Plateforme mondiale des Champs-Écoles des Producteurs

Burkina Faso, l’approche des champs écoles agropastoraux pour le renforcement de la résilience climatique des communautés rurales

13/05/2021

Au Burkina Faso, les changements climatiques ont des impacts importants sur les écosystèmes agrosylvopastoraux halieutiques et fauniques, menaçant les moyens de subsistance de la grande majorité des communautés rurales dont la situation socio-économique difficile limite les capacités de résilience. Face aux changements climatiques, les actions de ces communautés relèvent davantage d’un changement « forcé » de pratiques ou d’une réponse spontanée aux aléas, avec parfois des conséquences négatives sur la durabilité des systèmes.

Depuis 2015, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), en partenariat les acteurs publics et privés du secteur rural, utilise l’approche des champs-écoles agropastoraux (CEAP) pour renforcer les capacités de résilience climatique des agropasteurs. Plus qu’une approche de vulgarisation de pratiques et technologies climato-intelligentes, les champs écoles agropastoraux contribuent au renforcement des connaissances et les compétences des agropasteurs pour qu’ils deviennent experts et innovateurs dans leurs propres systèmes de production.

Les actions pilotes de formation participative des agropasteurs à travers les CEAP ont touché six régions (sur 13 régions) réparties dans la zone sahélienne (300 à 600 mm de pluie par an avec moins de 45 jours pluvieux) et la zone soudano-sahélienne (600 à 900mm de pluie par an et 50 à 70 jours pluvieux). Le pays dispose actuellement de 25 maîtres formateurs et plus de 300 facilitateurs de CEAP. Aussi, plus de 20 000 agropasteurs ont été formés à travers la mise en place de près d’un millier de CEAP.

Le succès de l’approche des champs écoles agropastoraux au Burkina Faso est traduit par son adoption comme outil phare des systèmes de vulgarisation et d’appui conseil des secteurs agro-sylvo-pastoraux ainsi que la création d’un comité interministériel pour soutenir sa mise à l’échelle. Toutefois, deux défis majeurs restent à relever. Il s’agit notamment de l’iintégration de l’approche CEAP dans les curricula de formation des universités et écoles de formation professionnelle agro-sylvo-pastorales et le financement durable de sa mise à l’échelle.