Notre planète est au bord de l'effondrement environnemental et la faim dans le monde est à nouveau en pleine augmentation. Selon le rapport sur l'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition (SOFI) de 2019, le nombre de personnes souffrant de malnutrition et de privation chronique augmente pour la quatrième année consécutive : 821 millions de personnes ont souffert de sous-alimentation en 2018, contre 785 millions en 2015. Face à ces réalités, il est essentiel d'accorder une attention particulière au rôle des femmes, qui sont touchées de manière disproportionnée par la faim et l'insécurité alimentaire, ainsi que par les changements climatiques, et ce alors qu'elles représentent un facteur crucial de la solution à ces problèmes. Ce document de vision veut démontrer l'importance particulière du rôle joué par les femmes dans le développement de l'agroécologie en tant que pilier fondamental de la souveraineté alimentaire et du droit à l'alimentation. Il explore également les liens inextricables entre les luttes pour le féminisme et pour l'agroécologie. Il souligne l'importance des approches féministes dans la promotion de l'agroécologie et de la réalisation du droit humain à une alimentation et une nutrition adéquates comme moyen d'assurer des systèmes alimentaires justes et durables pour tous. Les femmes représentent environ 43% de la main-d'œuvre agricole et ce malgré le fait qu'elles n'aient pas un accès égal aux ressources productives nécessaires à l'agriculture. (SOFI 2019). Environ neuf exploitations agricoles sur dix dans le monde sont des fermes familiales et 80 % de la nourriture mondiale est produite par de petites exploitations familiales, où les femmes jouent un rôle clé à toutes les étapes de la production alimentaire : de la sélection des semences à la préparation des sols, en passant par le désherbage, la récolte et le 1 stockage, la transformation alimentaire, l'élevage et la pêche, notamment le tissage de filets, la capture du poisson, le conditionnement et le commerce du poisson.