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PART I. STATUS OF COASTAL AQUACULTURE IN AFRICA/STATUT DE L'AQUACULTURE COTIERE EN AFRIQUE (continuer)

8. TUNISIA
L'UTILIZATION DES ZONES COTIERES POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AQUACULTURE EN TUNISIE

par

Rhouma Abdelmajid
Chef du Laboratoire d'Aquaculture, Institut national scientifique
et technique d'océanographie et de pêche
Salammbô, Tunisie

1. INTRODUCTION

La Tunisie, avec 1 250 km de côte, occupe en Méditerrannée une position particulièrement favorable pour l'aquaculture en eau marine et saumâtre. Son potentiel hydrique ainsi que les conditions géographiques et climatiques sont très encourageants pour l'élevage d'animaux aquatiques.

La gamme d'espèces cultivables s'est élargie grâce à la technique d'induction de la ponte et de l'élevage larvaire de certains oissons et rustacés de grande valeur marchande. La disponibilité en juvéniles, point de départ de toute activité aquacole, n'est plus une difficulté insurmontable en Tunisie.

L'étude rationnelle des environnements côtiers est cependant primordiale pour dégager les possibilités de développement de ces zones et permettre à l'aquaculture tunisienne de prendre de l'envergure sur des bases raisonnables.

2. LES ENVIRONNEMENTS COTIERS

La côte tunisienne est caractérisée par la présence d'un nombre relativement important de lacs et lagunes dont les particularités respectives sont de nature à diversifier les éventuelles activités aquacoles. En effet, les paramètres physico-chimiques, hydrologiques, trophiques et biologiques sont souvent très différents d'un lac à un autre. Il en résulte de ce fait un aménagement propre à chacun d'eux.

Les cours d'eau tunisiens que l'on appelle “oueds” sont pour la grande majorité saisonniers et ne coulent que pendant une courte période de l'année ou après un orage. Le débit, la topographie du terrain et sa nature géologique font que ces cours d'eau se jettent dans la mer ou dans des dépressions formant les lacs.

2.1. Les lacs

(fig. 1, tabl. 1)

Occupant une superficie de 75 000 ha à peu près, les lacs tunisiens sont répartis tout le long de la côte et sont généralement peu profonds, dépassant rarement 4 m. Ces lacs hébergent de grandes quantités de poissons de haute valeur; on y pêche principalement des muges (55,68 %) des anguilles (30,53 %) des dorades (8,50 %) des loups (4,17 %) et des soles (1,15 %). La production est relativement faible (2,85 % de la pêche totale); elle pourrait être augmentée grâce à un système d'ensemencement adéquat et à une amélioration des techniques de pêche dans ces milieux lagunaires.

2.1.1 Le lac Ischkeul

C'est un lac d'à peu près 12 000 ha qui communique à l'est avec le lac de Bizerte par l'oued Tindja (5 km). Il reçoit une grande quantité d'eau douce venant des oueds de la région surtout l'oued Sedjnan et l'oued El Melah dans sa partie occidentale.

Durant les saisons de pluie (hiver, printemps) environ 250 millions de m3 d'eau douce (H. Heldt, 1947) chargée de sédiments fins transitent à travers le lac d'ouest en est et se déversent dans le lac de Bizerte. En été par contre les oueds sont presque à sec et le mouvement se fait en sens inverse: le lac de Bizerte déverse dans le lac Ischkeul des eaux d'origine marine. De ce fait la salinité varie de 4 en hiver à 20 en été (H. Heldt, 1948) période pendant laquelle elle peut parfois dépasser la salinité de la mer par suite d'une évaporation intense: jusqu'à 46 (S. Dridi, 1977). Cet auteur signale en outre un taux de saturation du milieu en O2 dissous très élevé de mai à juillet (activité photosynthétique importante); ce taux d'O2 diminue par contre en octobre – novembre (forte minéralisation des végétaux en voie de décomposition).

Les espèces qui y vivent sont très euryhalines et comprennent, par ordre d'importance, les muges (Mugil sp), le loup (Dicentrarchus labrax), l'anguille (Anguilla anguilla) et la sole (Solea solea).

Fig. 1

Fig. 1 Les lacs de Tunisie

La production moyenne est de 119,022 T (11,19 % de la pêche lagunaire) ce qui donne une production moyenne de 9,9 kg/ha/an. Cette production est faible vu les potentialités aquacoles d'un tel lac.

2.1.2 Le lac de Bizerte

Avec une superficie de 15 000 ha le lac de Bizerte est en contact avec deux milieux différents : le milieu marin avec lequel il communique par le Chenal de Bizerte (8 km) et un milieu “saumâtre”, le lac Ischkeul, avec lequel il communique par l'oued Tindja (5 km). La salinité varie suivant la période et l'endroit de 27 à 38 avec une moyenne annuelle de 34,17 (A. Azouz, 1966). Des salinités allant jusqu'à 39 ont été notées au mois d'Août des années 1970 et 1971 (J. Zaouali, 1974).

L'exploitation de ce lac n'a jamais été importante; quelques artisans y pratiquent une pêche très aléatoire limitée à la capture de quelques muges, dorades et soles bien que la richesse en alevins de certaines espèces aquacoles soit incontestable; c'est en effet l'un des principaux lieux de capture d'alevins de muges et de civelles surtout aux embouchures des oueds El Ghrab et Hassoun.

La conchyliculture y a pris une place importante, moules et huîtres y trouvent un milieu favorable et des parcs pour les activités conchylicoles y sont installés. La production s'élève à environ 100 tonnes de moules et 15 440 douzaines d'huîtres (J.P. Gimazane, 1977).

2.1.3. Le lac de Ghar El Melh (anciennement lac de Porto Farina)

La salinité des eaux de cette lagune de 3 000 ha environ est très influencée par les eaux des crues de l'oued Medjerda. C'est une lagune peu profonde (1 m) située à l'extrémité nord-ouest du golfe de Tunis. En dehors des périodes de crue, la salinité est sensiblement égale à celle de la mer, cependant des variations très importantes ont été observées (A. Azouz, 1971). En été on note des salinités allant jusqu'à 46 (S. Dridi, 1977).

Les principales espèces pêchées dans le lac sont par ordre d'importance, les muges, la dorade, le loup, la sole et l'anguille.

La production moyenne est de 35,444 t (3,25 % de la pêche lagunaire) ce qui donne un rendement de 11,8 kg/ha/an.

Cette production a connu des variations très importantes; les prises ont diminué à partir de 1968 et de rendement moyen pour les années 1968–1972 n'a été que de 4,2 kg/ha/an.

En 1973, la bordigue a été complètement endommagée par les crues de l'oued Medjerda (inondations de 1973); la nouvelle ouverture avec la mer a permis un ensemencement naturel très important de la lagune, ce qui s'est traduit par une augmentation des prises par des moyens de pêche autres que la bordigue; le rendement moyen pour les années 1973–1978 a été de 18 kg/ha/an.

C'est à l'est de cette lagune qu'une écloserie polyspécifique de Poissons et de Crustacés a été aménagée; composée de plusieurs bassins de différents volumes, elle est destinée à alimenter en alevins de poissons et post-larves de crevettes, les stations aquacoles existantes et celles qui seront éventuellement créées.

2.1.4. Le lac de Tunis

Ce lac de 4 200 ha est le plus productif des lacs tunisiens. Séparé en deux parties par les berges du chenal reliant Tunis au port de La Goulette, il forme ainsi le lac de Tunis-Nord et le lac de Tunis-Sud, dont les paramètres physico-chimiques sont souvent différents.

La salinité des eaux par suite de l'évaporation intense en été, peut atteindre des valeurs élevées. Une chlorinité moyenne de 21,7 pour le lac nord avec des variations allant de 18,9 à 29,6 (partie nord-est du lac); et une moyenne de 23,8 avec des variations allant de 19,5 à 25 pour le lac sud ont été enregistrées (J. Zaouali, 1977). A cette salinité estivale importante s'ajoute un problème de pollution par les eaux d'égouts. Une anoxie causée entre autre par la décomposition de grandes quantités d'algues (Ulva lactuca) occasionne la mortalité des poissons en été.

La communication avec la mer se fait par le canal central séparant les deux parties du lac, par le canal de Khereddine pour la partie Nord et celui de Radès pour la partie Sud. La pêche est assurée surtout par des pêcheries fixes (bordigues), la production moyenne est de 574 tonnes ce qui donne un rendement moyen de 136,6 kg/ha/an.

2.1.5. Le lac de Hergla

C'est un lac d'une superficie très variable, de 5 000 ha en hiver durant les crues, à moins de 1 000 ha en été. En hiver, la salinité de l'eau descend jusqu'à 5 en été, par contre, elle monte à plus de 70 du fait de la fermeture de la communication du lac avec la mer par une barrière de sable, et provoque une mortalité en masse des poissons. L'empoissonnement se fait naturellement en hiver par la communication temporaire. Les activités de la pêche y sont très limitées.

2.1.6. Le lac de Khenis

Il s'agit d'un petit lac artificiel, ayant approximativement 350 ha de surface, créé par la construction d'une digue en travers de la partie peu profonde de la mer. L'évaporation intense et les apports d'eau douce limités aux précipitations font que la salinité des eaux de ce lac (39 ) est légèrement supérieure à celle de l'eau de mer de la région (37 ) (F. Vallet, 1977).

Plusieurs espèces de poissons y vivent en particulier les Sparidès (la dorade surtout), les muges, la sole, le loup, l'anguille et la liche. La production moyenne pour 1971–1978 est de 9 296 kg environ ce qui donne une prise moyenne de 26,5 kg/ha/an. Actuellement une activité aquacole intense s'y est installée; les conditions hydrologiques du lac font l'objet d'une amélioration continue parallèlement à la création du projet aquacole dont les résultats préliminaires quant à l'engraissement des muges et de la dorade sont satisfaisants.

2.1.7. La sebkha El Kelbia

Située dans le centre-est de la Tunisie, cette sebkha a une superficie très variable dans le temps et peut dépasser 10 000 ha durant les crues; elle se dessèche en partie durant les étés longs et chauds. Son alimentation en eau se fait par des oueds à écoulement temporaire. La profondeur maximum est aux environs de 3 m durant les crues. La salinité est très variable de 1 à 80 et même plus Les apports de pluies amènent le débordement de la Sebkha et sa communication avec la mer d'où un empoissonnement en espèces très eurythermes et euryhalines. On y rencontre les muges, l'anguille et la carpe. La croissance de ces espèces est très importante et on parle souvent de “gigantisme”. La production est difficile à établir, les pêches ne sont pas rationnelles et systématiques.

2.1.8. Le lac Biban

C'est une petite mer de 30 000 ha située à l'extrême sud-est de la Tunisie près de la frontière libyenne. Ce lac n'est pratiquement pas pollué; la salinité de l'eau, vu sa grande superficie et l'influence des marées, est légèrement supérieure à celle de la mer dans cette région (39 ), avec des pics dépassant 50 pour certains endroits. Ces fortes concentrations caractérisent les deux extrémités du bassin alors que les concentrations relativement faibles se rencontrent autour de la passe d'El - Biban (K. Medhioub, 1979).

Les espèces qu'on y trouve sont typiquement marines. La principale méthode de capture est la bordigue et bien qu'elle soit la plus longue de Tunisie (3,5 km) elle est insuffisante pour cette petite mer surtout en automne, période de reproduction de la dorade, où les activités de la capture se déroulent presque 24 h sur 24 h.

2.2. Les cours d'eau

Les cours d'eau tunisiens ou “oueds” saisonniers sont souvent torrentiels et très boueux et n'offrent de ce fait que très peu d'intérêt sur le plan piscicole. Certains ont une importance indirecte par leur action sur les milieux lagunaires (apport d'eau douce ayant un effet direct sur la salinité en particulier et sur l'hydrologie en général; c'est le cas de l'oued El Melah et l'oued Sedjnan se jetant dans le lac Ishkeul ainsi que de l'oued Medjerda qui se jete tout près de la lagune de Ghar El Melh. Les oueds Merguellil, Zeroud et Nebhana ont un importance capitale sur la Sebkha El Kelbia.

D'autres se jettent directement en mer et sont dans ce cas des lieux propices pour les captures d'alevins de muges et de civelles d'anguilles; c'est le cas des oueds Miliane et El Akarit.

3. LA PECHE LAGUNAIRE

On ne peut pas, du moins pour le moment, considérer l'exploitation des lacs et lagunes de Tunisie comme une forme d'aquaculture; on y pratique plutôt une pêche souvent passive à l'aide de pêcheries fixes : les Bordigues.

La production est de ce fait relativement faible 14 kg/ha/an (pour la période 1968–1978). Cette production n'a pas évolué parallèlement à la production totale (tabl. 2). En effet l'effort que connaît aujourd'hui la Tunisie dans le domaine du développement de la pêche est orienté en premier lieu vers les autres types de pêche, alors que la pêche lagunaire reste encore au stade “artisanal”.

La presque totalité des espèces commercialisables que l'on trouve dans les lacs et lagunes se reproduisent en mer. De ce fait la production lagunaire est tributaire de la quantité d'alevins et de poissons stockée durant les années précédentes. Ce stockage est très aléatoire et il en résulte que toute intervention pour améliorer la production par la modernisation des techniques de pêche existantes, l'augmentation de l'effort de pêche pourrait aboutir à une surexploitation si on ne prend pas en considération le paramètre quantité d'alevins et poissons stockée. Il est donc nécessaire d'améliorer le “recruitement” (repeuplement naturel et artificiel) parallèlement à l'amélioration de la pêche dans les lagunes.

TABLEAU 2

PRODUCTION DE LA PECHE TOTALE ET LAGUNAIRE

POUR LES ANNEES 1968–1978

A N N E E S19681969197019711972197319741975197619771978
Pêche totale (t)2797329675243752704028888324343622745000490005370054881
Pêche lagunaire (t)940,4989,1831,1949,8895,51599,3116,7739,29641083,21480,4
Pêche lagunaire dans la pêche totale (%)     3,36     3,33     3,413,513,095,083,221,641,962,012,69

3.1. Techniques de pêche

La pêche lagunaire est pratiquée principalement par deux catégories d'engins : les engins à poste fixe qui sont de loin les plus utilisés et les engins mobiles.

3.1.1. Les bordigues

Ce sont des pêcheries fixes où les poissons sont capturés surtout durant leur migration reproductrice (fig. 2).

Une bordigue est un barrage en grillage métallique établi en travers du canal de communication du lac avec la mer. Elle a la forme d'une pointe de flèche dont l'extrémité est munie d'une chambre de capture; les deux branches latérales aboutissent à deux chambres dites de retour. Ces chambres sont de forme polygonale.

Les poissons se déplaçant à contre courant sont retenus dans ces chambres et recueillis à l'aide d'un salabre.

Les bordigues sont simples travaillant dans un seul sens, ou doubles travaillant avec les deux sens du courant.

3.1.2. Les capetchades (ou trabaques)

Ce sont des engins à poste fixe utilisés en particulier pour la pêche aux anguilles. Ils comportent un barrage vertical formé de nappes de filets, lestées d'un côté par du plomb et maintenues en surface par des flotteurs de liège. Ces filets forment une sorte de mur qui barre la route aux poissons et les conduit vers des pièges (série de nasses).

3.1.3. Le filet cannat

C'est un engin mobile utilisé surtout pour la pêche des muges; il se compose d'un filet maillant qui entoure verticalement les bancs de poissons et d'une couronne maintenue en position horizontale autour du premier filet. Les poissons, effrayés par le bruit que font les pêcheurs en battant l'eau avec les avirons et en frappant la coque, sautent l'entrave verticale et s'emmaillent dans la couronne horizontale.

3.1.4. Le filet tramail

Cet engin mobile est d'une utilisation très courante en Tunisie pour la pêche côtière et lagunaire. Il est formé de trois rêts superposés, les externes sont à mailles larges et celui du centre à mailles serrées. Le bord inférieur du filet est muni de balles de plomb, le bord supérieur est muni de flotteurs de liège.

Fig. 2

Fig. 2 Schéma d'une bordigue

3.2. Données statistiques

Selon les chiffres de 1968 à 1978 (tabl. 2) la moyenne annuelle des quantités pêchées est de 1 058 tonnes avec un maximum de 1 599 tonnes en 1973. Ce maximum est dû en particulier au fait que le lac de Tunis était pratiquement un terrain vierge pour la pêche aux anguilles et ce n'est qu'en 1973 qu'il y a eu introduction de la nouvelle méthode de pêche aux Trabaques; la production de ce lac a donc augmenté de 78 % (531 T en 1972 contre 946 T en 1973 dont 646 T d'anguille). C'est un exemple de surexploitation frappant car à la suite de cette pêche intensive sans renouvellement subséquent de la population dans ce lac les prises totales ont diminué passant de 946 T en 1973 à 651 T en 1974, 465 T en 1975 et 379 T en 1976 (tabl. 3).

La production lagunaire n'a pas évolué parallèlement à la production totale et si l'on considère le pourcentage de la pêche lagunaire dans la pêche totale on constate plutôt une légère régression due au fait qu'on a donné de l'importance aux autres types de pêche par rapport à la pêche lagunaire (tabl. 2).

La tableau 4 montre que le lac de Tunis est de loin le plus productif des lacs de Tunisie avec une moyenne annuelle de 574 T (52,74 % de la pêche lagunaire).

Le lac de Biban occupe la deuxième place avec une moyenne de production de 318 T (29,22 % de la pêche lagunaire).

Le lac Ischkeul dont la production moyenne est de 119 T (10,94 % de la pêche lagunaire) a connu aussi une augmentation de la production en 1973. Cette production a atteint 260,5 T grâce à l'introduction des trabaques pour la pêche des anguilles.

Sur le plan productivité c'est toujours le lac de Tunis qui vient en tête avec 136,6 kg/ha/an. Les autres lacs ont une productivité très faible 10,6 kg/ha/an pour le lac El Biban et 9,9 kg/ha/an pour le lac Ischkeul (fig. 3). Au niveau des espèces les muges viennent en tête avec une moyenne de prises de 456,7 T et un pourcentage de composition de 55, 65 %, alors que la sole ne représente que 1,15 % des prises (9,4 T).

Tableau 3

ETAT DE LA PRODUCTION DES LACS DE TUNISIE

1968 – 1978 (en tonnes)

Années19681969197019711972197319741975197619771978
Lac
Lac Tindja76,70022,20060,60092,10092,800260,500172,968160,599115,725123,096131,956
Lac Ghar Melh21,50020,20015,30016,00011,30063,50050,24846,85044,762-64,785
Lac de Tunis432,600606,900472,800546,700531,300946,700651,082465,732379,669580,521700,000
Lac de Khenis---7,0004,40016,0005,38811,15611,8549,3969,174
Lac Bibans385,900256,400269,600246,200255,100288,100235,53446,838385,000335,002523,600
autres lacs23,70083,40012,80041,8000,60024,50051,7808,02727,07435,26150,885
Tataux940,400989,100831,100949,800895,5001.599,3001.167,000739,202964,0841.083,2761.480,400

Tableau 4

REPARTITON DE LA PRODUCTION LAGUNAIRES PAR LAC POUR

LES ANNEES 1968 – 1978

LacsMoyennes des prises (t)En %
Tunis574   52,74
Biban318   29,22
Ishkeul119   10,94
Ghar-El-Melh     35,4     3,25
Khenis       9,3     0,85
Autres lacs     32,73

4. DEVELOPPEMENT DES ZONES COTIERES

4.1. Etat actuel de l'aquaculture en Tunisie


4.1.1. Les stations (fig. 4)

L'écloserie de Ghar El Melh

Cette station comporte deux parties qui se complètent :

La Station Oued El Akarit (Gabès)

A 27 km de Gabès, sur la route Sfax-Gabès, l'oued El Akarit est remarquable par son vaste estuaire qui s'étend sur plus de 2 km et qui est peuplé d'espèces limniques euryhalines et surtout d'espèces marines euryhalines (muges, loups, civelles).

C'est à proximité de cet oued que la station expérimentale d'aquaculture dite “Oued El Akarit” a été implantée. Elle est alimentée par l'eau saumâtre (8 g/l) d'un forage captant le Pontien inférieur (sable) qui était à l'état d'abandon. La station couvre un plan d'eau de 4 ha (4 bassins) où les expériences portent sur l'adaptation et l'élevage des muges, loup, dorade et carpe.

Fig. 3
Fig. 3

Fig. 3 Répartition de la pêche lagunaire

E : par espèce - L : par lac

Tableau 5

MOYENNE DES PRISES DES ESPECES IMPORTANTS ET LEUR POURCENTAGE
DE COMPOSITION POUR LES ANNEES 1968–1978

EspècesMoyennes des prises (T)Composition
Muges456,694    55,65 %
Anguilles250,511    30,53 %
Dorade  69,790     8,50 %
Loup  34,2004,17
Sole   9,4001,15
Fig. 4

Fig. 4 Les Stations d'élevage *

Le centre aquacole de Khenis (Monastir)

C'est l'exemple type d'aménagement d'un lac pour l'élevage intensif et semi-intensif des poissons. Le lac lui-même (350 ha) est une unité d'eau salée édifiée en partie d'une façon naturelle et parachevée ensuite grâce à des aménagements dûs à l'homme. Il ne communique avec la mer que par deux passages de 20 à 30 m de largeur : la bordigue nord et la bordigue sud. Le point important caractérisant ce lac est la faible profondeur; au moment des basses eaux, la partie nord est presque à sec, tandis que la partie sud du lac présente une profondeur d'environ 50 cm.

Les aménagements ont porté principalement sur l'amélioration des conditions naturelles à savoir : l'alimentation et l'accroissement du volume d'eau du lac et la construction de bassins pour les différents élevages.

4.1.2. Les espèces

Muges

Les muges, poissons appréciés par le consommateur tunisien constituent, du moins pour le moment, la “colonne vertébrale” de l'aquaculture tunisienne. Parmi les cinq espèces abondantes en Tunisie trois sont valables pour l'élevage. Ce sont par ordre d'importante : Mugil cephalus, Mugil labrosus et Mugil ramada. Les deux autres espèces Mugil auratus et Mugil saliens n'ont pas d'intérêt sur le plan élevage vu la lenteur de leur croissance et la rareté relative des stades juvéniles (Mugil saliens). Les jeunes muges se trouvent en quantité importante le long des plages, à l'entrée des lacs et des oueds, et un peu partout le long des côtes tunisiennes.

L'arrivée des alevins des espèces intéressantes le long de la côte est échelonnée sur une bonne partie de l'année du fait que la période de ponte est elle même échelonnée. La connaissance de la période de ponte et par conséquent l'éventuelle arrivée des alevins le long des côtes ainsi que la distribution géographique des différentes espèces est très importante en ce sens que pour le moment ce sont les seuls moyens qui nous permettent d'avoir un pourcentage élevé de telle ou telle espèce en choisissant les périodes et les lieux de capture des alevins.

Le transport d'alevins est une opération parfois délicate qui nécessite une attention particulière pour éviter la mortalité des poissons. Les moyens et les méthodes de transport sont fonction de la distance à parcourir, de la quantité d'alevins à transporter, de la température et de la taille de ces alevins. Le nombre d'individus à transporter par unité de volume d'eau diminue quant l'un des paramètres cités (distance, température, taille des alevins) augmente. En été il est préférable de transporter les alevins la nuit.

L'alimentation est le facteur qui conditionne le plus la production de la chair des poissons; c'est le facteur le plus efficace car le plus facile à modifier par l'homme.

Peu de travaux ont été faits sur l'alimentation artificielle des muges. Celle qu'on donne en Tunisie n'a pas été suivie quant à son action sur la croissance et son coefficient de conversion; il s'agit d'une nourriture temporaire en attendant de mettre au point une ration adéquate et bien étudiée sur les plans qualitatif, quantitatif et économique. La quantité distribuée par jour (aliment pour volaille no 1 et no 2) est à tout moment fonction de l'âge des poissons élevés, de leur poids total au moment en question et de la température de l'eau du milieu d'élevage. A un certain âge et pour une température donnée, la ration journalière est un pourcentage (0 à 10 %) du poids total des poissons élevés. Ce pourcentage diminue quand l'âge augmente et ou quand la température baisse.

Dans les conditions de la station Oued El Akarit les premiers résultats sur la croissance et le rendement ont été encourageants. Une idée sur la croissance enregistrée au cours de la période d'élevage est donnée ci-après:

Période d'élevage
(mois)
EspèceNombre d'individus par échantillionPoids total
(g)
Poids moyen
(g)
à la captureMugil cephalusà la capture les alevins avaient des tailles de 3 à 7 cm et des poids allant jusqu'à 7 g  
4è mois d'élevageMugil cephalus  5   23547
 Mugil ramada15   325    21,66
6è mois d'élevageMugil cephalus12   845    70,41
 Mugil ramada13   75558
10è mois d'élevageMugil cephalus  51 070  214
 Mugil ramada101 320 132
13è mois d'élevageMugil cephalus  93 275    363,9
 Mugil ramada101 870 187
16è mois d'élevageMugil cephalus  83 470      433,75
 Mugil ramada  91 925   213,9

Dans un deuxième essai et dans ce même milieu d'élevage les trois espèces Mugil labrosus, Mugil cephalus et Mugil ramada ont été mises ensemble. Après 17 mois il a été noté des poids allant jusqu'à 1,200 kg pour Mugil labrosus avec une moyenne de 800 g alors que Mugil cephalus et Mugil ramada ont gardé les mêmes proportions de croissance.

La production a été de 1 300 kg/6400 m2/16 mois soit 1523 kg/ha/an ce résultat pourrait être facilement doublé dans une premère étape.

Loup et dorade

Le loup et la dorade, poissons “nobles”, ne pondent pas en captivité et leur alevins sont rares dans la nature; il a été donc nécessaire pour obtenir des quantités suffisantes d'alevins et pour amorcer un élevage rationnel de ces espèces de les faire pondre d'une façon artificielle.

En Tunisie, dans son milieu naturel, la dorade pond d'octobre à décembre alors que le loup pond de décembre à mars; l'induction doit donc être faite respectivement durant ces périodes de maturité sexuelle.

Les géniteurs mâles et femelles proviennent en général de la pêche côtière. La nourriture qui leur est distribuée, généralement deux fois par jour, est composée surtout de poissons (déchets de chalutage), de crustacés divers et de mollusques (seiche, poulpe …), coupés en morceaux. La ration subit des fluctuations liées à la température et à la période de ponte. La qualité de l'alimentation durant la période de pré-ponte a une influence directe sur la gamétogenèse et donc sur la qualité des oeufs pondus.

L'induction de la ponte a lieu au cours des périodes de maturité sexuelle des espèces en question. Les géniteurs sont capturés après vidange partielle des bassins de stockage. On leur injecte des doses déterminées d'hormone gonadotrope: la Gonadotrophine Chorionique Humaine (G.C.H.); ces doses sont de 800 à 1 000 UI de G.C.H. par kg de poids vif pour les femelles et 500 UI par kg de poids vif pour les mâles qui sont le plus souvent naturellement fluents. Les injections intramusculaires sont faites à la base de la deuxième nageoire dorsale.

Les individus qui ont reçu l'injection sont par la suite placés dans les bassins de ponte, de forme cylindrique et conçus de façon à permettre la récolte facile des oeufs. 48 heures après l'injection les femelles deviennent bien gonflées et la ponte a lieu généralement dans les 72 heures qui suivent l'injection.

L'incubation des oeufs a lieu dans des petits bassins de 7 m3 de volume alimentés en eau de mer filtrée sur pompe (1 micron) et où la température de l'eau est contrôlable.

Dans chaque bassin on place 200 000 oeufs environ et l'incubation dure 48 heures à une température de 16°C.

A l'éclosion les larves se dégagent progressivement de leur coquille en effectuant des petits mouvements rapides. Les oeufs qui n'ont pas éclos coulent au fond du bassin et se décomposent. La larve de la dorade est un peu plus petite que celle du loup (respectivement et en moyenne 1,5 mm et 2 mm).

Durant les 3 premiers jours de sa vie, la larve se nourrit exclusivement sur ses réserves vitellines. Le troisième jour, on ajoute au milieu des organismes zooplanctoniques (Rotifères) qui servent de nourriture aux larves dès que celles-ci auront la bouche ouverte, généralement après le troisième jour. Ces Rotifères qui sont de taille convenant aux dimensions de la bouche constituent ainsi l'aliment adéquat pour ces stades larvaires.

Quand les larves ont atteint l'âge d'une vingtaine de jours, on remplace progressivement les Rotifères par des nauplii d'Artemia salina dont la taille convient à celle de la bouche.

A 50 jours, la nourriture consiste en un mélange de nauplii d'Artemia salina, vivants et congelés. L'Artemia salina congelée remplacera progressivement la nourriture vivante. Ainsi, les larves seront adaptées à la nourriture morte et il ne restera plus qu'à remplacer progressivement l'Artemia congelée par un broyat de chair de poissons blancs et de crustacés. Le passage progressif d'une nourriture à une autre est toujours une opération très délicate et nécessite beaucoup d'attention; en particulier, le passage sur nourriture morte constitue un seuil critique se manifestant par une mortalité des larves plus ou moins forte selon les cas.

La durée d'alimentation en Artemia salina vivante ou congelée est très importante et doit être respectée. En effet, à un âge déterminé, les besoins alimentaires changent et il a été remarqué un démarrage rapide de la croissance des larves dès que celles-ci passent sur nourriture morte (broyat de chair de poissons); leur croissance se ralentit et une mortalité presque totale survient si les larves sont longtemps nourries avec Artemia.

La nourriture est distribuée régulièrement quatre fois par jour, elle est en quantité suffisante afin d'éviter les phénomèmes de cannibalisme, surtout chez le loup.

Pour le prégrossissement, une fois passées sur nourriture morte (à environ 60 jours) les larves sont transférées dans des bassins de 90 m3 de volume où l'eau de mer, filtrée sur 400 microns, est renouvelée continuellement. La chair de poissons et de crustacés est distribuée 4 fois par jour jusqu'à ce que les alevins atteignent une taille permettant de les placer dans les bassins de grossissement (1 ha et plus). Cette période de prégrossissement dure de 90 à 120 j; les alevins atteignent alors un poids allant jusqu'à 7 g.

Crevette royale

Les femelles de Penaeus kerathurus utilisées sont pêchées au filet tramail dans la région côtière de Ghar El Melh (embouchure de la Medjerda). Le choix des femelles se fait en fonction de l'état de maturité de leurs ovaires. En effet, pendant la période de reproduction ceux-ci apparaissent nettement de couleur verdâtre, ils occupent une grande partie de la région céphalothoracique de l'animal. Les crevettes choisies sont rapidement placées dans des bassines en plastique et transportées directement du lieu de pêche à l'écloserie. L'opération de transport dure environ deux heures. Les pertes qui peuvent survenir au cours de ce transport varient selon les cas; le taux de survie est de l'ordre de 50 à 75 %.

Dès leur arrivée à l'écloserie, les femelles matures sont mises en bassin de ponte dans des cages fabriquées à cet effet. L'eau du milieu est une eau filtrée sur un micron, la température est maintenue à 27–28°C et l'aération est très forte.

La ponte a lieu dans les premières heures de la première ou de la deuxième nuit. La crevette pond entre deux eaux en agitant rapidement ses pléopodes. Les oeufs pondus flottent d'abord en surface puis se déposent sur le fond et continuent leur développement. Les femelles sont alors retirées du bassin d'incubation. En maintenant la température à 27–28°C, l'éclosion se produit généralement 16 à 18 heures après la ponte.

A l'éclosion, les larves vivent dans un milieu où une agitation constante est maintenue. En effet, en raison de leur net photo-tropisme positif les larves ont tendance à se rassembler à la surface et à l'encombrer; elles peuvent couler au fond et mourir par manque de mouvement.

Les diatomées constituent la première nourriture pour les stades protozoé. Au cours de ces stades, les larves se nourissent non seulement de phytoplancton mais aussi d'organismes zooplanctoniques.

Le zooplancton administré consiste d'abord en Rotifères du genre Brachionus pour les stades protozoé et Mysis puis en nauplii d'Artemia salina jusqu'à l'apparition des premières post-larves.

La nourriture des post-larves, devenues alors benthiques, est constituée principalement de jus de moules et de crustacés jusqu'à l'âge de 25 à 30 jours. On transfère ensuite les petites crevettes directement dans les bassins de grossissement.

4.2. Perspectives de développement.

Les zones côtières tunisiennes et en particulier les lacs dont la plus grande partie est concession de l'office national des pêches, font l'objet d'une attention particulière de la part de l'Etat tunisien du fait que le développement de ces zones est de nature à stimuler d'une façon ou d'une autre l'expansion du secteur de la pêche.

Le développement de ces environnements côtiers pourrait être entrepris de deux façons qui peuvent être simultanées :

L'élevage extensif permet l'amélioration de la production par la modernisation et l'adaptation des techniques de pêche dans les lacs; il est nécessaire d'intensifier les efforts de pêche à l'intérieur de ces milieux lagunaires moyennant des engins bien étudiés pour chaque lac, pour chaque espèce et pour chaque période. L'effort doit être orienté sur le plan qualitatif et quantitatif de ces engins. La pêche à l'intérieur des lacs reste, du moins pour le moment, relativement faible en comparaison avec la pêche passive par les bordigues; ces dernières bien que très efficaces pour certaines espèces, ne sont pas suffisantes pour l'exploitation rationnelle des lacs tunisiens. L'amélioration et l'intensification de l'effort de pêche dans ces milieux lagunaires doit aussi prendre en considération le facteur humain par la formation de pêcheurs compétents. Une étude de la dynamique des populations lagunaires est nécessaire parallèlement à l'augmentation de l'effort de pêche pour éviter toute surexploitation. Il est parfois possible est souhaitable d'améliorer le “recrutement” en étudiant le mouvement des jeunes entre les lacs et la mer et de ce fait l'éventuelle ouverture annuelle des bordigues. Le repeuplement artificiel par des jeunes muges, civelles et anguillettes, très fréquents tout le long des côtes tunisiennes est une opération à entreprendre comme cela a été déjà fait pour le lac Kelbia.

La création des zones de prégrossissement peut être une opération efficace. En effet ces zones, petits enclos situés dans des endroits privilégiés aux alentours des lacs, permettent aux alevins qui y sont mis pour 3 à 6 mois d'échapper aux prédateurs et de regagner ensuite toute l'étendue d'eau pour terminer leur croissance.

La construction de bassins pour l'élevage intensif aux alentours de ces plans d'eau à l'exemple des bassins du lac Khenis (Monastir) ou des bassins de l'écloserie de Ghar El Melh, demande une étude très approfondie et des investissements importants; cependant il en resulte une forte production. Une étude spéciale pour chaque lac est donc nécessaire.

Une telle étude permettra aussi de dégager les points particuliers pour un aménagement rationnel prenant en considération en même temps le milieu d'élevage et le type d'élevage. Les perspectives qui s'ouvrent sont grandes et l'importance économique et sociale de l'aquaculture est une réalité convaincante. Des premiers pas ont été faits en Tunisie ; une partie des plans d'eau est déjà utilisée à cet effet, une autre grande partie est succeptible de l'être après une étude propre à ces environnement côtiers dont les potentialités sont souvent importantes.

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Tableau 1

CARACTERISTIQUES DES PRINCIPAUX LACS DE TUNISIE

LacProf.
(m)
Salinité
(g/l)
Principales espèces pêchéesSurface
(ha)
Prises moy.ann.tot.
(kg)
Prises
(kg/ha/an)
Observations
Ishkeul1–33–40muges - loup - anguille - sole …12 000119 022   9,9En relation avec le lac de Bizerte par l'oued Tindja (5 km)
Bizerte  1–1234–38coquillages - muges - dorade …15 000--Centre conchylicole de l'O.N.P.
Ghar El Melh1–230–45muges - dorade - sole - anguille …  3 000  35 444  11,8Siège de l'écloserie polyspécifique de l'INSTOP
Tunis1–238–50
et plus
muges - anguille
loups - dorade
  4 200574 000136,6Milieu pollué (eaux d'égouts - ulves)
Kelbia1–3  4–80muges - anguille
carpe
très variabletrès variable-Se déssèche en grande partie durant les été longs et chauds
Khenis    0–2,537–38sparidés - muges - sole
loup - anguille - liche
     350    9 296  26,5Aménagé pour l'engraissement des poissons
El Biban1–638–45espèces typiquement marines30 000318 000 10,6Le littoral marin avec lequel il communique est nettement moins profond

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