Previous Page Table of Contents Next Page


OUVERTURE DE LA SESSION

1. Le Comité des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA) a tenu sa huitième session du 21 au 25 octobre 1990 au Centre international égyptien pour l'agriculture, Le Caire (Egypte). Ont participé à la session des représentants de 18 Etats Membres du Comité et des observateurs du Mozambique, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de l'Organisation de l'unité africaine (OUA/CSTR), de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), de la zone d'échanges préférentiels pour les Etats de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe (ZEP) et de l'Agence internationale pour l'industrialisation rurale (INARI). La liste des participants est reproduite à l'annexe A.

2. La cérémonie d'ouverture a été présidée par M. Frank Denyoh (Ghana), Président sortant. La session a été officiellement ouverte par M. Youssef Wally, Vice-Premier Ministre et Ministre de l'agriculture et de la mise en valeur des terres d'Egypte. Il a souhaité la bienvenue aux délégués au nom du Gouvernement et du peuple d'Egypte. Il a déclaré que la pêche est une source très importante de protéines animales pour l'Egypte, et que ce secteur a fait des progrès remarquables ces dix dernières années. La production totale de poisson est passée de moins de 120 000 t en 1982 à environ 300 000 t maintenant. Malgré cette augmentation impressionnante, le Ministre a confirmé que l'Egypte doit encore importer chaque année quelque 50 000 t de poisson bon marché pour compléter les approvisionnements locaux. Par contre, il a précisé que l'Egypte a exporté quelque 1 700 t de poisson de qualité supérieure en 1989.

3. Pour ce qui est du développement de l'aquaculture, le Ministre a souligné les progrès réalisés par l'Egypte ces dernières années. L'élevage de la carpe commune dans les rizières a commencé sur environ 250 ha de terres cultivées en 1983 mais il concerne maintenant 250 000 ha de rizières. Le Centre national pour l'aquaculture d'Abbassa est devenu un centre international grâce à l'installation d'infrastructures essentielles, notamment de matériel de recherche et d'installations d'enseignement. Le Ministre a informé la session que le Centre assure désormais une formation non seulement à des spécialistes égyptiens de l'aquaculture mais aussi à des étrangers, notamment africains. En outre, la pisciculture en cages s'est bien développée sur le Nil.

4. Monsieur Armin Lindquist, Sous-Directeur général de la FAO (Département des pêches), s'est adressé au Comité au nom du Directeur général de la FAO, M. Edouard Saouma. Il a souhaité la bienvenue aux délégués et remercié le Gouvernement égyptien d'avoir accueilli cette session et mis à la disposition de celle-ci d'excellentes installations. Il a constaté avec gratitude que c'était la deuxième fois que le CPCA se réunissait en Egypte.

5. Monsieur Lindquist a noté que les représentants des Etats Membres et des organisations étaient nombreux et il en a déduit que cela indiquait bien l'importance que les Etats Membres continuent à accorder au CPCA. Il a affirmé que le CPCA était le cadre administratif des travaux de ses Etats Membres et que le rôle de la FAO était d'aider le Comité dans cette tâche.

6. Se référant aux principaux points de l'ordre du jour, M. Lindquist a souligné l'importance de la technologie du poisson après capture, en particulier dans les pêcheries artisanales, et il a noté avec satisfaction que le colloque organisé pendant la session portait sur ce thème. Pour ce qui est des perspectives de développement des pêches continentales africaines à l'horizon 2000, il a reconnu qu'il était difficile de faire des pronostics, mais il a estimé qu'il fallait planifier avec soin les pêches de capture et l'aquaculture afin d'en stimuler le développement. Il a annoncé que, vu les questions complexes liées à l'environnement qui interviennent dans le développement des pêches, il était proposé d'organiser un colloque sur les problèmes d'environnement et les pêches continentales aficaines à la prochaine session du CPCA. M. Lindquist a aussi mentionné la préparation de l'ouvrage de référence sur les ressources des pêches intérieures en Afrique qui constituera un travail extrêmement intéressant et utile.

7. La cérémonie d'ouverture s'est achevée sur une intervention de M. F.L. Orach-Mesa, chef de la délégation ougandaise, qui a présenté une motion de remerciement, au nom des délégués, en faveur de M. Youssef Wally, Vice-Premier Ministre et Ministre de l'agriculture et de la mise en valeur des terres, qui a bien voulu déclarer ouverte la présente session.

ELECTION DU PRESIDENT ET DES VICE-PRESIDENTS

8. Le Comité a élu à l'unanimité M. Salah El-Zarka, chef de la délégation égyptienne, à la présidence de la huitième session, et les représentants du Nigeria, du Burundi et du Swaziland à la vice-présidence. Selon le réglement intérieur du CPCA, ils resteront en fonction jusqu'au début de la neuvième session.

ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR ET ORGANISATION DE LA SESSION

9. L'ordre du jour figurant à l'annexe B a été adopté. La liste des documents présentés au Comité se trouve à l'Annexe C.

COLLOQUE SUR LA TECHNOLOGIE DU POISSON APRES CAPTURE

10. Le colloque a eu lieu les 21 et 22 octobre 1990 sous la présidence de M. Frank Denyoh (Ghana). M. W. Ssali (Ouganda) en a été le rapporteur et M. F. Teutscher (FAO) le secrétaire technique. Le thème du colloque, Technologie du poission après capture, avait été retenu par le CPCA à sa septième session.

11. Les cinq documents de travail préparés pour le colloque ont été présentés après une brève introduction par le secrétaire technique. En outre, dix documents nationaux et études de cas ont également été présentés.

12. Les documents traitaient des types et des volumes de pertes après capture dans les pêcheries continentales africaines, du rôle actuel et potentiel du poisson d'eau douce dans les approvisionnements alimentaires et la création de revenus; de la technologie du poisson après capture et de la recherche coopérative en matière de technologie du poisson en Afrique.

13. Parmi les pertes après capture, on a identifié notamment: pertes matérielles, pertes de valeur et pertes nutritionnelles. On ne tire pas toujours pleinement parti des possibilités d'augmenter la production ou la valeur des captures à cause des lacunes de la manutention après capture: on peut considérer ces occasions perdues comme une forme de perte. En outre, des dégradations de l'environnement peuvent se produire lorsque le fumage extensif du poisson se fait avec des techniques inefficaces qui provoquent le déboisement. Le développement économique général favorise la commercialisation du poisson frais au détriment du poisson traité et les pertes après capture deviennent alors plus financières que matérielles.

14. Pour ce qui est du volume des pertes après capture, on a indiqué que la mesure en était assez complexe et qu'elle prenait beaucoup de temps, mais que si l'on voulait mobiliser des fonds pour mener des activités de développement et aussi pour définir ces activités, il fallait disposer d'estimations réalistes. Les données disponibles sur les pertes en matières sèches pour le poisson traité font apparaître des valeurs très variables, ce qui correspond aux différences de caractéristiques des produits, de conditions de stockage et de temps d'entreposage. On a peu de renseignements sur les pertes de valeur, les pertes nutritionnelles, les possibilités non exploitées et les pertes pour l'environnement. La cause principale des pertes matérielles après capture est l'infestation des produits traités par les coléoptères.

15. On a souligné le rôle important que jouent les poissons d'eau douce dans les approvisionnements alimentaires et la création de revenus. On estime par exemple qu'environ 180 000 t de petits poissons pélagiques capturés dans les grands lacs sont commercialisées auprès de 60 millions de consommateurs et ont une valeur finale de quelque 45 millions de dollars EU. Outre leur valeur alimentaire, ces espèces fournissent environ 10 000 t de farine de poisson utilisée dans la sous-région Afrique orientale/australe pour la production avicole. A l'exception de quelques exportations, en particulier de perche du Nil par le Kenya, toutes les captures continentales sont consommées dans la région, ce qui suscite un important commerce intra-régional de produits de la pêche continentale.

16. On a indiqué que le secteur après capture contribue de manière non négligeable au développement des pêches dans certaines zones, mais qu'il n'en va pas de même dans d'autres. Le manque de routes entre les centres de production et les centres de consommation constitue le principal obstacle au développement du secteur après capture. Parmi les autres obstacles, on a notamment identifié les lacunes de la recherche (recherche sur les débouchés, développement des produits), le manque de formation et de facilités de crédit, en particulier pour les petits exploitants. L'exemple de la Tanzanie montre que ces derniers, et les femmes en particulier, remboursent ponctuellement leurs emprunts.

17. On peut citer des exemples réussis de développement dans le secteur après capture des pêches continentales: le commerce de divers produits à base de perche du Nil à l'intérieur et à l'extérieur de la région (le Kenya a enregistré en 1988 des gains à l'exportation de 400 millions de shillings kenyans soit environ 16 millions de dollars EU, grâce à la perche du Nil); le commerce local de poisson frais d'eau douce, souvent sur glace, dans de nombreux pays; l'emploi de Limnothrissa au Rwanda et au Zimbabwe sous forme de produits frais, congelés, salés-séchés et séchés de manière hygiénique y compris par des moyens mécaniques; l'emploi de farines de poisson séché comme aliments de sevrage au Rwanda, en Ouganda et au Kenya par exemple; l'utilisation controlée d'insecticides autorisés sur le poisson traité au Malawi et au Mali.

18. Le Comité a noté les activités de recherche coopérative dans le secteur après capture qui ont lieu dans le cadre du Programme coopératif de recherche sur la technologie du poisson en Afrique, coordonné par la FAO. Ce programme a suscité des recherches et une coopération technique entre chercheurs des institutions participantes, il a renforcé les capacités nationales de recherche et il a facilité des échanges d'informations et les transferts de technologie. On a toutefois reconnu que les fonds du programme ordinaire de la FAO ne suffisaient pas à valoriser tout le potentiel du Programme coopératif et on a considéré qu'un appui extra-budgétaire était nécessaire d'urgence.

Recommandations

19. Les mesures qui pourraient être prises pour résoudre les problèmes identifiés plus haut sont les suivantes:

  1. échanger des information sur les technologies, les caractéristiques des produits et les marchés dans les pays membres du CPCA afin de les utiliser comme exemples pour le développement du secteur après capture dans d'autres pays membres;

  2. améliorer les infrastructures, en particulier les routes et autres moyens de communication, pour relier plus directement les producteurs aux consommateurs, y compris ceux des marchés à l'exportation, et lever les autres obstacles (insuffisance de personnel et manque de crédits par exemple), tout en veillant en particulier au rôle important que les femmes jouent dans le secteur des pêches après capture;

  3. reconnaître et renforcer le rôle important de la recherche en matière de technologie du poisson (y compris démonstrations, développement des produits, recherche sur les débouchés et la consommation) comme catalyseur du développement;

  4. renforcer, par une formation adéquate, les ressources humaines en matière de technologie et de commercialisation du poisson;

  5. éduquer les consommateurs et encourager la consommation des produits qui contribueraient à réduire les pertes après capture mais qui ne sont pas encore bien connus à l'heure actuelle, tels que les produits salés-séchés dans certains pays;

  6. les Etats membres du CPCA devraient s'assurer que les pesticides utilisés pour conserver les produits de la pêche sont autorisés à usage alimentaire par le Comité mixte FAO/OMS sur les résidus de pesticides et que les résidus ne dépassent pas les limites fixées par ce Comité; des contrôles réguliers devraient être effectués sur les stocks de poisson salé-séché pour vérifier qu'ils ne contiennent pas de résidus de pesticides non autorisés;

  7. sachant que la pollution par les engrais et les pesticides/herbicides utilisés en agriculture et par les eaux usées de certains plans d'eaux continentaux en Afrique semble affecter la qualité du poisson capturé, effectuer des études dans tous les plans d'eau pour en surveiller la pollution et ses effets sur la qualité du poisson;

  8. reconnaissant que la commercialisation du poisson frais rapporte davantage aux pêcheurs, fournir des installations telles que les “bandas”1 au Kenya et encourager les investissements visant des équipements tels que machines à glace, caisses et véhicules isothermes;

  9. reconnaissant l'importance, dans de nombreux pays, des produits fermentés à base de poisson, et la faiblesse des connaissances à ce sujet, étudier les types, les quantités, les débouchés et l'importance économique de ces produits en Afrique;

  10. les Etats membres devraient accorder leur soutien total au Programme coopératif de recherche sur la technolgoie du poisson en Afrique et prendre note de l'offre genéreuse faite par l'Agence internationale pour l'industrialisation rurale (INARI) d'étudier des demandes d'assistance dans ce domaine;

  11. afin de limiter le déboisement résultant du fumage du poisson, promouvoir la culture d'arbres destinés à la production de bois de feu ainsi que l'introduction de techniques de fumage plus efficaces telle que le four Chorkor, tout en encourageant la consommation de poisson et d'autres produits frais qui ne nécessitent pas l'emploi de bois de feu.

1 Un “banda” est une plateforme en ciment, couverte, entourée d'un muret, où le poisson est pesé et livré aux négociants.

PERSPECTIVES ET TENDANCES DES PECHES CONTINENTALES ET DE L'AQUACULTURE EN AFRIQUE A L'HORIZON 2000

20 Le Secrétariat a présenté le document Perspectives et tendances des pêches continentales et de l'aquaculture en Afrique à l'horizon 2000 figurant en Annexe D. Le document décrit en détail la situation actuelle des pêches continentales et de l'aquaculture dont la production a été estimée respectivement à 1,8 million de tonnes et 70 000 tonnes en 1988. D'après ce document, on peut s'attendre à une progression modeste constante des pêches continentales s'il n'y a pas de sécheresse grave. La production de l'aquaculture pourrait passer à 120 000 – 130 000 t d'ici la fin du siècle. Les principaux problèmes identifiés concernent l'aménagement, la dégradation de l'environnement, la formation, la recherche, l'information et les investissements.

21. Le Comité a conclu qu'il y avait des possibilités d'accroissement de la production dans les eaux continentales, mais qu'il fallait mieux aménager les stocks existants, utiliser les stocks non exploités et accroître l'exploitation des réservoirs. L'expansion des pêcheries liées aux cultures et de l'aquaculture permet d'envisager une croissance rapide de la production. En vue d'exploiter ce potentiel, il faut améliorer les informations disponibles pour l'aménagement, les infrastructures, les services de soutien, la formation et empêcher la dégradation de l'environnement.

22. On a noté que la dégradation de l'environnement était une contrainte majeure pour la poursuite du développement. Les pêcheries et l'aquaculture souffrent du déboisement, de l'érosion des sols et de la pollution, mais les causes sont à rechercher dans d'autres secteurs du développement. Il faut donc adopter une approche large au niveau national, en faisant appel aux responsables de la planification de base du développement pour prévenir les problèmes d'environnement. En ce qui concerne les mesures internationales, le Comité a été informé que l'environnement serait un des grands thèmes étudiés à la prochaine session du Comité des pêches (COFI) en 1991 et qu'une conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement aurait lieu en 1992. La question de l'environnement est aussi considérée comme prioritaire pour le prochain exercice biennal du programme de la FAO.

23. On a considéré que les principaux obstacles au développement étaient les suivants:

24. Le Comité a noté que le développement de ses travaux entre les sessions, par l'intermédiaire de ses organes subsidiaires, de ses groupes de travail et de ses réseaux, dépendrait de l'engagement des administrations nationales et de la participation des chercheurs et des techniciens des pêches des pays membres.

25. Afin de contribuer au développement et à l'aménagement des pêcheries du lac Nasser/Nubie, le délégué du Soudan a demandé qu'un sous-comité soit créé pour ce réservoir. La demande a été appuyée par le délégué de l'Egypte. Le Comité a recommandé la création de ce sous-comité à condition que les pays participants prennent en charge les coûts afférents.

RAPPORT SUR LES PRINCIPALES ACTIVITES DANS L'INTERVALLE DES SESSIONS

(a) Suite donnée à la septième session du CPCA

26. Le Secrétariat a présenté ce point de l'ordre du jour sur la base du document CIFA/90/4. Le document résumait toutes les mesure prises par la FAO concernant les recommandations faites et les principales décisions prises à la septième session du CPCA.

27. Aucun débat spécifique n'a eu lieu sur ce point de l'ordre du jour car la plupart des mesures prises ont été examinées sous d'autres points de l'ordre du jour. Toutefois, les débats qui ont eu lieu ultérieurement sur d'autres points apparentés de l'ordre du jour ont montré que le Comité était satisfait des efforts déployés par la FAO pour donner suite aux recommandations et des résultats obtenus jusqu'à maintenant. On s'est félicité du rôle important qu'ont joué les deux projets régionaux, à savoir L'aquaculture au service du développement des communautés locales (ALCOM) et le Projet de planification, de mise en valeur et d'aménagement des pêches continentales en Afrique orientale/centrale/australe (IFIP), pour aider les Etats Membres à développer leur aquaculture et à planifier le secteur des pêches. Les activités de ces projets régionaux ont effectivement permis de renforcer les capacités nationales, encouragé la collaboration régionale et favorisé la coopération technique entre pays en développement (CTPD).

(b) Ouvrage de référence et base de données sur les ressources des pêches intérieures en Afrique (SIFRA)

28. On a rappelé le contexte et fait le point sur l'état d'avancement du SIFRA. Le volume 2 (Afrique de l'Ouest) a été publié et il est en distribution; le volume 1 (Afrique centrale et australe) vient de sortir. Le volume 3 (Afrique du Nord) en est au dernier stade de préparation et sa publication est prévue pour la fin de 1990.

29. La base de données sur les ressources halieutiques continentales de l'Afrique (DIFRA) a été établie sous une forme pratiquement définitive. Des démonstrations en ont été faites pendant la session. On attend maintenant l'intégration des données provenant du volume 3 du SIFRA. Entre-temps, les travaux se poursuivent sur la formulation de nouveaux modèles concernant les rendements potentiels des eaux intérieures africaines en utilisant la base de données DIFRA. Ces modèles seront publiés en 1991 dans un document spécial du CPCA.

30. Les observations concernant les activités SIFRA et DIFRA ont été positives et on a noté qu'il faudrait mettre à jour les données tant au niveau des pays qu'au niveau du Secrétariat du CPCA. Les participants ont souligné que les statistiques halieutiques contenues dans les volumes du SIFRA et dans la base de données étaient importantes pour les pays dans la préparation de leurs propres programmes.

RECOMMANDATIONS DES ORGANES SUBSIDIAIRES DU COMITE

(i) Sous-Comité du CPCA pour le lac Tanganyika

31. Le Comité a examiné les rapports des quatrième et cinquième sessions du Sous-Comité pour le lac Tanganyika (CIFA/90/Inf.3 et Inf.4). Le Comité a noté avec satisfaction les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Projet régional de recherche halieutique pour le lac Tanganyika. Le Comité a souhaité manifester sa satisfaction aux principaux donateurs qui s'intéressent au financement de ce projet régional, en particulier le Département finlandais pour la coopération internationale au développement (FINNIDA), le Programme des pays arabes du Golfe pour les organisations de développement des Nations Unies (AGFUND) et l'Organisme norvégien pour le développement international (NORAD).

32. Le Comité a approuvé les rapports des quatrième et cinquième sessions du Sous-Comité et en particulier la recommandation de la cinquième session du Sous-Comité demandant la mise en oeuvre immédiate du projet régional. Le délégué du Burundi a réitéré l'offre de son pays d'accueillir ce projet régional.

33. Le nouveau mandat du Sous-Comité pour le lac Tanganyika tel qu'il a été adopté à la cinquième session du Sous-Comité a été approuvé par le CPCA (annexe F).

(ii) Sous-Comité du CPCA pour le développement et l'aménagement des pêches du lac Victoria

34. Le Sous-Comité a tenu sa cinquième session à Mwanza (Tanzanie) du 12 au 14 septembre 1989. On y a résumé les tendances récentes des pêcheries du lac, qui sont très comparables dans tous les pays. Il a aussi reconnu la nécessité d'étudier plus en détail les aspects socio-économiques des pêcheries du lac. Sur la base de ces discussions, on a pu dresser une liste des priorités de recherche et d'aménagement. Au cours de cette session, il a été proposé que le Sous-Comité soit à terme remplacé par une commission constituée des trois pays riverains. Etant donné les délais nécessaires pour créer officiellement cette commission, la session a estimé que le Sous-Comité devait continuer à faire fonction de principal organe consultatif intergouvernemental pour ce qui concerne la recherche et l'aménagement des pêches du lac Victoria.

35. Un atelier sur les statistiques a été organisé avec succès en Ouganda (21–26 mai 1990) dans le cadre des activités de suivi de la cinquième session. L'Ouganda a confirmé son invitation à accueillir la sixième session du Sous-Comité en 1991 lorsque les consultations appropriées auront eu lieu entre le Président du Sous-Comité et le Directeur général de la FAO.

36. Le Comité a pris note du rapport de la cinquième session (FAO, Rapport sur les pêches no. 430).

(iii) Sous-Comité du CPCA pour la protection et le développement des pêches dans la zone sahélienne

37. Le rapport de la quatrième session du Sous-Comité, tenue à Conakry (Guinée) du 7 au 10 mai 1990, a été présenté. Le Comité a noté les obstacles considérables au développement et à l'aménagement des pêcheries dans la zone sahélienne. Il a noté en particulier que les législations des pêches continentales auraient besoin d'urgence d'être révisées dans cette région de façon à offrir le cadre requis pour le développement et l'aménagement de ces pêcheries.

38. Le Comité a aussi estimé que, le Sahel étant une zone où l'environnement est extrêmement sensible aux modifications naturelles et à l'action de l'homme, des mesures devraient être prises pour prévoir dans les plans d'aménagement des pêcheries des dispositions visant à protéger l'environnement.

39. Le Comité a approuvé le rapport du Sous-Comité et ses principales recommandations. En particulier, le Comité a demandé à la FAO de prendre toutes les mesures possibles visant à lancer les activités concernant la formulation du projet sous-régional pour la planification, l'aménagement et le développement des pêcheries de la zone sahélienne, demandée par le Sous-Comité pour le Sahel.

40. Le Comité a aussi pris note des activités en cours visant la remise en état des pêcheries du bassin du lac Tchad, telles qu'elles ont été présentées par l'observateur de la CBLT. Il a approuvé le programme d'action régional élaboré au cours du Séminaire CBLT sur la planification et le développement des pêches qui a eu lieu à N'Djamena (Tchad) en janvier 1990.

(iv) Groupe de travail du CPCA sur la pollution et les pêches

41. Le rapport de la deuxième session a été résumé (Nairobi, Kenya, 23–27 octobre 1989). On notera, parmi les activités qui se sont déroulées dans l'intervalle des sessions, la publication dans une revue internationale des “Bases scientifiques du contrôle de la pollution dans les eaux intérieures africaines”, établies par le Groupe de travail et la préparation des “Bases scientifiques de la lutte contre la pollution organique des eaux intérieures africaines”.

42. Parmi les travaux futurs du Groupe de travail, il est prévu de préparer un document sur les métaux présents dans l'environnement aquatique.

43. Le Groupe de travail a recommandé d'organiser un colloque sur la pollution et les pêches à l'occasion de la neuvième session du CPCA. Cela correspond bien au thème du colloque proposé par ailleurs au cours de la huitième session sur “Les pêches continentales, l'aquaculture et l'environnement”.

44. En commentant ce rapport, les participants ont mis l'accent sur la nécessité d'assurer la distribution des publications du Groupe de travail à tous les Etats membres du CPCA.

(v) Code d'usage pour la minimisation des risques liés à l'introduction d'espèces de poissons

45. A la suite d'une recommandation émanant de la sixième session du CPCA, un groupe de travail a été réuni pour examiner le Code d'usages du Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM)/Commission européenne consultative pour les pêches dans les eaux intérieures (CECPI) pour la minimisation des risques liés à l'introduction d'organismes aquatiques et le modifier en fonction des besoins de l'Afrique. Le Code modifié présenté dans le document CIFA/90/7 a été jugé utile comme ensemble de directives adressées aux pays membres sur la façon de gérer et de réglementer l'introduction d'espèces de poissons. Certains pays ont également estimé que les dispositions du Code devraient s'appliquer aux plantes aquatiques. Le Comité a toutefois jugé que des mesures internationales visant le contrôle des introductions de poissons ne s'imposaient pas au stade actuel du développement des pêcheries de l'aquaculture en Afrique. Il a donc été décidé pour l'instant de ne pas poursuivre l'examen de cette question.

PROGRES DANS LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE ET DES PROGRAMMES D'ACTION DE LA CONFERENCE MONDIALE DE LA FAO POUR L'AMENAGEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DES PECHES

46. Un rapport intérimaire préparé par le Secrétariat a été examiné. La Conférence mondiale de la FAO sur les pêches a eu lieu en 1984 et la Stratégie adoptée à cette occasion fait l'objet d'un examen tous les quatre ans. Le premier examen a eu lieu en 1987 et le prochain se sera à la dix-neuvième session du Comité des pêches qui se tiendra en avril 1991. Le Directeur général de la FAO a donc demandé aux gouvernements et aux organisations concernées de collaborer à la préparation du rapport intérimaire sur la mise en oeuvre de la Stratégie.

47. Le Comité a noté que plusieurs gouvernements avaient déjà fourni des observations détaillées dans leur réponses au Directeur général.

48. Pour les cinq programmes d'action adoptés par la Conférence mondiale de la FAO sur les pêches, l'objectif fixé, de 15 millions de dollars EU par an, a jusqu'ici été atteint. A sa dix-huitième session en 1989, le Comité des pêches a fixé un objectif de 20 millions de dollars EU et on pense qu'il sera également atteint pour la coopération régionale.

49. Le Comité s'est félicité des efforts réalisés en matière de développement des pêcheries continentales africaines et il a insisté sur le fait que la poursuite de l'aide des donateurs était une véritable nécessité.

EXAMEN DU PROGRAMME DE TERRAIN 1988/89 DE LA FAO DANS LA REGION

50. Le Comité a pris note du document préparé par le Secrétariat et s'est félicité des activités qui se déroulent dans les Etats membres grâce aux projets en cours.

51. Au cours des débats, de nombreuses délégations ont bien précisé que la poursuite du développement du secteur des pêches dépendrait du maintien de l'aide pour tous les aspects des pêches et de l'aquaculture grâce à des projets régionaux et nationaux. Les domaines retenus en particulier ont été la planification, la collecte et l'interprétation des statistiques, et l'aquaculture.

COLLABORATION AVEC D'AUTRES ORGANISATIONS S'INTERESSANT AU DEVELOPPEMENT DES PECHES INTERIEURES EN AFRIQUE

52. La collaboration entre la FAO et divers organes régionaux et sous-régionaux d'Afrique a été examinée. On a souligné en particulier l'intensification de la collaboration entre la FAO et la Commission économique pour l'Afrique (CEA) dans l'aide fournie à ces organes.

53. Bien que le nombre d'organisations sous-régionales ayant des compétences en matière de développement des pêches continentales soit particulièrement élevé en Afrique, le Comité a noté qu'il était le seul organe inter-gouvernemental traitant exclusivement des pêches continentales.

54. On a estimé qu'il fallait renforcer la collaboration et la coopération entre les diverses institutions existantes afin d'éviter le chevauchement des efforts et de rendre ces organisations plus efficaces dans le domaine des pêches continentales.

55. L'observateur de la Commission scientifique, technique et de la recherche de l'Organisation de l'unité africaine (CSTR/OUA) a informé le Comité des activités de son organisation, en particulier celles du Comité inter-africain pour l'océanographie et les pêches maritimes et continentales. Il a fait observer qu'il existe une multiplicité d'organisations sous-régionales, s'occupant des pêches en Afrique, et il a suggéré que les activités de ces organisations sous-régionales soient coordonnées par un organe central, tel que l'OUA, pour éviter le chevauchement des efforts. Plusieurs délégués se sont félicités de cette suggestion et ont demandé que l'on étudie de manière plus approfondie le rôle qui pourrait être dévolu au CSTR/OUA à cet égard.

PROPOSITIONS CONCERNANT LE THEME PRINCIPAL DE LA NEUVIEME SESSION DU CPCA

56. En présentant ce point de l'ordre du jour (document CIFA/90/11), le Secrétariat a indiqué qu'il était d'usage d'organiser un colloque à l'occasion de chacune des sessions du CPCA. Parmi les sujets traités par le CPCA à ses sessions antérieures figurent l'évaluation des ressources, le développement de l'aquaculture, les pêches dans les cours d'eau et plaines d'inondation, l'aménagement et le développement des pêches dans les bassins fluviaux, les perspectives ouvertes aux services de vulgarisation, notamment en matière de pêche artisanale et de formation professionnelle, et le développement et l'aménagement des pêches dans les petits plans d'eau. Conjointement à la présente session a été organisé un colloque sur la technologie du poisson après capture.

57. Le Comité a souligné sa préoccupation quant à l'effet cumulatif d'un grand nombre d'activités humaines sur la capacité de l'environnement à supporter le développement durable des pêches et de l'aquaculture. Notant également les effets parfois néfastes de ce développement sur l'environnement, le Comité a adopté la proposition de choisir l'aquaculture et l'environnement comme thème du colloque qui sera organisé à l'occasion de la neuvième session du CPCA.

AUTRES QUESTIONS

(a) Groupe de travail sur les pêcheries des fleuves et des réservoirs

58. Plusieurs délégations ont rappelé la nécessité de réactiver ce Groupe de travail. Un thème prioritaire à examiner devrait être la synthèse des informations sur les réservoirs africains car beaucoup d'activités ont progressé sur plusieurs plans d'eau mais il y a eu peu de communication des informations au niveau régional. Le Secrétariat a assuré le Comité que le Groupe de travail commencerait ses travaux dans l'intervalle des sessions et que les Etats membres intéressés devraient faire connaître dans les meilleurs délais au Secrétariat les noms de leurs participants.

(b) Association pour les sciences halieutiques en Afrique (ASHA)

59. Le Comité a été informé que l'Association pour les sciences halieutiques en Afrique (ASHA) a été officiellement créée le 23 octobre 1990 au Caire (Egypte). Le Sous-Directeur général (Département des pêches), M. Armin Lindquist, a souhaité bonne chance à la nouvelle association au nom de la FAO.

(c) Revue africaine d'hydrobiologie et de pêche tropicales

60. Un délégué de l'Ouganda a informé le Comité que la Communauté économique européenne (CEE) et le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) avaient accepté de financer la relance immédiate de la Revue africaine d'hydrobiologie et de pêche tropicales. Le Comité a remercié la CEE et le CRDI de leur aide, et les délégués ont été priés de bien vouloir transmettre cette information aux rédacteurs éventuels.

61. Le Comité a été informé que conformément à l'article IV.2 de son règlement intérieur, le CPCA est invité à se réunir sur convocation du Directeur général de la FAO qui décide de la date et du lieu de la session en consultation avec le Président et les autorités compétentes du pays hôte, compte tenu des avis formulés par le Comité.

62. Compte tenu de ce qui précède, les délégués du Nigéria, du Kenya, du Burundi, du Zimbabwe et de la Côte d'Ivoire ont fait savoir que leur pays était prêt à accueillir la neuvième session du CPCA en 1993, sous réserve de l'accord définitif de leur gouvernement qui sera communiqué au Directeur général de la FAO.

ADOPTION DU RAPPORT

62. Le rapport a été adopté le 25 octobre 1990.


Previous Page Top of Page Next Page