PC 83/INF/3


Comité du Programme

Quatre-vingt-troisième session

Rome, 8 - 12 mai 2000

Note d'information sur les activités de la FAO en matière de bourses

 

GÉNÉRALITÉS

1. À sa session de mai 1999, le Comité a examiné la question des bourses en se fondant sur un rapport du Corps commun d'inspection (CCI) à ce sujet. Ce dernier soulignait notamment la diminution apparente des activités des organisations et programmes des Nations Unies en matière de bourses et le fait que les réunions des hauts fonctionnaires chargés des bourses, qui se tenaient autrefois régulièrement, n'étaient plus convoquées, ce qui rendait difficile la coordination.

2. Le Comité a reçu à cette occasion des informations succinctes sur les activités de la FAO en matière de bourses, notamment sur le nouveau programme de renforcement des capacités nationales grâce aux bourses et sur le nombre croissant de bourses liées à des projets de fonds fiduciaires unilatéraux. La présente note d'information vise à répondre à l'intérêt manifesté par les membres pour cette question et décrit de façon détaillée l'évolution récente des activités de la FAO en matière de bourses.

DÉFINITION ET PORTÉE

3. Selon le rapport du CCI, on entend par bourse, dans le système des Nations Unies, une activité de formation sur mesure ou sélectionnée qui, par l'octroi d'une subvention en espèces, vise à permettre à un individu ou à des groupes d'individus ayant les qualifications requises d'atteindre des objectifs spécifiques d'acquisition de connaissances. Une telle formation, qui peut être de courte ou de longue durée et être dispensée dans un établissement approprié ou sur le terrain, dans le pays d'origine du boursier ou à l'étranger, doit être compatible avec les politiques et plans nationaux de mise en valeur des ressources humaines tout en étant pertinente pour toutes les parties prenantes.

4. Il n'existe pas pour l'instant de critères communs à l'ensemble du système des Nations Unies permettant de qualifier de bourses certaines activités de formation. La FAO fait sienne la définition susmentionnée, qui figure dans le rapport du CCI. Contrairement à d'autres organisations ou programmes des Nations Unies, elle ne considère pas la formation en cours d'emploi, les voyages d'étude ou la participation à des ateliers, réunions techniques, conférences et séminaires comme faisant partie des bourses. Toute comparaison des chiffres fournis par diverses instances des Nations Unies est donc sujette à caution.

PERSPECTIVE HISTORIQUE

5. La FAO a toujours eu un programme de bourses. À ce jour, plus de 10 000 boursiers des États Membres de l'Organisation en ont bénéficié. En effet, les projets de coopération technique financés par le PNUD ou par des fonds fiduciaires dont l'exécution était confiée à la FAO comportaient toujours un élément "bourses" important. Toutefois, une baisse considérable des bourses a été enregistrée en 1994 et 1995 du fait de la réduction générale des projets du PNUD mis en œuvre par la FAO, parallèlement à une diminution des fonds budgétaires alloués aux bourses dans les projets relevant du programme de coopération FAO/gouvernements. Ceci a amené l'unité concernée, à savoir le Groupe des bourses, qui fait désormais partie de la Sous-Division du renforcement de la capacité nationale et de la coordination, des rapports et du soutien des opérations de projets (TCOC), à rechercher de nouvelles sources de financement, notamment parmi les projets de fonds fiduciaires unilatéraux. Il s'en est suivi un renversement de la tendance à la baisse susmentionnée. Si les activités exécutées par la Sous-Division au titre des bourses s'élevaient à 5,6 millions de dollars E.-U. en 1996, ce montant est passé à 5,9 millions de dollars E.-U. en 1997 et à 6,5 millions de dollars E.-U. en 1998. La rationalisation des procédures a également contribué à renforcer la compétitivité des activités de la FAO en matière de bourses, ce qui a favorisé l'inversion de la tendance.

6. Depuis 1997, le nouveau programme de renforcement des capacités nationales (voir le paragraphe 16) donne également de bons résultats et ouvre de bonnes perspectives pour le placement des boursiers. On notera également que le Groupe des bourses de la Sous-Division a commencé à gérer directement les projets de formation en 1998, tout en s'occupant de l'élément bourses des projets gérés par les sous-divisions régionales des opérations. En 1998, près de 590 boursiers ont achevé leur formation grâce aux bourses de la FAO.

7. Compte tenu de cette évolution récente, les bourses octroyées dans le cadre de projets de fonds fiduciaires unilatéraux sont désormais les plus nombreuses. Le budget pour les programmes de formation au titre d'accords de fonds fiduciaires unilatéraux en Inde, en Iran et en Syrie s'élève à 8 millions de dollars E.-U. (3 millions de dollars E.-U. par an). Ce vaste programme de bourses mis en œuvre au titre d'accords de fonds fiduciaires unilatéraux a permis à ce jour de placer 850 boursiers au rythme de 350 par an. Par exemple, dans le cadre du projet UTF/IND/159/IND, Assistance à l'ICFRE pour la recherche et l'enseignement forestiers en Inde, des boursiers ont été envoyés en Australie, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et en Suède pour y suivre une formation. Une fois le projet terminé, 428 personnes auront reçu une formation dans les domaines suivants: gestion de la recherche forestière et soutien à la recherche, enseignement forestier, formulation de politiques forestières et conservation de la biodiversité.

PRINCIPALES STATISTIQUES

8. Les tableaux ci-après donnent une idée de la répartition des bourses par région d'origine des bénéficiaires et région de placement:

Tableau 1. Région d'origine des boursiers placés pendant la période 1995-1998
(en pourcentage)

Année Afrique Asie/Pacifique Amérique latine et Caraïbes Proche-Orient et Europe
1995 29,2 50,0 2,9 17,9
1996 36,0 38,8 2,0 23,3
1997 31,5 34,4 2,8 31,3
1998 24,4 52,3 0,4 22,9

Tableau 2. Région de placement des boursiers pendant la période 1995-1998
(en pourcentage)

Année Afrique Asie et Pacifique1 Australie et Nouvelle-Zélande Europe Amérique latine et Caraïbes Proche-Orient États-Unis et Canada
1995 14,6 22,7 8,3 30,0 2,3 7,1 15,0
1996 18,6 15,7 6,1 28,9 1,6 17,4 11,7
1997 19,3 11,7 5,3 30,5 2,5 17,2 13,5
1998 11,9 12,3 6,6 25,0 0,8 12,4 31,0

 

1 (À l'exclusion de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande)

9. Les tableaux ci-dessus reflètent dans une large mesure l'impact désormais prépondérant des accords de fonds fiduciaires unilatéraux. Dans la mesure où les projets de fonds fiduciaires unilatéraux sont financés par les pays bénéficiaires eux-mêmes, la Sous-Division du renforcement des capacités nationales et de la coordination, des rapports et du soutien des opérations de projet, doit bien entendu fournir le type de formation demandé par ces pays. Ces derniers peuvent ne pas accepter le placement de candidats dans des instituts de formation de pays en développement, même si cette option est moins onéreuse qu'un placement dans un pays développé. Dans un cas, par exemple, les autorités de contrepartie ont demandé expressément que les candidats soient placés dans des instituts de formation des États-Unis.

10. Cette situation a également entraîné une diminution du nombre des candidates, dans la mesure où les projets de fonds fiduciaires unilatéraux actuellement gérés par la Sous-Division sont financés par des pays qui désignent plutôt des hommes que des femmes. De ce fait, 12 pour cent seulement des boursiers placés en 1996 et 1998 et 9 pour cent des boursiers placés en 1997 étaient des femmes. Les efforts seront poursuivis pour que davantage de bourses soient octroyées à des femmes. Les candidatures de femmes sont activement encouragées et on espère que les gouvernements concernés réagiront favorablement en désignant à l'avenir une plus forte proportion de candidates qualifiées.

11. La Sous-Division s'efforce d'encourager les activités de formation dans des régions aux pourcentages relativement faibles, comme l'Amérique latine, et de placer un nombre croissant de boursiers dans des instituts de formation de pays en développement. Si ces efforts se révèlent fructueux, on peut s'attendre à une situation plus équilibrée à l'avenir.

AVANTAGE COMPARATIF DE LA FAO

12. Le large éventail de contacts et la neutralité de la FAO, associés à sa vaste expérience depuis les années 50, en matière de programmes internationaux exonérés d'impôts lui donnent un avantage comparatif pour organiser des activités de formation d'un bon rapport coût-efficacité et de grande qualité dans le monde entier. Peu d'entreprises privées ou d'institutions publiques, s'il en existe, présentent des avantages similaires. En outre, la FAO possède les compétences nécessaires dans un large éventail de disciplines intéressant les secteurs agricole, halieutique et forestier.

13. En outre, grâce à la collaboration de ses bureaux de liaison, à l'information disponible dans ses banques de données et aux connaissances concrètes de ses fonctionnaires techniques, la FAO est à même d'organiser l'ensemble du processus de formation et de suivre ses résultats.

14. Sur le plan pratique, la Sous-Division s'appuie sur un réseau de contacts établi au fil des années et notamment sur des contacts étroits avec des universités dans toutes les régions. Par conséquent, des programmes d'études à la carte peuvent facilement être organisés en fonction des exigences spécifiques des boursiers. En outre, l'utilisation des contacts gouvernementaux pour faciliter le placement des boursiers permet souvent de réduire les frais généraux.

ÉVALUATION QUALITATIVE

15. Dans la mesure où la Sous-Division, avec l'aide, le cas échéant, des représentants de la FAO dans le pays, supervise tous les aspects administratifs et logistiques de la formation, les boursiers sont étroitement suivis et peuvent bénéficier, si besoin est, d'une assistance. Les boursiers doivent soumettre un rapport à la fin de leur période d'étude pour permettre aux fonctionnaires techniques de la FAO d'évaluer l'impact général de la formation sur les objectifs de mise en valeur des ressources humaines des pays d'origine. Les enquêtes montrent que 90 pour cent environ des stagiaires sont satisfaits de la formation reçue. Toutefois, malgré les tentatives faites dans le passé par la Sous-Division pour évaluer la mesure dans laquelle ces connaissances sont effectivement appliquées dans le pays d'origine du stagiaire, il est difficile, vu l'énormité de la tâche, d'obtenir une image globale et fiable. Des efforts supplémentaires devraient être faits dans cette direction.

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS NATIONALES GRÂCE AU PROGRAMME DE BOURSES

16. Afin d'améliorer encore la contribution de la FAO au renforcement des capacités nationales, le Directeur général a lancé en mars 1997 le Programme de renforcement des capacités nationales grâce à l'octroi de bourses. Ce Programme visait, en particulier, à diversifier les bourses offertes par la FAO, de façon qu'elles ne dépendent plus autant des arrangements de fonds fiduciaires unilatéraux. Ce Programme permet en outre de réduire les coûts lorsque la formation est offerte gratuitement. Une lettre circulaire a été envoyée aux gouvernements des États Membres pour les inviter à proposer de contribuer à la formation de boursiers de pays en développement dans leurs instituts nationaux de formation. Depuis lors, la FAO a reçu 94 propositions de stages, réparties comme suit :

Belgique 18 bourses
Cuba 20 bourses à long terme et 15 bourses à court terme
Chypre 6 stages de formation pratique à court terme
Grèce 10 bourses de six mois
Islande 2 stages de formation en cours d'emploi
Israël 1 stage de formation de deux semaines
Portugal 15 bourses
Turquie 7 stages de formation à court terme

Quarante-quatre personnes ont bénéficié à ce jour de cette nouvelle initiative et soixante-trois candidatures sont dans la filière.

17. À titre d'exemple, 15 candidats originaires des pays suivants : Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad - ont participé aux stages offerts par la Belgique. Les droits d'inscription ont été payés par des projets en cours d'exécution dans les pays des participants. Trois candidats iraniens ont suivi avec succès des stages de formation à l'horticulture et à l'utilisation des engrais à Chypre. En novembre 1998, une candidate du Nicaragua a achevé avec succès au Portugal un stage de formation professionnelle à court terme sur les semences et les pépinières d'essences forestières.

18. Le principal obstacle à l'expansion de ce programme est le manque de fonds pour les voyages internationaux et les faux frais, qui la plupart du temps ne sont pas pris en charge par les donateurs. En outre, les candidats intéressés par certains stages de formation peuvent ne pas connaître suffisamment bien la langue du pays hôte. Bien que l'obstacle linguistique puisse être surmonté dans le cas de programmes de formation à long terme, il est plus rédhibitoire dans le cas des programmes à court terme, puisque les stagiaires n'ont pas le temps d'apprendre une nouvelle langue ou de se remettre à niveau dans cette langue.

IMPACT DES NOUVELLES ORIENTATIONS

19. Compte tenu de l'effondrement subit du financement obtenu traditionnellement du PNUD et des fonds fiduciaires et de la concurrence accrue qui s'en est suivi pour bénéficier d'arrangements de fonds fiduciaires unilatéraux, on a cherché à améliorer le rapport coût-efficacité en réduisant les coûts pour la FAO et les droits d'inscription, tout en maintenant, voire en augmentant, le niveau d'exécution. Le groupe des bourses de la Sous-Division TCOC a assaini la structure de ses coûts internes en redéfinissant ses besoins en personnel et en rationalisant le déroulement de ses opérations. Il renforce progressivement l'exécution, tandis que la gestion des voyages d'étude, autre type d'activité de formation dont il s'occupait dans le passé, a été transférée aux structures décentralisées. En même temps, la Sous-Division TCOC est en négociation avec les principaux fournisseurs de services (instituts de formation des États-Unis et du Canada, essentiellement) pour obtenir un statut privilégié en matière de droits d'inscription et d'autres frais généraux.

CONCLUSIONS

20. Cette note a été préparée à l'intention du Comité pour illustrer les tendances récentes et les principales caractéristiques des activités de la FAO en matière de bourses.