Impression
Psetta maxima (Linnaeus, 1758) [Scophthalmidae]
Poisson marine/Diadrome
FAO Names:
En   Turbot
Fr    Turbot
Es    Rodaballo

FAO. 2009. Psetta maxima. In Cultured aquatic species fact sheets. Text by Rodríguez Villanueva, J. L. & Fernández Souto, B. Edited and compiled by Valerio Crespi and Michael New. CD-ROM (multilingual).
IDENTIFICATION
Caractéristiques biologiques
Poisson plat avec un corps asymétrique et presque round (yeux sur le côté gauche). Peau sans écailles mais transformées en tubercules osseux irréguliers. Grande bouche et petits yeux. Nageoires dorsale et anale s'étendent largement sur les côtés dorsal et ventral. Face aveugle (droite) de couleur blanchâtre et du côté de l'œil la couleur est variable, allant généralement de grisâtre à brun avec des taches sombres.
PROFIL
Contexte historique
L'aquaculture du turbot a débuté en 1970 en Ecosse (RU). Elle a été progressivement introduite en France et en Espagne. Au début, le nombre d'installations en Espagne était plutôt limité à cause de la rareté des juvéniles. Le développement de la technologie de la production des juvéniles en cages a changé la situation. Au début de 1990, il y avait déjà 16 producteurs en Espagne. Une crise significative dans la culture du turbot a eu lieu en 1992: il y a eu une augmentation de 52 pour cent de la production mais l'industrie manquait en ce moment là d'un réseau de commercialisation consolidé. Un autre facteur a contribué à cette crise: les fermes d'élevage étaient petites et avaient des coûts de production très élevés. Cette crise a causé la fermeture de certaines fermes aquacoles. Depuis ce moment là, il y a eu une reconnaissance du secteur qui a permit une augmentation aussi bien de la production que du nombre de pays où le turbot est cultivé. L'Espagne, avec ses conditions océanographiques, qui sont hautement convenables, est maintenant le producteur principal à l'échelle mondiale mais le turbot est aussi élevé au Danemark, en Allemagne, en Islande, en Irlande, en Italie, en Norvège, au Pays de Galles (RU), au Portugal, ainsi qu'aux Pays Bas. La zone de distribution naturelle du turbot inclue les eaux côtières de tous ces pays. Le turbot a été aussi introduit dans d'autres régions (notamment le Chili vers la fin de 1980) et, plus récemment en Chine.

En plus de l'investissement commercial pour améliorer les structures d'élevage ou de la construction de nouvelles fermes, d'autres facteurs décisifs ont participé à la consolidation et au développement de ce secteur, comme la production des aliments secs et le développement des vaccins pour la plupart des maladies affectant le turbot.
Principaux pays producteurs
Principaux pays producteurs de Psetta maxima (FAO Statistiques des pêches, 2006)
Habitat et biologie
Psetta maxima est une espèce benthique marine, qui vit sur les fonds sableux et vaseux, des eaux superficielles jusqu'à 100 m. Les jeunes individus ont tendance à vivre dans les zones superficielles. Cryptique, imitant la couleur du substrat. Carnivore, les juvéniles s'alimentent de mollusques et crustacés, et les adultes principalement sur des poissons et céphalopodes. La ponte (séquentielle, chaque 2-4 jours) a lieu normalement entre février et avril en Méditerranée, et entre mai et juillet en Atlantique. Les œufs présentent une seule goutte lipidique. Les larves sont initialement symétriques, mais à la fin de la métamorphose (40-50 jours, 25 mm) l'oeil droit migre vers la gauche, en augmentant l'asymétrie. Connue sous le nom de Scophthalmus maximus.
PRODUCTION
Cycle de production
Cycle de production de Psetta maxima
Systèmes de production
Approvisionnement en juvéniles   

Psetta maxima est une espèce gonochorique avec des sexes séparés. Les géniteurs sont maintenus dans des bassins carrés en béton ou dans des bacs en ciment, avec des volumes variant de 20-40 m3 à des densités de 3-6 kg/m3 et sont alimentés par des granulés humides. La ponte est faite par lacération. Les femelles entreprennent le cycle d'ovulation durant une période approximative de 70-90 heures. Les œufs sont pélagiques et de forme sphérique. Le diamètre des œufs varie entre 0,9 mm et 1,2 mm. Le développement embryonnaire dure 60-70 jours. Après éclosion, les larves de turbot sont de 2,7-3,1 mm de long.
 
Production d'écloserie 

La culture larvaire peut être semi-intensive ou intensive. Dans les systèmes semi-intensifs, les larves sont cultivées à des faibles densités (2-5 larves/litre) dans un grand volume (50m3), alors que dans les cultures intensives la densité larvaire est élevée (15-20/litre) et le volume du bac est 20-30 m3. Dans les deux systèmes d'élevage la température est de 18-20ºC. Les larves qui viennent d'éclore se nourrissent des réserves de leur sac vitellin, La bouche s'ouvre le 3ième jour. L'alimentation est alors, basée sur des rotifères et les nauplius d'artémia. Les phytoplanctons sont rajoutés au milieu de culture. Le sevrage se fait dans des bacs carrés de coins ronds avec une eau de mer pompée en flux ouvert. Différents aliments artificiels sont utilisés pendant le stade de sevrage.
 
Nurserie

Ces poissons sont pré-grossis dans des bacs carrés ou circulaires 18-20ºC avec un flux d'eau ouvert. Les systèmes d'aération sont normalement utilisés pour maintenir l'oxygène de l'eau à saturation. Les juvéniles sont alimentés avec du granulé sec, distribué manuellement ou automatiquement. Le poids varie entre 5-10 g et 80-100 g durant la période de pré-grossissement (durée 4-6 mois).
 
Production d'�closerie

Les turbots sont soit élevés dans des bacs à terre (la technique la plus courante pour cette espèce) soit dans des cages à fond plat.

Bacs à terre

Des bacs carrés ou circulaires en ciment (25-100 m3) sont utilisés, avec de l'eau de mer pompée en flux ouvert. Les systèmes d'oxygénation sont normalement utilisés pour maintenir l'oxygène de l'eau à saturation. L'alimentation consiste en un granulé extrudé, distribué manuellement ou automatiquement. Les éléments qui déterminent la productivité sont la température et la qualité des juvéniles. Les températures optimales pour l'alimentation varient de 14-18 ºC, alors que la gamme extrême de culture de turbot est de 11-23ºC. Les facteurs limitants sont la pathologie, les technologies de culture et le marché.

Cages

Ce sont des cages submergées à des niveaux variés, ou des cages flottantes, dans les deux cas à fonds plats. Les cadres sont en métal, avec un fond en filet métallique. Les granulés extrudés sont manuellement distribués. Les éléments qui déterminent le rendement sont disponibles, le site, la température de l'eau, et la qualité des juvéniles.

Apport de nourriture

Les aliments commerciaux de turbot sont disponibles, à un prix de 900 EUR/tonnes (en 2003). Le taux de conversion alimentaire (TCA) courrant est de 1,1-1,2:1.
 
Techniques de récolte 

Les poissons sont récoltés manuellement et tués en les plaçant dans des récipients remplis de glace et d'eau de mer et ils sont transportés aux unités de traitements.
 
Manipulation et traitement 

Les poissons récoltés sont emballés dans des caisses en polystère, ouvertes avec une couche de glace et un film en plastique. En Espagne, le turbot est généralement commercialisé en entier et frais, alors que dans le reste de l'Europe, il est généralement vidé avant la vente. L'Espagne a commencé à produire des filets de turbot pour satisfaire la demande d'autres marchés européens. La taille demandée a changé. Au départ, elle variait entre 1,5-2,0 kg mais maintenant des plus petites tailles sont acceptées. Les ventes actuelles varient entre 0,7 kg et 2,0 kg.
 
Coûts de production 

Les coûts de la production (grossissement) en bacs sont d'environ 5-6 EUR/kg et en cages, ils sont de 5 EUR/kg. Malgré les coûts élevés des bacs de culture à terre, cette technique reste la norme car la culture en cage de cette espèce reste encore à l'échelle expérimentale et il y a peu de sites qui offrent les conditions optimales de grossissement.
 
Maladies et mesures de contrôle
Dans certains cas, des antibiotiques et d'autres produits pharmaceutiques ont été utilisés pour les traitements mais leur inclusion dans cette table n'implique pas une recommandation FAO.


MALADIE AGENT TYPE SYNDROME MEASURES
Amibiase Maladie des Branchies (AMB) Neoparamoeba pemaquidensis Ectoparasite Parasitisme de branchies; détérioration respiratoire Bains d'eau douce bath
Trichodiniase Trichodina spp. Ectoparasite Brillance; peau sombre; léthargie; difficultés de respiration; frottement de la couverture des branchies & du corps contre les surfaces des structures d'élevage Bains de Désinfection
Scuticociliatosis Philasteridis dicentrarchi Ecto, Endoparasite ulcères cutanés; peau sombre; altérations du comportement de nage; gonflement des yeux; distension abdominale Réduction de densité
Microsporidiose Tetramicra brevifilum Endoparasite Réduction de densité
Myxosporidiose Enteromysum scophthalmi Endoparasite Plusieurs cistes blancs sur la peau et les branchies Réduction de densité; désinfection complète des structures d'élevage
Flexibacteriose Tenacibaculum maritimun Bactérie Taches grises sur les zones des nageoires dorsales en premier; lésions sur la tête et la bouche, Vaccins; antibiotiques
Furonculose Aeromonas salmonicida Bactérie Lésions de la peau comme furoncles Antibiotiques; vaccin fait dans la ferme
Streptococcose Streptococcus parauberis Bactérie Hémorragie des nageoires, surfaces de la peau, et des surfaces anti sérosité; ulcères Vaccins
Vibriose Vibrio anguillarum Bactérie Peau sombre; léthargie; nageoires brûlées; ulcère de peau; exophtalmie Vaccins; antibiotiques


Fournisseurs d'expertise en pathologie

L'expertise en pathologie peut être obtenue de:
  • Juan Luis Barja Pérez, Alicia Estévez Toranzo & Carlos Pereira Dopazo, Instituto de Acuicultura, Universidad de Santiago de Compostela
  • Carlos Zarza, Servicio de Patología Skretting España ([email protected])
  • Frances Padrós. Servicio de Diagnóstico Patológico en Peces. Universidad Autónoma de Barcelona
    ([email protected])
STATISTIQUES
Statistiques de production
Production globale d�aquaculture de Psetta maxima
(FAO Statistiques des pêches)

Marché et commercialisation
Le gros de la production du turbot d'élevage est actuellement consommé dans les pays producteurs. En Espagne, environ 75 pour cent de la production est consommée localement; le reste est exporté en France, en Italie, et en Allemagne. Le produit est généralement vendu frais et en entier, bien qu'en France une petite partie de la production est vendue vidée de ses viscères. Le marché du turbot européen n'a pas de règlements spécifiques, et il n'y a pas de limites sur la commercialisation dans les pays de l'UE, pas de taille minimale, et pas de retrait de prix.
SITUATION ET TENDANCES
L'aquaculture du turbot peut actuellement être considérée comme une technologie mature. Il semble probablement que cette industrie connaîtra une expansion du marché dans le futur, avec la construction de nouvelles unités d'élevage et l'augmentation de la capacité des fermes existantes. Néanmoins, des travaux de recherche et de développement sont nécessaires dans les domaines suivants:
  • La production de juvéniles, avec l'objectif d'augmenter les taux de survie des larves.
  • L'amélioration des systèmes de culture et automatisation.
  • La prévention des maladies et leur contrôle.
  • La surveillance du stock et amélioration génétique.
  • La surveillance du stock et amélioration génétique.
  • La formation d'un personnel technique avec des habilités combinées en technologie d'aquaculture et gestion des affaires.
PROBLÈMES ET CONTRAINTES MAJEURS
Le secteur est en évolution et il est consolidé dans les zones côtières, la culture en cages commence à peine et elle est toujours en stade pilote.

Pratiques pour une aquaculture responsable
L'élevage du turbot est renommé pour sa responsabilité. La plupart des sociétés ont appliqué ISP 14001, et certaines ont complété le système de l'UE EMAS II. Aucun impact sur l'environnement n'a été détecté dans les études sur l'aquaculture côtière du turbot. Les principes de codes et conduites de la FAO pour une Pêche Responsable doivent aussi être adoptés.
RÉFÉRENCES
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