Approvisionnement en juvéniles
Les alevins de chano peuvent être obtenus par collecte dans les zones côtières ou dans les eaux littorales ou produits en captivité. L'approvisionnement en alevins sauvages est souvent imprévisible; ces dernières années, les captures ont diminué et ne peuvent pas satisfaire la demande des fermes piscicoles.
Alevins produits par des géniteurs en captivité
En élevage les géniteurs en captivité, les grands juvéniles de chano sont alimentés et maintenus dans des cages en mer flottantes installées dans des criques protégées ou dans de grands étangs, profonds, entièrement salins (Philippines), ou dans de grands bassins cimentés profonds sur terre (Indonésie et Taiwan province de Chine), jusqu'à ce qu'ils atteignent la maturité sexuelle avec un poids corporel moyen d'au moins 1,5 kg. Les unités d'élevage de stock de reproduction en terre dépendent entièrement d'un approvisionnement en eau de mer fraîche pompée et sont souvent intégrées dans les écloseries.
Les stocks de reproduction atteignent la maturité en cinq ans dans les grandes cages flottantes, mais cela peut durer 8-10 ans dans les étangs et les bassins en béton. En moyenne, les premières pontes du stock de géniteurs tendent à être plus petites que celles des adultes sauvages capturés mais les géniteurs les plus grands et les plus âgés produisent autant d'oeufs que les adultes sauvages de la même taille. Les géniteurs d'environ 8 ans et d'un poids moyen de 6 kg produisent 3-4 millions d'oeufs.
La reproduction du chano en captivité et la production d'alevins en grande quantité (Taiwan province de Chine, Indonésie et Philippines) dépendent souvent de la ponte naturelle, ce qui garantit des taux de survie élevés. Normalement, l'induction artificielle n'est pas exercée. Les jours où la ponte naturelle se produit, les poissons mangent moins que d'habitude mais ils nagent plus et se poursuivent, des fois ils sautent, et battent l'eau de l'après midi jusqu'au soir. Le frai a lieu souvent vers minuit mais, parfois, il peut se produire pendant la journée.
Alevins sauvages capturés
Les alevins sauvages sont collectés avec des seines à maille fine et des poches en filet de diverses conceptions indigènes aux Philippines, Taiwan province de Chine et Indonésie. Les engins les plus généralement utilisés sont les filets poussés (
push net) «balayeuses» et les seines traînées.
Production d'écloserie
Les écloseries de chano se composent de bassins d'élevage larvaire, de bassins de culture des rotifères (
Brachionus) et des algues vertes (par exemple
Chlorella) et des bassins d'éclosion d'artémia. L'élevage larvaire est pratiqué dans des systèmes externes ou internes, selon les spécificités du pays où les alevins sont produits.
Les écloseries adoptent des systèmes intensifs (densité élevée, bassins de grand volume, distribution d'aliments et échange quotidien d’eau) ou semi-intensifs (faible densité, bassins de volume élevé, échange d'eau minimal, poissons alimentés avec des régimes mixtes), avec un taux moyen de survie de 30 pour cent (des larves nouvellement écloses). Après éclosion, les larves sont cultivées, à une densité convenable, à raison de 50/litre dans des bassins d'écloserie (en béton, en fibre de verre, bassins en terre à revêtement en toile ou en polypropylène), maintenues avec une algue verte
Chlorella et alimentées avec des rotifères pendant les premiers stades et plus tard avec des copépodes ou artémia pendant une période totale de 3-4 semaines. Quand, leur taille est de 2 ou 3 cm, elles sont transportées vers les nurseries.
Les alevins peuvent changer de mains deux fois ou plus avant d'être utilisés dans le grossissement; chaque fois ils sont triés, comptés, transportés, et stockés pendant différentes périodes. Les alevins sont un produit fortement périssable et certains d'entre eux meurent soit lors de la collecte, stockage, transport, alevinage ou au cours du grossissement. Les technologies de stockage et de transport d'alevins sont généralement efficaces, bien qu'elles ne soient pas encore perfectionnées. Les alevins sont stockés dans un endroit frais dans des bassins en plastique ou des pots en argile à 100-500/litre, dans de l'eau à 10-25‰, qui est renouvelée quotidiennement. Les commerçants peuvent stocker les alevins pendant 1-7 jours, selon la demande. Les alevins sont alimentés par de la farine de blé ou des jaunes d'oeufs cuits pendant 1-2 semaines, cependant, dépassant cette période ils commencent à mourir, en dépit des aliments fournis. Récemment, les aliments micro- encapsulés sont devenus disponibles sur le marché pour les poissons néanmoins, leur coût est plus élevé comparé à celui des aliments vivants conventionnels.
Nurserie
Les opérations d'alevinage dans les pays producteurs de chano varient selon les pratiques d'élevage adoptées.
A Taiwan province de Chine, où les productions commerciales d'écloserie et de nurseries sont des entreprises intégrées, les alevins du chano sont généralement stockés soit dans des étangs en terre ou bassins en toile ou en béton avec des densités de 2 000/litre.
En Indonésie, des nurseries d'arrière-cour bien établies sont utilisées. Elles se composent d'une série de bassins élevés en toile ou en béton d'une capacité de 1-2 tonnes et les densités d'élevage adoptées sont semblables à celles utilisées à Taiwan province de Chine.
Aux Philippines, les nurseries de chano sont intégrées dans des unités de grossissement, où les alevins sauvages capturés ou ceux élevés en écloserie sont d'abord acclimatés dans les compartiments d'alevinage qui constituent le un tiers à un quart de la surface totale de l'étang d'eau saumâtre. Les alevins sont empoissonnés à une densité allant jusqu'à 1 000/litre et sont alimentés avec des aliments micro-benthiques se développant naturellement connus sous le nom de «lab-lab» qui se développent sur le fond des étangs fertilisés. L'alevinage est entrepris également dans des hapa, qui sont des sortes de filets en nylon suspendus installés dans les étangs d'eau saumâtre ou lagunes et lacs d'eau douce dans les unités de grossissement, c’est une pratique traditionnelle adoptée aux Philippines. Quand la nourriture naturelle s'épuise, des aliments artificiels tels que le son de riz, le son de maïs, et le pain rassi ou des aliments formulés sont fournis. Environ 4-6 semaines après, les alevins deviennent des juvéniles de 5-8 cm, une taille idéale pour les relâcher dans les étangs ou enclos de grossissement. Selon la période de grossissement désirée, les juvéniles ou fingerling de chano sont maintenus dans les nurseries ou les gardois de transition jusqu'à la taille de stockage requise qui est de 30-40 g. Le taux de survie pendant la période allant de la taille d'alevins jusqu'à fingerling est normalement de 70 pour cent.
Producción en viveros
Le chano peut être cultivé dans les étangs, enclos ou cages.
Elevage en étang
L'élevage du chano dans les étangs peut être pratiqué dans les systèmes d'eau peu profonde ou profonde.
- La culture dans l'eau peu profonde est pratiquée principalement en Indonésie et aux Philippines. Les poissons sont traditionnellement cultivés dans les étangs d'eau saumâtre peu profonde dans lesquels la croissance des algues benthiques est favorisée par la fertilisation inorganique ou organique. Le chanos peut vivre uniquement sur les algues benthiques si la productivité des algues excède le taux de broutage des poissons; sinon, des aliments commerciaux complémentaires sont utilisés. Le système de culture «lab-lab» aux Philippines est équivalent à la culture de l'eau peu profonde adoptée à Taiwan province de Chine. Le terme «lab-lab» est utilisé dans ce pays pour désigner le tapis d'algues (et tous les micro-organismes aquatiques) dans les étangs d'élevage.
Les étangs d'eau saumâtre aux Philippines ont été souvent excavés du «nipa» et des surfaces de mangrove. La conception des étangs d'eau peu profonde consiste généralement en plusieurs étangs d'alevinage et de production avec une superficie typique de 2 000 m2 pour les étangs d'alevinage et 4 ha pour les étangs de production (grossissement). Précisément, les étangs ont une profondeur de 30-40 cm et ont des équipements d'approvisionnement en eau indépendants.
Le rendement moyen d'une nurserie intégrée typique, dans un système de transition et de grossissement peu profond qui produit 3 récoltes par an est 800 kg/ha. La conception des étangs modulaires modifiés se composant d'une série de compartiments de grossissement avec un maximum de huit récoltes par an a montré une augmentation de rendement atteignant 2 000 kg/ha.
- La culture en eau profonde a été développée au cours des années 70 suite au déclin de la rentabilité de la culture en eau peu profonde, et la valeur croissante et la limitation des ressources de terre et de la main d'oeuvre. Les étangs d'eau profonde fournissent un environnement plus stable et prolongent la période de grossissement jusqu'à la saison d'hiver. La majorité des étangs piscicoles de chano situés dans l'eau profonde ont été créés en convertissant soit les étangs d'eau peu profonde ou les étangs d'eau douce, avec une profondeur de 2-3 m. La production à partir de ces systèmes a beaucoup augmenté à Taiwan province de Chine, s'élevant de 23 pour cent de la production totale en 1981 à 75 pour cent en 1990.
La plupart des étangs de chano aux Philippines et en Indonésie sont du type extensif et de semi-intensif, avec de grandes unités d'étangs peu profonds, où le renouvellement d'eau se fait grâce aux marées et où la nourriture est naturelle avec une utilisation minimale d'engrais en alternance avec des aliments commerciaux et d'autres intrants. La densité de stockage va de faible à moyen (50 000-100 000/ha). La méthode taiwanaise de production se base sur des densités intensives (150 000-200 000/ha). Peu de maladies ou d’infestations ont été enregistrées jusqu'ici dans les fermes piscicoles de chano dans ces pays asiatiques.
Culture en enclos
Ce système a été introduit aux Philippines en 1979 dans le lac Laguna. À ce moment-là, le lac avait une productivité primaire très élevée, qui a satisfait les besoins en nourriture du chano. En raison des faibles intrants et des rendements élevés, la zone d'élevage en enclos a considérablement augmenté de 1973 à 1983, ainsi elle a dépassé plus de 50 pour cent de la surface totale du lac, qui est de 90 000 ha. Vu que la production primaire du lac ne pourrait pas faire face à cette expansion soudaine de l'aquaculture, et l'alimentation devient nécessaire pour répondre aux exigences alimentaires des poissons cultivés, les pratiques en matière de culture en enclos développées dans les lacs ont été plus tard introduites dans les zones intertidales aux Philippines le long des criques et des estuaires des fleuves. Les propriétaires d'enclos ensemencent les fingerlings à 30 000-35 000/ha et fournissent une alimentation commerciale de complément. Cependant, il y a des maladies qui se répandent dans les enclos d'élevage causant une grande mortalité. Actuellement, des règlements de gouvernement sont pris en considération en vue de réaliser des rendements durables dans ce type d'élevage.
Élevage en cage
Les cages piscicoles sont sous forme de clôtures plus petites et plus restreintes qui peuvent fixés sur des pieux dans les eaux peu profondes ou installées dans l'eau profonde avec des flotteurs et des ancres appropriés. L'élevage en cage du chano est généralement pratiqué dans les eaux marines le long des baies côtières. Les taux de stockage (aux Philippines) sont assez élevés, allant de 5 jusqu'à 30/m
3.
Apport de nourriture
Dans le passé, les aliments traditionnels utilisés pour le grossissement du chanos se composaient de la nourriture naturelle «lab-lab» ou d'une combinaison de phytoplancton et des macroalgues (
Enteromorpha intestinales, Cladophora spp. ou
Chaetomorpha linnum) favorisés par la fertilisation. Cependant, dans les années 80, des aliments commerciaux spéciaux pour le chano ont été développés et sont utilisés presque exclusivement. Comme la technologie de culture en cage et en enclos proliférait dans les années 90, dans les eaux marines et continentales, des aliments extrudés flottants et semi-flottants de chano ont été davantage développés. Les aliments qui vont au fond étaient utilisés dans l'élevage en étangs et en bassins de grossissement en terre. Les aliments qui sont maintenant fabriqués commercialement sont utilisés en début d'alevinage, en grossissement et en fin d'élevage, selon le stade de production du chano.
Techniques de récolte
Les poissons chanos sont normalement récoltés à des tailles de 20-40 cm (environ 250-500 g). Il existe trois méthodes connues dans la récolte de ce poisson:
- Récolte partielle. Dans la récolte sélective du chano uniformément mis en élevage dans les unités de grossissement (c. à d. cages, enclos, étangs, bassins) on utilise des seines ou des filets maillants, laissant les poissons trop petits et récoltant uniquement ceux de taille marchande, avec un poids corporel moyen de 250 g ou plus.
- Récolte totale: il s’agit de la récolte totale d'une production d'une seule période à partir d'une unité de grossissement (c. à d. vidange totale des étangs par gravité ou pompage, déplacement de la structure entière de cage, utilisation de seines ou de filets maillants dans les enclos). La taille de récolte à ce stade peut varier entre 250 et 500 g.
- Récolte forcée: c’est la récolte d'urgence, quelque soit la taille des poissons ou le stade de grossissement, elle est effectuée en cas de mortalité des poissons provoquées par un manque d'oxygène attribué aux floraisons d'algues, à l'apparition de marée rouge, à la pollution ou à d'autres incidents environnementaux.
Manipulation et traitement
Les chanos d'un poids de 200-400 g sont récoltés et souvent vendus frais ou réfrigérés, entiers ou désossés, congelés, ou traités (par exemple frais congelé désossé, frais congelé désossé écaillé et poisson fumé désossé). En général, tous les chanos lancés sur le marché sont produits dans les fermes, seule une petite quantité provient des captures à partir des eaux naturelles. Dans certains pays (par exemple les Philippines) la pêche du chano adulte est officiellement interdite afin de protéger les stocks de reproduction naturels.
Il existe deux techniques connues de traitement du chano après sa récolte, traditionnelles (c. à d. séchage, fermentation et fumage) ou non traditionnelles (c.à d. conservation en bouteilles, en boîtes et congélation) et les produits à valeur ajoutée tels que le «surimi» et les produits désossés comme pratiqué à Taiwan province de Chine et aux Philippines.
Les réglementations et les protocoles standard se rapportant à la transformation des produits chano concernant, à la fois, la consommation locale et l'exportation, sont:
- Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF GMP). Construction d'usines.
- La santé et l’hygiène du personnel.
- La procédure d’assainissement normalisée (SSOPs).
- La conformité aux principes d'HACCP.
Coûts de production
L'élevage du chano est une industrie ancestrale pratiquée en Indonésie, à Taiwan province de Chine et aux Philippines. Sa modernisation était lente, ainsi, aujourd'hui elle fait face à une concurrence de la part des autres espèces aquacoles et de la situation économique actuelle. Le marché local est assez grand et le marché d'exportation s'est globalement étendu. Le prix du chano et le revenu personnel affectent la quantité du chano consommé dans les pays d'origine. Les études entreprises à Taiwan province de Chine et aux Philippines ont conclu que le prix et le revenu ont un coefficient négatif et positif d'élasticité, respectivement.
Les facteurs suivants sont les facteurs les plus déterminants affectant le coût de production du chano:
- Type du système d'élevage: les coûts sont plus faibles dans le cas des systèmes reposant uniquement sur la nourriture naturelle; les coûts augmentent en cas d'introduction d'aliment artificiel; les coûts sont les plus élevés en cas de systèmes dépendant entièrement des aliments commerciaux.
- Augmentation de la production: avec la forte augmentation de la production du chano et les pratiques d'élevage qui sont devenues plus intenses, un énorme surplus de ce produit est prévu dans un proche avenir.
- Coût des aliments: les aliments représentent 60 à 80 pour cent du coût total de la production.
- Le prix à la ferme est bas: en moyenne, il est seulement de 2,00 USD/kg aux Philippines. Comme on s'attend à ce que l'offre dépasse la demande, les pisciculteurs ne peuvent pas demander un prix plus élevé malgré les frais élevés qu'ils dépensent pour couvrir les coûts de production.
- Manque d'unités de transformation après récolte.