L’appel de fonds lancé par la FAO a été entièrement financé et a permis de traiter entre janvier 2020 et décembre 2021 près de 2,3 millions d’hectares de terres envahies par des criquets pèlerins dans les pays visés, au moyen d’opérations terrestres et aériennes. On a ainsi évité la perte de 4,5 millions de tonnes de produits cultivés, sauvé 900 millions de litres de lait et pu approvisionner en nourriture 41,5 millions de personnes. La valeur commerciale des pertes de céréales et de lait évitées grâce à l’intervention est estimée à 1,77 milliard d’USD.

Les effets dévastateurs de la recrudescence acridienne sur les moyens d’existence ont pu être atténués au moyen d'un appui en nature et en espèces; plus de 305 000 ménages ont reçu l’aide de la FAO et 300 000 autres celle d’organisations non gouvernementales. Environ 3 millions de personnes ont ainsi eu les moyens de satisfaire leurs besoins immédiats et de restaurer leurs capacités de production.

Le Service d’information sur le criquet pèlerin de la FAO a émis une alerte rapide en temps utile et de manière précise, et formulé des prévisions tout au long de la recrudescence. La collaboration avec les partenaires du milieu universitaire, du monde de la recherche et du secteur privé a donné lieu à 16 innovations qui ont été intégrées au Service d'information sur le criquet pèlerin et aux programmes nationaux de lutte antiacridienne afin d’améliorer les dispositifs de suivi et d’alerte rapide, notamment des outils importants comme l’application eLocust3, utilisée pour enregistrer les observations faites sur le terrain et les transmettre en temps réel par satellite en vue de décider des mesures à prendre.

Enfin, de grands progrès ont été accomplis s’agissant de protéger la santé de l’environnement et des êtres humains, en particulier face aux effets des pesticides, dans le cadre de la lutte contre le criquet pèlerin et dans le droit fil de l’approche «Une seule santé». Les biopesticides et les inhibiteurs de croissance des insectes ont été utilisés dans la mesure du possible à la place des pesticides conventionnels puisqu'ils sont respectueux de l'environnement et peuvent contribuer à la durabilité de l’écosystème. En contrôlant de près tout le cycle de vie des pesticides pendant les opérations de lutte, en fournissant des orientations sous la forme de normes en matière d’environnement, de santé et de sécurité pour la région et en mettant au point un système de gestion des pesticides, la FAO a aidé à réduire les risques associés aux pesticides dans les campagnes de lutte, à faciliter une intervention rapide face aux invasions et aux recrudescences et à encourager la coopération entre les pays touchés aux fins de la lutte préventive.

Nous sommes certes parvenus à vaincre cette recrudescence historique, mais il reste encore des défis à relever pour préserver les acquis des deux dernières années et permettre aux pays de maintenir les systèmes solides de suivi et de lutte mis en place, et ainsi améliorer la capacité collective de la région de prévenir de futures recrudescences et invasions généralisées. La FAO continuera de travailler sans relâche avec les pays qui présentent des risques élevés afin que les mécanismes de surveillance et d'intervention restent opérationnels et nous permettent de renforcer notre action collective face à ce fléau qui sévit de longue date.