C 99/INF/8


Conférence

Trentième session

Rome, 12 - 23 novembre 1999

PRIX EDOUARD SAOUMA 1998-1999

 

1. En novembre 1993, à sa vingt-septième session, la Conférence de la FAO a adopté la Résolution 2/93 instituant, à titre permanent, un Prix qui sera décerné à un institut national ou régional ayant exécuté de façon particulièrement efficace, durant l'exercice biennal précédant la Conférence, un projet financé par le Programme de coopération technique (PCT). Ce Prix porte le nom de M. Edouard Saouma, qui fut Directeur général de la FAO de 1976 à 1993, et vise les objectifs qu'il a toujours servis. Il est décerné à chaque exercice biennal.

2. Ce Prix consiste en: i) une médaille gravée au nom de l'institut bénéficiaire; ii) un certificat décrivant ses réalisations; iii) une somme de 25 000 dollars E.-U. en espèces; iv) un voyage au Siège de la FAO à Rome pour un représentant de l'institut qui participe à la cérémonie et se voit remettre le Prix au nom de l'institut.

Sélection de l'institut lauréat

3. L'institut lauréat du Prix est choisi par le Comité de sélection du Prix Edouard Saouma, placé sous la présidence du Directeur général et composé du Président indépendant du Conseil, du Président du Comité du Programme et du Président du Comité financier. Le choix s'effectue à partir d'une liste restreinte dressée par un Comité de sélection interdépartemental ad hoc présidé par le Directeur général adjoint et composé des Sous-Directeurs généraux de tous les départements du Siège, du Directeur de la Division des opérations de terrain et du Coordonnateur du PCT faisant office de secrétaire.

4. Les propositions de candidatures sont présentées par les instituts nationaux aux Représentants de la FAO ou aux Représentants résidents du PNUD, le cas échéant, pour être approuvées puis transmises au département technique compétent chargé du soutien au projet. Les Représentants de la FAO, les Représentants régionaux de la FAO ou les Représentants résidents du PNUD, selon le cas, peuvent aussi soumettre des candidatures directement au département technique intéressé.

Remise du Prix

5. Le Prix est décerné par le Directeur général au représentant de l'institut lauréat à l'occasion d'une cérémonie organisée à cet effet au début de chaque session ordinaire de la Conférence. Le Prix pour l'exercice 1998-1999 sera attribué à la trentième session de la Conférence de la FAO lors d'une cérémonie qui se tiendra le vendredi 12 novembre 1999.

6. En cette troisième occasion, le Prix sera décerné à deux instituts nationaux qui se sont également distingués dans l'exécution de leurs projets PCT respectifs; il serait injuste de décerner le Prix à un seul institut étant donné la contribution exceptionnelle de chacun. C'est pourquoi l'Organisation propose exceptionnellement d'attribuer le Prix à deux instituts nationaux qui partageront la somme en espèces.

7. Chaque institut a obtenu des résultats remarquables du point de vue de l'incidence, de l'effet catalyseur et du suivi de son projet. Sur les vingt-trois propositions soumises, ces deux instituts nationaux se distinguent par l'engagement et l'enthousiasme avec lesquels ils ont exécuté et transformé une initiative au départ modeste du Programme de coopération technique de la FAO en un succès dont les résultats dépassent largement le montant investi par l'Organisation.

8. Les résultats de ces deux projets ont été exceptionnels du point de vue de l'efficacité de l'exécution, ainsi que de leur incidence et de leur effet catalyseur, qui sont bien décrits dans la documentation jointe. L'engagement personnel et l'enthousiasme des Directeurs et du personnel de ces instituts ont joué un rôle essentiel pour les réalisations de ces deux projets et ont été la condition de leur succès, non seulement pour ce qui est des objectifs immédiats mais aussi pour la durabilité des résultats acquis.

Département des forêts (Dirección Forestal), Ministère de l'agriculture (Ministerio de la Agricultura), République de Cuba
(TCP/CUB/5612 Formulation d'une nouvelle législation forestière)

9. Les forêts de Cuba ont un fort potentiel économique, indépendamment de leurs fonctions sociales et de leurs valeurs écologiques importantes. Pour les gérer correctement, il est devenu nécessaire de modifier la législation forestière en vigueur, compte tenu des changements structurels et économiques que le pays a connus ces dernières années. Le projet PCT a aidé à concevoir la nouvelle législation forestière de Cuba, qui offre un cadre amélioré pour la gestion durable des forêts, et prévoit la participation populaire aux activités forestières, ainsi que des encouragements pour la foresterie privée. La principale ressource du Département des forêts de Cuba est son personnel professionnel, techniquement bien formé et parfaitement dévoué. Avant le démarrage du projet, le Département des forêts avait pris l'initiative de préparer la version initiale de la législation forestière, qui a ensuite été utilisée comme base de la nouvelle version. Indépendamment du fait qu'il a su mettre en place des arrangements parfaits pour le fonctionnement du projet, le Département des forêts a joué un rôle crucial dans tout le processus de rédaction. Outre le Directeur lui-même, trois fonctionnaires principaux ont été affectés à cette tâche, et ont travaillé à plein temps avec l'équipe du projet pendant son séjour à Cuba, et sont restés actifs jusqu'à l'achèvement du processus, par l'intermédiaire d'un échange intense de correspondance électronique avec le siège de la FAO pour la mise au point finale des versions successives. Lorsque le projet de loi a été finalisé, le Ministre concerné a pris les mesures nécessaires pour en obtenir l'approbation, d'abord au niveau du Cabinet, puis officiellement par le Parlement. Après la promulgation de cette législation, le Département des forêts a commencé une nouvelle rédaction pour la préparation des règles d'exécution (ce processus est maintenant achevé, après l'adoption officielle des règlements forestiers). De plus, le Département a entrepris un exercice similaire dans un domaine lié à la foresterie, à savoir l'examen de la législation en vigueur concernant la faune et la flore sauvages en vue d'une réforme. Le dévouement et le professionnalisme du Département des forêts ont contribué de manière décisive au succès de ce projet.

Département général de la protection des plantes, République du Yémen
(TCP/YEM/4555 Aide d'urgence pour la lutte contre les pucerons)

10. Le secteur des fruits à noyau et des fruits à pépins du Yémen a été confronté à une invasion d'insectes ravageurs introduits accidentellement, le puceron brun du pêcher, entraînant de graves pertes dans le secteur fruitier. Une tentative de maîtrise de la situation grâce à des pulvérisations d'insecticides en couverture s'est avérée peu efficace et dangereuse pour l'homme et l'environnement. Par conséquent, l'aide du PCT a été demandée. Le projet a utilisé, comme première mesure d'urgence, une stratégie efficace et sûre de lutte chimique reposant sur l'emploi d'un insecticide systémique qui pouvait être appliqué directement sur une petite surface de l'écorce de l'arbre. En tant que solution durable à plus long terme, un ennemi naturel du puceron du pêcher a été lâché dans les zones infestées. Avant l'exécution du projet, la production de fruits à noyau et de fruits à pépins, et en particulier des amandes, avait beaucoup baissé, de 50 pour cent dans certaines zones. Maintenant, les rendements dans ce secteur, qui concernent quelque 200 000 familles agricoles, sont redevenus normaux. Les résultats sont particulièrement visibles chez les petits producteurs qui ne disposaient pas d'insecticides pour la lutte à court terme ou qui n'avaient pas les moyens de les acheter.

Le Département général de la protection des plantes (GDPP) a fourni la contribution décisive pour le succès du projet et a prévu les installations, le personnel et les ressources locales pour une bonne exécution des activités. Il a su mener les essais d'insecticides et, une fois les résultats connus, il a procédé au traitement de zones importantes de superficies touchées sur plusieurs mois et au prix de longues heures de travail. Le personnel travaillant sur l'élément "lutte biologique" du projet a fait preuve de beaucoup de dévouement, d'initiative et de capacité pour mettre au point les techniques d'élevage, de lâcher et de surveillance de l'ennemi naturel. Il a transformé des salles de laboratoire en installations d'élevage intensif très pratiques et efficaces. Le personnel permanent de vulgarisation du GDPP a bien formé les vulgarisateurs et les agriculteurs à ce nouveau concept de lutte biologique et continue à organiser des journées de formation sur le terrain sur ce thème. Le dévouement du GDPP a contribué à l'adoption d'une "culture de protection intégrée" par les décideurs, les chercheurs, les vulgarisateurs et les agriculteurs. Il s'agit d'un succès majeur car, auparavant, l'emploi de pesticides était considéré comme la seule solution aux problèmes des ravageurs. L'ennemi naturel du puceron du pêcher est actuellement bien installé dans toutes les zones touchées, et il est peu probable que ce ravageur se manifeste à nouveau de manière destructive. De plus, le GDPP est maintenant en mesure, de manière indépendante, de multiplier, de lâcher et de surveiller l'ennemi naturel, si ce ravageur devait se manifester à nouveau. Le GDPP a mis en place de bonnes relations de travail avec les institutions internationales actives dans le domaine de la lutte biologique, ce qui sera utile pour la poursuite d'une gestion durable des ravageurs dans le pays. C'est une solide garantie de protection durable des plantes au Yémen. Le GDPP joue un rôle clé dans l'utilisation optimale du potentiel de lutte biologique contre d'autres ravageurs sur le coton, les fruits et les légumes, dans le cadre d'une stratégie de protection intégrée.