Depuis début 2016, la FAO soutient le Ministère de l'Agriculture dans la mise en œuvre d'un projet visant à réduire les risques liés aux pesticides dans l'agriculture.Le projet s'appelle Réduction des risques liés aux pesticides et il est financé par le Fonds pour l'environnement mondial. Le projet comporte quatre composantes techniques dont l'une est la promotion d'alternatives plus sûres aux pesticides conventionnels.

L'intensification de la production agricole pour répondre à la demande sans cesse croissante de nourriture, de nutrition et de revenus entraîne une augmentation correspondante de l'utilisation des pesticides. Pourtant, les vulgarisateurs et les agriculteurs manquent de connaissances et de compétences pour minimiser les risques liés à l'utilisation des pesticides. Les pesticides font partie des intrants destinés à protéger les cultures et le bétail contre les ravageurs et les maladies, mais ils ont également des coûts socio-économiques en plus des coûts liés à la santé humaine et à l'environnement. Ils augmentent les coûts de production, réduisent les bénéfices et peuvent entraîner des problèmes de santé s'ils ne sont pas utilisés correctement.

Dans le cadre de la promotion d'alternatives plus sûres aux pesticides conventionnels, le projet a été le premier à lancer des champs-écoles des producteurs sous l'égide de la FAO au Malawi, qui a ensuite été intégré dans deux autres programmes nationaux sous l'égide de la FAO en tant qu'initiative d'intensification des CEP. Grâce aux champs-écoles des producteurs, les agriculteurs ont été formés à la réduction des risques liés aux pesticides, à la reconnaissance de l'empoisonnement par les pesticides, à l'adoption d'alternatives plus sûres aux pesticides, y compris la lutte intégrée contre les parasites. Le programme comprenait également la compréhension des étiquettes des pesticides, l'identification et la sélection des pesticides les moins dangereux, la manipulation des pesticides pendant l'application et l'élimination des conteneurs vides.

Le projet a adopté une approche en trois volets pour remédier au manque de connaissances et de compétences des agents de vulgarisation et des agriculteurs. Comme première approche, en 2016, le projet a commencé à former les agents de vulgarisation en tant que maîtres formateurs de l'approche de vulgarisation des champs-écoles des producteurs (CEP). La formation a intégré la réduction des risques liés aux pesticides afin que les agents de vulgarisation puissent former les agriculteurs après leur formation. Depuis lors, ces sessions de formation se sont poursuivies et, en avril 2022, environ 700 agents de vulgarisation, dont un tiers de femmes, avaient été formés.

La deuxième approche consistait à former les agriculteurs, connus sous le nom d'animateurs communautaires de CEP, de la même manière que les agents de vulgarisation, mais cette approche a changé par la suite. Les agents de vulgarisation sont les principaux formateurs et agissent comme leur titre le suggère, c'est-à-dire en tant que maîtres formateurs. Le projet a formé directement 1 800 agriculteurs, dont un tiers d'hommes.

Troisièmement, le projet a facilité une enquête nationale sur les pratiques des agriculteurs en matière de gestion des pesticides, en mettant l'accent sur les points chauds où des pesticides très dangereux sont utilisés. L'enquête a couvert huit zones agro-écologiques du pays et visait à connaître les pratiques des agriculteurs lors de l'application et de l'élimination des pesticides. Elle a également permis de vérifier la prévalence de l'utilisation de pesticides interdits, à usage restreint ou hautement dangereux parmi les petits exploitants agricoles afin de prendre des décisions de gestion dans le cadre de la promotion d'alternatives plus sûres par le Conseil de contrôle des pesticides du Malawi (PCB). Le rapport d'enquête a contribué à la définition des thèmes de formation des agents de vulgarisation et des agriculteurs, dans les domaines de la lutte intégrée contre les ravageurs en tant qu'alternative plus sûre aux pesticides conventionnels, de l'information sur les pesticides, c'est-à-dire de la compréhension des dangers associés aux risques, de la manière d'obtenir des informations sur les dangers et de leur identification, de la gestion des risques par la manipulation de tous les cycles de vie des pesticides, etc.

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