partenaires que ci-dessus
Evaluer les besoins, formuler et appliquer des programmes d'aide et de relèvement agricoles et concevoir des politiques et des cadres d'investissements favorisant la transition entre l'aide d'urgence et le relèvement · appui à la coordination de l'aide dans les situations d'urgence complexes et les interventions après les catastrophes naturelles; participation à des appels conjoints; mise en oeuvre des secours et du relèvement de l'agriculture;

· planification du relèvement et de la reconstruction de l'agriculture; détermination des priorités d'investissement; réalisation des projets d'investissement.
M - Organismes des Nations Unies (mécanisme de comité permanent interinstitutions), PAM, IFI, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales, OSC, OIG, ONG

M - Organismes des Nations Unies, IFI, OSC, organisations régionales, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales
Renforcer les capacités locales et les mécanismes d'adaptation en orientant le choix des pratiques et techniques agricoles et des services d'appui, afin de réduire la vulnérabilité et d'accroître la capacité de résistance ·furniture de soutien aux institutions et programmes nationaux; participation à l'analyse des situations afin de préparer des réponses rapides aux besoins des pays; conception conjointe de mesures d'urgence: M - Organismes des Nations Unies, PAM, IFI, OSC, OIG, ONG, gouvernements des Etats Membres, institutions bilatérales

B. Promouvoir, élaborer et renforcer les politiques et cadres réglementaires pour l'alimentation, l'agriculture, les pêches et les forêts políticas para la alimentación, la agricultura, la pesca y la silvicultura

B.1 Instruments internationaux concernant l'alimentation, l'agriculture, les pêches et les forêts ainsi que la production, l'utilisation sans danger et les échanges commerciaux équitables de produits agricoles, halieutiques et forestiers

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Offrir une tribune pour les d�bats g�n�raux et les n�gociations concernant le cadre r�glementaire international, aux niveaux mondial et r�gional et apporter, le cas �ch�ant, l'appui n�cessaire � l'application des instruments internationaux en ce qui concerne:    
- l'acc�s aux ressources g�n�tiques pour l'alimentation et l'agriculture, et le partage des avantages acquis, en harmonie avec la Convention sur la diversit� biologique et autres instruments pertinents, et l'appui aux cadres et plans d'action · analyses techniques et appui aux négociations.
C - Secrétariats des instruments internationaux pertinents, Organismes des Nations Unies et OIG; GCRAI, IPGRI et organisations techniques concernées
- consentement pr�alable en connaissance de cause (PIC · secrétariat conjoint pour la négociation et l'administration de la convention internationale sur la procédure PIC M - PNUE, OMS, OCDE, OSC
- protection phytosanitaire, y compris la pr�vention et le contr�le int�gr�s de la pollution et les organisations r�gionales de protection phytosanitaire · élaboration de normes

· appui à la mise en oeuvre des accords OMC, coordination des activités
C - OMC, organisations régionales, OSC

M - mêmes partenaires que ci-dessus
- le Code de conduite pour une p�che responsable, y compris les plans d'actions pour des questions donn�es · partage des compétences en matière d'élaboration et de négociation d'instruments; collaboration pour la promotion et le suivi de l'application du Code C - Nations Unies y compris le secrétariat de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, organisations régionales de pêche, OING, banques de développement
�laborer des normes internationales et autres mesures pour l'application du cadre r�glementaire international en ce qui concerne:    
- la qualit� et la salubrit� des aliments · Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires (Commission du Codex Alimentarius)

· Application des accords SPS et OTC de l'OMC

C - OMC, OMS, Organismes des Nations Unies, OIG, OSC (y compris les OING de consommateurs et sectorielles)
A - mêmes partenaires que ci-dessus
- la protection phytosanitaire · élaboration de normes phytosanitaires


· Application des accords SPS et OTC de l'OMC
C - OMC, OIG (organisations régionales de protection des végétaux), OSC

A - mêmes partenaires que ci-dessus
- la distribution et l'utilisation des pesticides, y compris l'application, la qualit� et les limites maximales de r�sidus · élaboration de normes et programmes mixtes (LMR, qualité des pesticides avec l'OMS) M - PNUE, OMS, OCDE, OSC, ISO, ESC
- production et commerce de bois tropicaux · appui technique à la conservation et à la gestion durable des forêts tropicales M - ITTO
Veiller � ce que les besoins et les pr�occupations des secteurs de l'alimentation, de l'agriculture, des p�ches et des for�ts soient ad�quatement refl�t�s dans les instruments internationaux, et que les instances pertinentes re�oivent des conseils appropri�s en mati�re de politique sectorielle · avis directs, réunions, intrants techniques et études, facilitation de la participation des pays aux mécanismes de suivi, appui, dans la perspective de l'alimentation et de l'agriculture, incluant le détachement de personnel de soutien, aux secrétariats des conventions et participation aux négociations;

· appui aux aspects techniques de l'application du droit à une alimentation adéquate.
M - Nations Unies (Secrétariats des Conventions sur la diversité biologique, sur les changements climatiques, sur la lutte contre la désertification, Convention des Nations Unies sur le droit de la mer); Organismes des Nations Unies, Forum intergouvernemental sur les forêts, Equipe de travail interorganisations sur les forêts et autres organisations internationales, OIBT, Comité FAO/CEE/OIT sur la technologie forestière;

M - Comité des droits économiques, sociaux et culturels, Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme
Renforcer la contribution du commerce agricole international � la s�curit� alimentaire... · échange d'informations avec les Nations Unies, IFI et les autres institutions de produits; participation aux activités de développement des produits. M - Institutions gouvernementales et semi-gouvernementales, Nations Unies, OIG (organisations internationales de produits), organisations de producteurs et sectorielles, IFI.
Renforcer les capacit�s des Membres � en vue d'une participation active aux n�gociations dans les forums internationaux pertinents · participation aux groupes de travail et séminaires de formation avec d'autres organisations M - Organismes des Nations Unies, OMC, OMPI, UPOV, organes pertinents créés par traité.

B.2 Politiques nationales, instruments juridiques et mécanismes d'appui conformes aux exigences nationales et compatibles avec les politiques internationales et cadres réglementaires

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Evaluer, adapter et mettre en oeuvre, à l'échelon international, les politique et cadres réglementaires ... ainsi que les instruments internationaux pertinents...; appliquer les normes internationales...; élaborer des politiques et législations nationales rationnelles et des mesures d'appui pertinentes...mettre en place les capacités nécessaires pour répondre à.... l'évolution de l'environnement commercial international

en ce qui concerne les domaines suivants:
· application générale




· dialogue avec les acteurs non-gouvernementaux
M - gouvernements, organisations intergouvernementales pertinentes, UIP


M - OSC, secteur privé
- ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture



· avis et soutien en vue de l'application au niveau national des instruments internationaux pertinents, y compris l'accord sur les ADPIC de l'OMC, notamment par l'élaboration de législations nationales;

· renforcement des capacités, de la planification et de la programmation nationales en vue de la conservation et de la gestion des ressources génétiques agricoles, y compris dans le cadre de plans d'action mondiaux; coordination avec l'UPOV en matière de législation sur la protection des variétés végétales
C - Organismes des Nations Unies, GCRAI (CIRA), programmes bilatéraux, IIFI, OMPI, UPOV, OSC

M - mêmes partenaires que ci-dessus
- protection phytosanitaire · Contribution technique des partenaires concernés à l'appui de l'amélioration des cadres réglementaires nationaux et de leur application. Coordination des activités nationales avec celles d'autres partenaires, activités conjointes (par exemple avec les organismes des Nations Unies concernés pour l'élaboration d'un cadre réglementaire chimique). M - OMC, OMS, PNUE, UNITAR, organisations régionales de protection des plantes, programmes bilatéraux, OSC, IFI, OCDE, ONUDI, OIT
- qualité et salubrité des aliments · Contribution technique des partenaires concernés à l'appui de l'amélioration des systèmes réglementaires nationaux et de leur application. Coordination et mise en oeuvre des activités nationales avec d'autres partenaires (OMS, OSC, secteur privé) sur les programmes de qualité et de salubrité des aliments, partage de données d'expérience et formation sur les questions de qualité et de salubrité des aliments; aide aux pays pour la création et le fonctionnement de comités nationaux du Codex (ONG, OSC, secteur privé). M - OMS, Nations Unies, IFI, OSC (Comités nationaux du Codex), programmes bilatéraux, secteur privé
- pêche responsable · appui à la mise en oeuvre du code de conduite, y compris le partage d'informations et de données d'expérience en matière d'élaboration de politiques et du cadre réglementaire connexe, et à la mise en place des capacités institutionnelles nécessaires pour leur application; appui direct aux programmes bilatéraux (par exemple, appui au "Lux-Developpement" pour la mise en oeuvre du programme régional de surveillance aérienne des pêches). M - Organismes des Nations Unies, organisations régionales des pêches, OSC, IFI, programmes bilatéraux (par exemple, activités conjointes comme le soutien apporté par le DFID (RU) à l'application du Code de conduite pour une pêche responsable en Afrique)
- santé animale



· préparation d'une législation sur la santé animale à l'appui du cadre réglementaire international (par exemple normes élaborées par l'OIE); appui à l'application des recommandations des organes internationaux (par exemple, l'application des recommandations de la Commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse; appui aux programmes des organisations régionales et de l'IFI. M - OIE, OMS, Organisation panaméricaine de la santé (OPS), OIA/BIRA, IFI, secteur d'activité
- régimes fonciers et institutions rurales · exécution conjointe de programmes (par exemple, pour la formulation de directives pour la location des terres agricoles; échange d'informations (par exemple, participation au réseau sur la réforme agraire négociée auquel participent la FAO, la Banque mondiale, le FIDA et environ 40 ONG) · appui aux programmes de pays d'autres institutions. M - IFI, programmes bilatéraux, établissements universitaires, organisations régionales, OSC
A - mêmes partenaires que ci-dessus
- eau, ressources du sol et lutte contre la désertification · exécution conjointe de projets de gestion des ressources (par exemple, avec l'Observatoire du Sahara et du Sahel pour le projet de nappe aquifère; avec le FIDA dans les pays du SADC sur les ressources hydrauliques partagées);

· contribution à l'application au niveau national de la Convention sur la désertification.
M - Organismes des Nations Unies, Sous-Comité de la mise en valeur des ressources hydrauliques du CAC, PNUE, OMS, IFI, programmes bilatéraux, OSC, CILSS, Autorité intergouvernementale sur le développement, secrétariat de la convention sur la désertification

A - mêmes partenaires que ci-dessus
- forêts, faune sauvage et zones protégées · exécution conjointe de projets (par exemple avec l'UICN sur la législation concernant les forêts et la faune sauvage en Afrique); échange d'informations et de données d'expérience; programmes conjoints de renforcement des capacités dans les gouvernements nationaux et les organisations régionales. M - Nations Unies, organismes des Nations Unies, IFI, UICN, WWF, CIFOR, Institut européen des forêts, OSC, PNUE, FEM, programmes bilatéraux
- protection de l'environnement
· exécution conjointe d'activités (par exemple avec l'UICN sur la protection de l'environnement);

· apports au programme du PNUE concernant la législation de l'environnement dans divers pays; avis et soutien à la mise en oeuvre au plan national des instruments internationaux pertinents (par exemple la fixation du carbone et les échanges de quotas écologiques dans le cadre du mécanisme du développement propre).
M - Nations Unies, PNUE, FEM, UICN, OSC, IFI, UIP, CITES, ONG concernées par l'environnement, IPCC

M - mêmes partenaires que ci-dessus
- commerce international des denrées alimentaires et des produits agricoles
· partage de compétences; appui concerté aux pays pour l'application d'accords (par exemple, formation pour l'application nationale des accords de l'OMC sur l'agriculture et les aspects commerciaux des droits de propriété intellectuelle). M - OMC, organes internationaux de produits, CNUCED, OMPI, UPOV, OSC

C. Augmenter durablement l'offre et la disponibilité d'aliments et d'autres produits des secteurs agricole, halieutique et forestier

C.1 Politiques et mesures institutionnelles propres à améliorer l'efficacité et l'adaptabilité des systèmes de production, de transformation et de commercialisation et à faire face à l'évolution des besoins des producteurs et des consommateurs

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Définir les questions prioritaires, les préoccupations naissantes et les perspectives, ainsi que les contraintes d'ordre économique et institutionnel qui risquent de gêner l'efficacité des systèmes de production, de transformation et de commercialisation
· évaluer les tendances pertinentes, déterminer les questions en tirant partie des enseignements des données d'expérience internationales;

· consultation sur les stratégies de développement, établissement des priorités;

· élaborer des méthodes/instruments d'analyse des politiques, études conjointes; collaboration aux systèmes mondiaux d'information;

· participation active à la détermination des problèmes; échange d'informations.
M - Organes/organismes des Nations Unies, IFI, programmes bilatéraux, IFPRI

M
- GCRAI (ILRI ...)

M -
établissements universitaires, laboratoires de référence, réseaux de laboratoires

M - OSC (associations de producteurs, de négociants, de consommateurs)
Donner des conseils sur les réponses à apporter aux problèmes ainsi identifiés, de manière à assurer des conditions rémunératrices de marché propres à renforcer la production et la disponibilité des produits, et à encourager l'épargne... · analyse de scénarios, aide à la conception de politiques et aux options de réformes institutionnelles;

· étude d'impact socio-économique, analyse de sous-secteurs;

· harmonisation du droit et des politiques, stratégies multinationales;

· participation active visant à garantir que les problèmes de groupe soient pris en compte et que les politiques soient acceptées;

· analyse des besoins financiers.
M - Organes/institutions des Nations Unies, IFI, CGRAI

M - GCRAI (ILRI, IFPRI,..)

M - OIG régionales

A - OSC (associations de producteurs, de négociants, de consommateurs)

M - secteur privé (banques rurales)
Promouvoir la diversification et la spécialisation de la production de manière à tirer parti des occasions qui s'offrent ainsi que des avantages comparatifs découlant des variations de potentiel de ressources
· encourager la diversification par le biais de l'assistance technique et financière;

· échange d'informations, transfert de techniques améliorées.

· détermination et promotion de programmes de diversification adaptés aux conditions locales, diffusion des nouvelles techniques
M - Organes et institutions des Nations Unies, IFI, GCRAI, programmes bilatéraux et multilatéraux

M - GCRAI (CIAT, Centre pour la recherche forestière internationale, CIMMYT, ICARDA, CIRAF, ICRISAT, IFPRI, IIAT, ILRI, IRRI, ADRAO), SNRA, ONG
C -
OSC, secteur privé (associations d'agriculteurs, d'éleveurs, groupes de producteurs), GCRAI, SNRA
Appuyer le renforcement des institutions de soutien au développement agricole et rural, et faciliter leur adaptation à l'évolution des conditions, en consultation avec les usagers et en donnant toute l'importance voulue aux mesures requises pour éliminer les inégalités, notamment entre les hommes et les femmes, en matière d'accès aux services · activités en collaboration visant à renforcer les services/institutions de soutien adaptés aux conditions locales;

· aide à la production et au contrôle de qualité des intrants (semences, vaccins...)

· échange d'informations, fourniture de services;

· participation active à la détermination des besoins pour les changements institutionnels;

· études conjointes sur les besoins et les moyens d'améliorer les institutions de soutien.
M - Organes/organismes des Nations Unies, IFI
M - GCRAI (ILRI...)
M - OIG régionales

M - OSC

M - secteur privé (banques, entreprises...), OSC
Encourager les adaptations structurelles des systèmes de production, de transformation et de commercialisation, afin qu'ils répondent à l'évolution des tendances de la consommation ... et s'appuyer sur les complémentarités de production entre les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, des pêches et des forêts · appui à l'élaboration de politiques au niveau national; renforcement des dispositions visant à fournir les données appropriées pour les prises de décisions;

· fourniture de services, incluant les informations sur les marchés pour les producteurs/négociants/consommateurs;

· analyses après-récolte et études de marché;

· élargir la participation de la société civile dans l'élaboration des politiques et l'échange d'informations;

· études sur les besoins en matière de politiques et d'informations;
C - Organes/organismes des Nations Unies, IFI

M - OIG régionales

M - GCRAI (IFPRI...)

M - OSC
C - secteur privé, OSC

C.2 Adopter des technologies appropriées pour intensifier durablement les systèmes de production et assurer une offre suffisante de produits alimentaires et agricoles, halieutiques et forestiers et de services

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Suivre l'évolution technologique, y compris les biotechnologies et analyser leur potentiel d'amélioration des systèmes de production... · études conjointes;

· études conjointes et évaluations afin de s'assurer que les avis donnés sont actualisés et reposent sur des bases scientifiques;

· échange d'informations.
M - Organismes des Nations Unies

C - GCRAI, établissements universitaires, SNRA, gouvernements nationaux
C - ONG
Aider à l'évaluation des techniques porteuses en vue de l'intensification et de la diversification des systèmes de production, en tirant parti de la spécialisation sous-régionale · missions conjointes, évaluations, ateliers, publications;


· mobilisation des ressources;

· missions conjointes, évaluations, ateliers, publications etc.
M - Organismes techniques des Nations Unies, coopération technique bilatérale; organisations régionales

A - IFI et institutions de financement bilatérales

M - GCRAI, établissements universitaires, SNRA, gouvernements nationaux, ONG, CSO (associations de producteurs, de négociants, de consommateurs..)
Promouvoir la recherche appliquée particulièrement pour faciliter l'adoption de techniques améliorées, au moyen de démarches participatives ...
· veiller à ce que les producteurs et les transformateurs, notamment dans les pays en développement, disposent d'une gamme importante de possibilités et de solutions leur permettant de faire face aux contraintes;

· mobilisation des ressources.
M - GCRAI, établissements universitaires, SNRA, gouvernements nationaux, ONG

A - IFI et fonds bilatéraux
Encourager la synergie entre experts en matière de recherche et de développement, en y incorporant les organisations d'usagers à l'échelon régional et interrégional en vue de résoudre des problèmes mais aussi de profiter des occasions et de permettre aux producteurs de contribuer à la recherche appliquée et de profiter de ses résultats
· mise en réseaux et création de liens;





· mobilisation des ressources.
M - Organismes des Nations Unies, coopération technique bilatérale, organisations régionales, GCRAI, établissements universitaires, SNRA, gouvernements nationaux, ONG, OSC (associations de producteurs, de négociants, de consommateurs...)

M
- IFI et fonds bilatéraux
Améliorer la production et la transformation durables ...en réduisant les différences entre les résultats de la recherche et la productivité effective...
· formation, assistance technique notamment par le biais du PSSA et des écoles agricoles de terrain;


· mobilisation des ressources.
M - Organismes des Nations Unies, coopération technique bilatérale, gouvernements nationaux, ONG, OSC (associations de producteurs, de négociants, de consommateurs...)

M - IFI et programmes bilatéraux

D. Appuyer la conservation, l'amélioration et l'utilisation durable des ressources naturelles pour l'alimentation et l'agriculture

D.1 Gestion intégrée des terres, des eaux, des forêts, des pêches et des ressources génétiques

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Élaborer et encourager les systèmes de gestion intégrés dans les domaines comme:    
- gestion des bassins versants et des zones côtières · encourager les activités interdisciplinaires sur la gestion des bassins versants en ce qui concerne les ressources foncières, hydrauliques, forestières et halieutiques; C - IFI, PNUE, PNUD, institutions bilatérales, CE, institutions de recherche nationales et régionales, Partenariat global pour l'eau, IPTRID
- ressources transfrontières
· coordonner les éléments transfrontières des projets/programmes pertinents incluant le partage des ressources halieutiques migrant à travers les frontières aquatiques;

· élaborer des mesures permettant de résoudre et de prévenir les conflits entre les pays partageant des ressources communes;
C - Organismes des Nations Unies, IFI, FEM, gouvernements, commissions et institutions régionales, OING, pays riverains, Partenariat global pour l'eau, organes des pêches de la FAO
M - mêmes partenaires que ci-dessus
- gestion des ressources aquatiques et forestières · coordination et formulation de plans pour la gestion durable des ressources halieutiques et forestières; C - Organismes des Nations Unies, IFI, FEM, gouvernements, instituts de recherche forestière et de recherche sur les pêches, commissions et institutions régionales, OING, et ONG locales, secteur privé
- diversité biologique pour l'alimentation et l'agriculture · élaboration et mise en oeuvre de plans approuvés pour la conservation et l'utilisation durable de ressources génétiques (par exemple, le Plan d'action mondial sur les ressources génétiques, le GSFAGR);

· élaboration de directives.
C - PNUE, IFI, OSC, IPGRI et CIRA, SNRA, réseaux régionaux, secteur privé
M - mêmes partenaires que ci-dessus
Promouvoir des politiques intersectorielles et sous-sectorielles et des mécanismes de collaboration et renforcer les capacités institutionnelles et le capital humain pour la gestion intégrée des ressources...
· harmoniser les orientations et les politiques entre les diverses parties prenantes;

· compte tenu des droits d'accès, protéger les ressources de la surexploitation: détermination de projets au niveau local, fourniture d'activités de formation et ateliers, préparation et diffusion de directives, d'informations et de meilleures pratiques;

· assurer une gestion participative et adaptée aux différences de sexe des ressources naturelles pour les communautés rurales en encourageant les approches participatives, la résolution des conflits au niveau de la communauté et la formation à l'analyse socio-économique et à l'analyse par sexe.
M - ministères et institutions au niveau national, IFI, GCRAI. FEM, CIPV, CCD, OCS

C - gouvernements nationaux, SNRA, communautés locales, secteur privé, IFI, organismes des Nations Unies, GCRAI et OING
M - organisations communautaires et agricoles, ONG, établissements universitaires et instituts de recherche, institutions bilatérales, IFI et organismes des Nations Unies (par exemple le FNUAP)
Servir de point de référence et de source de savoir pour des questions clés de la gestion des ressources naturelles, et faciliter l'échange d'expériences aux niveaux national, régional et mondial · renforcer les capacités nationales pour la gestion des informations concernant la terre, l'eau, la nutrition des plantes et la lutte intégrée contre les ravageurs, les forêts et les ressources halieutiques...

· mise en réseau pour partager les données d'expérience et encourager les pratiques optimales
C - institutions et réseaux aux niveaux national, régional, sous-régional, international, instituts de recherche et établissements universitaires, GCRAI, IPTRID, CIRA, Organisation internationale de recherche du travail du sol, ICIMOD, Mountain Institute, institutions bilatérales, Banque mondiale, PNUD, PNUE, UNESCO

M -. mêmes partenaires que ci-dessus
Mettre en place et renforcer des activités de suivi et d'évaluation des ressources naturelles pour optimiser la prise de décision et assurer la gestion efficiente et l'utilisation durable de ces ressources
  M - institutions nationales (forêts, pêches et agriculture), organisations régionales, PNUE, organisations bilatérales, OING, établissements universitaires et instituts de recherche

C - Banque mondiale, FIDA, banques régionales, établissements universitaires et instituts de recherche, et gouvernements
M
- mêmes partenaires que ci-dessus.

D.2 Conservation, remise en état et mise en valeur des environnements les plus menacés

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Surveiller et évaluer l'état des écosystèmes fragiles, mettre au point des critères et indicateurs pour leur gestion durable et renforcer les capacités d'évaluation d'impact sur l'environnement et d'analyse des risques · collecte, analyse et diffusion de données;



· assistance aux pays pour l'élaboration de critères et d'indicateurs en vue de la gestion durable des ressources;

· réalisation conjointe avec d'autres institutions d'études d'impact sur l'environnement des ressources naturelles
C - Organismes des Nations Unies, Banque mondiale et banques de développement régionales, institutions régionales et sous-régionales, Institut des ressources mondiales, UICN, et autres OING, IIAAS, Centre international de référence et d'information pédologique, OING, GCRAI, instituts de recherche et établissements universitaires

M - mêmes partenaires que ci-dessus

A - mêmes partenaires que ci-dessus
Renforcer les capacités institutionnelles et de planification aux niveaux local, national, régional et international, en incorporant dans les politiques et programmes des considérations relatives aux coûts sociaux, économiques et environnementaux et aux avantages de l'utilisation des ressources naturelles

· élaboration de principes directeurs pour l'internalisation des coûts écologiques aux niveaux de l'économie générale et des projets; élaboration et réalisation de projets pour des mesures tant réglementaires que basées sur le marché qui intègrent la rareté des ressources naturelles et les questions d'environnement A - gouvernements nationaux, IFI, organismes des Nations Unies, SNRA, IFPRI, institutions de recherche et établissements universitaires
Promouvoir la mise en valeur durable, la conservation et la remise en état des écosystèmes et des zones fragiles (terres arides, zones montagneuses et écosystèmes côtiers et marins); · élaborer et encourager les meilleures pratiques (ressources marines et côtières, mangrove et autres ressources); fournir des orientations et des conseils techniques sur la gestion améliorée des pâturages, les régimes fonciers et le renforcement des capacités pour la remise en état et les interventions en cas de sécheresse;

· échange d'informations et fonction de centre d'échange d'informations;

· détermination, préparation et mise en oeuvre de programmes/projets (par exemple, terres arides, montagnes et zones côtières).
C - gouvernements nationaux, organismes des Nations Unies, instituts régionaux, sous-régionaux et nationaux, instituts de recherche et établissements universitaires, ONG, institutions bilatérales, IFI, FEM, OING, ISME, OIBT, ICLARM, partenaires du Programme arbres, forêts et communautés rurales, Partenaires du GPA, GCRAI, secteur privé

M
- mêmes partenaires que ci-dessus


A
- mêmes partenaires que ci-dessus, notamment le FIDA
Aide à l'application des chapitres d'Action 21 concernant les écosystèmes fragiles... et

- appui aux conventions et programmes internationaux concernés
· analyse des questions et apports de solutions aux décideurs pour la mise en oeuvre des chapitres 12 et 13;







· appui aux gouvernements dans l'application de la NPE pour lutter contre la désertification et initiatives spécifiques sur la mise en valeur des montagnes;

· aide à l'application d'autres conventions concernant les écosystèmes fragiles (par exemple, Code de conduite pour une pêche responsable et conventions de Ramsar); aide à la mise en oeuvre de RPGAA et de la Convention sur la diversité biologique
C - Nations Unies/Commission du développement durable, PNUE, PNUD, UNESCO, FIDA, Banque mondiale, banques régionales, FEM, point focaux pour les conventions de la CNUED, institutions bilatérales, secrétariat du CCD (?) mécanisme mondial du CCD (?), institutions régionales, groupe interinstitutions sur les montagnes, volontaires des Nations Unies, Forum de la montagne, ICIMOD, Mountain Institute, GCRAI, ONG.

A - mêmes partenaires que ci-dessus M - gouvernements nationaux, IFI, OING, SNRA, commission et institutions régionales pour la pêche, ONG, organisation des Nations Unies, FEM, Convention sur la diversité biologique, GCRAI (IPGRI)

E. Améliorer la prise de décisions par la fourniture d'informations et d'évaluations et encourager la gestion des connaissances en matière d'alimentation et d'agriculture

E.1 Une base de données intégrée, contenant des statistiques, des informations et des connaissances actuelles, pertinentes et fiables, accessibles à tous les clients de la FAO

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Élaboration de normes, définitions, méthodologies et outils pour améliorer la collecte et l'utilisation de données et d'informations · consultation, coordination, coopération et avis sur les questions liées aux normes, définitions, etc...concernant l'alimentation, la nutrition et l'agriculture (y compris les pêches, les forêts et les ressources naturelles). M - bureaux nationaux de statistiques et de planification du développement, ministères/départements techniques concernés par l'agriculture/les ressources naturelles; organisations/organes des Nations Unies, y compris PNUE, UNESCO, UNICEF, OMS, OIT, Division des statistiques des Nations Unies, Division de la population des Nations Unies, Commissions régionales des Nations Unies; Banque mondiale et autres IFI; OIG, y compris les organes sectoriels internationaux pertinents; établissements universitaires, ONG, OSC, programmes bilatéraux
Évaluation des besoins d'informations actuels et nouveaux des clients et adapter les systèmes d'information...
· consultation et conseils pour évaluer les besoins;


· réponse aux besoins identifiés au sein de la FAO et des organismes des Nations Unies, et avec les banques de développement
C - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements,
M - organismes/organes des Nations Unies, Banque mondiale, IFI
Tenir à jour et compléter les séries de données de base sur l'alimentation et l'agriculture, en améliorant leur qualité et en ajoutant des données dérivées de leur traitement
· Séries de données de base de la FAO



· coopération et facilitation afin d'obtenir données et appui dans sa synthèse etc.; conseil et renforcement des capacités en vue d'améliorer la qualité des données.
C - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements, organismes/organes des Nations Unies, PAM, FIDA, Banque mondiale et autres IFI

M -
mêmes partenaires que ci-dessus
Renforcer les capacités pour la collecte des données et la gestion des informations et des connaissances
· consultation, coopération, avis, renforcement des capacités;


· consultation, coopération, avis, renforcement des capacités;
A - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements, institutions de recherche et établissements universitaires nationaux

M - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements
Promouvoir l'échange d'informations entre les clients...
· rôle de catalyseur visant à encourager l'échange de données, d'informations et de connaissances, y compris par la création de réseaux;




· diffusion des données, des informations et des connaissances par les moyens appropriés, y compris les partenaires du SICIAV
C - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements comme ci-dessus; organismes/organes du système des Nations Unies, OIG, y compris les organes sectoriels internationaux pertinents, GCRAI, établissements universitaires, ONG, programmes bilatéraux, secteur privé, médias
M - mêmes partenaires que ci-dessus
Perfectionnement ultérieur de WAICENT... · coopération et partenariat pour l'élaboration de systèmes; avis, renforcement des capacités M - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements comme ci-dessus; GCRAI, secteur privé

E.2 Évaluations régulières, analyses et études prospectives dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Analyser et évaluer la situation de la nutrition, de l'alimentation, de l'agriculture, des pêches, des forêts et des ressources naturelles associées · études techniques; échanges de données, d'informations et d'expériences sur les méthodes et modèles, et collaboration pour la vérification des hypothèses M - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements comme ci-dessus; organismes des Nations Unies, PAM, FIDA, Banque mondiale et autres IFI, GCRAI, OSC et ONG, secteur privé
Identifier et analyser les problèmes d'actualité et les porter à l'attention de la communauté internationale · études techniques; échanges de données, d'informations et d'expériences sur l'élaboration d'indicateurs; sensibiliser les partenaires aux questions examinées ou aux leçons à tirer

· en collaboration avec les pays membres, déterminer les différentes audiences pour les diverses évaluations/analyses, préparer le matériel approprié pour diffusion
M - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements; organismes/organes des Nations Unies, FIDA, Banque mondiale et autres IFI, GCRAI, OSC et ONG, secteur privé

A - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements; organismes/organes des Nations Unies, PAM, FIDA, Banque mondiale et autres IFI, GCRAI, CICR, OSC et ONG, secteur privé, médias
Faciliter la participation des pays aux évaluations et aux études prospectives, notamment par l'intermédiaire de réseaux d'information régionaux et mondiaux et fournir un soutien technique aux pays, pour la conduite de leurs évaluations stratégiques · coopération et avis pour les évaluations des besoins et l'élaboration de systèmes; renforcement des capacités


· coopération et avis aux pays membres pour les évaluations des besoins et l'élaboration de systèmes; renforcement des capacités
C - bureaux nationaux de statistiques, ministères et départements

C - comme ci-dessus

E.3 La sécurité alimentaire au centre des préoccupations internationales

Eléments stratégiques Domaines de collaboration Rôle de la FAO et principaux partenaires
Par l'intermédiaire du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, établir les rapports et assurer le suivi de l'exécution à l'échelle nationale, sous-régionale et régionale du Plan d'Action du Sommet mondial de l'alimentation · faciliter la participation et l'établissement de rapports par les divers courants d'informations; synthèse, analyse et diffusion des informations concernant la mise en oeuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation C - organismes/organes des Nations Unies comme UNICEF, FNUAP, OMS, commissions régionales des Nations Unies, PAM, FIDA, Banque mondiale et autres IFI, CICR, OSC et ONG, donateurs bilatéraux, secteur privé
Fournir des rapports réguliers sur la situation de l'insécurité alimentaire mondiale et coordonner la composante internationale du SICIAV · Faciliter et coordonner les intrants fournis par les partenaires pour les publications et pour les études sur la situation mondiale de la sécurité alimentaire et au programme mondial du SICIAV C - organismes/organes des Nations Unies comme UNICEF, OMS, commissions régionales des Nations Unies, PAM, FIDA, Banque mondiale et autres IFI, CICR, OSC et ONG, donateurs bilatéraux, secteur privé
Oeuvrer, avec d'autres organismes des Nations Unies et avec la société civile pour élever la prise de conscience mondiale des questions de sécurité alimentaire... · renforcer la coopération avec les partenaires pour rendre plus efficaces les activités de plaidoyer, y compris par la diffusion d'informations par tous les moyens disponibles, notamment la FAO et les autres forums des Nations Unies C - organisations/organes des Nations Unies, PAM, FIDA, Banque mondiale et autres IFI, CICR, OSC et ONG, médias.

II. ANALYSE ET FONDEMENT LOGIQUE DES PROPOSITIONS

1. La présente section résume l'analyse effectuée par le Secrétariat au premier semestre de 1998 pour préparer la première version du Cadre stratégique de la FAO pour 2000-2015, ainsi que le fondement logique des stratégies de l'Organisation proposées dans le document.

Perspectives mondiales de la sécurité alimentaire

2. Dans le cadre de l'identification des tendances principales qui doivent être prises en considération lors de l'élaboration du Cadre stratégique de la FAO, le Secrétariat a aussi analysé, plus spécifiquement, les perspectives mondiales de la sécurité alimentaire à l'horizon 2015. La FAO s'apprête à mettre à jour l'évaluation à long terme contenue dans son étude intitulée "Agriculture: Horizon 2010", afin notamment de mieux estimer les possibilités de progrès en ce qui concerne l'objectif fixé lors du Sommet mondial de l'alimentation. Dans cette optique, la période considérée dans cette analyse a donc été prolongée jusqu'en 2015. Il est prématuré de donner des informations détaillées sur cette nouvelle évaluation mais, selon des conclusions préliminaires, les principales variables se rapportant à l'alimentation et à l'agriculture ne devraient guère s'écarter de celles décrites dans l'étude Agriculture: Horizon 2010 et dans les documents techniques préparés pour le Sommet mondial de l'alimentation.


Primauté des réformes

3. Malgré un progrès sans précédent du potentiel technique et économique, on assiste en cette fin de siècle à un ralentissement continu de la croissance de la production agricole mondiale, alors que des centaines de milliers de personnes, notamment d'enfants, continuent à souffrir chroniquement de faim et de malnutrition. L'existence de ces deux tendances ne signifie nullement que le monde ne soit pas en mesure, dans l'ensemble, de produire les aliments supplémentaires nécessaires à l'élimination de la sous-alimentation. La persistance de la faim est plutôt due à des échecs du développement. Par exemple, nombre de pays à faible revenu fortement tributaires de l'agriculture n'ont pas réussi à promouvoir la production vivrière locale et le développement rural. On peut et doit trouver des stimulants favorisant les innovations et les investissements afin d'assurer la durabilité du développement agricole et, en fin de compte, de produire suffisamment de nourriture pour tous, mais il faut pour cela introduire des réformes et des ajustements institutionnels appropriés et accorder l'attention voulue à l'équité sociale et à la parité hommes-femmes. Quelles sont les possibilités de progrès au cours des 10 ou 15 prochaines années?


Nouvelles améliorations des indicateurs moyens de l'alimentation et de la nutrition

4. La croissance démographique est le principal facteur déterminant la croissance de la demande globale d'aliments. L'augmentation de la population mondiale, en chiffres absolus, qui avait atteint le chiffre de près de 90 millions de personnes par an dans la seconde moitié des années 80, est maintenant tombée à environ 80 millions de personnes par an, dont plus de 90 pour cent dans les pays en développement. Parallèlement, si l'on en croit les dernières évaluations des perspectives de croissance économique publiées par la Banque mondiale, les perspectives globales des pays en développement devraient s'améliorer au cours des dix prochaines années, mais il y aurait des différences considérables d'un pays à l'autre. Selon ces analyses, on peut s'attendre à une nouvelle amélioration des indicateurs moyens de l'alimentation et de la nutrition pour l'ensemble du monde et pour les pays en développement, mais les problèmes d'insécurité alimentaire et de sous-alimentation persisteront dans de nombreux pays (probablement à des niveaux légèrement inférieurs).

Légère baisse du nombre de personnes sous-alimentées

5. Dans l'ensemble des pays en développement, les disponibilités alimentaires par habitant devraient augmenter. L'incidence de la sous-alimentation devrait baisser, en valeur relative, dans les pays en développement (c'est-à-dire en pourcentage de la population totale) mais compte tenu des tendances de la croissance démographique, il n'y aura qu'une faible baisse du nombre absolu de personnes sous-alimentées par rapport au niveau actuel de plus de 800 millions de personnes. Les taux de sous-alimentation pourraient rester élevés en Afrique subsaharienne mais légèrement baisser en Asie du Sud. L'efficacité des politiques de lutte contre la pauvreté et de promotion de moyens de subsistance durables parmi les groupes vulnérables jouera donc un rôle déterminant dans la lutte contre la sous-alimentation.


La production locale, source principale d'aliments dans les pays en développement, malgré les possibilités d'une augmentation des importations

6. Pour satisfaire la croissance de la demande effective d'aliments (c'est-à-dire telle qu'elle est exprimée sur le marché), la production agricole mondiale devra augmenter à un rythme d'environ 1,8 pour cent par an. C'est de la production locale que viendront pour l'essentiel les augmentations des disponibilités totales d'aliments dans les pays en développement. Pour nombre de ces pays, le développement agricole et rural est essentiel pour assurer les approvisionnements alimentaires, mais il sert aussi à garantir les moyens d'existence d'un grand nombre de ruraux.

7. Les importations nettes de produits alimentaires devraient néanmoins continuer à augmenter dans les pays en développement. Les importations nettes de céréales pourraient passer du niveau de 100-110 millions de tonnes des dernières années à plus de 160 millions de tonnes en 2010 et augmenter encore par la suite. Une partie de ces importations de produits alimentaires devrait être fournie sous la forme d'aide alimentaire.

8. Le reste du monde (et notamment les grands pays exportateurs de l'OCDE) ne devrait pas avoir de grandes difficultés à produire ces disponibilités exportables supplémentaires de céréales (et de produits animaux), puisque: a) leur propre demande intérieure augmentera très lentement en volume et b) les exportations supplémentaires destinées aux pays en développement seront probablement compensées en partie par la forte baisse des exportations en direction de l'Europe orientale et des pays de l'ex-URSS. Cette dernière région pourrait probablement devenir un petit exportateur net de céréales.

9. A plus long terme, le groupe des pays en développement (tel qu'il est actuellement défini) pourrait passer d'une situation d'exportateurs nets de produits agricoles primaires à une situation d'importateurs nets, c'est-à-dire que ces pays devront régler leurs importations de produits alimentaires en partie à l'aide de recettes tirées d'exportations de biens et services non agricoles et de produits agricoles à plus haute valeur ajoutée.


Baisse des stocks et prix plus fermes mais plus instables

10. On peut s'attendre à ce que la baisse séculaire, en valeur réelle, des cours mondiaux des produits agricoles, et notamment des céréales, prenne fin à moyen terme. Il y aura moins de pression à la baisse sur les prix du fait de l'application des accords du Cycle d'Uruguay qui se traduira par une baisse des excédents structurels et une réduction des effets de distorsion découlant du soutien de la production et du commerce agricoles. On prévoit également qu'avec la baisse des stocks détenus par les pouvoirs publics et la modification de la répartition géographique des stocks mondiaux, il y aura un risque plus élevé d'instabilité des cours et de réduction des volumes disponibles pour l'aide alimentaire.

L'intensification durable comme moteur de la croissance de la production

11. Selon les prévisions, environ les quatre cinquièmes des augmentations prévues de la production végétale dans les pays en développement proviendront de l'intensification de la production agricole, et plus précisément d'une augmentation des rendements dans les deux tiers des cas et, pour le reste, d'une augmentation de l'intensification de cultures (cultures multiples, raccourcissement des jachères), notamment dans les pays où les conditions agro-écologiques s'y prêtent et où il n'est guère possible d'accroître les superficies cultivées. Pour obtenir cette hausse des rendements, il faudra accorder une priorité élevée aux investissements dans le secteur agricole primaire et dans la recherche et la vulgarisation agricoles, de façon à disposer de toute une gamme de technologies modernes.

12. L'augmentation et l'intensification prévues de la production agricole ont diverses implications aux niveaux de l'environnement et de la durabilité: a) l'expansion limitée des terres agricoles ne doit pas nécessairement se traduire par un taux de déforestation rapide, tel qu'il a été observé dans les zones tropicales par le passé, mais il faut pour cela assurer une utilisation durable des terres; b) l'eau devient rapidement un grave facteur limitant et des politiques doivent être introduites pour assurer une gestion efficace des ressources en eau, y compris accroître le prix payé par les utilisateurs; c) il y aura une nouvelle intensification de l'emploi de produits agrochimiques (engrais, pesticides) dans les pays en développement, mais à un rythme moindre que par le passé et d) il est indispensable d'appliquer les intrants externes en toute sûreté (engrais, pesticides et variétés améliorées) pour favoriser une agriculture durable.

13. La possibilité d'assurer un développement agricole et rural durable dépendra dans une large mesure de l'application concertée d'une série d'instruments appropriés. L'utilisation efficace des technologies existantes et la mise au point de nouvelles technologies permettraient d'assurer l'intensification durable de la production. Si des mesures incitatives sont prises pour favoriser les innovations et les investissements afin de réaliser pleinement ce potentiel, il devrait être possible de réduire au minimum les compromis entre croissance de la production vivrière et protection de l'environnement.


L'enjeu: réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici à 2015 au plus tard

14. Les paragraphes ci-dessus indiquent les "résultats les plus probables". Un certain nombre de facteurs, qu'il n'est pas possible de cerner avec précision à ce stade, pourraient toutefois infléchir cette évolution. Un de ceux-ci pourrait être, par exemple, la mise en oeuvre efficace du Plan d'action adopté lors du Sommet mondial de l'alimentation, et notamment de l'objectif visant à réduire de moitié le nombre de personnes affamées d'ici à 2015 au plus tard. Selon les tendances actuelles, le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation chronique devrait diminuer pour cette date, mais pas de moitié. La réalisation de cet objectif du Sommet suppose donc un effort important. Au niveau planétaire, les quantités supplémentaires d'aliments qu'il faudrait produire et commercialiser seraient minimes. L'objectif est également réalisable au niveau des pays, à condition que ceux où la sous-alimentation est généralisée accordent une haute priorité au développement agricole et mènent des politiques nettement plus vigoureuses afin d'améliorer les possibilités d'activités rémunératrices pour les pauvres. On estime également que les investissements dans le secteur agricole devraient, dans ces pays, augmenter de 20 à 30 pour cent par rapport au niveau tendanciel.

15. Selon des analyses préliminaires, même en prenant pour hypothèse des taux exceptionnellement élevés de croissance des revenus et de la demande, et la possibilité de combiner production intérieure et importations, nombre de pays éprouveront les plus grandes difficultés à atteindre l'objectif fixé lors du Sommet mondial de l'alimentation, à moins qu'ils ne réussissent à améliorer sensiblement la répartition des aliments sur le territoire national. Souvent, on trouve dans ces pays une forte croissance démographique (plus de 2 pour cent par an), un faible niveau de disponibilités caloriques par habitant (moins de 2 000 calories par jour) et une répartition assez inégale des aliments. S'ils veulent atteindre l'objectif fixé lors du Sommet mondial de l'alimentation, ils devront absolument s'efforcer d'éliminer les inégalités en matière d'accès aux aliments par toute une série de mesures de lutte contre la pauvreté, y compris par un meilleur accès aux moyens de production et à l'emploi.

16. En conclusion, la situation de la sécurité alimentaire mondiale semble en général suivre un scénario de progrès lent et inégal, comme prévu dans les documents techniques établis par la FAO pour le Sommet mondial de l'alimentation. Dans la pratique, pour autant que l'on puisse en juger à ce stade initial, le rythme des progrès est loin d'avoir atteint le niveau qui serait nécessaire pour réaliser l'objectif du Sommet. A moins que des efforts de grande ampleur ne soient consentis pour améliorer les disponibilités alimentaires et éliminer les inégalités, l'incidence de la sous-nutrition risque, dans certains pays, de se situer encore dans une fourchette allant de 15 à 30 pour cent de la population totale. Or, c'est précisément cette perspective d'une baisse trop lente de la sous-alimentation qui a animé les débats du Sommet et débouché sur l'adoption de l'objectif prévoyant la réduction de moitié du nombre de personnes sous-alimentées d'ici à 2015.

Grandes tendances

17. Le Secrétariat, lorsqu'il a entrepris de rédiger ce projet de Cadre stratégique, a tout d'abord analysé l'environnement externe afin d'identifier les tendances politiques, économiques, sociales et technologiques qui auront probablement une incidence directe sur les travaux futurs de l'Organisation. Il a recensé douze grandes tendances, qui sont brièvement présentées ci-après:


Evolution du rôle et des fonctions de l'Etat

18. On peut prévoir que les pouvoirs publics continueront à se retirer progressivement des fonctions de production et à se concentrer davantage sur la fourniture de biens d'intérêt général et sur la mise en place d'un cadre favorisant la croissance économique durable et la lutte contre la pauvreté. Il faut néanmoins noter que les instruments à la disposition des Etats seront de plus en plus limités par les accords internationaux. On peut prévoir une réduction des effectifs et une décentralisation de l'administration publique, l'accent étant mis davantage sur l'obligation redditionnelle et l'efficacité, et sur la privatisation de certains services publics. Dans les services publics, le recours croissant au principe de subsidiarité entraînera la dévolution de pouvoirs accrus aux autorités sous-nationales, provinciales ou municipales dans nombre de pays.


Poursuite de la mondialisation et de la libéralisation des échanges

19. L'intégration croissante des circuits commerciaux et des marchés financiers va probablement se poursuivre, limitant encore les options disponibles pour les pays. La libéralisation du commerce des produits agricoles devrait se poursuivre conformément à l'Accord sur l'agriculture du Cycle d'Uruguay et à d'autres cadres réglementaires, conventions et instruments juridiques internationaux. L'expérience de la récession économique qui a suivi l'instabilité régionale/mondiale en 1997/98 a montré que la fluidité et l'instabilité excessives des marchés financiers peuvent avoir des incidences négatives sur l'emploi, l'agriculture et la sécurité alimentaire. Il est prévu de tirer les enseignements de ce phénomène et de mettre en place des mécanismes aux plans international et national afin d'accroître la transparence des marchés financiers, d'assurer une plus grande durabilité des investissements et de reconnaître l'importance des dispositifs de sécurité sociale pour les périodes de transition. Il y aura une augmentation des transferts de technologies opérés dans le cadre d'investissements privés et d'échanges.


Croissance du nombre de pays à revenu moyen et importance accrue des blocs régionaux

20. On peut prévoir que la différence se creusera davantage entre pays à revenu moyen et pays démunis. Les pays à revenu moyen connaîtront une évolution rapide qui les fera passer d'une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale, mais des poches de pauvreté urbaine et rurale pourraient persister. Ils seront aussi moins dépendants à l'égard de la communauté internationale pour l'assistance technique en matière de développement agricole. On peut prévoir un renforcement des groupements régionaux et sous-régionaux et un accroissement de leur influence au niveau mondial.


Persistance de la pauvreté et aggravation de l'inégalité - creusement du fossé entre les nantis et les déshérités

21. Les tendances actuelles révèlent que les actes ne sont guère en harmonie avec les objectifs déclarés (tels que l'équité en matière de développement humain, social et économique). On assiste à une disparité croissante entre riches et pauvres, sur le plan tant national que mondial. La croissance économique ne suffit pas, en soi, à réduire l'insécurité alimentaire parmi les couches les plus pauvres de la population. De même, l'accès de plus en plus inégal aux ressources, à l'éducation et aux technologies ne fait que creuser le fossé entre les nantis et les déshérités. Les inégalités persistantes liées au sexe, à l'âge et à l'appartenance ethnique, pour l'accès aux ressources de production, à l'information, à l'emploi, à l'enseignement public, à la technologie et au processus décisionnel et la maîtrise de ceux-ci pourraient, si on n'y remédie pas, avoir un effet grave sur la sécurité alimentaire des ménages et des pays.


Risque continu de crises complexes et de situations d'urgence causées par des catastrophes

22. Le nombre de situations d'urgence dues aux catastrophes et de crises complexes pourrait rester élevé et on pourrait même assister à une aggravation des problèmes d'insécurité alimentaire, de migrations et d'instabilité sociale, économique et politique; de plus, pour s'attaquer aux causes fondamentales de ces crises, des ressources déjà limitées devront être détournées de l'assistance proprement dite. Les situations d'urgence peuvent être d'origine naturelle ou humaine. Quoiqu'il en soit, les pays touchés sont souvent parmi les plus pauvres et les plus vulnérables et leur économie est largement tributaire de l'agriculture. La vulnérabilité accrue en cas de crise économique/financière et la dépendance excessive à l'égard d'un nombre limité de produits et de technologies sont autant de risques supplémentaires auxquels ils sont exposés.


Evolution du rôle attendu de l'agriculture dans des sociétés de plus en plus urbanisées

23. La part de la population des pays en développement vivant dans des villes augmente rapidement, ce qui a d'importantes implications pour le rôle de l'agriculture tant en milieu rural que dans les zones périurbaines. L'accès à la nourriture deviendra plus complexe car une part croissante des aliments sera achetée dans le cadre d'échanges commerciaux. La production agricole devra être plus intensive et plus axée sur le secteur commercial, ce qui suppose de nouvelles augmentations de productivité des terres et de la main-d'oevre agricoles. Le rôle polyvalent du secteur agricole qui, outre ses dimensions économiques, a également des fonctions sociales, culturelles et écologiques, pourrait avoir diverses implications au niveau des politiques. La reconnaissance du rôle crucial des femmes en tant que productrices et consommatrices va également entraîner une réorientation des politiques afin qu'elles prennent en compte leurs besoins particuliers, renforcent leur contribution déjà considérable à la sécurité alimentaire et à la production agricole et mobilisent leur appui pour une utilisation responsable des ressources naturelles. Les politiques et programmes du secteur agricole devront aussi tenir compte de la proportion croissante de jeunes des populations des pays en développement.


Evolution des perceptions des consommateurs et meilleure sensibilisation du public à l'égard des questions d'alimentation et d'environnement

24. L'évolution des préférences des consommateurs et des modes de consommation alimentaire, déjà manifeste dans les pays développés, pourrait se poursuivre et se développer, même dans les pays à revenu moyen. Il pourrait y avoir une augmentation de la demande de poissons, de fruits et légumes et de produits autres que les denrées de base, ainsi que de produits "biologiques". Les consommateurs, et en particulier les femmes, étant davantage sensibilisés aux questions d'innocuité des aliments et d'environnement, ils demanderont l'adoption de nouvelles normes à base scientifique pour réglementer le commerce international et national, et on sera plus attentif aux questions d'innocuité et de qualité des aliments aux plans local et national.


Pression accrue sur les ressources naturelles et concurrence pour l'utilisation de ces ressources

25. Il y aura probablement une augmentation des risques découlant des pressions exercées sur les ressources naturelles, notamment sur les eaux et les terres, et de la dégradation des ressources naturelles du fait de l'intensification de la compétition pour l'utilisation des ressources, notamment lorsque le marché n'arrive pas à en assurer une gestion efficace. La disponibilité moyenne par habitant d'eau douce devrait continuer à baisser. Les problèmes de qualité de l'eau persisteront, d'où risque accru de maladies et de salinisation des terres irriguées. La compétition pour l'usage des ressources en eau douce augmentera, y compris de part et d'autre des frontières nationales. La dégradation des terres augmentera, tout comme la compétition entre l'agriculture et d'autres secteurs, notamment sous l'effet de l'urbanisation. L'occupation des sols se fera encore plus intense. La diversité biologique restera menacée: abandon de cultivars traditionnels de plantes cultivées, poursuite de la déforestation et perte d'habitats. Environ 30 pour cent des races d'animaux domestiques sont pratiquement en voie d'extinction alors que dans le domaine des pêches, les espèces introduites menacent d'éroder la diversité génétique naturelle. L'augmentation de la demande de produits ligneux sera l'élément moteur du développement commercial de la foresterie mais la transformation de forêts subtropicales et tropicales en terres agricoles se poursuivra. On peut craindre un épuisement généralisé des ressources halieutiques, qu'elles soient maritimes ou continentales. Les variations climatiques qui sont la cause principale de la fluctuation de la production agricole, vont probablement augmenter. D'ici à 2015, on devrait nettement mieux cerner le problème des changements climatiques et comprendre dans quelle mesure il est causé par l'homme.


Progrès constants de la recherche et de la technologie et persistance de l'inégalité d'accès à ces ressources

26. Il y aura des progrès technologiques dans tous les domaines mais tous les pays ne pourront pas y accéder sur un pied d'égalité, ce qui pourrait affecter leur capacité à faire face à la concurrence sur les marchés mondiaux. Il y aura probablement d'importantes percées technologiques dans les domaines de l'énergie, des transports, des biotechnologies et de l'information. On assistera à une mondialisation croissante de la recherche agronomique, et le secteur privé se chargera de la plupart des recherches sur les biotechnologies. Il est probable que le secteur privé ne tiendra pas suffisamment compte des besoins des agriculteurs relativement démunis des pays en développement et il appartiendra donc au secteur public, y compris aux organismes internationaux, de combler cette lacune.


Impact accru des technologies de l'information et des communications sur les institutions et les sociétés

27. A mesure que la "révolution de l'information et des communications" progresse et acquiert des dimensions mondiales, les technologies deviendront probablement une importante source de richesses. On peut prévoir une aggravation des inégalités, dans la mesure où les pays développés contrôlent l'essentiel des technologies de l'information. Les pays en développement auront de plus en plus accès à ces ressources mais les investissements dans les technologies seront peut-être insuffisants, faute de capitaux, pour combler le fossé avec les pays développés.


Évolution de la nature et de la composition des financements consacrés au développement agricole

28. On ne prévoit pas un accroissement significatif de l'ensemble des ressources disponibles pour l'aide extérieure, à l'exclusion du soutien du FMI, et il se peut même qu'elles baissent. Il pourrait y avoir une augmentation de la part de l'assistance totale livrée par des organisations privées à but non lucratif. L'aide extérieure totale à l'agriculture, de sources bilatérales et multilatérales, pourrait continuer à fléchir en valeur réelle. Les prêts provenant d'institutions financières multilatérales pourraient toutefois se maintenir au même niveau ou peut-être augmenter légèrement. On prévoit également un rôle accru des investissements extérieurs directs ainsi qu'une concurrence plus forte pour l'obtention de ces ressources.


Évolution du rôle du système des Nations Unies et de son image auprès du grand public

29. Il est difficile de prévoir comment le système des Nations Unies sera perçu dans 10 ou 15 ans, compte tenu du scepticisme affiché actuellement dans certains pays développés. L'amélioration de l'image de l'ensemble du système dépendra dans une large mesure des facteurs suivants: capacité à mieux faire connaître les réalisations des Nations Unies, réformes en cours dans de nombreux organismes du système et capacité des Nations Unies à adopter une approche coordonnée garantissant une synergie accrue entre ses diverses composantes. Il y aura probablement une poursuite de la tendance à créer des structures "parallèles" auxquelles seront associés des acteurs ne faisant pas partie du système des Nations Unies pour résoudre des questions exigeant une coopération internationale ou une action collective au niveau mondial; les organisations non gouvernementales et les acteurs de la société civile continueront probablement à revendiquer un rôle accru dans les questions dont s'occupent les Nations Unies.

Principes, mission et vision

30. Selon la méthodologie adoptée pour cet exercice, on a jugé essentiel de définir les principes de base de l'Organisation ainsi que sa mission et ses perspectives d'avenir. Cet exercice de réflexion interne représente la première étape du processus itératif qui a débouché sur les stratégies et objectifs stratégiques proposés pour l'Organisation, ainsi que sur les stratégies visant à résoudre les questions intersectorielles dans toute l'Organisation.

Consultations des parties prenantes

31. Compte tenu des conclusions concernant l'évolution probable de l'environnement externe et les avantages comparatifs de la FAO, la préparation du Cadre stratégique a nécessité l'examen des mesures que la FAO peut et doit prendre pour aider à relever les défis que réserve l'avenir. A ce stade, il a été important de consulter les principales parties prenantes de la FAO, ses membres, au sujet de leurs propres objectifs et des services qu'ils souhaitent que l'Organisation fournisse.

32. Trois "objectifs globaux" ont été identifiés dans le questionnaire envoyé à tous les membres en juin 1998 et les destinataires étaient invités à indiquer s'ils étaient d'accord sur l'objectif tel que libellé, d'accord quant au fond, mais pas sur ce libellé ou en désaccord. D'après une analyse préliminaire des réponses reçues au 27 juillet 1998, les membres appuient massivement ces objectifs quant au fond, mais d'aucuns craignent que les énoncés concis proposés ne couvrent pas de façon adéquate tous les aspects des accords qui se sont dégagés lors de la Conférence internationale. L'objet du Cadre stratégique n'étant certainement pas de rouvrir le débat sur des objectifs déjà approuvés, mais plutôt d'orienter les mesures à prendre par la FAO pour y répondre, on a jugé préférable de renvoyer les membres aux textes en question plutôt que d'essayer, dans ce document, d'en faire un synthèse. Une proposition a néanmoins été formulée dans la Partie I en vue de la formulation concise de trois importants objectifs mondiaux pour guider les travaux de l'Organisation.

33. Dans le même questionnaire, on demandait aux membres d'indiquer le degré de priorité qu'ils attribuent à cinq grands domaines de travail liés à leurs objectifs, et de faire connaître leurs vues sur l'importance du rôle de la FAO en tant que fournisseur de services dans ces domaines. Les premiers résultats des réponses au questionnaire ont été connus en juillet 1998 et ils ont permis d'affiner la formulation des objectifs et stratégies, d'abord par les divers départements, puis à l'échelle de l'Organisation. Enfin, les propositions concernant les stratégies de l'Organisation pour les principaux domaines d'activités techniques et pour des grandes questions de nature intersectorielle dans toute l'Organisation ont été présentées en tant que version 1.0 du Cadre stratégique pour les années 2000 à 2015.

Logique des propositions

34. On trouvera ci-après une analyse de la logique des justifications des propositions avancées dans le document, fondée sur l'analyse externe et interne et sur les résultats du questionnaire adressé aux membres.

Stratégies permettant de prendre en compte les besoins des membres

35. On a examiné plusieurs options avant de choisir l'approche à suivre. Une solution possible était de prendre comme point de départ les diverses disciplines regroupées au sein de l'Organisation, ou ses programmes en cours tels qu'ils sont décrits dans le Programme de travail et budget, puis d'effectuer sur cette base des projections pour l'avenir. Cette solution présentait toutefois le risque d'exclure toute possibilité de réflexion et d'innovation et donc de perpétuer le statu quo dans un environnement externe en rapide évolution.

36. Une autre approche possible était de se fonder sur les objectifs globaux de développement des membres, tels qu'ils sont exprimés par exemple dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Elle aurait pu elle aussi induire en erreur. Nombre des mesures spécifiques prévues dans le Plan d'action débordent le mandat et les compétences de l'Organisation et si l'on définit des objectifs dont la réalisation dépend presque exclusivement de la contribution de tiers, il devient difficile de mesurer l'impact des activités réalisées en propre par la FAO, qui pourraient apparaître trop diluées.

37. On a donc jugé nécessaire de définir les grands axes des activités qui seront réalisées par la FAO dans les prochaines années d'une façon suffisamment large pour pouvoir les mettre en corrélation avec les défis réels que rencontre la communauté internationale, mais aussi de façon suffisamment circonscrite pour définir clairement les stratégies de mise en oevre puis l'identification de projets spécifiques et des ressources nécessaires à leur réalisation. Chacune des cinq stratégies pour l'Organisation (A-E) a été conçue de façon à représenter une réponse de la FAO à l'un de ces défis, en fonction des objectifs des membres, des facteurs externes et des capacités internes. Les cinq stratégies d'ensemble comprennent douze objectifs stratégiques qui ont été élaborés en intégrant les stratégies des différents départements et en indiquant dans chaque cas les partenariats - internes ou externes - nécessaires à une bonne mise en oevre.

38. Pour définir les défis, on a d'abord analysé l'évolution probable de l'environnement externe, vue à travers le filtre du mandat et des avantages comparatifs de l'Organisation, puis on a comparé les hypothèses ainsi obtenues aux objectifs définis et aux stratégies proposées par les départements de la FAO. Le résultat de cet exercice a ensuite été comparé aux réponses fournies au questionnaire envoyé aux membres.

39. L'ordre de présentation des cinq stratégies de l'Organisation ne constitue en aucun cas un ordre de priorité. On peut à la limite y voir une progression logique; on commencerait par une réponse spécifique à un problème urgent, identifié par le Sommet mondial de l'alimentation, pour ensuite passer aux trois stratégies (B, C et D) concernant différents aspects de la gestion et de la mise en valeur des cultures, de l'élevage, des pêches et des forêts, et terminer par la stratégie adressée à l'ensemble de la communauté internationale.

Stratégie A de l'Organisation - Contribuer à l'éradication de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté rurale

40. Le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation reconnaît que des efforts d'une ampleur exceptionnelle seront nécessaires pour atteindre l'objectif fixé par le Sommet de réduire le nombre de personnes sous-alimentées de moitié d'ici l'an 2015. Tant la Déclaration de Rome que le Plan d'action stipulent que la pauvreté est l'une des principales causes de l'insécurité alimentaire et que des progrès durables en matière d'éradication de la pauvreté sont indispensables pour améliorer l'accès à la nourriture.

41. L'Engagement Deux invite à mettre en oevre des politiques visant à éradiquer la pauvreté et l'inégalité et à améliorer l'accès physique et économique de tous, à tout moment, à une alimentation suffisante, adéquate du point de vue nutritionnel et sanitaire, et son utilisation efficace; il envisage à la fois des mesures pour améliorer les revenus des pauvres et assurer des approvisionnements alimentaires sains et accessibles et des mesures visant à assister les plus démunis, les plus vulnérables et les plus défavorisés. L'Engagement Cinq invite les pays à s'efforcer de prévenir les catastrophes naturelles et les crises provoquées par l'homme, d'y être préparés et de répondre aux besoins alimentaires d'urgence d'une façon qui stimule la reprise, le redressement et le développement et renforce la capacité de satisfaire les besoins futurs.

42. L'analyse de l'environnement extérieur laisse entrevoir la persistance de la pauvreté et l'élargissement du fossé entre les riches et les pauvres, tant entre les pays qu'au sein de nombreuses sociétés. Le Plan note que les tendances actuelles sont favorables à une croissance économique générale, mais qu'elles n'entraînent qu'une lente réduction de l'insécurité alimentaire. L'analyse des facteurs extérieurs conclut que souvent, les mesures nécessaires sont rendues plus difficiles par un certain nombre de tendances extérieures à l'agriculture et aux économies rurales et que l'ampleur des problèmes à résoudre justifie que l'on mette plus particulièrement l'accent sur l'aide aux pays pauvres et aux groupes vulnérables dont les besoins sont les plus criants.

43. L'analyse interne a identifié comme atout majeur l'autorité et le statut de la FAO en tant qu'organisation mondiale neutre capable de traiter ces questions tant au niveau international qu'au niveau national, à la fois directement et en partenariat avec d'autres organisations. Sont également cités l'éventail de ses disciplines pertinentes et son expertise technique, ainsi que ses cinquante ans d'expérience et de mémoire institutionnelle.

44. Les analyses des facteurs extérieurs et intérieurs notent la persistance des crises et des situations d'urgence, qu'elles soient d'origine humaine ou liées à des catastrophes naturelles et l'exacerbation qui en découle de l'insécurité alimentaire, des migrations, de l'instabilité et du détournement des ressources allouées à l'assistance pour remédier aux causes profondes de ces crises. La capacité de la FAO, dans son domaine de compétence, d'affronter toutes les phases du cycle des situations d'urgence, de l'alerte rapide et de la planification préalable aux catastrophes au développement, en passant par les secours et le redressement, est considérée comme un atout. C'est pourquoi l'Organisation devrait renforcer ses partenariats avec d'autres organismes pour contribuer à l'instauration d'un système international de préparation et de réaction aux situations d'urgence de mieux en mieux ciblé et coordonné.

45. Les réponses au questionnaire témoignent de l'importance accordée par les membres à ce domaine de travail, la plupart d'entre eux lui attribuant un rang de priorité élevé, quand ce n'est pas le plus élevé. En ce qui concerne le rôle de la FAO comme fournisseur de services, la majorité de ceux qui ont répondu au questionnaire le considèrent comme d'importance majeure, voire capitale. La formulation des trois objectifs stratégiques décrits ci-après tient compte des observations faites par plusieurs membres dans leurs réponses au questionnaire.

46. L'objectif stratégique concernant les situations d'urgence a été inclus dans cette stratégie pour l'ensemble de l'Organisation, car s'il porte sur des problèmes qui sont en général causés par des événements spécifiques et parfois transitoires, il suppose toutefois une action ciblée destinée à aider des pays particuliers et des groupes de population à faire face à l'insécurité alimentaire et à la perte de moyens de subsistance.


Stratégie B de l'Organisation - Promouvoir, élaborer et renforcer les politiques et cadres réglementaires pour l'alimentation, l'agriculture, les pêches et les forêts

47. La mondialisation de l'économie de marché, la concurrence accrue que suscitent les ressources et le retrait des gouvernements des organismes de production et de commercialisation rendent d'autant plus nécessaire l'élaboration de cadres réglementaires aux niveaux international et national qui soient équitables, durables, favorables au développement économique et propices à la résolution des conflits. Ceci a été amplement reconnu dans les conclusions des conférences et sommets mondiaux de ces dernières années et plus récemment par le Sommet mondial de l'alimentation, notamment dans les Engagements Un, Trois, Quatre et Sept.

48. L'analyse de l'environnement extérieur confirme que les échanges intérieurs et internationaux de produits agricoles, halieutiques et forestiers sont un facteur important de la sécurité alimentaire. Elle montre également que la pertinence des cadres réglementaires régissant le commerce tant au sein des pays qu'entre eux est de plus en plus reconnue. L'analyse interne note qu'au niveau international, la FAO peut fournir une expertise technique, économique et juridique et proposer un forum neutre pour la négociation et l'élaboration d'accords internationaux, de codes de conduite, de normes techniques et d'autres instruments. Elle peut également intégrer les enjeux alimentaires et agricoles dans les négociations ayant lieu dans d'autres instances, notamment celles relatives au commerce et à l'environnement. Elle est particulièrement bien placée pour appuyer l'adoption de politiques et de législations nationales qui répondent aux besoins nationaux et aux exigences internationales.

49. Les réponses au questionnaire témoignent de l'importance accordée à cette question par les membres, qui lui attribuent dans leur grande majorité un rang de priorité élevé, voire primordial. En ce qui concerne le rôle de la FAO en tant que fournisseur de services au niveau international, le consensus est tout aussi élevé. Pour ce qui est du rôle de la FAO dans l'assistance aux pays, les réponses sont plus diversifiées, compte tenu du fait que les pays membres ont besoin de l'assistance de la FAO en fonction, essentiellement, du degré de développement de leurs capacités nationales.

50. Nombre de pays concernés sont ou seront dans le groupe des "pays à revenu moyen" qui, peut-être, auront moins besoin de la communauté internationale pour des formes traditionnelles d'assistance technique, mais qui feront appel aux compétences spécifiques et aux données d'expérience de la FAO, difficiles à obtenir ailleurs. Compte tenu de la spécificité des questions examinées et des approches nécessaires, on a jugé préférable de formuler une stratégie spécialement ciblée.


Stratégie C de l'Organisation - Augmenter durablement l'offre et la disponibilité de denrées alimentaires et d'autres produits des secteurs agricole, halieutique et forestier.

51. L'Engagement Trois du Plan d'action du SMA invite les pays à "poursuivre des politiques et méthodes participatives et durables de développement alimentaire, agricole, halieutique, forestier et rural dans les régions à potentiel élevé comme dans celles à faible potentiel, qui sont essentielles pour assurer des approvisionnements alimentaires adéquats et fiables au niveau des ménages ainsi qu'aux échelons national, régional et mondial et à lutter contre les ravageurs, la sécheresse et la désertification, considérant le caractère multifonctionnel de l'agriculture". Les besoins d'investissements extrêmement importants, notamment en ce qui concerne la mise au point de technologies, l'infrastructure rurale, l'irrigation et les industries agro-alimentaires, étaient soulignés dans la documentation préparée pour le SMA. En outre, la nécessité d'allouer et d'utiliser de manière optimale ces investissements est réitérée dans l'Engagement Six.

52. L'analyse des tendances et forces extérieures indique que, dans la mesure où l'Etat n'est plus considéré comme le principal exécutant des programmes de développement, mais plutôt comme chargé d'assurer un environnement porteur, les progrès dans ce secteur dépendront encore davantage de l'initiative des producteurs, du secteur privé et des chefs de petites entreprises. L'urbanisation et l'accroissement de la proportion de la population ne travaillant ni dans l'agriculture, ni dans l'agro-alimentaire annoncent des changements dans la demande de produits agricoles, forestiers et halieutiques, impliquant l'offre d'une gamme différente de produits et la rationalisation des chaînes d'approvisionnement.

53. La nécessité d'augmenter durablement la production, notamment dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier, implique que l'on tire parti au maximum, à court et à moyen termes, des technologies déjà disponibles, adaptées dans la mesure possible, pour accroître la production vivrière des petits agriculteurs. La FAO devra aider à combler le fossé entre les rendements dans les stations de recherche et ceux des agriculteurs, à promouvoir des moyens d'augmenter le revenu net des agriculteurs et à identifier, analyser et supprimer les obstacles à l'adoption de pratiques agricoles appropriées. La FAO pourrait transférer des connaissances aux pays et les aider à les diffuser auprès des agriculteurs, des pêcheurs et d'autres chefs d'entreprises rurales, en encourageant la démonstration d'approches globales par le biais de son programme de terrain, PSSA compris, qui jouerait le rôle d'outil catalytique.

54. Les réponses au questionnaire montrent, en première analyse, que ce domaine d'activités est considéré par une forte majorité de membres comme hautement, voire absolument, prioritaire. En ce qui concerne le rôle de la FAO comme fournisseur de services, les membres ont jugé qu'il était plus important d'aider les pays à faire des choix stratégiques que de faciliter l'adoption de programmes et de solutions appropriées. La formulation des deux objectifs stratégiques ci-après tient compte des observations de plusieurs membres.


Stratégie D de l'Organisation - Appuyer la conservation, l'amélioration et l'utilisation durable des ressources naturelles, utiles à l'alimentation et à l'agriculture

55. L'accroissement impressionnant de la production alimentaire au cours des dernières décennies tient en grande partie à l'intensification de l'utilisation des ressources naturelles, notamment des terres et des eaux, mais aussi des ressources forestières et halieutiques. A l'avenir, toutefois, ce sont des technologies faisant un usage plus efficace et plus durable des ressources en terre et en eau qui devront assurer l'augmentation régulière de la production alimentaire.

56. S'il est vrai que les technologies d'intensification de la production de l'avenir devront passer le test de la durabilité, la sauvegarde de la viabilité à long terme des systèmes de production alimentaire du monde demeure une question beaucoup plus vaste. Depuis dix ou vingt ans, la communauté internationale prend peu à peu conscience des risques liés à la surexploitation des ressources marines, la destruction massive des forêts, la production croissante de gaz à effet de serre, la destruction de la couche d'ozone, la désertification et la salinisation et l'érosion de la biodiversité. Malgré cela, les incidences de ces processus induits par l'homme sur les approvisionnements alimentaires mondiaux ne sont pas encore bien comprises et seules des mesures limitées sont prises pour les freiner. L'un des principaux défis à relever est par conséquent de s'assurer que des systèmes de suivi appropriés sont en place pour mesurer l'ampleur de la destruction, que des instruments sont mis au point pour induire une utilisation plus responsable des ressources mondiales et que les moyens nécessaires sont mobilisés pour permettre une exploitation viable à long terme des ressources naturelles dont dépendent les approvisionnements alimentaires de l'humanité.

57. La communauté internationale s'est engagée à traiter ces questions dans le cadre d'Action 21, adopté par la CNUED en 1992. Dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, elle a réaffirmé cet engagement, rappelant également un certain nombre d'autres accords et instruments internationaux relatifs à la conservation et à l'utilisation durable des ressources naturelles (ressources en terre et en eau et ressources halieutiques, forestières et génétiques), et elle a demandé aux institutions internationales d'appuyer l'action des gouvernements et de la société civile. La FAO, chargée à cet égard par son Acte constitutif d'"encourager et au besoin recommander toute action de caractère national et international intéressant... la conservation des ressources naturelles et l'adoption de méthodes améliorées de production agricole", ne peut manquer d'accorder une priorité élevée à l'aide à apporter aux Etats Membres pour relever ce défi.

58. Dans les réponses au questionnaire, les deux "domaines de contribution de la FAO" spécifiques proposés ont été vivement approuvés, la plupart des pays considérant que la FAO a un rôle "central" ou "majeur" à jouer dans ces domaines. Seuls quelques pays sont restés réservés. D'après les observations écrites jointes au questionnaire, il semble que cette réserve soit due au fait que pour les pays développés, la gestion des ressources naturelles est une question nationale pour laquelle ils n'ont pas besoin de l'assistance de la FAO.

59. Lors de l'examen de la version 1.0 du Cadre stratégique, il a été envisagé de regrouper les stratégies C et D. Il ne s'agit nullement de buts incompatibles, mais compte tenu de la nature différente des activités que cela suppose et des partenariats à établir pour obtenir les résultats souhaités, des stratégies séparées permettraient de définir plus précisément les problèmes et les solutions proposées. Pour les pêches et les forêts notamment, une combinaison des stratégies C et D pourrait envoyer un signal erroné concernant l'engagement de l'Organisation à l'égard de la conservation des ressources.

Stratégie E de l'Organisation - Amélioration de la prise de décisions par la fourniture d'informations et d'évaluations et par la promotion de la gestion des connaissances utiles à l'alimentation et à l'agriculture

60. L'analyse des forces et des tendances extérieures permet d'identifier un certain nombre d'incidences potentielles pour la FAO. La demande d'informations, qu'il s'agisse des séries technologiques existantes ou de nouveaux éléments de données, devrait continuer à croître et à évoluer, l'accent étant mis sur l'information à l'appui des conseils politiques, de façon que les questions émergentes d'une importance cruciale figurent obligatoirement et de manière visible à l'ordre du jour international. C'est le cas notamment de l'évaluation des ressources naturelles. De même, l'importance croissante des cadres réglementaires entraîne un besoin d'informations accessibles sur les normes à appliquer.

61. L'analyse interne démontre que malgré le succès du projet WAICENT qui a permis de regrouper les données FAO dans une seule banque utilisant des normes communes, l'aptitude de la FAO à protéger la qualité des données statistiques les plus récentes est limitée. Il semble que la qualité des systèmes de collecte de données au niveau national se dégrade et que l'Organisation ne soit pas à même de rectifier la situation. L'analyse interne voit l'information comme l'un des principaux atouts de la FAO: "une source sans équivalent" - mais le risque existe que l'Organisation perde cet atout important si elle ne s'emploie pas avec détermination à en tirer parti et à élargir et à améliorer ses données. En outre, on s'inquiète de ce que l'environnement clos traditionnel qui n'autorise l'introduction dans le système WAICENT et dans les systèmes connexes que d'informations approuvées et générées par la FAO risque d'exclure cette organisation des réseaux d'échange d'informations plus novateurs qui sont déjà en place.

62. L'analyse tant externe qu'interne note l'augmentation probable de la demande de produits analytiques de la FAO et l'occasion que cela représente pour l'Organisation de rendre des services dans un domaine qui lui convient tout particulièrement. Un autre domaine, apparenté mais distinct, dans lequel la FAO devrait renforcer son activité, est celui du plaidoyer en faveur de la sécurité alimentaire mondiale et de la réalisation des objectifs du Sommet, la promotion des mesures nécessaires et le suivi des progrès accomplis.

63. Les réponses au questionnaire montrent aussi l'importance que les membres attachent à ces domaines d'activité. Viennent d'abord les activités concernant l'analyse et l'évaluation des tendances, les trois quarts des membres interrogés estimant qu'elles sont indispensables et leur accordant le rang le plus élevé de priorité. Vient immédiatement après la tenue d'une série de données mondiales précises et accessibles. Le troisième domaine d'activités, concernant la promotion de la sécurité alimentaire au coer des préoccupations internationales, bénéficie d'un soutien moins uniforme, entre ceux qui estiment qu'il faut lui accorder la priorité la plus élevée et ceux qui considèrent cette activité comme hautement prioritaire, mais à traiter dans la mesure où les ressources le permettent.

64. Le rôle de la FAO comme fournisseur de services dans le domaine des évaluations et des analyses de tendance a été jugé d'une importance capitale pour la communauté internationale par près de 90 pour cent des membres ayant répondu au questionnaire à ce jour, soit le score le plus élevé accordé par les membres parmi toutes les questions qui leur étaient soumises. Bien entendu, les pays recherchant l'assistance de la FAO pour faire ce travail au niveau national sont beaucoup moins nombreux. Le rôle de la FAO dans la tenue à jour d'un ensemble mondial de données exactes et accessibles a également obtenu un score très élevé, les trois quarts des membres ayant répondu en indiquant qu'ils jugeaient cette activité d'une importance capitale, tandis que dans le cas de la promotion de la sécurité alimentaire au rang de préoccupation internationale primordiale, les deux tiers des membres ont considéré que la FAO devait jouer un rôle central.

65. Les trois objectifs stratégiques définis pour contribuer à la réalisation de cette stratégie d'ensemble ont été particulièrement appuyés par les membres et la seule question posée à leur sujet était de savoir si le troisième élément - faire en sorte que la sécurité alimentaire soit au coer des préoccupations internationales - appartient bien à la stratégie E ou doit être transféré à la stratégie A, car il touche à la sécurité alimentaire.

66. La stratégie A a été formulée par la FAO compte tenu de la nécessité d'aider les pays où des efforts extraordinaires doivent être déployés pour atteindre les objectifs du Sommet. Les stratégies B, C et D contribueraient, elles aussi, à la réalisation de divers objectifs définis dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, et donc à la sécurité alimentaire.

67. Il faut toutefois se rappeler que lors du Sommet, tous les pays se sont engagés à assurer la sécurité alimentaire de leurs populations et ont invité la FAO, mais aussi de nombreux autres acteurs, à contribuer à la réalisation des objectifs. La principale contribution de la FAO à cet effort général consiste à diffuser l'information, à faciliter la coopération interinstitutions et à suivre les progrès réalisés dans le cadre du CSA. Ces activités sont couvertes par un objectif stratégique qui pouvait devenir l'objectif E.3, étant donné que toutes les activités prévues dans la stratégie E s'adressent à l'ensemble des membres et à toute la communauté internationale, et préconisent des moyens d'action analogues au niveau mondial (information, analyse, sensibilisation).


Stratégies pour aborder les questions intersectorielles dans toute l'Organisationinterorganisations

68. Alors que les stratégies précitées sont proposées pour relever les défis auxquels se trouvent confrontés les membres et la communauté internationale, les stratégies visant à traiter les questions intersectorielles dans toute l'Organisation sont axées sur des mesures propres à faire en sorte que le Secrétariat soit mieux à même de fournir des services à ses membres. Elles découlent essentiellement de l'analyse interne du Secrétariat, mais tiennent également compte des possibilités et des risques pour l'Organisation qui ont été identifiés dans l'analyse de l'environnement externe, ainsi que des vues des membres. Les stratégies visant à traiter les questions intersectorielles dans toute l'Organisation doivent donc être considérées comme partie intégrante du Cadre stratégique, dans la mesure où elles ont une incidence sur la bonne mise en oevre de l'ensemble des stratégies qui doivent permettre de répondre aux besoins des membres.

Garantir l'excellence

69. L'analyse du contexte extérieur fait ressortir de nombreux domaines dans lesquels la FAO doit renforcer sa capacité de faire face à de nouveaux besoins (tels que les biotechnologies) ainsi que des domaines dans lesquels sa capacité actuelle - souvent unique - sera davantage sollicitée (par exemple pour les questions réglementaires et législatives, en particulier les modes de faire-valoir et le cadastre, la gestion et l'utilisation de l'eau, l'appui aux produits et au commerce international, la qualité et l'innocuité des denrées alimentaires). Ces conclusions ont été prises en compte pour la préparation des éléments des stratégies visant à répondre aux besoins des membres.

70. L'analyse interne souligne qu'il est nécessaire de tenir le personnel technique informé des faits récents survenus dans les disciplines qui le concernent. Elle suggère aussi que l'Organisation devrait centrer davantage son action sur certains domaines prioritaires dans lesquels elle pourrait, avec autorité, prendre l'initiative, proposer une action collective et assumer la direction (mais pas l'exclusivité) de l'exécution de programmes complets. On a constaté qu'il était nécessaire que la stratégie soit axée sur l'identification de ces domaines prioritaires et sur la mise en oevre d'une action spécifique visant à maintenir et renforcer la capacité de l'Organisation en tant que centre d'excellence.


Promouvoir l'approche interdisciplinaire

71. L'analyse interne confirme la nécessité d'améliorer les méthodes de planification du programme. La nécessité d'assurer des approches pluridisciplinaires et de mettre à profit l'avantage comparatif de la FAO dans ce domaine au maximum a été très fortement reconnue. L'examen des activités réussies révèle souvent une forte composante interdisciplinaire (par exemple Agriculture: horizon 2010). Outre des efforts beaucoup plus dynamiques pour réaliser des activités conjointes entre unités, il faut assurer une application adéquate des ressources en temps utile, et notamment des proportions appropriées de fonctionnaires et de consultants. Souvent, l'un des facteurs supplémentaires de la réussite était que les efforts étaient axés sur des approches résolument novatrices.

72. Parmi les possibilités identifiées dans l'analyse extérieure qui s'ouvraient à la FAO, figurait celle d'utiliser au maximum ses capacités pluridisciplinaires, dans le cadre de son mandat, pour aider les membres à faire face à des tendances telles que l'évolution du rôle et des fonctions de l'Etat, la mondialisation en cours et la libéralisation des échanges, l'évolution des prestations attendues de l'agriculture dans des sociétés de plus en plus urbanisées, l'évolution des modes de consommation et des points de vue des consommateurs, la sensibilisation aux questions d'alimentation et d'environnement et la pression croissante qui s'exerce sur les ressources naturelles et la concurrence en vue de leur utilisation.


Elargir les partenariats et les alliances

73. L'analyse du contexte extérieur met en lumière le rôle d'un système des Nations Unies élargi pour aborder avec efficacité les problèmes multisectoriels. Les conférences et les sommets mondiaux, y compris le Sommet mondial de l'alimentation, ont eu une incidence notable sur la manière dont les objectifs, les stratégies et les programmes de développement sont définis par la communauté internationale. L'aide accordée par les organisations des Nations Unies aux pays pour traduire en action concrète les engagements, notamment dans le cadre de conventions internationales et du suivi de la CNUED, doit exploiter la masse de connaissances et le potentiel de synergie inhérent au système.

74. L'analyse interne note que la FAO possède des décennies d'expérience et de mémoire institutionnelle concernant les relations avec les organisations non gouvernementales qui travaillent dans ses domaines de compétence, en particulier les organisations de producteurs ruraux, et des liens étroits avec certains organismes du secteur privé, notamment l'industrie alimentaire. On s'est attaché à tirer profit des contacts habituels dans les pays membres et les institutions partenaires. Cependant, l'une des conditions du renforcement des partenariats extérieurs est d'agir sur la base d'avantages comparatifs reconnus de part et d'autre, afin que chaque partenaire soit partie prenante au processus.


Continuer à améliorer le processus de gestion

75. L'analyse interne signale un certain nombre de domaines où des améliorations seraient nécessaires dans l'immédiat, à savoir:

76. En ce qui concerne le soutien des systèmes au processus de gestion et son incidence sur la rationalisation des procédures et sur le flux des informations de gestion, l'analyse interne révèle un certain nombre de préoccupations:

77. En revanche, il faut souligner l'autre côté de la médaille qui est l'efficacité du contrôle financier et de la gestion à la FAO. L'analyse interne prend également acte du fait qu'aucune réserve n'a jamais été exprimée sur les comptes de l'Organisation, que la FAO a toujours géré ses ressources dans les limites du budget approuvé et qu'elle n'a jamais été insolvable. Il faudra donc prendre garde, en améliorant l'efficacité et la rationalisation, à ne pas perdre cet atout majeur grandement apprécié des donateurs qui confient leurs ressources à la garde de la FAO.


Assurer un effet multiplicateur des ressources pour la FAO et ses Membres

78. L'analyse du Secrétariat (externe et interne) note que des changements concernant la nature et la composition du financement du développement agricole sont probables et que la tendance rendra vraisemblablement nécessaire un ciblage plus pointu de l'aide selon les priorités qui se dégagent, et rendra nécessaire un nouveau partenariat pour le financement. Les nouvelles orientations et approches pour les activités relevant du Programme ordinaire se traduiront probablement par des demandes d'aide au titre de programmes financés par des fonds extrabudgétaires (par exemple assistance juridique, aide concernant des questions de réglementation, finances rurales décentralisées, renforcement des capacités dans les domaines de la formulation et du suivi des politiques, etc.).

79. A cet égard, il sera particulièrement important d'aider à mettre en place un environnement de politique favorable à une intensification durable de la production agricole et à un développement rural accéléré et à la mobilisation d'investissements accrus dans l'agriculture en général. Parmi les autres lignes d'action qui pourraient être envisagées, il faut citer le passage de l'approche des projets aux approches institutionnelles et de programme et la gestion d'arrangements de partenariats de plus en plus complexes. Il a été noté que la FAO a toujours préféré l'aide publique au développement (APD) aux investissements étrangers directs (IED) et qu'il faudrait approfondir les informations et l'analyse afin de mieux tenir compte des IED. Il faudrait également étudier les possibilités de favoriser les flux de capitaux du secteur privé et les intermédiations financières, ainsi que la mobilisation des ressources du secteur privé pour les activités de développement.


Communication des messages de la FAO

80. L'analyse externe conclut que des efforts concertés seront nécessaires pour inverser la tendance actuelle au scepticisme au sujet du système des Nations Unies dans certains pays développés, et qu'une meilleure communication des résultats obtenus constituerait un élément essentiel de ces efforts. L'analyse interne fait remarquer que par le passé, la FAO a opéré sans politique coordonnée de communication et que de ce fait, certains publics importants n'ont pas été atteints et que des circuits de communication efficaces n'ont pas été mis en place ou ont été abandonnés et se sont atrophiés.

81. La politique et la stratégies de communication de l'Organisation approuvée en 1998, devait permettre de répondre à plusieurs besoins reconnus, notamment: coordination des activités de communication et d'information dans le cadre d'un programme bien défini et ciblé; identification des publics visés importants et stratégies à mettre en oevre pour les atteindre; association des fonctionnaires de la FAO en tant que partenaires informés et convaincus dans le cadre des efforts de communication; mise en place de mécanismes afin de définir des messages clés de l'Organisation et d'en informer le personnel; planification et budgétisation appropriées pour les besoins d'information touchant aux principales publications techniques.

III. PHASES SUCCESSIVES ABOUTISSANT À L'APPROBATION ET À LA PUBLICATION D'UN CADRE STRATÉGIQUE DE LA FAO POUR 2000-2015

Activité Participants Calendrier
Préparation d'un projet de Cadre stratégique Secrétariat

Janv.-juil. 1998

Rapport préliminaire Secrétariat
CP/CF
Avril 1998 pour CP/CF mai 1998
Envoi d'un questionnaire aux Etats Membres sur les priorités stratégiques Secrétariat Juin 1998
Réponse et renvoi du questionnaire Etats Membres Début juillet 1998
Analyse du questionnaire et incorporation des résultats Secrétariat Juillet 1998
Premier projet de Cadre stratégique (version 1.0) Secrétariat
CP/CF
Juillet 1998 pour CP/CF Sept 1998
Consultation avec d'autres partenaires (système des Nations Unies, IFI, GCRAI, ONG, société civile, etc.) Secrétariat et partenaires Juillet 1998 à novembre 1998
Examen du projet de Cadre stratégique (version 1.0)et des rapports du CP et du CF Conseil Nov. 1998
Amendement du Cadre stratégique pour tenir compte des avis du Conseil et des consultations avec les partenaires Secrétariat Déc.1998
Projet de Cadre stratégique (version 1.0) soumis au Comité des produits pour consultation Comité des produits Janvier 1999
Projet révisé de Cadre stratégique (versions 1.0 et 2.0) soumis au COAG pour consultation COAG Janvier 1999
Projet révisé de Cadre stratégique (versions 1.0 et 2.0) soumis au COFI pour consultation COFI Février 1999
Projet révisé de Cadre stratégique (version 2.0) soumis au COFO pour consultation COFO Mars 1999
Amendement du Cadre stratégique pour tenir compte des avis des comités techniques Secrétariat Avril 1999
Cadre stratégique révisé (version 3.0) soumis au CP et au CF pour consultation CP/CF Mai 1999
Examen du projet de Cadre stratégique (version 3.0) et des rapports du CP et du CF Conseil Juin 1999
Révision finale du projet de Cadre stratégique (version 4.0) à soumettre au Conseil et à la Conférence pour approbation Secrétariat Août 1999
Examen par le CP et le CF CP/CF Sept. 1999
Examen par le Conseil (accompagné des rapports CP/CF) Conseil Nov. 1999
Examen et approbation par la Conférence (accompagné des rapports du Conseil, du CP et du CF) Conférence Nov.1999
Publication du Cadre stratégique approuvé de la FAO (2000-2015) et distribution aux membres et partenaires Secrétariat Janvier 2000