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EAST REGION OF AFRICA/RÉGION ORIENTALE D'AFRIQUE (continuer)

Développement et recherche aquacoles au
RWANDA (continuer)

1. LE SECTEUR DU DEVELOPPEMENT AQUACOLE (continuer)

1.2 Cadre institutional du secteur

Les projets de développement de la pisciculture ont été dès leurs débuts sous la tutelle du Ministère de l'agriculture et de l'élevage (MINAGRI, Figure 2), sauf pour la station de Rwasave qui dépend de l'UNR et donc du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la culture.

Les activités d'aquaculture sont coiffées par la Division pêche et aquaculture, qui est chargée de définir la politique nationale de production aquacole.

Les activités piscicoles sur le terrain sont exercées par le Service Pisciculture Nationale (SPN), qui a hérité des avoirs du PPN (Section 1.1.1(f)). Néanmoins, ce Service étant national, il participe activement à toutes les activités de planification, programmation et exécution des activités ayant trait à la production aquacole. Cependant, le statut du SPN et ses liens administratifs avec la Section Aquaculture n'ont jamais été clairement définis.

Les rôles et fonctions de cette section sont les suivants:

Figure 2

Figure 2. Organigramme de la Division Pêche et Aquaculture (MINAGRI)

Le Service Pisciculture Nationale comporte quatre cellules (Figure 2):

  1. La cellule administrative s'occupe essentiellement du secrétariat, de la comptabilité, de la programmation globale et de la coordination des activités du service.

  2. La cellule formation est chargée, en collaboration avec la direction du service et la cellule vulgarisation, d'identifier les besoins en formation, de planifier ces formations, d'en élaborer les programmes, de les exécuter ou de veiller à leur exécution.

  3. La cellule vulgarisation doit assurer la planification, l'exécution et le suivi des activités des vulgarisateurs piscicoles appelés moniteurs piscicoles. Etant les interlocuteurs directs des pisciculteurs, ils sont des propagateurs d'informations et des techniques piscicoles. Ils collectent les données sur la pisciculture au niveau de leurs communes respectives et les transmettent trimestriellement à la Direction du Service.

    Les critères de recrutement des moniteurs piscicoles sont les suivants:

  4. La cellule recherche/développement s'occupe d'adapter les différentes techniques piscicoles aux conditions locales. En particulier, elle suit les résultats de la recherche piscicole au Rwanda en collaboration avec la Station Piscicole de Recherche de Rwasave.

1.3 Formation et enseignement

Au Rwanda, il n'existe aucune institution, ni programme de formation spécialisé dans le domaine des pêches et de la pisciculture, sauf à la station de Kigembe, pour les moniteurs piscicoles. Toutefois, quelques cours de pisciculture sont assurés dans le cadre de certaines formations.

Les agents de vulgarisation (moniteurs piscicoles) reçoivent avant d'être affectés dans leur commune d'origine, une formation intensive de trois mois en pisciculture, à la station de Kigembe.

Au niveau A3, le Centre de Formation Zootechnique et Vétérinaire de Rubilizi assure un cours de pêche et pisciculture d'une heure par semaine en quatrième année (28 sessions) et en cinquième année (22 sessions).

Au niveau A2, les établissements d'enseignement agricole et vétérinaire assurent dans le cadre du cours de zootechnie de cinquième année, un cours de pisciculture.

La direction des programmes de l'Enseignement secondaire du MINEPRISEC recommande comme ouvrage de référence un texte datant du 1948. A l'évidence, cela démontre l'inadéquation de cette formation.

Il faut aussi signaler le Centre rwandais de formation des cadres (CRFC) à Murambi. Dans son programme de quatre mois de recyclage des moniteurs agricoles (2×30 stagiaires par an), il assure un cours de pisciculture de 40 heures.

Au niveau A1, l'Institut Supérieur d'Agriculture et d'Elevage (ISAE) (secondaire supérieur) à Busogo assure en seconde année, pour l'option zootechnie, un cours de pêche et pisciculture de 45 heures (15 h théorie + 30 h travaux pratiques). Actuellement cette école offre trois options: zootechnie, étude des sols et protection des végétaux.

Au niveau A0, la Faculté d'Agronomie de l'Université Nationale du Rwanda à Butare assure un cours de pisciculture et pêche (45 heures théorie + 30 heures travaux pratiques) en seconde année d'ingéniorat. A la Faculté des Sciences, option Biologie, les étudiants intéressés font leurs travaux de fin d'étude en aquaculture, mais il n'y a pas de cours de pisciculture dans leur programme de formation.

Au niveau A0, troisième cycle, rien n'est organisé actuellement à la Faculté d'Agronomie.

Les étudiants rwandais ont aussi bénéficié de diverses formations à l'étranger dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture. 16 étudiants sortant du secondaire ont obtenu une bourse du gouvernement russe pour effectuer leurs études de biologistes, option “ichtyologie et pisciculture” ou “technologie du poisson”. Jusqu'à présent, 10 biologistes sont rentrés au pays et six d'entre eux ont été engagés par le MINAGRI pour être affectés dans les projets pêche et pisciculture. Six biologistes et agronomes rwandais effectuent actuellement une spécialisation de troisième cycle: un en biologie des pêches en France, à Toulouse, un autre en limnologie et biologie des pêches à Namur, Belgique, trois en pisciculture aux USA et en Belgique et un en ichtyologie-pisciculture à Astrakan, Russie.

Dans l'ensemble, on peut constater que la formation en pêche et pisciculture dans les établissements des différents niveaux d'enseignement au Rwanda est assez faible, limitée et dépassée à presque tous les niveaux.

1.4 Plan de developpement

Aucun plan global de développement aquacole n'a été formulé jusqu'à présent. C'est récemment qu'a débuté la préparation d'un plan directeur conjoint pêche et aquaculture (Micha, 1990).

Actuellement, les points suivants guident de manière implicite la politique de production aquacole:

Pour le futur, les idées du plan directeur (encore en discussion) visent à une intensification généralisée de la production, avec une mise en place de petites entreprises piscicoles. Ceci devrait se faire à travers un service d'appui efficace et compatible avec les moyens financiers du gouvernement rwandais. Les bénéficiaires seront les éleveurs de poisson à petite et moyenne échelle, les consommateurs de poisson et enfin les commerçants. Les considérations suivantes semblent acquises:

1.5 Evaluation

1.5.1 Evaluation des projets
  1. En 1975, C. Reizer constatait que la pisciculture familiale n'avait pas évolué puisque après toutes les interventions, la productivité des étangs fluctuait encore autour de 3 kg/are/an ce qui correspondait à la productivité naturelle des eaux au Rwanda. D'après lui, cela était dû à quatre facteurs principaux:

  2. Deux ans plus tard, G. Mahy remarquait que chaque projet constituait une fin en lui-même. Il n'y avait pas de préparation préalable à la continuation des activités. De plus, il n'y avait pas de recherche appliquée entreprise pour mettre en évidence le système d'aquaculture le plus approprié aux conditions locales.

  3. Une analyse faite en 1987 par N. Hishamunda et J.F. Moehl concluait que les interventions piscicoles antérieures avaient commis les erreurs suivantes:

  4. L'évaluation du PPN (Miller, 1988) a suggéré que, contrairement aux projets précédents, ce projet avait une grande chance de succès à long terme pour les raisons suivantes:

1.5.2 Les potentialités de développement aquacole au Rwanda

Il n'existe pas d'évaluation du potentiel aquacole. Une étude de développement de l'aquaculture en Afrique centrale et orientale faite par l'Université d'Auburn pour le compte de USAID en 1979 a suggéré que la culture du tilapia du Nil basée sur la nourriture naturelle stimulée par l'enrichissement de l'étang avec des déchets organiques offrait un bon système de production pour des exploitations piscicoles à petite échelle.

Les paysans rwandais pratiquent une agriculture dans laquelle il est largement fait usage de fumure organique. Ce contexte est une bonne base de départ pour la réussite de la pisciculture rurale. Une infrastructure piscicole suffisante à travers tout le pays et un service de vulgarisation déjà établi constituent également un atout appréciable.

Il existe plusieurs possibilités pour intensifier la production:

Dans différentes régions du pays, des sous-produits agro-industriels sont disponibles.

D'après le projet Inventaire des marais, 37 000 ha seraient encore aménageables. Si un pour cent des superficies des marais était réservée à la pisciculture (terres marginales, par exemple), ceci permettrait de quadrupler la superficie aménagée en étangs piscicoles.

Il existe aussi des potentialités non négligeables dans les préfectures ne disposant pas de lac naturel.

1.5.3 Contraintes au développement aquacole

Les principales contraintes identifiées au cours des évaluations sont:

1.5.4 La commercialisation du poisson

Dans le passé, la consommation de poisson était concentrée dans les région riveraines des lacs. Grâce à la vulgarisation et aux démonstrations culinaires, le poisson est maintenant consommé dans presque toutes les régions du pays (Mahy et Farhani, 1991). Néanmoins, la consommation moyenne par habitant de poisson de pêche et de pisciculture reste très faible. Elle contribue pour sept pour cent seulement de la consommation totale de protéines au Rwanda.

Les pisciculteurs vendent leur poisson au bord de l'étang, soit directement aux consommateurs, soit à des revendeurs (Tableau 4). Les fermiers se plaignent cependant des bas prix. De plus, ceux qui se trouvent loin des centres de négoce et des centres urbains rencontrent des difficultés à vendre leur poisson. Le poisson de pisciculture peut se vendre à 200 RWF/kg, mais en milieu rural la plupart des fermiers n'obtiennent que 130 RWF/kg. Signalons que le salaire minimum journalier est théoriquement de 100 RWF, bien que, en pratique, on arrive en-dessous de cette somme. Le manque de revenu monétaire et les bas salaires dans le milieu rural limitent fortement la consommation de la production aquacole.

1.5.5 Analyse financière de la rentabilité piscicole

Il n'y a jamais eu de réelle étude financière de l'activité piscicole au Rwanda. Cette étude semble difficile à réaliser, car beaucoup de coûts ne sont pas payés et sont difficiles à évaluer.

Au Tableau 5 est présentée une analyse économique hypothétique de deux niveaux de production piscicole dans un étang rural de 4 ares de superficie.

1.5.6 Groupe cible

Au Rwanda, 94 pour cent de la population active travaille dans des exploitations familiales agricoles. Les terres des marais appartiennent à l'Etat. Cependant, ceci ne semble pas affecter le développement de la pisciculture, du moins à court et moyen termes, sauf que cet aspect de propriété des terres peut avoir certains conséquences sur le rôle des femmes dans le développement de la pisciculture. En effet, traditionnellement, les femmes n'ont pas droit de propriété de terre.

Selon l'étude conduite par J.J. Molnar (1992) sur les facteurs socio-économiques affectant le développement de l'aquaculture, il ressort que:

1.6 Statistiques de production

La production piscicole a varié de 4–8 kg/are/an à 14–20 kg/are/an de 1985 à 1990 (Tableau 6). La production totale de poisson au Rwanda a été de 2 447 tonnes en 1990, dont 2 350 t provenant de la pêche et 97 t provenant de la pisciculture. Malgré cette augmentation de la production, celle-ci ne parvient pas a satisfaire la demande locale.

Il n'existe pas de système statistique de collecte et d'analyse des productions piscicoles. Les données existantes sont donc peu précises et fiables; elles indiquent plutôt les marges de production que les productions réelles.

Tableau 4

Vente de poisson en milieu rural par les pisciculteurs

AnnéeQuantité (kg)Pourcentage de la production
198919 26257,1
199059 26160,8
199156 36857,8

Source: adapté de Jolly, 1992

Tableau 5

Analyse économique pour deux niveaux de production

RubriqueCoûts annuels (RWF)Recettes annuelles (RWF)
Niveau de production12 kg/are/an20 kg/are/an12 kg/are/an20 kg/are/an
Construction étangs *   800   800--
Fumure **1 9203 840--
M.O. journalière ou
temporaire **
2 200
1 400
2 200
1 400
-
-
-
-
Alevins (achat)1 6021 602--
Vente:
Marchands ***
Alevins

-
-

-
-
  9 600
  2 332
16 000
  3 444
Total7 9229 84211 93219 444
Bilan--+4 010+9 602

Source: D'après Miller, 1988
Vente de poisson à 200 RWF/kg
* Coût de construction: 20 000 RWF, amorti sur 25 ans
** Dépenses fictives, évaluées et non réellement réalisées (main d'oeuvre, achat fumure, etc.)
*** Poissons de plus de 100 g de poids individuel

Tableau 6

Statistiques de production (1987–1991)

 19871988198919901991
Nombre d'étangs2 4082 889  3 166  3 512  3 896
Surface totale (ha)          86,06          96,41          104,61         112,69          127,72
Production de poisson marchand (t)        21,7        19,9          33,7         97,5          97,5
Quantité vendue (t)         17,1         19,3         59,3         56,4
Familles touchées2 3681 76017 86519 48718 802
Production pêche (t)1 6301 290  1 472  2 350  3 551

1.7 Les projets de développement aquacole

1.7.1 Programme et projets antérieurs

Le Projet pisciculture nationale (PPN) a eu pour objectif de restaurer les étangs et bâtiments de la station piscicole de Kigembe et quelques étangs ruraux. Financé par USAID et exécuté par Auburn University, il a bénéficié d'une assistance du Corps de la paix. Ce projet de cinq ans (1983–1987) a bénéficié d'un financement de 2,4 millions USD. Le SPN a pris la relève du PPN et poursuit son action avec un appui du Projet Aménagement des Ressources Naturelles (voir la Section 1.7.2) en ce qui concerne les systèmes de production intégrés.

1.7.2 Programmes et projets en cours

Le Projet Aménagement des Ressources Naturelles (USAID) a démarré en mai 1990, pour une durée de cinq ans. Il comporte, dans sa seconde composante, la promotion dans les marais des systèmes de production intégrés pisciculture/agriculture/élevage. Cette activité est exécutée par le Service pisciculture nationale du MINAGRI. Le projet finance pour un montant total de 1 480 000 USD les domaines de la pisciculture intégrée et des problèmes commerciaux, socio-économiques et organisationnels auxquels la pisciculture doit faire face dans le contexte du développement des marais (Hishamunda, 1988).

Certaines ONG et projets de développement rural ont une composante “pisciculture” mais toutes ces actions souffrent d'un manque de coordination, par le SPN ou la Division pêche et aquaculture.

2. LE SECTEUR DE LA RECHERCHE AQUACOLE

2.1 Description du secteur recherche

2.1.1 Participation

Le seul institut qui s'occupe de recherche aquacole est l'Université nationale du Rwanda. Cette université possède la station piscicole de Rwasave (SPIR). Cette station fonctionne avec le budget ordinaire de l'Université bien que d'autres intervenants financent certains aspects particuliers. Elle s'est assigné comme objectifs:

Les différents intérvenants sont:

  1. Le projet Collaborative Research Support Program

    Le projet CRSP (Programme de soutien à la recherche collaborative en dynamique des étangs) regroupe trois universités des Etats-unis d'Amérique et l'Université nationale du Rwanda. Il vient de terminer sa dixième année de financement et sa neuvième année d'activité a l'UNR. Les universités américaines participant à la recherche à la station de Rwasave sont l'Auburn University, University of Arkansas (Pine Bluff) et Oregon State University.

  2. Le Fonds de contrepartie de la Communauté Européenne

    Ce projet (FCCE-13 II) intervient pour les travaux d'aménagement et de construction de la station de Rwasave. Il a débuté en 1983 avec deux phases: une première phase avec un financement de 16 000 000 RWF et une deuxième phase de 44 000 000 RWF, dont la quatrième tranche (6 370 000 RWF) a été utilisée en 1992.

  3. Le projet Clarias

    Le projet de reproduction et de production de silures a débuté en septembre 1991 pour une durée de 4 ans. Ce projet est le fruit d'accords de coopération entre l'UNR et la KUL (Université Catholique de Leuven, Belgique) avec le financement de la coopération belge (AGCD).

  4. l'Université nationale du Rwanda

    La station de recherche piscicole de Rwasave est rattachée à la Faculté d'Agronomie de l'UNR. L'université dépend administrativement du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ses objectifs institutionnels sont l'enseignement supérieur, la recherche scientifique et technologique, les services à la collectivité et la valorisation de la culture. Les recherches propres à l'UNR sont pour la plupart des recherches très appliquées (alimentation, densités, etc.).

  5. Service pisciculture nationale

    Ce service, chargé principalement de vulgarisation, fait de temps en temps des essais d'adaptation des résultats de recherche obtenus à la SPIR.

2.1.2 Objectifs de recherche
  1. Station de recherche piscicole de Rwasave

    La station fait des recherches propres à l'UNR, c'est-à-dire des recherches appliquées pour la pisciculture rurale et la pisciculture intégrée. Les recherches menées jusqu'à ce jour ont porté sur l'alimentation, la densité de charge optimale et l'élevage intégré.

  2. Recherches du CRSP

    Ce programme s'inscrit dans le cadre d'un programme international de coopération entre diverses universités d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Les recherches du CRSP au Rwanda ont deux objectifs:

  3. Recherches du Projet Clarias

    Ce programme s'inscrit également dans les programmes de coopération internationale. Le projet Clarias veut développer trois domaines de la pisciculture au Rwanda:

  4. Ces derniers temps, le SPN a entrepris, sur financement de l'USAID, certaines expérimentations et études dans différents domaines comme:

D'autres organisations non-gouvernementales ont des interventions ponctuelles en recherche aquacole, par exemple l'agro-pisciculture de Kirarambogo.

2.1.3 Orientation générale

Alors que les recherches ayant trait à l'économie (par exemple Jolly, 1992), la sociologie (Molnar, 1992; Molnar et al., 1991) et l'environnement (par exemple Deutsch, 1992) ont été en majorité des études ponctuelles très limitées, les recherches biotechnologiques font l'objet de programmes à moyen et long termes. Le Tableau 7 montre l'importance relative attribuée aux différents sujets de recherche, dont la majorité appartient au domaine de la biotechnologie.

Tableau 7

Temps alloué aux sujets de recherche en cours

DomaineSujetTemps alloué
EconomieCommercialisation du poisson12 mois
EnvironnementEffet de la pisciculture intégrée sur la qualité de l'eau5 mois
SociologieImpact social de l'élevage du poisson5 mois
Causes de l'adoption/abandon de la pisciculture en milieu rural16 mois
Participation des femmes dans la pisciculture6 mois
Biotechnologie Croissance du tilapia du Nil en étang: 
- effets de l'altitude9 mois
- effets de la fertilisation24 mois
- inversion de sexe12 mois
- reproduction du silure et production en étang48 mois
- traitement du poisson12 mois

N.B: Pour la biotechnologie, ceci ne mentionne qu'une petite partie des recherches.

2.1.4 Ressources disponibles
  1. Infrastructure de la Station Piscicole de Rwasave (SPIR)

Tableau 8

Etangs de la SPIR

 NombreSurface totale
(ha)
Pourcentage
surface totale
Surface moyenne
(ares)
Etangs de production303,2  3610,7
Etangs de recherche513,1  373,3 – 7
Etangs polyvalents152,2  2715
Total968,51008,9
  1. Equipement

    La station de Rwasave dispose des équipements suivants:

  2. Financement

    Le financement provenant du gouvernement rwandais à travers l'Université nationale du Rwanda s'élève à un peu plus de 33 millions RWF pour la période 1987–92. Celui de l'USAID, qui finance le CRSP s'élève à l'équivalent d'un peu plus de 262 millions RWF pour la période 1987–93, alors que celui de l'AGCD, qui finance le projet Clarias s'élève à un peu plus de 70 millions RWF (1992–95). Dans le cas de l'UNR, environ 10 à 15 pour cent seulement sont réellement affectés à la recherche, le reste servant aux frais de fonctionnement. Pour le CRPS et le project Clarias, 100 pour cent des fonds alloués servent à la recherche.

  3. Ressources humaines

    Pour la recherche et le fonctionnement, la station dispose à plein temps du personnel ci-après:

 Chercheurs: 
Nationaux:1 biologiste, directeur de la SPIR, chercheur
1 ingénieur agronome, chercheur au projet Clarias, Ph.D.
1 ingénieur agronome, chercheur du CRSP
Expatriés:1 biologiste, chercheur responsable du projet CRSP
1 ingénieur agronome, chercheur, coordinateur local du projet Clarias
1 chercheur/professeur
 Divers:3 techniciens A2 et un peu plus de 40 personnes d'appui (chauffeurs, aide-laborantins, pêcheurs, etc.)
2.1.5 Principaux programmes de recherche
  1. Recherches spécifiques à l'UNR

    Les recherches spécifiques à l'UNR visent l'amélioration de la production aquacole au Rwanda. Elles s'adressent à l'étude des élevages intégrés (porcs, poules, chèvres, moutons), des densités de stockage, des taux d'alimentation et de l'inversion de sexe.

  2. Programme sur la dynamique des étangs

    Ce programme a pour objectifs de compiler les variables physiques, chimiques et biologiques des étangs, afin de les utiliser pour l'étude des processus dynamiques influençant la productivité des étangs. Les activités principales entreprises concernent les effets de la fertilisation sur la production piscicole et les effets de la température et de l'altitude sur la productivité des étangs.

  3. Programme Clarias

    Ce projet a pour objectif de promouvoir l'élevage du silure. Ses activités se concentrent sur:

  4. Partage des ressources disponibles

    Le partage des ressources disponibles à la station piscicole de Rwasave entre les trois groupes de recherche se fait comme présenté au Tableau 9.

Tableau 9

Partage des ressources

 Programme UNRProgramme CRSPProgramme Clarias
Personnel222
Infrastructure (étangs)212124
EquipementNANANA
Financement (RWF/an)6 000 00020 162 00017 595 000
Durée envisagéeindéfini13 ans
(1983–95)
4 ans
(1992–95)

2.2 Le cadre institutionnel

La recherche est administrativement dépendante de l'UNR et donc du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MINESUPRES) alors que le développement aquacole est sous la dépendance du MINAGRI.

Actuellement, il n'y a pas de liens formels entre le développement et la recherche. Comme indiqué précédemment, c'est maintenant que les relations entre le développement et la recherche sont en train de se développer, dans le cadre de la formulation du plan directeur de la pêche et de l'aquaculture.

La définition des programmes varie selon le groupe de recherche:

L'administration n'a aucun pouvoir quant à la définition des programmes de recherche et à la gestion des résultats obtenus.

2.3 Contribution de la recherche aquacole au développement

2.3.1 Collaboration recherche-production: Raisons

Il n'existe pas de canaux de collaboration officiels entre la recherche et la production. Cependant, il y a des liens informels qui se sont créés individuellement entre chercheurs, pisciculteurs et vulgarisateurs.

Il n'existe pas de voie de communication institutionnelle entre la recherche et le développement. C'est récemment qu'a été souhaitée la création d'un Comité de coordination de la recherche et d'un Comité de coordination de la vulgarisation. Ces comités ont dans leurs attributions de coordonner les activités de recherche et de vulgarisation, tout en définissant les voies et moyens de communication entre la recherche et le développement aquacoles. Certaines voies se sont créées également, d'une façon informelle, à cause des bonnes relations existant entre le Service pisciculture nationale s'occupant de la vulgarisation piscicole et l'équipe des chercheurs de la station de recherche piscicole de Rwasave.

2.3.2 Collaboration recherche-production: Sujets

Les sujets principaux pour lesquels cette collaboration s'est développée ont trait aux techniques piscicoles comme la fertilisation des étangs, la régulation d'entrée d'eau, l'obtention d'alevins de bonne qualité, etc., et aux aspects institutionnels, comme la participation à la définition des stratégies de développement aquacole.

2.3.3 Collaboration recherche-production: Mécanismes

Cette collaboration se fait à travers plusieurs mécanismes:

2.3.4 Résultats obtenus

Les résultats obtenus en ce qui concerne la contribution de la recherche aquacole au développement sont assez limités quand on considère le nombre total des pisciculteurs. Ceci est en grande partie dû à ce que les relations recherche-production sont restées informelles et basées uniquement sur des contacts personnels.

Plusieurs acquis de la recherche ont cependant été diffusés, avec plus ou moins de succês, vers le secteur production, comme par exemple la sélection du tilapia du Nil comme l'espèce la plus valable, le choix d'une souche de cette espèce particulièrement bien adaptée aux conditions climatiques locales, et la définition de normes de compostage des étangs, tout en utilisant divers végétaux disponibles localement.

3. PRIORITES DE DEVELOPPEMENT ET DE RECHERCHE AQUACOLES

3.1 Priorités de développement

L'objectif global au niveau national dans le domaine agricole est l'autosuffisance alimentaire et la diversification des produits. Avec la nouvelle orientation de politique économique favorisant la privatisation, la libéralisation et la diversification des activités de production, la revue du secteur aquacole débouche sur les contraintes suivantes:

L'amélioration de cette situation ne peut se faire que par la mise en oeuvre du plan directeur de développement aquacole. Ceci requiert le remplacement institutionnel de l'organe d'exécution, c'est à dire la Division pêche et aquaculture. L'action principale devant être menée pour permettre le démarrage d'un développement cohérent et efficace du secteur aquacole est donc l'assistance à la mise en place du plan directeur, et ceci essentiellement par le renforcement et la réorganisation des capacités de la Division pour lui permettre de mieux jouer son rôle.

3.1.1 Proposition de projet pour la mise en place du plan directeur
  1. Objectif

    Disposer au sein du MINAGRI d'un Service d'aquaculture capable de mettre en oeuvre la politique de développement aquacole. Elle devrait être capable d'assurer la planification, la coordination et le suivi des actions menées dans le pays.

  2. Résultat 1: Un Service d'aquaculture avec un budget autonome

    Activités:

  3. Résultats 2: Personnel de ce Service d'aquaculture formé en matière d'analyse statistique et d'étude socio-économique

    Activités:

  4. Résultats 3: Un système de collecte de données concernant la production aquacole

    Activités:

  5. Résultats 4: Mise en place d'un système de contrôle et suivi de l'exécution des projets de développement

    Activités:

  6. Apports nécessaires:

    1. Gouvernement rwandais

      • un chef du Service d'aquaculture
      • deux agents de niveau AO
      • un secrétaire et un dactylographe
      • frais de déplacement du personnel gouvernemental

    2. Bailleur de fonds

      • un planificateur et conseiller technique principal
      • des consultants: bio-statisticien (3 h/m), économiste (3 h/m), expert en commercialisation (1 h/m), divers (2 h/m)
      • formation sur le lieu de travail et en petits groupes
      • matériel informatique
      • matériel de bureau (photocopieuse et petit matériel)
      • moyens de transport (2 véhicules tout-terrain)

  7. Budget (projet de trois ans)

    1. Contribution du Gouvernement (RWF)

Personnel 
Chef de service1 271 160
Deux agents AO2 014 848
Secrétaire et dactylographe1 056 672
Frais de déplacement du personnel1 080 000
Divers 
Bureaup.m.
Véhiculep.m.
Fourniture eau, électricité, téléphone1 008 000
Entretien, fonctionnement, divers1 328 000
Total général7 758 680
  1. Contribution du bailleur (USD)

  Total1 è année2è année3è année
Personnel international    
Planificateur (36 hm)402 160131 800134 040136 320
Consultants (8 hm)968 000416 000331 200220 800
Secrétaire384 600128 000128 200128 400
Chauffeur375 600125 000125 200125 400
Frais de déplacement12 0004 0004 0004 000
 Sous total2 142 360   
Formation20 0007 0007 0006 000
 Sous total20 000   
Equipement    
Consommable20 00020 000  
Non consommable52 00052 000  
 Sous total72 000   
Divers    
Fonctionnement20 0007 0007 0006 000
Rapports4 400--4 400
Divers15 0005 0005 0005 000
 Sous total39 400   
Total général2 273 760   
3.1.2 Appui à l'intensification de la production piscicole

Avec la nouvelle orientation économique et la tendance à la privatisation des activités de production, les stations piscicoles privatisées deviendront les noyaux pour l'intensification. Comme la mise en route de ces exploitations exigera des coûts élevés et donc une aide financière, la promotion d'un système de crédit s'avèrera nécessaire. De même, les propriétaires de ces sites devront bénéficier d'une attention particulière de la part des vulgarisateurs.

  1. Domaines d'action

  2. Actions concrètes

    Renforcement de la vulgarisation et collecte des données:

    Privatisation et appui aux producteurs artisanaux:

    Crédit

  3. Réalisations concrètes et résultats escomptés

  4. Prévisions budgétaires (en milliers USD) pour un projet de 4 ans

  année 1234Total
Infrastructures et équipement     
Infrastructures SPN  50    0    0    0  50
Equipement piscicole  50    0    0    0  50
Equipement de vulgarisation  30  30    0    0  60
Véhicules  50    0    0    0  50
Informatique et bureaux  10    0    0    0  10
 Sous-total    220
Fonctionnement     
Vulgarisation  25  25  25  25100
Entreprises artisanales  10  10  10  10  40
Crédit  10  10  10  10  40
Administration    5    5    5    5  20
 Sous-total    200
Personnel     
Expert permanent100100100100400
Experts visiteurs  15  15  15  15  60
Personnel de soutien    5    5    5    5  20
 Sous-total    480
Imprévus (5 pour cent)      45
Total général    945

3.2 Priorités de recherche

La plupart des priorités de recherche sont inscrites dans le cadre des programmes déjà existants à la SPIR. Cependant, les contraintes suivantes ont été identifiées dans le domaine de la recherche aquacole:

C'est dans le souci de répondre à ces problèmes qu'il est proposé comme priorité la création d'un centre de formation et d'information en aquaculture tropicale de haute altitude. Un tel centre pourrait facilement avoir une vocation régionale, en particulier dans la sous-région francophone de la Commission économique des pays des grands lacs, CEPGL (Burundi, Rwanda et Zaïre).

Centre de formation et d'information en aquaculture tropicale de haute altitude en Afrique centrale

  1. Objectif

    Appui à la formation des cadres, au transfert d'information et à la vulgarisation de la pisciculture de haute altitude

  2. Domaines d'action

  3. Actions concrètes (sur une durée de cinq ans)

    Centre régional de formation (perfectionnement en 6 à 12 mois):

    Centre régional d'information:

    Appui au lien recherche-vulgarisation et dissémination de l'information:

    Réalisations concrètes et résultats escomptés:

  4. Prévisions budgétaires pour un projet de 5 ans (en milliers USD):

  année 12345Total
Infrastructures et équipement      
Centre de formation150100    0    0    0   250
Centre d'information  50    0    0    0    0     50
Recherche-vulgarisation  50  50    0    0    0   100
Véhicules100    0    0    0    0   100
Informatique et bureaux  50    0    0    0    0     50
 
 Sous-total        550
 
Fonctionnement      
Centre de formation100100100100100   500
Centre d'information  25  25  25  25  25   125
Recherche-vulgarisation  50  50  50  50  50   250
Stages, conférences, etc.  25  25  25  25  25   125
Administration globale  10  10  10  10  10     50
 
 Sous-total     1 050
 
Personnel      
Experts permanents2502502502502501 250
Experts visiteurs100100100100100   500
Personnel de soutien  30  30  30  30  30   150
 
 Sous-total     1 900
 
Imprévus (5 pour cent)        175
 
Total général     3 675

BIBLIOGRAPHIE

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