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ANNEXE 4
ALLOCUTION D'OUVERTURE
de
M. S. J. HOLT

Représentant du Directeur général de la FAO

Monsieur le Président, Excellence, Mesdames, Messieurs,

J'ai le grand honneur de vous faire parvenir au nom du Dr. Sen, Directeur Général, et de M. Jackson, Sous-Directeur général (Pêches), un salut très spécial de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, à l'occasion de l'inauguration de la Conférence mondiale sur la biologie et l'élevage des crevettes.

L'Organisation, mieux connue par ses initiales, FAO, est grandement reconnaissante au Gouvernement mexicain d'avoir généreusement offert de recevoir cette conférence internationale dans sa belle capitale. Je vous prie donc, Monsieur le Président, de transmettre sa gratitude à son Excellence, Monsieur le Ministre Lic. Octaviano Campos Salas, ainsi que la reconnaissance de la part de la FAO pour avoir accepté si aimablement d'être Président Honoraire de cette conférence, acceptation qui confirme l'importance accordée par le Gouvernement mexicain au développement des industries de la pêche et à la coopération internationale dans ce domaine. Il nous a semblé particulièrement bon que les premières discussions scientifiques et techniques à l'échelle mondiale concernant les recherches sur ce crustacé aient lieu dans un pays qui occupe une place si importante dans l'industrie de la crevette et qui, à la fois, s'intéresse profondément aux bénéfices que cette industrie peut retirer de la recherche scientifique.

Le Gouvernement mexicain, à travers les agences du Ministère de l'Industrie et du Commerce, s'est occupé minutieusement de la préparation de cette Conférence, aussi bien de la préparation matérielle que de l'aspect technique, et je suis sûr que tous les assistants à la Conférence en retireront le plus grand profit, précisément en fonction des soins apportés à sa préparation, et grâce à quoi les travaux pourront être menés à bien.

Je voudrais ajouter à la gratitude de la FAO pour l'appui reçu si généreusement du Gouvernement mexicain, notre reconnsissance à tous ceux qui, sous forme individuelle ou en tant qu'organisation, aussi bien du Mexique que d'autres Pays Membres, ont participé par leurs importantes contributions à la conférence et aux autres activités qui feront partie du programme au cours des prochaines deux semaines. A ce sujet, je désire exprimer notre plus cordiale bienvenue, en leur qualité d'invités à notre conférence, aux fonctionnaires et membres de la “Asociación Camaronera de las Américas” dont la plus récente réunion a eu lieu à Mexico ces derniers jours, et avec lesquels nous avons accordé notre collaboration pour la programmation consécutive des réunions. A notre avis cette circonstance est particulièrement favorable puisqu'elle favorisera la communication entre les experts et l'industrie, ce qui est fort souhaitable car nécessaire à la stabilité et au développement rationnel de la pêche.

Cette conférence est la troisième de ce genre organisée par la FAO pour réaliser une évaluation des ressources spécifiques de la faune maritime. Dernièrement ont eu lieu les réunions sur les sardines (à Rome) et sur le thon (à La Jolla, Californie, E.-U.). Au cours de celles-ci nous avons eu non seulement l'opportunité d'échanger des idées d'ordre technique mais aussi celle d'obtenir une réorientation et l'expansion du programme de la FAO sur le travail réalisé dans ces domaines si spécialisés, ainsi que d'établir les accords nécessaires pour la continuité et le renforcement de la collaboration internationale. Nous espérons que cette conférence obtiendra les mêmes résultats en ce qui concerne l'industrie de la crevette qui grandit et se diversifie si rapidement; je crois que nous pouvons en être sûrs si nous considérons que plus ou moins 170 experts, d'une trentaine de pays, prendront part à cette réunion et nous présenteront approximativement 80 communications techniques.

La récolte mondiale de crevettes est actuellement d'environ 600.000 tonnes métriques annuelles - j'indiquerai au passage que le Golfe du Mexique et les eaux voisines en fournissent le quart - et, cependant, cette récolte ne représente qu'un peu plus du 1% de la pêche maritime mondiale par rapport au poids, si l'on considère les poissons et les crustacés. Il s'agit néanmoins d'une récolte d'une grande qualité et, par conséquent, ces espèces constituent presque le 5% du total de la pêche maritime mondiale par rapport à leur valeur. L'importance internationale de la pêche des crevettes est extrême, non seulement en raison de cette proportion qui, en termes absolus, est déjà remarquable, mais en fonction de plusieurs autres facteurs. En premier lieu, beaucoup de pays participent à cette pêche et celle-ci est, pour le moins pour une vingtaine d'entre eux, d'une importance vitale: en second lieu, plus du tiers de la pêche mondiale se vend sur le marché international et de nombreux pays en voie de développement en obtiennent des bénéfices considérables sous forme de devises étrangères. En troisième lieu les crevettes se trouvent parmi les premières ressources maritimes qui commencent à être cultivées et non seulement capturées. L'intérêt chaque jour grandissant pour l'élevage de la crevette, bien qu'il ne soit pas encore d'importance quantitative, est malgré tout significatif, et notre Conférence prêtera une attention particulière à cet aspect de l'industrie et de la recherche. Bien que chaque année on découvre de nouveaux terrains de pêche de crevettes en différentes parties du monde, certains de ceux qui étaient déjà connus sont en train de s'épuiser; par conséquent au cours des années futures il faudra chercher les moyens d'améliorer et d'augmenter les ressources naturelles ainsi que de protéger celles-ci contre la pêche abusive et, par exemple, contre les conséquences de la pollution des eaux.

Je voudrais maintenant ajouter quelques mots sur les activités de la FAO en ce qui concerne la pêche en général. Bien que dès la fondation de la FAO en 1945 fut créée la Division des Pêches, au début de 1966 celle-ci fut transformée en Département et un programme d'expansion de six ans fut commencé. En même temps on forma un Comité des Pêches à un niveau élevé inter-gouvernemental, conformément à la Constitution de la FAO afin de diriger le programme de FAO et - ce qui est peut-être le plus important - pour servir de véhicule aux consultations entre les gouvernements sur des aspects internationaux de la politique de pêche. Depuis que le Comité des Pêches a été constitué, le Mexique en a fait partie en tant que membre actif au cours des deux sessions réalisées par ce même Comité, qui est formé par les représentants de 30 Pays Membres. Le Comité a déjà pris plusieurs décisions importantes, entre autres les premières démarches à faire pour l'établissement d'organisations inter-gouvernementales de pêche régionale dans l'Océan Indien et dans l'Atlantique Moyen et du Sud-Est. De plus le groupe de savants qui composent le Comité de Consultations pour les Recherches des Ressources Maritimes de la FAO, vieux de cinq ans déjà, fournit des conseils scientifiques sur les problèmes mondiaux de la pêche.

Parallèlement à l'agrandissement du service existant dans les bureaux de la FAO et à la création de nouveaux instruments destinés à l'activité internationale dans les centres de pêche, s'est produit un accroissement rapide en ce qui concerne nos efforts pour aider les Gouvernements membres au progrès de leurs institutions nationales de pêche, à tous les niveaux - recherche, administration, technologie alimentaire, évaluation économique, construction d'embarcations et formation de pêcheurs et de techniciens. Ces efforts sont réalisés avec l'appui principal du Programme de Développement des Nations Unies, en accord avec lequel sont fournis les experts techniques; plus récemment et sur une échelle beaucoup plus vaste ont été effectués des projets de pré-investissements en accord avec le Fond Spécial des Nations-Unies. Pour que vous ayez une idée de l'importance de cette aide j'indiquerai qu'uneréunion du personnel scientifique des projets actuels pour la zone des Caraïbes et de l'Amérique Centrale vient de se tenir dans cette ville de Mexico. Il y a actuellement des projets FAO de pêche dans tous les pays de l'Amérique Centrale, à Cuba et dans presque toutes les autres îles des Caraïbes, au Venezuela et en Colombie. Un projet plus vaste vient d'être approuvé pour le Mexique en accord avec le Fond Spécial; la FAO lui accorde un grand intérêt car on espère que ce projet entraînera une collaboration beaucoup plus large avec nos collègues mexicains. Au cours de la prochaine année ou des deux prochaines une partie de notre personnel de campagne, en union avec le personnel du pays, travaillera sur une dizaine de bateaux de recherches et d'exploration pour évaluer les ressources en pêche de toute sorte existant dans ces eaux. Les études sur les crevettes occupent une place prépondérante dans ces projets; j'ajouterai qu'il existe des programmes de ce genre en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie.

Nous disposons en même temps de plus grandes quantités de fonds internationaux en vue d'investissements dans les industries de pêche de pays en voie de développement à travers la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, et à travers les banques régionales de développement. Tenant compte de toutes les demandes de prêt, on pose une question qui permet d'accorder la priorité: “Est-ce qu'il existe les ressources de pêche nécessaires pour maintenir le niveau de développement industriel que l'on projette?”, ce qui nous fait voir à nouveau la nécessité urgente d'explorer et d'évaluer la nature des ressources. Obtenir une idée globale de la capacité productive des ressources connues est l'un des objectifs d'un projet important de la FAO appelé “Plan Indicatif Mondial pour le Développement Agricole” (Indicative World Plan for Agricultural Development - IWP). Conformément à ce plan, auquel contribuent tous les Pays Membres de la FAO, on essaie de fixer, en s'adaptant à la réalité, les buts pour la production alimentaire - qui comprend naturellement les poissons et les crustacés - des années 1975 et 1985. Il s'agit là d'un travail ardu et complexe, mais qu'il est particulièrement important d'exécuter si l'on veut comprendre les problèmes futurs de l'approvisionnement en aliments pour le monde - particulièrement en protéines - et trouver la forme de les résoudre.

Le grand intérêt éveillé par le développement des centres de pêche coïncide avec l'intérêt croissant pour tout ce qui concerne l'océan. L'échelle des recherches océaniques est parvenue actuellement à un niveau très supérieur à celui qu'elles présentaient il y a à peine dix ans, et bien que les applications pratiques de cette recherche soient extrêmement variées, les centres de pêche en retireront sans aucun doute un grand profit aussi bien direct qu'indirect. En fait, à mesure qu'il devient plus urgent pour l'homme d'augmenter la production alimentaire, la FAO considère que l'on doit faire tout ce qui est possible pour que l'océan fournisse des récoltes chaque jour plus abondantes, et dans ce but, les ressources de pêche doivent être utilisées et protégées de façon intégrale. On accepte généralement à l'heure actuelle que cela n'est possible que sur la base d'une connaissance scientifique de ces ressources, et nous avons l'espoir que la conférence sur les crevettes qui commence aujourd'hui contribuera à l'obtention de ce but.

En conclusion, Monsieur le Président, je me permets d'exprimer à nouveau notre plus sincère gratitude à toutes les personnes qui ont collaboré avec l'Organisation, et qui ont donné si généreusement leur temps et leur énergie pour la préparation de cette conférence, et en particulier à nos collègues de la Direction Générale des Pêches et Industries Connexes, de la Commission Nationale Consultative des Pêches, de l'Institut National de Recherches Biologiques et de Pêche, ainsi que tout spécialement au Gouvernement du Mexique. Merci beaucoup, Monsieur le Président.


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