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FO:GCP/SEN/038/FIN PROGRAMME DE COOPERATION FAO/GOUVERNEMENTS PROJET DE REBOISEMENT COMMUNAUTAIRE SENEGAL CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DU PROJET Rapport terminal l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture Rome, 1998 |
2. RESULTATS DES TRAVAUX REALISES ET CONCLUSIONS
2.2 MISE EN PLACE DES MECANISMES DE DESENGAGEMENT
Annexe 1: LISTE DU PERSONNEL DU PROJET
Annexe 2: LISTE DES CONSULTATIONS
Annexe 3: LISTE DU MATERIEL ET DE L'EQUIPEMENT FOURNIS PAR LE PROJET
Annexe 4: PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE LA ZONE D'INTERVENTION
Annexe 5: LISTE DES DOCUMENTS PREPARES AU COURS DU PROJET
BAC - Bureau d'aménagement des terroirs villageois et de cartographie (DEFCCS)
BNS - Bureau national des sols
BSE - Bureau suivi-évaluation/PRECOBA
CERP - Centre d'expansion rurale polyvalent
CGF - Comité de gestion forestière
CILSS - Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel
CMS - Crédit mutuel du Sénégal
CNCAS - Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal
CNE - Caisse nationale d'épargne
CVD - Comité villageois de développement
DATV - Division de l'aménagement des terroirs villageois/PRECOBA
DSAV - Division sensibilisation, animation, vulgarisation/PRECOBA
DEFCCS - Direction des eaux et forêts, des chasses et de la conservation des sols
FINNIDA - Agence finlandaise pour le développement international
FED - Fonds européen de développement (Union européenne)
FONGS - Fédération des ONG du Sénégal
FoReT - Centre forestier de recyclage de Thiès
GIE - Groupement d'intérêt économique
IREF - Inspection régionale des eaux et forêts
ISRA - Institut sénégalais de la recherche agronomique
MARP - Méthode accélérée de recherche et de planification participative
MRL - Micro-réalisation
ONG - Organisation non gouvernementale
PAGT - Plan d'aménagement et de gestion des terroirs
PAIS - Projet d'alphabétisation intensive au Sénégal
PMR/FED - Programme de micro-réalisations (FED)
PRECOBA - Projet de reboisement communautaire dans le bassin arachidier
PREVINOBA - Projet de reboisement villageois dans le nord-ouest du bassin arachidier (FAO/Pays-Bas)
RNA - Régénération naturelle assistée
RTS - Radio-télévision sénégalaise
Financé par le Gouvernement de la Finlande (Agence finlandaise pour le développement international - (FINNIDA)), le Projet de reboisement communautaire dans le bassin arachidier (PRECOBA) s'inscrit dans la logique des actions menées par le Gouvernement sénégalais depuis les années 70 dans le cadre de la lutte contre la désertification. Suite au constat d'échec des reboisements à grande échelle effectués en régie, les actions se sont progressivement orientées vers une meilleure implication des populations et une prise en compte de leurs besoins.
Commencé en 1981, le PRECOBA constitue le premier projet forestier du Sénégal centré sur le boisement communautaire et visant à satisfaire les besoins croissants en bois de chauffe et en bois de service. Il est caractérisé par quatre phases successives, dont la quatrième (1992-97), qui fait l'objet du présent rapport, est une phase clé de désengagement. Projet pilote à plus d'un titre, son histoire est en fait le reflet de l'évolution récente de la foresterie sénégalaise, basée sur la mise en oeuvre de l'approche participative et sur une meilleure intégration des activités forestières dans l'ensemble des secteurs du développement rural (approche terroir).
La première phase (1981-84) avait pour objectif essentiel de créer les conditions nécessaires pour susciter le reboisement communautaire, à partir de parcelles de démonstration et de pépinières décentralisées afin de maîtriser les techniques de production de plants. Celle-ci se situait dans un contexte de forte dégradation du milieu, de forte pression foncière, et où le boisement n'était pas l'une des préoccupations majeures des populations. Les premières plantations ont été effectuées en régie, le PRECOBA assurant alors la production et la distribution des plants.
La deuxième phase (1985-87) a permis de former des pépiniéristes, désignés par les Conseils ruraux (à raison de quatre par Communauté rurale), et d'impliquer progressivement ces derniers dans la prise en charge de la production des plants et d'actions de reboisement (octroi de parcelles pour les plantations). Dès 1986, l'achat des plants des pépinières communautaires a été inscrit dans les budgets annuels des Communautés rurales concernées, à hauteur de 10% des besoins.
Durant sa troisième phase (1988-91), le PRECOBA a progressivement intégré les autres préoccupations du monde rural (récupération des terres salées et impropres à la culture (tannes 1
/), production de fourrages, etc.) et a entrepris des aménagements intégrés au niveau des terroirs villageois. Il a également encouragé la production de plants dans les pépinières villageoises, moyennant un encadrement et l'octroi de petit matériel aux groupements. A cet effet, il a développé un important volet de formation de paysans-relais aux techniques de pépinières et de plantation. Les premiers essais de récupération des terres salées (tannes) et d'amélioration des parcours ont été mis en place à titre expérimental. Afin de diminuer la pression sur les ressources forestières, des vulgarisatrices appartenant à des groupements féminins ont été formées aux techniques de construction des foyers améliorés de type "3 pierres améliorés".
La quatrième phase (1992-97), objet du présent rapport, a constitué une phase clé de désengagement du financement et de l'appui extérieurs. Elle avait pour objectifs principaux la consolidation des acquis, l'appui à la mise en place de structures institutionnelles pérennes susceptibles de prendre en charge les activités après la fin du projet, à travers le renforcement des capacités d'intervention des services régionaux des Eaux et forêts et des capacités d'intervention techniques, organisationnelles et financières des populations, et l'auto-promotion du développement au niveau villageois.
La zone d'intervention du PRECOBA2/, vaste de près de 7 250 km2 pour une population totale de plus de 530 000 habitants, s'étend sur trois régions administratives (Fatick, Kaolack et Thiès), sur quatre départements des régions de Fatick (Fatick, Gossas), de Kaolack (Kaolack) et de Thiès (Mbour), sur 10 arrondissements et 33 communautés rurales.
Rattachée à l'ancienne région du Sine-Saloum et appartenant au bassin arachidier, elle est caractérisée notamment par une pluviométrie variant actuellement de 320 mm (au nord) à 500 mm (au sud), une forte pression foncière, un problème généralisé d'accès à l'eau accentué par les années de sécheresse (nombre de puits et de forages insuffisant, salinisation des sols et des nappes à Fatick3/), l'analphabétisation d'une grande proportion de la population et des capacités d'auto-financement très faibles. Les sols, appauvris par la culture de l'arachide depuis plusieurs décennies, sont en majorité sableux à sablonneux, chimiquement pauvres et sensibles à l'érosion éolienne ("dior", "deck dior"), avec des rendements faibles et en diminution constante.
Les formations forestières sont largement dégradées. Leur superficie, actuellement très réduite, est en régression constante, en raison de la forte pression exercée sur les terres et de la concurrence surfaces agricoles/surfaces forestières (besoins croissants en bois, terres de culture, pâturages). La végétation naturelle a quasiment disparu, hormis les pieds préservés dans les champs de culture (parcs agroforestiers) à des fins alimentaires, de production de bois, de fourrages et pour la fertilité des sols: Acacia albida (Kad), Andosonia digitata, Tamarindus indica, Cordyla pinnata, Balanites aegyptiaca, Borassus aethiopum, etc. Toutefois, les sujets sont le plus souvent âgés et la régénération naturelle est limitée en raison des techniques culturales appliquées (culture attelée et sur brûlis), de l'émondage et de la cueillette systématique des fruits.
L'ensemble de ces conditions, qui agissent de manière conjointe, rend la problématique de la gestion de ressources naturelles de la zone très complexe et montre l'urgence de trouver des voies nouvelles associant non seulement les populations aux diverses actions, mais prenant également en compte les interactions entre les différents secteurs d'activité (agriculture, élevage, forêt et autres) et les divers intérêts en jeu.
Le document d'orientation de la quatrième phase du projet a été signé par la FAO et le Gouvernement du Sénégal respectivement les 24 mars et 5 mai 1992, pour une durée initiale de 48 mois (janvier 1992 - décembre 1995). Le projet a commencé ses activités en janvier 1992.
La FAO a été désignée comme agence d'exécution du projet et la Direction des eaux et forêts comme organisme de contrepartie gouvernementale. Conformément aux objectifs de désengagement progressif, le poste de conseiller technique principal a été supprimé à partir de janvier 1994.
La contribution totale du Gouvernement finlandais (FINNIDA), après révision budgétaire et prolongation de deux années des activités du projet, s'est élevée à 3 159 015 dollars EU (montant initial: 2 449 795 dollars EU). Elle a couvert les frais de personnel international (cf. annexe 1), de missions de consultation et de sous-traitance pour la formation paysanne (cf. annexe 2) de formation à l'extérieur, l'achat de matériel et d'équipement (cf. annexe 3) et des frais divers. La révision budgétaire de décembre 1995 a prolongé les activités du projet jusqu'en décembre 1997 afin de parfaire le processus de désengagement commencé en 1993-94 et de permettre un transfert des activités du projet aux populations et au Service forestier. La durée totale de cette quatrième phase a donc été de 72 mois.
La contribution du Gouvernement du Sénégal (en dehors des salaires du personnel national) et inscrite dans le budget consolidé de l'Etat jusqu'en 1995 s'est élevée à 67 millions de FCFA. La contribution du Gouvernement couvrait, outre les salaires et indemnités du personnel national contractuel (cf. annexe 1), l'achat de petit matériel de pépinières et de chantier, la fourniture de carburant et de lubrifiant et de matériel de bureau.
Le projet a fait l'objet d'une mission de revue tripartite en novembre 1993. Celle-ci a fait une analyse exhaustive de la situation et a recommandé notamment de renforcer les mécanismes de désengagement du projet, en particulier par la création de structures rurales susceptibles de prendre la relève des activités du projet une fois celui-ci terminé.
La mission d'évaluation tripartite finale, s'est déroulée, quant à elle, en mai 1995. Elle a constaté les importants acquis du projet en matière de transfert des activités de reboisement au profit des populations et du Service forestier. Toutefois, elle a mis en évidence la fragilité des mécanismes mis en place et la nécessité de consolider ces derniers en vue d'assurer la pérennité des activité menées en partenariat avec les populations. Elle a recommandé une poursuite de l'appui du projet. Le Gouvernement finlandais a accepté de prolonger les activités du projet pour une durée maximale de deux ans, grâce à un apport complémentaire de 709 220 dollars EU.
Les objectifs de développement de la quatrième phase du projet visaient à:
- développer l'effort des populations rurales dans la réduction du déficit en bois de service et d'énergie dans la région du bassin arachidier;
- atténuer la dégradation des systèmes de production agricoles dans cette région;
- développer une sylviculture appropriée aux zones arides;
- asseoir une dynamique d'auto-promotion villageoise durable fondée sur le développement intégré des terroirs, la participation entreprenante des bénéficiaires et la promotion d'une filière de commercialisation à l'échelle communautaire et régionale;
- établir les structures nécessaires à une relève du projet pour qu'elles puissent continuer indéfiniment sans soutien extérieur.
Les objectifs immédiats de la quatrième phase étaient au nombre de cinq, à savoir:
- renforcer les capacités d'intervention du service forestier, consolider les acquis techniques des phases antérieures et suivre les actions de foresterie villageoise;
- consolider et développer les capacités d'auto-promotion des populations rurales, et notamment des groupements féminins;
- créer des structures institutionnelles qui assureront la continuation des activités dans la région du projet après sa fin;
- sensibiliser les techniciens et les villageois à la nécessité de réaliser une sylviculture appropriée aux zones arides en privilégiant la qualité des produits et des techniques à tous les stades;
- favoriser l'avènement d'une foresterie rurale à autonomie de gestion reposant sur le principe que le reboisement ne pourra se développer réellement que s'il peut générer ses propres ressources.
Premier projet de reboisement communautaire au Sénégal, le PRECOBA a à son actif plusieurs acquis méthodologiques et techniques particulièrement intéressants. Ils résultent de leur consolidation au cours des phases successives, mais sont également le reflet de l'évolution de la foresterie au Sénégal, à laquelle il a lui-même participé. La quatrième phase (1992-97), phase de désengagement, constitue un véritable test pour un transfert progressif et durable aux populations rurales concernées et au service forestier du suivi des activités développées par le projet pendant plus de 15 ans.
Les principaux résultats de la présente phase peuvent se subdiviser en quatre aspects principaux: l'approche méthodologique, avec l'adoption de l'approche terroir; la mise en place de mécanismes de désengagement, avec le renforcement des capacités techniques, organisationnelles et financières des populations et le renforcement des capacités d'intervention des structures d'encadrement et des partenaires; les réalisations physiques sur le terrain en matière de reboisement et de restauration du milieu effectuées en partenariat avec les populations; et, enfin, l'élaboration de plans de gestion et la mise en exploitation des boisements communautaires arrivés en âge d'exploitabilité.
De strictement sectoriel et centré au départ exclusivement sur le boisement communautaire, le projet a évolué progressivement vers une démarche plus intégrée, tenant compte des préoccupations des populations et de la nécessité de mieux situer les actions de reboisement dans un contexte d'aménagement et de gestion des terroirs. Pour ce faire, il a d'abord développé les principes de l'approche participative, puis de l'approche terroir, considérant les populations comme les principaux acteurs du développement local.
La mise en oeuvre de l'approche participative, à partir de la troisième phase, a permis d'instaurer un véritable partenariat entre le projet et les populations et d'impliquer l'ensemble des partenaires et des structures à la base dans la prise en charge et le suivi des actions de reboisement. A ce titre, les Conseils ruraux ont été considérés comme des partenaires privilégiés, notamment parce qu'ils disposent d'un propre budget au niveau de chaque communauté rurale et de l'autorité en matière de gestion du foncier.
L'une des grandes réussites du projet a été précisément d'impliquer les élus locaux (conseillers ruraux) dans la prise en charge financière d'une partie des plants produits dans les pépinières communautaires. L'un des exemples de ce partenariat est donné par le contrat d'achat/vente, cosigné par chaque Président de Conseil rural et Sous-Préfet. Celui-ci lie le Conseil rural aux pépiniéristes4/ pour le rachat des plants, et ce, à hauteur de 10% du budget de la Communauté rurale, le prix du plant ayant été fixé à 70 FCFA à partir de 1995. L'importance du montant réservé aux actions de reboisement (environ 10 000 000 de FCFA/an) montre la prise de conscience des décideurs locaux et leur volonté de développer les actions de reboisement dans leurs communautés rurales.
Bien que les paiements connaissent le plus souvent de nombreux retards, il faut noter que cette prise en charge a été rendue possible grâce aux boisements de démonstration (début du projet), à la forte adhésion des populations aux actions de reboisement et surtout à un important programme d'information/sensibilisation des populations, des autorités locales et des Conseils ruraux. Ce programme, centré, entre autres aspects, sur les enjeux de la lutte contre la désertification et le rôle de l'arbre dans le système agraire, a permis d'établir un véritable dialogue et un système de partenariat entre les divers acteurs et d'aboutir à une prise de conscience sur l'urgence de restaurer et de gérer les ressources forestières.
Au cours de la quatrième phase, la sensibilisation a touché les domaines suivants:
- Désengagement: 4 journées, soit 1 journée par département; support: réunion-débat. Ces séances ont été filmées puis restituées au cours de 31 projections villageoises.
- Gestion et exploitation des bois communautaires: 1 journée; support: réunion-débat.
- Désertification/rôle de l'arbre: 99 séances; support: projection de diapositives.
- Radio rurale: 27 émissions diffusées et 10 reportages réalisés en collaboration avec la radio-télévision sénégalaise (RTS) sur des thèmes techniques tels que: agro-foresterie; rôle du paysan relais; reboisement; économie d'énergie; exploitation du bois; régénération des terres salines; désengagement du projet.
- Redynamisation des comités de gestion des moulins à mil et des Comités de gestion forestière (CGF): 60 réunions villageoises.
Du point de vue de l'approche terroir proprement dite, la quatrième phase a marqué un tournant décisif, notamment par une meilleure prise en compte de l'espace "terroir" et l'élaboration des premiers Plans d'aménagement agro-forestier et de gestion des terroirs (PAGT). Leur élaboration, qui s'est faite dans un premier temps à deux niveaux (terroir et communauté rurale), repose sur la concentration et la participation de l'ensemble des partenaires (populations, services techniques, projet). Elle répond à la volonté de mettre à la disposition des conseillers ruraux et de certains des partenaires (populations des villages cibles, autres partenaires intervenant dans la zone: services d'encadrement, Conseils ruraux, Organisations non gouvernementales (ONG), autres projets, etc.) des documents de planification et de gestion à la base leur permettant d'entreprendre des actions de développement en connaissance de cause.
L'intérêt de l'expérience du PRECOBA en matière d'approche terroir doit être restitué, d'une part par rapport au contexte particulier de la zone (faiblesse des structures d'encadrement - conseil et faible nombre d'intervenants - plus particulièrement à Fatick où le PRECOBA est le seul projet d'envergure -, faiblesse des capacités financières des populations, forte dégradation du milieu), et d'autre part par rapport aux exigences de désengagement et de pérennisation des activités engagées avec l'appui du projet.
L'adoption de l'approche terroir et l'élaboration de PAGT marquent la volonté du projet de sortir de son cadre sectoriel, de diversifier ses activités en prenant en compte les autres secteurs d'activités (comme l'agriculture et l'élevage), ainsi que les préoccupations des populations, et de mieux situer les activités de reboisement dans le développement du terroir.
Les PAGT sont conçus comme des outils de développement du terroir pour les populations, qui se les approprient, et pour les autres partenaires (encadrement, bailleurs de fonds potentiels, ONG, etc.) qui appuient ces dernières dans leur mise en oeuvre. Ils résultent d'une connaissance de la zone et du terroir (diagnostic), de nombreux contacts préalables avec les populations et d'actions de sensibilisation sur le rôle de l'arbre. Les principales étapes sont le choix du terroir (parmi la centaine de villages-centres encadrés et sur la base de critères de représentativité, de disponibilité, d'adhésion et d'engagement des populations, de cohésion sociale apparente, etc.); les prises de contacts avec les populations sur les objectifs poursuivis; le diagnostic participatif; l'établissement des priorités et la programmation des activités; l'élaboration du PAGT, la restitution aux populations; l'approbation par les structures et les autorités régionales.
En matière de diagnostic participatif, le MARP5/ constitue l'un des outils privilégiés préconisés par l'approche participative au Sénégal. Ce diagnostic est conduit conjointement avec les populations rurales et les services techniques. Le diagnostic MARP, s'il permet un bon dialogue avec les populations, est généralement insuffisant car trop rapide et toujours qualitatif. C'est pourquoi, afin de pallier cet inconvénient, la MARP a été complétée systématiquement par la collecte d'informations sur le village (données statistiques, études antérieures sectorielles ou non, etc.) et la réalisation d'enquêtes complémentaires, notamment sur les systèmes d'exploitation du milieu ou sur d'autres aspects lorsque cela était jugé nécessaire. Une cartographie thématique reposant sur l'interprétation des photographies aériennes (1989) et portant sur la topographie, l'occupation des sols et la couverture arborée du terroir, a complété l'analyse. Cependant, celle-ci n'a pu être utilisée que pour les premiers plans élaborés, faute de temps et de moyens6/.
Une cellule multidisciplinaire d'aménagement des terroirs (impliquant l'Inspection régionale des eaux et forêts (IREF) et les Centres d'expansion rurale polyvalents (CERP))7/ a été mise en place pour faire le diagnostic au niveau des villages (MARP) et élaborer des plans de gestion des terroirs sur une base participative. Celle-ci est chargée de la synthèse et de la recherche d'informations complémentaires auprès des populations et doit également élaborer une première version soumise au cadre de concertation régional pour avis. Le diagnostic et la programmation des activités sont restitués aux populations en assemblée villageoise. Les PAGT sont ensuite mis en forme finale et soumis pour approbation aux conseils ruraux et aux structures régionales concernées.
La hiérarchisation des problèmes identifiés par les populations laisse apparaître de nombreuses préoccupations, qui se situent bien avant les actions de restructuration du milieu et de reboisement, notamment des problèmes cruciaux, tels que l'accès à l'eau potable et des problèmes de santé qui doivent effectivement être considérés comme des obstacles à toute action de développement forestier. Cette étape, qui sert de base à une programmation des activités, exige une grande prudence de la part de l'équipe multidisciplinaire afin que les problèmes liés à la restauration du milieu soient pris en compte et montrent l'importance d'une bonne sensibilisation sur le rôle de l'arbre. La programmation est généralement de type triennal ou quinquennal glissant, les actions étant évaluées et le programme étant revu chaque année, conjointement par les populations et l'IREF/équipe du projet.
La mise en oeuvre des PAGT et des actions programmées par et pour les populations nécessite le plus souvent des moyens importants, tant techniques que financiers, et la mise en place de structures de gestion; mais elle se heurte le plus souvent à la très faible capacité financière des populations.
Le processus participatif d'élaboration des PAGT exige un temps relativement long, mais a constitué également une activité nouvelle du projet pour la quatrième phase. Cela justifie en partie le fait que, au moment de la mission d'évaluation tripartite de mai 1995, seuls cinq plans avaient été finalisés. Il faut également souligner que le départ du responsable de la Division de l'aménagement des terroirs villageois (DATV) a provoqué une rupture dans le suivi de cette activité en 1996. En décembre 1997, une vingtaine de nouveaux plans avaient été finalisés, pour la plupart en novembre 1997, mais n'étaient pas opérationnels. Au total, 24 PAGT, dont 2 connaissent un début de mise en oeuvre, ont été élaborés, et 4 plans au niveau de la communauté rurale. L'objectif de doter chaque village-centre d'un PAGT était particulièrement ambitieux eu égard aux impératifs de consolidation et de désengagement de la présente phase.
Pour pallier à la fois la lenteur du processus d'élaboration des PAGT et la nécessité de poursuivre les activités agro-forestières, le projet a mis en place un système de programmation pluriannuelle des activités agro-forestières qui recense les besoins en plants, les estimations des plantations prévues et les formations souhaitées des groupements encadrés. Ces programmes pluriannuels ne sont en réalité qu'un palliatif et sont beaucoup plus restreints que les PAGT. Ils sont généralement exécutés et évalués chaque année, conjointement par le service forestier/projet et les groupements.
Idéalement, ces programmes doivent être élargis et complétés progressivement par des plans de gestion des terroirs pour chaque village-centre. Des structures telles que des Comités de gestion des terroirs villageois (CVD), chargés de la coordination et du suivi des activités programmées, qui associent non seulement les membres actifs des groupements encadrés, mais qui sont également représentatifs des autres organisations socio-professionnelles au niveau du village, doivent être créées et/ou consolidées pour celles qui existent déjà. Malheureusement, ce cadre n'a été que très partiellement mis en place, seuls cinq CVD ayant été créés en 1995 (correspondant aux cinq premiers PAGT finalisés).
En définitive, si l'approche terroir apporte des éléments essentiels de planification et de développement du terroir, elle exige cependant des moyens logistiques et humains (prise en charge de l'équipe multidisciplinaire et déplacements) et surtout du temps. Cette activité mériterait d'être parachevée et consolidée dans le cadre de l'après-projet pour permettre une réelle dynamique de développement du terroir qui prenne en compte l'interaction des différents secteurs, les préoccupations/priorités des populations et la nécessité de restaurer le potentiel de production agro-sylvo-pastorale.
L'un des grands défis de cette quatrième phase était la définition de mécanismes de désengagement et la mise en place de structures institutionnelles susceptibles d'assurer la relève du projet. Cet objectif constituait une étape logique après plus de 15 ans de financement et d'appui extérieurs. Il répondait à la nécessité de pérenniser les acquis et de poursuivre, voire développer, les activités menées jusque-là en partenariat avec les populations et les services techniques.
Il est important de rappeler qu'il existe pas à l'heure actuelle d'expériences positives en matière de désengagement de ce type de projet. L'expérience du PRECOBA est donc à ce titre particulièrement intéressante et représente un enjeu très important. La relève du projet implique les populations, dont les capacités de prise en charge techniques, organisationnelles et financières ont été sensiblement améliorées, et les structures pérennes d'encadrement-conseil, et plus particulièrement le service forestier dont les capacités d'intervention et de suivi ont été renforcées.
Le renforcement des capacités techniques, organisationnelles et financières des populations constituait l'un des objectifs fondamentaux de la quatrième phase du projet qui visait l'émergence d'une véritable auto-promotion villageoise et la prise en charge des actions de restauration du milieu et de développement du terroir. Pour ce faire, le projet a développé un important programme de formation, a appuyé la mise en place de structures socio-professionnelles susceptibles de prendre en charge la poursuite des activités et a contribué à renforcer les capacités financières des populations, notamment par la mise en oeuvre de micro-réalisations, ainsi que par la mise à disposition de deux fonds de garantie au niveau des structures de crédit et d'un fonds d'auto-promotion.
Depuis sa mise en oeuvre, le projet a accordé une place importante à la formation des populations afin de leur permettre de maîtriser les différents techniques de production des plants, de plantations et d'agro-foresterie, d'amélioration des terres de parcours et de construction de foyers améliorés. Au cours de la quatrième phase, le PRECOBA a poursuivi son programme de formation/recyclage des pépiniéristes, des paysans-relais et des vulgarisateurs, chargés à leur tour de démultiplier la formation auprès des membres des groupements.
Il a cependant plus particulièrement axé son intervention, à la demande des populations elles-mêmes, sur l'alphabétisation fonctionnelle, la comptabilité/gestion et le petit crédit, en liaison avec la mise en place des fonds de garantie et d'auto-promotion (voir ci-après). Cinq visites inter-villageoises ont également été organisées à l'intérieur et à l'extérieur de la zone d'intervention à l'intention des membres des Groupements d'intérêt économique (GIE) et des partenaires ruraux (visites de la FEDIEM à Matam, de la Fédération des ONG du Sénégal (FONGS), des réalisations d'AFRICARE à Kaolack, visite des plantations d'Eucalyptus mises en exploitation et des parcelles de récupération de tannes).
Durant la quatrième phase, le programme de formation a porté sur le thèmes suivants:
- Techniques de production de plants forestiers et fruitiers: recyclage de 20 pépiniéristes et de 56 paysans-relais; plantations forestières et fruitières: 194 membres de GIE et 33 pépiniéristes; plantations agro-forestières: 82 paysans-relais.
- Exploitation des bois d'Eucalyptus: 52 paysans-sylviculteurs; commercialisation des perches et bois d'Eucalyptus: 19 membres de CGF.
- Construction de foyers améliorés: 4 396 vulgarisatrices (176 sessions), 7 228 foyers de type "3 pierres améliorés" construits; construction de foyers de type "Sakkanal": recyclage de 30 artisans-forgerons, formation de 18 artisans.
- Fabrication de savon local: 29 femmes; teinturerie: 24 femmes.
- Amélioration des terres de parcours: 46 membres de Comités de gestion des parcelles pastorales.
- Embouche bovine: 84 membres de GIE.
- Gestion des terroirs: 38 membres de CVD.
- Comptabilité/Gestion/Crédit: 586 leaders et membres de GIE, 109 Conseillers ruraux, 32 Présidents de Conseil rural, 34 pépiniéristes.
En matière d'alphabétisation, 31 sessions d'initiation ont été organisées pour un total de 255 jours. Elles ont concerné 233 leaders et membres de GIE, 102 Conseillers ruraux; en matière d'alphabétisation fonctionnelle, 15 pépiniéristes ont été alphabétisés en sérère et 33 en wolof. Par ailleurs, six sessions de formation de formateurs ont été organisées; elles ont permis de former 63 formateurs en sérère, 68 en puular et 41 en wolof. Au total, 127 attestations de réussite ont été distribuées.
Afin de faire face à l'importante demande et pallier l'insuffisance de moyens du projet, deux classes de six mois (60 auditeurs) ont été financées à la demande du PRECOBA par le Projet d'alphabétisation intensive du Sénégal (PAIS), ainsi que sept classes de six mois (121 auditeurs), co-financées par le projet, les Groupements et le Programme de micro-réalisations (PMR) du Fonds européen de développement (FED), dans le cadre du protocole d'accord liant la DEFCCS et l'Union européenne (7e FED). Ces classes sont tenues par des formateurs choisis dans le pool de formateurs constitué par le projet.
Par ailleurs, compte tenu de l'importance des besoins en matière de formation et de l'insuffisance des infrastructures d'accueil dans la zone d'intervention, le PRECOBA a construit et équipé, dans le courant de 1995, un Centre de formation paysanne à Fatick, dans l'enceinte des Eaux et forêts, d'une capacité d'accueil de 45 stagiaires (avec dortoirs, douches, réfectoire, salles de classe et de réunion), pour un coût total de 23 439 dollars EU. La gestion de ce Centre, assurée par le PRECOBA jusqu'à fin décembre 1997, devrait être rétrocédée à l'IREF/Fatick et au Comité de coordination inter-GIE (voir ci-après). Cependant, le futur statut du Centre n'a pas été défini.
2.2.1.2 Mise en place d'un cadre organisationnel adéquat
Partant du constat de la quasi-absence d'organisations socio-professionnelles de type GIE8/ dans sa zone d'intervention (et plus particulièrement à Fatick), le PRECOBA a appuyé, à partir de la quatrième phase, l'émergence de GIE au niveau des villages-centres9/ encadrés par le projet. Au total, 82 GIE ont été créés depuis 1993-94, regroupant 6 085 membres, à forte majorité des femmes: 4 851 femmes contre 1 234 hommes. Le département de Fatick compte 31 GIE (2 094 femmes et 525 hommes), celui de Gossas, 21 GIE (1 274 femmes et 350 hommes), celui de Kaolack, 18 GIE (931 femmes et 292 hommes), celui de Mbour, 12 GIE (552 femmes et 68 hommes). La typologie des GIE, dont 22 ont été mis en place entre 1996 et 1997, peut s'établir comme suit:
- 9 GIE de pépiniéristes organisés à l'échelle des arrondissements, dont 4 à Fatick, 1 à Gossas, 2 à Kaolack et 2 à Mbour;
- 1 GIE d'artisans-forgerons, Commune de Fatick;
- 48 GIE de femmes, dont 20 à Fatick, 13 à Gossas, 8 à Kaolack et 8 à Mbour;
- 1 GIE d'hommes à Fatick;
- 16 GIE mixtes, dont 5 à Fatick, 5 à Gossas, 4 à Kaolack et 2 à Mbour;
- 1 GIE mixte de jeunes à Fatick;
- 6 GIE d'éleveurs, dont 3 à Gossas et 3 à Kaolack.
A côté de ces GIE, cinq Comités villageois de développement (CVD) ont été mis en place, chargés du suivi de la mise en oeuvre des plans d'aménagement et de gestion de terroirs (cf. section 2.1) et neuf Comités de gestion forestière, chargés plus spécifiquement de l'exécution des plans de gestion des boisements communautaires (cf. section 2.4). Les CGF sont créés dans tous les terroirs au niveau desquels une plantation communautaire est ouverte à l'exploitation. Les membres des CGF sont désignés par les Conseillers ruraux et les chefs de villages concernés. Ces CGF devraient en principe évoluer vers des GIE.
Il est remarquable de signaler que les statuts de création des GIE prévoient que 5 à 10% des recettes issues des activités menées dans leur cadre doivent être consacrés à des activités de reboisement/restauration du milieu (achat/production de plants, plantations forestières et agro-forestières), ce qui peut être considéré comme un succès particulièrement important pour le projet dans le contexte de très faible capacité financière des populations.
Afin de renforcer la coordination et la solidarité entre les villages/GIE encadrés par le PRECOBA, des Ententes départementales ont été créées à fin 1994-95 au niveau des quatre départements, dont trois sont reconnues juridiquement (par le Ministère de l'intérieur). Ces Ententes regroupent chacune l'ensemble des GIE encadrés par le PRECOBA dans leur département. Elles jouent un rôle d'animation, de coordination et de supervision des activités des GIE membres: il s'agit d'assurer un suivi rapproché, notamment de l'exécution des programmes pluriannuels des activités agro-forestières, la préparation des dossiers et le suivi des remboursements de prêts octroyés (cf. section 2.2.1.3).
En vue de faciliter les activités de suivi par le bureau de l'Entente dont les membres ont été désignés en Assemblée générale, une mobylette a été mise à la disposition de chaque Entente par le projet. Les déplacements, la restauration et les frais divers sont soutenus par une caisse alimentée par les cotisations des GIE membres.
Les avantages reconnus de ce cadre de coordination par les GIE eux-mêmes sont notamment une meilleure coordination et solidarité entre les GIE, une certaine émulation pour les diverses activités liées au reboisement, ainsi qu'une meilleure circulation de l'information entre tous les membres.
Une Amicale des pépiniéristes a par ailleurs été créée. Elle regroupe les neuf GIE de pépiniéristes et était composée, en 1997, de 98 membres (84 hommes et 14 femmes). L'Amicale vise à faciliter les relations entre les pépiniéristes et les autres partenaires (GIE, Conseils ruraux, projet) et à organiser l'acquisition des intrants nécessaires à la production de plants.
Dans le cadre du désengagement, un fonds du roulement, alimenté par les cotisations des membres (30 000 FCFA/GIE/an) et une partie des recettes provenant de la vente des plants (cf. section 2.2.1.3), a été mis en place afin, entre autres actions, de résoudre partiellement les problèmes de trésorerie liés aux retards dans les paiements par les Conseils ruraux.
Les Ententes départementales et l'Amicale des pépiniéristes jouent un rôle essentiel de suivi rapproché des GIE membres.
Enfin, à l'échelle de la zone d'intervention du projet (niveau interrégional), un Comité de coordination inter-GIE regroupant les représentants des Ententes départementales et de l'Amicale des pépiniéristes a été mis en place en novembre 1995. Il est chargé de coordonner les activités des Ententes départementales, de faciliter la circulation de l'information entre les Ententes et au niveau interrégional, d'appuyer la programmation/planification des activités des différentes Ententes, de programmer et d'organiser les sessions de formation des membres et de gérer le fonds d'auto-promotion au nom des GIE (cf. section 2.2.1.3). Le Comité assure ainsi plutôt un rôle de conception, de suivi/évaluation et de coordination à l'échelle de la zone d'intervention du projet.
Afin de permettre au Comité de jouer son rôle, un système de cotisation (GIE, Ententes départementales, Amicale des pépiniéristes) et de fonds de dotation (remboursement au PRECOBA des avances faites pour l'acquisition des moulins à mil (cf. section 2.2.1.3) a été mis en place, soit un fonds estimé au départ à 5 000 000 de FCFA, logé sur un compte au nom du Comité de coordination inter-GIE. Ce fonds (qui doit s'auto-alimenter au même titre que les autres fonds, notamment par le biais de ristournes par les GIE ayant bénéficié de prêts par son intermédiaire) doit servir en partie à l'organisation de réunions et à la prise en charge des frais de carburant et des frais divers nécessités par les tournées de supervision, pour lesquelles, au besoin, un véhicule était prêté par le projet, ainsi qu'au financement d'actions de formation ou de prêts aux GIE membres.
Ce fonds a servi à organiser à la fin du mois de novembre 1997 deux journées de réflexion10/ sur l'après-projet et les dispositions à prendre pour la poursuite des activités. Ces journées, organisées à l'initiative du Comité, ont montré l'importante dynamique qui a été créée, ainsi que la volonté des populations de poursuivre les activités jusqu'alors menées en partenariat avec le PRECOBA. Les populations ont souligné la nécessité de renforcer le partenariat avec le Service forestier, mais également les autres structures d'encadrement, comme les CERP, avec lesquelles un protocole de collaboration devrait être signé. Le GIE se disent prêts à assumer les frais de déplacement (carburant) pour bénéficier de cet encadrement. Elles ont proposé la création d'un fonds d'appui institutionnel lié aux prêts octroyés afin de pallier le manque de moyens notoire des services techniques.
Cependant, si ces résultats montrent l'important chemin parcouru, il faut toutefois rappeler que cette structure est très jeune. Par ailleurs, son fonctionnement et sa reconnaissance juridique sont rendus difficiles du fait de l'étendue de la zone d'intervention, mais surtout de l'implication de trois régions adminstratives qui n'ont aucun lien de dépendance entre elles11/.
A cet égard, la mise en application de la Loi sur la régionalisation à partir de janvier 1997, l'émergence de nouvelles structures, comme le Conseil régional, et le transfert de certaines compétences (dont la gestion des ressources naturelles) aux collectivités locales, ont apporté des éléments nouveaux qui posent notamment le problème de la domiciliation et de la gestion du fonds d'auto-promotion mis à la disposition des GIE par le projet (voir ci-après).
La principale contrainte à l'auto-promotion et au développement local est le très faible niveau de revenu et d'épargne et l'insuffisance des institutions de crédit en milieu rural. Le projet a réfléchi très tôt aux mécanismes à mettre en place pour assurer une prise en charge des activités de reboisement et de restauration du milieu par les populations. Il a identifié avec elles un certain nombre de pistes susceptibles d'aider à leur réalisation et à la création d'une dynamique de développement du terroir.
L'adoption de l'approche participative/approche terroir a permis de prendre en compte les préoccupations réelles des populations et de formuler/réaliser un certain nombre d'actions et de micro-réalisations (MRL). Celles-ci sont destinées, d'une part à lever des contraintes essentielles à tout développement (accès à l'eau en quantité et en qualité), et d'autre part à améliorer les conditions de vie et de revenus des populations. L'ensemble de ces actions et de ces micro-réalisations a contribué à mieux impliquer les populations dans la prise en charge des activités de développement forestier. Elles ont toutes été réalisées en partenariat avec la participation financière des populations, du projet et/ou d'autres intervenants dans la région.
Ainsi, le projet a appuyé certains villages dans la maîtrise de l'eau, en liaison avec les pépinières villageoises mises en place, grâce à la réalisation de micro-réalisations (creusement de puits, récurage, etc.) et à la fourniture de matériel. Dans le village de Keur Amadou Diop, le problème de l'eau (profondeur de la nappe et degré de salinité) dépassant les compétences techniques et les capacités financières du PRECOBA, ce dernier a fait appel à l'ONG CARITAS, qui a pu résoudre ce problème en association avec les populations.
Le projet a également développé plusieurs types de micro-réalisations ou actions génératrices de revenus. Dans un premier temps (avant la mise en place des fonds de garantie et d'auto-promotion), elles ont concerné essentiellement l'exploitation des bois d'Eucalyptus arrivés en âge d'exploitabilité, les pépinières communautaires, les moulins à mil, l'embouche bovine et le maraîchage.
i. Activités de coupe commerciale des bois communautaires d'Eucalyptus
Les coupes commerciales des bois communautaires ont concerné les plantations d'Eucalyptus arrivés en âge d'exploitabilité, fixé en moyenne à sept ans dans les conditions de la zone d'intervention12/. Les premières coupes ont été effectuées en 1991, mais ont surtout été développées au cours de la quatrième phase (cf. section 2.4).
Une étude économique réalisée en 1995 a permis d'établir, après dévaluation, le coût total de 1 ha de reboisement à 560 580 FCFA; le prix de revient moyen d'un pied d'Eucalyptus, depuis la pépinière jusqu'à son exploitation, a été évalué à 745 FCFA/pied. Sur cette base, des séances de sensibilisation ont été organisées afin d'aider les CGF à mieux négocier les prix de vente et dégager un minimum de bénéfices (prix de vente conseillé: 1 000 FCFA/pied). A partir de 1995, les recettes moyennes ont été estimées, quant à celles, à 103 000 FCFA/ha. Au total, 14 plantations ont été mises en exploitation, soit 173 ha exploités, qui ont permis de dégager un chiffre d'affaires global de 10 417 850 FCFA entre 1991 et 1997.
Un mode de partage des recettes a été instauré dès la mise en oeuvre de l'activité et revu en 1995 pour tenir compte des données économiques. Celui-ci est établi afin de permettre la reconstitution du capital sur pied (c'est-à-dire coût de l'investissement: 745 FCFA x nombre de pieds exploités). Ce montant est ensuite réparti comme suit:
- 50% versés au titre du fonds d'aménagement (bloqué sur un compte), destiné à la reconstitution des plantations exploitées;
- 25% versés au titre d'un fonds spécial de reboisement, géré par les Conseils ruraux des communautés rurales concernées par la plantation exploitée;
- 25% au titre d'un fonds d'auto-promotion ou de développement villageois, géré par le comité villageois d'attache de la plantation.
Les sommes restantes constituant les bénéfices sont versées aux CGF, à raison de 85% pour les bûcherons et 15% pour le gardien.
A la fin de 1997, le fonds d'aménagement global s'élevait à 3 510 067 FCFA. Il est géré conjointement par les CGF (qui ont un compte épargne ouvert à leur nom à la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS), à la Caisse nationale d'épargne (CNE) ou au Crédit mutuel du Sénégal (CNS)) et le Service forestier qui doit veiller au respect des clauses contenues dans les plans de gestion des plantations (cf. section 2.4).
Ce fonds fait l'objet de nombreuses convoitises, d'autant que son mode d'affection n'était pas encore déterminé à la fin de 1997. Par ailleurs, d'importants problèmes et/ou irrégularités ont été constatés, notamment dans la gestion des recettes ou dans d'écoulement des produits de coupe (y compris de nombreux vols), montrant une certaine faiblesse dans l'organisation de la filière relative à la commercialisation du bois d'Eucalyptus.
Il est important toutefois de rappeler que cette activité nouvelle dans la zone du bassin arachidier a été introduite par le projet et qu'elle génère des revenus importants, tout en participant à la reconstitution de la couverture végétale.
ii. Production de plants dans les pépinières communautaires
Comme signalé ci-dessus, les Conseils ruraux des 33 communautés rurales participent globalement à hauteur de 10 000 000 de FCFA/an (10% du budget) à l'achat des plants produits par les pépiniéristes. Le prix du plant cédé destiné aux boisements dans la communauté rurale concernée a été fixé en 1995 à 70 FCFA/plant. Un contrat d'achat/vente lie le Conseil rural aux GIE de pépiniéristes, sur la base des programmes annuels de boisement. Ce contrat est validé par les autorités administratives locales.
Le principal obstacle à l'auto-financement de la production de plants réside dans les retards enregistrés dans le paiement des plants par les Conseils ruraux, voire le non-respect des engagements (faible recouvrement de la taxe rurale, changement dans la composition des Conseils ruraux suite aux élections de 1996).
Jusqu'en 1997, le PRECOBA a partiellement résolu les problèmes de trésorerie en pré-finançant les achats d'intrants (semences, gaines, produits phytosanitaires, petit matériel, etc.) nécessaires à la production des plants. Par ailleurs, par le rachat des plants aux GIE de pépiniéristes pour les aménagements (terres de parcours, récupération expérimentale des tannes), il a contribué à doter l'Amicale des pépiniéristes d'un fonds de reboisement, le prix d'achat du plant ayant été fixé à 50 FCFA, le projet fournissant gaines et intrants. Sur ces 50 FCFA, 55% sont versés aux pépiniéristes, les 45% restants revenant à l'Amicale. Cette somme, ajoutée aux cotisations de chaque GIE (30 000 FCFA/an), se montait à près de 2 000 000 de FCFA à la fin de 1997.
iii. Micro-réalisations génératrices de revenus
Un certain nombre de micro-_éalisations génératrices de revenus ont été identifiées et réalisées à la demande des populations avec l'appui du PRECOBA. Dans un premier temps, 19 MRL ont été mises en oeuvre en 1994 pour un montant global de 35 980 000 FCFA. Il s'agit de 13 moulins à mil, dont 8 à Fatick, 2 à Gossas, 2 à Kaolack et 1 à Mbour (investissement total de 30,3 millions de FCFA, dont participation des populations: 2,475 millions), de 2 opérations d'embouche bovine, dont 1 à Gossas et 1 à Kaolack (investissement total de 2,6 millions de FCFA, dont participation des populations: 0,575 million) et de 4 périmètres maraîchers à Fatick (investissement total de 3,08 millions de FCFA, dont participation des populations: 0,8 million).
Ces MRL ont été financées par les populations (tontines), par le projet (acquisition de 10 moulins à mil) et par le PMR du FED. La participation demandée aux populations pour le financement des dossiers soumis au PMR est généralement de 20 à 25%, ce qui est particulièrement élevé compte tenu du contexte de la zone. C'est la raison pour laquelle le PRECOBA a pré-financé 20% des 3 moulins à mil acquis sur financement du PMR/FED, à chargé pour les GIE de rembourser le projet. Ces sommes ont été versées sur un compte au nom du projet, qui les a ensuite ristournées sur le compte du Comité de coordination inter-GIE. Sur le total des 13 moulins, 3 étaient en panne à la fin de 1997.
Au même titre que pour les recettes provenant de l'exploitation du bois, un mode de partage des recettes générées (recettes brutes moins charges d'exploitation) a été instauré. Ainsi, pour les moulins à mil, 40% sont au titre des amortissements versés sur un compte d'épargne, 25% au titre d'un fonds de roulement, 25% versés aux meuniers; les 10% restants sont ristournés à un fonds de promotion forestière destiné à appuyer la mise en oeuvre des PAGT dans leurs composantes forestières et agro-forestières.
Les MRL et le développement d'activités rémunératrices ont permis la création d'un fonds de roulement au niveau de chaque GIE, alimenté à partir des recettes et susceptible de contribuer à l'auto-promotion et au renforcement des capacités d'intervention des populations. Ces fonds représentent un instrument privilégié pour la constitution d'une épargne au niveau villageois. Par ailleurs, une partie des recettes est ristournée systématiquement pour le financement des actions de restauration du milieu et de reboisement. Sur les 20 000 000 de FCFA des recettes générées par les 13 moulins de 1994 à 1997, un montant de l'ordre de 2 500 000 FCFA a servi à alimenter le fonds d'auto-promotion géré par le Comité de coordination inter-GIE.
iv. Mise en place de fonds d'appui financier aux GIE
Conscient que ces efforts, bien que positifs, étaient insuffisants, le projet13/ a continué à réfléchir aux solutions alternatives à mettre en oeuvre en vue, d'une part de faciliter l'accès des GIE au crédit pour la mise en oeuvre de MRL, et d'autre part de mettre en place un véritable fonds d'auto-promotion et de développement local, géré au niveau du Comité inter-GIE.
a) Fonds de garantie au niveau de la CNCAS et du CMS
En accord avec la FAO, deux comptes ont été ouverts, l'un à la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal le 11 mars 1997, et l'autre au Crédit mutuel du Sénégal le 12 mars 1997. Ces deux comptes constituent des fonds de garantie pour un montant total de 80 000 dollars EU. Ces fonds, prélevés sur le budget du projet, sont destinés à couvrir les risques encourus lors des opérations des prêts octroyés aux GIE encadrés par le PRECOBA.
Pour chacun de ces fonds, un protocole a été signé entre le PRECOBA et les deux institutions de crédit, auprès desquelles la FAO, par l'intermédiaire du projet, a négocié les modalités de remboursement des prêts. Celles-ci prévoient notamment des ristournes pour le financement d'actions de protection de l'environnement. Par ailleurs, la CNCAS et le CMS se sont engagés à former les GIE à la gestion et au suivi des projets et aux procédures de crédit, en collaboration avec le PRECOBA.
Les caractéristiques spécifiques de ces deux fonds sont reprises ci-après.
- Fonds de garantie CNCAS
Montant du fonds: 70 000 dollars EU, soit 38 635 200 FCFA, domicilié sur un compte de dépôt à terme, intitulé "Fonds de garantie PRECOBA". Il garantit le créances à hauteur de 70% de l'éligible (et mobilisable si les prêts sont impayés six mois après l'échéance).
Ce fonds est rémunéré au taux d'intérêt mensuel moyen moins 1,5%, les intérêts étant capitalisés annuellement et domiciliés comme fonds de ristourne destinés aux activités de promotion forestière et agro-forestière14/
Taux d'intérêt (prêts): Taux bancaire de base (8%) + 2,5%
Critères d'éligibilité: GIE encadré par le PRECOBA, ayant ouvert un compte courant à la CNCAS, avec dépôt initial de 25 000 FCFA + agios de 5 000 FCFA/trimestre + frais de dossiers de 1 5 000 FCFA; dossier soumis à la CNCAS per le PRECOBA
Domaines couverts: Tous à condition de rentabilité financière et faisabilité technique, entre autres: pépinières (24 mois); embouche (6 à 12 mois); maraîchage (6 à 12 mois); banques céréalières, petit commerce (12 mois) - Durée maximale 12 mois (sauf pépinières)
Echéances: A terme pour tous le dossiers, mais négociable.
Le nombre de dossiers soumis à la CNCAS depuis mars 1997 est de 31, pour un montant global de 39 283 621 FCFA. Sur ce total, à la fin de 1997, 24 dossiers avaient été financés pour un montant total de 30 447 800 FCFA. Deux dossiers avaient été rejetés et 5 étaient à l'étude, pour un montant global de 6 337 981 FCFA.
En ce qui concerne les dossiers financés, il s'agit de 19 opérations d'embouche bovine, dont 9 à Fatick, 4 à Gossas et 6 à Kaolack, pour un montant de 23 997 800 FCFA (échéances de 8 à 12 mois); de 5 opérations de petit commerce, dont 3 à Fatick et 2 à Gossas (montant global de 6 477 000 FCFA, échéances de 9 à 12 mois). Les premiers dossiers ont été transmis le 30 avril 1997 et financés le 26 mai 1997. Sauf remboursement négocié avant terme, les premières échéances de remboursement étaient prévues pour février 1998 et les dernières pour septembre 1998, soit après la fin du projet, ce qui ne permet pas à ce stade de juger du plein succès de l'opération.
Le bénéfice escompté pour ces diverses opérations est de 23 133 745 FCFA.
- Fonds de garantie CMS15/
Montant du fonds: 10 000 dollars EU, soit 5 000 000 de FCFA, domicilié sur un compte d'épargne rémunéré au taux en vigueur (4%)
Taux d'intérêt: 2% sur le capital retant dû
Critères d'éligibilité: GIE encadré par le PRECOBA et dossier présenté par le PRECOBA; frais de dossier: 2,5% du montant total du prêt
Echéances: A terme pour tous les dossiers (maximum 12 mois).
Compte tenu du montant beaucoup plus faible (5 000 000 de FCFA) et surtout des conditions jugées par les GIE trop désavantageuses par rapport à la CNCAS16/, seuls 3 dossiers ont été soumis tardivement le 29 juillet 1997 (soit quatre mois après la mise en place du fonds) et financés en septembre 1997. Il s'agit de trois dossiers de GIE appartenant au département de Mbour (Thiès), pour un montant total de 3 845 693 FCFA, soit 1 opération "petit commerce", pour un montant de 1 406 165 FCFA (échéance prévue: septembre 1998); 1 de maraîchage, pour un montant de 1 218 425 FCFA (échéance prévue: septembre 1998); 1 d'embouche bovine, pour un montant de 1 221 103 FCFA (échéance prévue: juillet 1998). Le bénéfice escompté pour ces MRL est de 2 224 788 FCFA.
Pour ces deux fonds CNCAS et CMS, un Comité de suivi et de gestion a été mis en place. Il est composé de représentants du PRECOBA, de l'institution concernée et du Comité de coordination inter-GIE. Le Comité est chargé du suivi périodique du niveau du remboursement, des impayés et des compensations des créances compromises, tel que prévu dans le protocole d'accord.
Par ailleurs, au niveau de l'arrondissement, des Comités ont été créés par arrêté des Sous-Préfets pour "l'identification, la formulation et le suivi des MRL au profit des GIE encadrés par le PRECOBA". Ils sont composés notamment du Sous-Préfet, du Président, de l'agent du Service des eaux et forêts, des Présidents des Conseils ruraux concernés et des représentants des GIE. Ils sont chargés d'aider les GIE membres des Ententes départementales à formuler les dossiers, à les prioriser et à assurer le suivi financier des prêts octroyés.
Le dossiers de projets identifiés/formulés avec l'appui des agents des CERP sont ensuite transmis par l'intermédiaire du Chef de secteur des Eaux et forêts aux services départementaux concernés. Les fiches de projet comportent, outre la localisation et l'identification des bénéficiaires, une description technique du projet et le compte prévisionnel du projet. Après avis technique favorable de ces services, les dossiers sont ensuite visés par le PRECOBA, qui a la responsabilité (et est seul habilité selon les protocoles) de les transmettre à l'institution de crédit pour financement.
b) Fonds d'auto-promotion des GIE
Afin de renforcer davantage les capacités d'auto-promotion et de prise en charge des actions de développement par les populations, l'idée de mettre directement à la disposition des GIE un fonds d'auto-promotion, cogéré par le Comité inter-GIE et le projet/service forestier, s'est progressivement concrétisée. Les procédures pour l'établissement du protocole portant mise en place du fonds n'ont cependant commencé qu'en août 1997, soit six mois avant l'échéance du projet. Un protocole d'accord entre la FAO et la DEFCCS a finalement été signé, respectivement les 24 août et 9 septembre 1997 par la FAO et par la DEFCCS.
Ce protocole prévoit notamment que le compte fonctionne dans un premier temps sous la double signature du Président du Comité de coordination inter-GIE et le Directeur national du projet. Cependant, compte tenu de l'échéance proche de la fin du projet au moment de la signature du protocole, ni le contrôle ni le suivi de la gestion financière du fonds ne sont de la responsabilité de la FAO. Il est par ailleurs prévu qu'un programme/budget reposant sur le recensement des besoins des GIE encadrés par le PRECOBA et approuvé en Assemblée générale du Comité inter-GIE soit établi par la direction du projet en accord avec les bénéficiaires et les services techniques.
Un fonds d'auto-promotion GIE du PRECOBA, de 120 000 dollars EU (soit 71 040 000 FCFA), prélevé sur le budget du PRECOBA, domicilié à la CBAO - agence de Kaolack, a été mis en place le 27 octobre 1997 au nom de la Fédération inter-GIE. Ce fonds d'auto-promotion doit s'auto-renouveler à partir des remboursements et intérêts des prêts octroyés afin de continuer à répondre aux besoins des GIE après la fin du projet.
Ce fonds vise à créer une dynamique de développement socio-économique susceptible de promouvoir les actions de reboisement et de conservation des sols par les populations dans la zone du projet. Les domaines couverts par le fonds sont: le reboisement, l'agro-foresterie, le petit commerce, les banques céréalières, l'exploitation des champs collectifs, l'élevage de petits ruminants, l'aviculture17/.
Pour gérer le fonds d'auto-promotion, un Comité de pilotage chargé de procéder au choix des dossiers financés par le fonds a été mis en place. Il est composé du Directeur national du PRECOBA, de l'Inspecteur régional des Eaux et forêts de Fatick, des Chefs de secteur forestier de Fatick, Gossas, Kaolack et Mbour, du Trésorier et du Président du Comité de coordination inter-GIE. Les dossiers de prêts sont sélectionnés par ce Comité après une première sélection faite par les Ententes départementales et après avis techniques des services concernés18/. Après approbation des dossiers par le Comité de pilotage, la Direction du projet et le Président du Comité de coordination inter-GIE débloquent les fonds au bénéfice des GIE.
Le Comité de coordination inter-GIE est chargé de la supervision de toutes les opérations financées par l'intermédiaire du fonds d'auto-promotion. Il est responsable du recouvrement de toutes les créances échues. Les Ententes départementales des GIE, quant à elles, sont chargées du suivi et de l'exécution des activités financées par le fonds d'auto-promotion ainsi que de la récupération des prêts consentis auprès des GIE membres.
Les modalités de gestion de ce fonds d'auto-promotion prévues dans le protocole d'accord sont les suivantes:
Bénéficiaires: GIE encadrés par le PRECOBA, représentés au niveau des Ententes départementales et du Comité de coordination inter-GIE
Critères d'éligibilité: GIE membre; signature d'un contrat liant le GIE à l'Entente départementale et au Comité de coordination inter-GIE; apport personnel exigé: 5% du coût total de l'opération; aucun crédit nouveau si crédit en cours
Modalités pratiques: après acceptation du dossier (sur la base d'une fiche technique estimant le coût total et la rentabilité financière) et apport personnel versé, le montant du prêt est versé sur le compte de l'Entente départementale concernée qui le rétrocède à son tour au GIE;
Montant des prêts: limité dans le protocole d'accord de 250 000 à 750 000 FCFA maximum19/
Taux d'intérêt: 1% mois applicable sur le montant total du prêt.
Les intérêts générés par le Fonds (selon le taux d'intérêt en vigueur à la CBAO) seront versés annuellement sur un compte ouvert à la CBAO au nom du Comité de coordination inter-GIE et intitulé Fonds d'appui au reboisement, lequel sera également alimenté par la moitié des intérêts sur les prêts remboursés (soit 0,5% du montant des prêts octroyés). Ce fonds doit également fonctionner sous la double signature du Directeur du projet et Président du Comité de coordination inter-GIE pour le financement d'activités forestières et agro-forestières, sous réserve d'un programme d'activités approuvé techniquement par le Service forestier. Au même titre que pour le fonds d'auto-promotion, ce fonds est placé sous la responsabilité de la DEFCCS, des Ententes départementales et du Comité inter-GIE.
A la fin de 1997, aucun dossier n'avait été financé ni de programme élaboré par le projet en collaboration avec les bénéficiaires et les services techniques, et ce, conformément au protocole d'accord. De plus, la convention avec la CBAO, du fait de sa signature tardive et de la difficulté à mettre en place le Comité de pilotage (en partie due à l'implication de trois régions administratives distinctes), ne peut pas être considérée comme opérationnelle dans sa forme actuelle.
On ne peut donc donner aucun avis sur la gestion de ce fonds d'auto-promotion ni sur les modalités de son fonctionnement par rapport à des systèmes comme la CNCAS et le CMS. Néanmoins, compte tenu des dispositions et des modalités d'utilisation et d'accès aux différents fonds, les populations ont émis le désir de voir tous les fonds (CNCAS, CMS et fonds d'auto-promotion) réunis en un seul fonds d'auto-promotion. Celui-ci en effet a le double avantage de coûter moins cher (intérêt à rembourser) et d'alimenter directement un fonds destiné aux actions de promotion forestière et agro-forestière.
La signature de ces trois protocoles et la mise en place des fonds, et plus particulièrement le fonds d'auto-promotion, constituent l'un des grands acquis du projet qui aura ainsi permis de contribuer concrètement et de manière directe à renforcer les capacités financières des populations, tout en définissant des mécanismes pour une prise en charge des actions de restauration du milieu et de reboisement: d'une part, l'octroi des prêts aux GIE membres est lié à la mise en oeuvre d'actions programmées dans le cadre des PAGT ou à défaut des programmes pluriannuels, et d'autre part une partie des recettes générées par l'activité quelle qu'elle soit (généralement 10%) est ristournée dans un fonds de promotion forestière et agro-forestière, de reboisement (Communautés rurales), et réinvestie dans des actions de reboisement et de conservation des sols.
Le projet - en étroite collaboration avec ses partenaires - a réussi à créer progressivement une véritable dynamique de développement autour du reboisement et à instaurer, à travers le mode de partage des recettes, un réflexe d'épargne au niveau des GIE et un retour financier systématique pour le développement des actions forestières.
Néanmoins, si ces mécanismes sont particulièrement porteurs d'espoir, il n'en demeure pas moins qu'ils sont encore très fragiles. Les protocoles ont tous été mis en forme finale et signés durant la dernière année du projet et les fonds mis en place tardivement. Une partie des modalités de gestion de ces différents fonds est caduque, du fait notamment de la responsabilité de la Direction du projet dans le choix/acheminement des dossiers ou la co-signature du Directeur national au nom du PRECOBA, en tant que représentant de la FAO (agence d'exécution) et de la DEFCCS (organisme de contrepartie). Il est regrettable de noter qu'aucune disposition, même transitoire, n'a été prise avant la fin décembre 1997 pour dégager la responsabilité du projet au profit de l'IREF/DEFCCS, comme convenu notamment dans les différents protocoles.
Le PRECOBA a contribué également à renforcer les capacités d'intervention des structures d'encadrement, et plus particulièrement celles du Service forestier, mais également des autres partenaires comme les CERP. Cet appui s'est effectué au travers de sessions de formation, mais aussi d'un appui logistique (véhicules, carburant, matériel, réfection de bâtiments) et du transfert d'un certain nombre d'activités à l'IREF/secteurs dès 1995.
Les agents forestiers et cadres du projet ont bénéficié d'un certain nombre de sessions de formations/recyclages, organisées au Centre forestier de recyclage de Thiès (FoReT) à l'intention des agents du Service forestier dans divers domaines comme l'agro-foresterie, les pépinières villageoises, le suivi/évaluation et l'approche participative.
Pour les domaines nouveaux, des formations spécifiques ont été organisées par le projet, à savoir:
- Aménagement des bois communautaires (trois jours): 14 Chefs de secteur/zone.
- Aménagement et gestion de terroirs (quatre x trois jours): 46 Chefs de services départementaux et membres des CERP.
- MARP (trois x trois jours): 41 personnes, dont des agents du PRECOBA, des Chefs de secteur/zone, des Chefs de services départementaux et des membres des CERP.
Plusieurs voyages d'études ont été organisés de 1992 à 1994 à l'intention de cadres du projet:
- Formation des formateurs en pédagogie - Pays-Bas (1992): Chef de la DATV.
- Systèmes de suivi-évaluation - Mali/Burkina Faso (1992): Chef du Bureau suivi-évaluation/PRECOBA (BSE).
- Voyage d'études au Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) - Cap Vert (1992): Chef de la DATV.
- Visite de projets de foresterie rurale - Niger (octobre 1992): Directeur national + deux agents du PRECOBA.
Par ailleurs, huit voyages d'études ont été organisés à l'intérieur du Sénégal à l'intention de 24 cadres forestiers, de deux chefs de CERP et d'une monitrice familiale, dans le cadre de la gestion de terroirs villageois, du développement de la ressource pastorale et de l'animation rurale (visite des projets PREVINOBA, FRK de Kolda et du projet d'aménagement sylvo-pastoral).
Le projet a poursuivi son appui logistique au Service forestier, notamment par l'extension du siège, la réfection et l'entretien des bâtiments de l'IREF à Fatick, des secteurs et brigades, ainsi que par l'amélioration du parc automobile: achat de quatre véhicules 4x4, dont deux en 1996 et une pick-up affectée au secteur de Gossas, de dix motos pour les Chefs de zone (brigade) au commencement de la phase et trois autres en 1997, de huit mobylettes pour les monitrices (quatre ont été affectées aux Ententes départementales), et acquisition d'un certain nombre de matériel, dont du matériel informatique (cf. annexe 3).
Cet appui a été complété par des dotations mensuelles de carburant à l'IREF et aux secteurs/zones pour l'exécution des tâches de suivi/encadrement liées au PRECOBA. Ces dotations ont été maintenues jusqu'en décembre 1997. Elles se répartissent comme suit: IREF/Fatick: 300 l de gas-oil + 100 l de super (véhicule de liaison affecté à l'Inspecteur); secteur de Fatick: 250 l de gas-oil + 50 l de super (motos); secteur de Gossas: 250 l de gas-oil + 50 l de super (motos); secteur de Kaolack: 200 l de gas-oil + 50 l de super (motos); secteur de Mbour: 200 l de carburant + 50 l de super (motos).
Logé à l'IREF de Fatick, le projet n'a pas d'agent affecté sur le terrain pour assurer le développement de ses activités avec les populations: le travail d'encadrement se fait par l'intermédiaire des agents des quatre secteurs et dix brigades (zones) (dépendant des trois IREF) et des monitrices d'économie familiale (rattachées aux CERP des dix arrondissements concernés). Ces derniers, qui ont auprès des populations un rôle d'animation et de coordination des activités du PRECOBA, sont considérés à ce titre comme agents du projet à temps partiel. En retour, ils bénéficient d'indemnités forfaitaires et d'un appui logistique (véhicules et carburant). Ils sont, d'une manière générale, bien imprégnés des activités du projet et sont en principe à même de poursuivre les activités de suivi/encadrement.
Par ailleurs, dans la perspective du désengagement, les agents chargés du suivi des pépinières/plantations et de l'exploitation des bois communautaires ont été transférés au niveau de l'IREF à Fatick à partir de 1995. Le projet s'est donc déchargé complètement de ces activités sur l'IREF, moyennant ici également un appui logistique. Toutefois, ce transfert n'a pas été complété comme prévu par l'affectation des autres agents des divisions (DATV, DSAV et BSE) qui étaient chargés notamment d'activités relativement récentes pour le projet (dont l'approche participative/approche terroir, l'amélioration des parcours, la récupération des terres salines). En réalité, cette situation n'est pas propice à une bonne appropriation des résultats par le Service forestier, en l'occurrence l'IREF; par ailleurs, elle est nécessaire pour assurer la continuité et la consolidation des divers acquis, et ce, même si les agents du PRECOBA sont toujours affectés à Fatick.
De même, le fait que les secteurs répondaient directement à la direction du PRECOBA pour les activités appuyées par lui risque de constituer une contrainte pour la coordination des activités dans la perspective de l'après-projet, et plus particulièrement pour l'Inspecteur de Fatick qui en aura plus directement la responsabilité, et ce, d'autant que trois IREF sont en principe impliquées. Cette situation a été partiellement corrigée par la programmation de réunions mensuelles de l'IREF à Fatick, de Chefs de secteurs et du PRECOBA.
Enfin, il reste un important travail de capitalisation de tous les acquis du PRECOBA, qui aurait dû être normalement réalisé lors de cette phase comme prévu dans le programme de travail. Cela est particulièrement dommageable du fait des nombreux résultats positifs observés sur le terrain et qui peuvent servir de référence à d'autres projets, même si certains demandent encore à être consolidés/vérifiés.
En définitive, si des efforts notables ont été accomplis pour intégrer les activités du PRECOBA au sein du Service forestier (IREF, secteurs/zones), on peut cependant déplorer une série de lacunes, dont la principale est la prééminence de l'esprit "projet" au détriment de l'IREF, et qui devront être corrigées pour assurer la pérennisation des acquis et éviter toute rupture de la dynamique et du partenariat mis en place avec les populations.
Durant la quatrième phase, le projet a continué les activités menées lors des phases antérieures, a consolidé les divers acquis techniques en matière de plantations forestières et agro-forestières, d'aménagements expérimentaux (amélioration des terres de parcours, récupération des terres salines) et de construction de foyers améliorés. Ces réalisations ont été effectuées par les populations avec l'appui du projet. D'une manière générale, les diverses techniques sont bien maîtrisées par celles-ci.
L'objectif poursuivi par les plantations dites massives était de répondre aux besoins en bois de chauffe et en bois de service. Cette activité, entreprise en 1981, est parmi les plus anciennes du projet. Elle connaît un grand succès auprès des populations qui maîtrisent parfaitement les techniques de production de plants et de plantation. Durant la quatrième phase, 1 224 ha ont été plantés sur l'ensemble de la zone d'intervention (sur un total de 3 400 ha pour l'ensemble des quatre phases de 1981 à 1987 (cf. tableau 2).
Les espèces forestières produites en pépinières et plantées à la demande des populations sont par ordre décroissant: Eucalyptus camaldulensis (679 792 plants produits), Prosopis juliflora (543 036 plants) et Acacia holocericea (105 383 plants), le total des plants produits pendant la quatrième phase étant de 1 613 441 plants, dont un peu plus d'un million dans les 33 pépinières communautaires, soit 63%, et 340 000 dans les 17 pépinières villageoises, soit un peu plus de 20% de la production totale (cf. tableau 1).
Tableau 1
PRODUCTION DE PLANTS PAR ESPECE ET PAR TYPE DE PEPINIERE
(PERIODE 1992-97)
| 1. Plants forestiers | Régie | Pépinière communautaire | Pépinière villageoise | Pépinière individuelle | Total |
| Eucalyptus camaldulensis Prosopis juliflora Acacia holocericea Leucaena leucocephala Autres |
51 000 49 910 23 080 11 380 97 298 |
484 393 341 045 57 720 25 495 106 757 |
137 259 138 238 21 040 4 874 38 316 |
7 140 13 843 3 543 340 770 |
679 792 543 036 105 383 42 089 243 141 |
| Total | 232 668 | 1 015 410 | 339 727 | 25 636 | 1 613 441 |
| 2. Plants fruitiers | |||||
| Zizyphus mauritiana Anacardium occidentale Mangifera indica Autres |
9 800 7 000 500 74 |
27 184 32 332 10 209 11 232 |
6 185 14 797 9 676 3 122 |
30 3 012 4 800 355 |
43 199 57 141 25 185 14 783 |
| Total | 17 374 | 80 957 | 33 780 | 8 197 | 140 308 |
N.B.: Pépinières en régie (1); pépinières communautaires (33); pépinières villageoises (17); pépinières individuelles (4).
Les plantations ont été faites à raison de 150 ha en moyenne par an par divers partenaires, dont les principaux sont les groupements féminins (375 ha plantés depuis 1992) et les individuels (360 ha depuis 1992). Les superficies plantées annuellement ont varié en moyenne de 50 à 70 ha pour les groupements féminins, de 20 à 30 ha pour les hommes, 20 ha pour les jeunes et de 50 à 60 ha au total pour les individuels. Les plantations communautaires n'ont concerné par ailleurs que 46,5 ha durant la période 1992-97. Le nombre de villages encadrés par le PRECOBA a avoisiné 210 par an et le nombre de chantiers, 280.
Tableau 2
PLANTATIONS FORESTIERES ET AGRO-FORESTIERES REALISEES DE 1992 A 1997
| 1992 | 1993 | 1994 | 1995 | 1996 | 1997 | Total | Total 1981-97 | |
| Nombre de plants produits | 232 214 | 268 498 | 309 644 | 298 524 | 268 525 | 376 344 | 1 753 749 | 4 125,4 |
| Plantations massives (ha) | 153,58 | 194,86 | 244,88 | 199,00 | 221,00 | 211,00 | 1 224,32 | 3,3 |
| Mise en défens des rôniers (ha) | 9,00 | 10,00 | 31,00 | 19,00 | 0,00 | 0,00 | 69,00 | 3 |
| Agro-forestierie Régénération naturelle assistée (ha) Reboisements champêtres (ha) Haies vives (km) Brise-vent (km) |
134,74 49,31 30,37 22,80 |
194,00 55,06 23,53 38,49 |
326,88 45,15 46,37 56,53 |
353,00 159,00 50,00 56,00 |
155,00 57,00 45,00 61,00 |
38,00 68,00 49,00 32,00 |
1 201,62 433,52 244,27 266,82 |
5,1 1,3 3 4 |
| Nombre de villages encadrés Nombre de chantiers |
164 292 |
212 258 |
234 273 |
235 291 |
213 279 |
224 275 |
Les plantations massives à dominance d'Eucalyptus camaldulensis et de Prosopis juliflora ont été réalisées sur des parcelles d'un seul tenant d'au moins 1 ha pour les GIE et de 0,5 ha pour les individuels, affectées par les Conseils ruraux. Elles ont généralement été mises en place sur des terres agricoles dégradées et abandonnées, dans des conditions stationnelles médiocres (forte pression démographique, concurrence entre les terres cultivées et terres plantées). La densité adoptée a été de 625 pieds/ha, soit un écartement de 4 x 4 m. Le taux de réussite a dépassé rarement 50%.
Les sites ont été identifiés et délimités avec les populations (après affectation par les Conseils ruraux) par des haies vives d'Euphorbia balsamifera. Les travaux de préparation du sol (piquetage, trouaison) ont été effectués vers la fin de la saison sèche et les trous rebouchés aux deux tiers pour favoriser la pénétration de l'eau en début d'hivernage. La mise en place des plants (de mi-août à mi-septembre) a été précédée d'un traitement contre les termites.
L'encadrement et le suivi des plantations ont été réalisés par les paysans-relais et les agents forestiers (brigade, secteur). Des séances d'auto-évaluation ont été organisées à partir du mois d'octobre pour faire le point sur les premiers résultats de la campagne. Elles ont impliqué également les Conseils ruraux. Le taux de réussite de la campagne de reboisement a été, quant à lui, évalué entre les mois de mai et de juillet.
Parallèlement aux plantations massives, le projet a encouragé la régénération naturelle assistée et les plantations agro-forestières (plantations champêtres, haies vives, brise-vent, régénération naturelle assistée), à la fois pour pallier le manque de terres, produire du bois et des fourrages et améliorer la fertilité des terres de culture. Ces actions ont été précédées de nombreuses séances de sensibilisation sur le rôle de l'arbre dans le système agraire et la lutte contre la désertification.
De 1992 à 1997, la régénération naturelle assistée (RNA) a été réalisée sur 1 202 ha de terres cultivées. L'opération a consisté à repérer et à protéger les jeunes pousses, principalement d'Acacia albida (Kad), en vue d'obtenir une densité moyenne d'au moins 50 pieds/ha. Les jeunes plants ont été visualisés par un piquet et peints à la peinture rouge sur la moitié de leur longueur afin de les protéger lors des labours et des récoltes. Par ailleurs, 69 ha de rôniers (Borassus aethiopum) ont été mis en défens dans un but de protection/régénération. Ces opérations ont permis de protéger 54 264 pieds d'Acacia albida et 2 383 pieds de Borassus aethiopum.
Les plantations champêtres (en lignes intercalaires ou bandes alternées) ont été réalisées à l'intérieur des champs cultivés à raison de 100 pieds/ha. Les principales espèces concernées ont été: Acacia albida, Leucaena leucocephala, Zizyphus mauritiana et, dans une moindre mesure, Anacardium occidentale. Au total, près de 435 ha de terres de culture ont été plantés pendant la quatrième phase.
Les brise-vent et les haies vives installés de 1992 à 1997 ont représenté respectivement 244 et 267 km, soit 76 et 57% des réalisations totales du projet. Les brise-vent (Eucalyptus camaldulensis) ont été installés perpendiculairement à la direction dominante du vent avec un écartement de 4 m dans la ligne. Les haies vives périmétrales ont été réalisées avec des plants de Prosopis juliflora, avec un écartement de 1 m entre les plants.
L'amélioration des terres de parcours et de la production de fourrages a été introduire à titre expérimental par le projet au cours de la troisième phase pour faire face à l'importante demande. L'objectif visé était de restaurer le couvert herbacé et ligneux et de favoriser la constitution d'une banque fourragère au niveau paysannal en vue de la période de soudure.
Les aménagements sylvo-pastoraux mis en place avec la participation des groupements ont consisté en une mise en défens de périmètres, qui sont enrichis en espèces fourragères, les terres affectées aux parcours étant généralement très dégradées. Les clôtures ont été constituées de cinq rangées de fil de fer barbelé et de poteaux en bois (remplacés par du fer dans le cas d'un trop grand nombre de termites) distants de 5 m. Elles ont été normalement renforcées par la plantation d'une haie d'épineux par les populations. Les clôtures et les plants ont été fournis par le PRECOBA, qui les a produits dans un premier temps, puis les a fait produire et les a achetés aux GIE de pépiniéristes.
L'enrichissement a été fait à partir d'espèces ligneuses fourragères, principalement locales, à raison de 225 pieds/ha, soit un écartement moyen de 7 x 7 m: Parkinsonia aculeata, Acacia raddiana, Acacia albida, Acacia senegal, Acacia trachycarpa, Acacia holocericea, Prosopis sp, etc. Certaines parcelles ont été enrichies en légumineuses herbacées ou graminées, et notamment avec Andropogon gayanus. Ces périmètres ont été laissés en défens jusqu'à ce que les flèches soient hors de portée des animaux. Durant cette période, seule la fauche a été autorisée, bien que réglementée afin de garantir le développement du tapis herbacé.
Parallèlement, des cultures fourragères à base de niébé et de sorgho fourrager ont été introduites sur quelques parcelles. Cependant, le développement de cette activité a été limité en raison du coût élevé des semences améliorées. La production de semences a été encouragée au niveau villageois.
Au cours de la quatrième phase, la mise en défens de périmètres a concerné une trentaine de périmètres pour 217,48 ha; l'enrichissement, 187,32 ha; l'installation de haies vives; 17,82 km. Quant aux cultures fourragères, elles ont concerné 122,85 ha de 1992 à 1995. Les périmètres ont été placés sous la responsabilité de Comités de gestion des parcelles pastorales, qui en ont assuré la surveillance et le suivi de l'exploitation. Sur le total des périmètres aménagés, environ 40 ha doivent être considérés comme un échec, notamment en raison de conditions édaphiques trop défavorables, de vols des clôtures et du non-respect de la mise en défens et des règles de fauchage.
Il existe une forte demande de la part des éleveurs pour ce type d'aménagement, notamment en liaison avec les opérations d'embouche bovine qui se développent. On observe l'émergence d'initiatives privées, avec des clôtures à base d'Euphorbia balsamifera, soutenues par des clôtures en barbelés de deux rangées (afin d'en diminuer le coût).
Le phénomène de salinisation des terres est particulièrement préoccupant dans la région de Fatick et de Kaolack, dans la zone du delta du Siné-Saloum. Il est lié à la remontée du sel dans les bassins inférieurs des cours d'eau envahis de manière périodique ou en permanence par la mer, suite notamment aux phénomènes de sécheresse (remontée capillaire du sel à la surface) et à la disparition des mangroves. Ces terres salines ou "tannes" occupent environ un tiers de la superficie de la zone d'intervention des départements de Fatick et de Kaolack.
Afin d'appuyer les populations dans la récupération de ces terres salines, deux périmètres expérimentaux ont été mis en place par le projet à la fin de la troisième phase et au début de la quatrième, l'un de 57 ha et l'autre de 187 ha. Ceux-ci visaient à tester la tolérance au sel de certaines espèces forestières, ainsi que l'efficacité de certaines techniques de dessalement reproductibles et appropriables par les populations (maîtrise du coût et des techniques).
Préalablement, des études pédologiques ont été faites, en collaboration avec le Bureau national des sols (BNS), pour définir les classes d'aptitude des sols, le pH des sols et des nappes phréatiques, leur profondeur, la conductibilité électrique, etc. Sur cette base, trois classes d'aptitude ont été définies, à savoir: une aptitude nulle: tannes nues; une aptitude limitée: tannes herbacées; une aptitude moyenne: tannes herbacées à localement arbustives.
Les deux périmètres ont été mis en défens et entièrement entourés d'une clôture constituée de quatre fils de fer barbelé soutenus par des piquets écartés de 5 m (coût estimatif de la clôture: 92 000 FCFA/ha). Cette clôture a été renforcée par une haie vive sur un total de 7,3 km.
Des diguettes de démarcation ont été construites sur une longueur totale de 4 km pour délimiter les tannes vives (nues) des tannes enherbées en vue d'assurer la maîtrise des eaux de surface. Ces diguettes ont été végétalisées sur 2 km à l'aide de Sporobolus robustus (graminées holophytes à fort développement de stolons).
Sur les tannes à aptitude moyenne, des cordons végétaux isohypses ont été installés selon les courbes de niveau sur environ 3 km et des essais d'enrichissement ont été réalisés sur 57 ha à l'aide des espèces suivantes: Acacia holocericea, Prosopis juliflora, Melaleuca leucadendron, Eucalyptus microtheca, Prosopis chilensis (densité allant de 325 à 625 pieds/ha).
Sur les tannes à aptitude limitée, dont la vocation est surtout pastorale, les essais ont porté sur des herbacées résistantes à la salinité: niébé fourrager sur 2 ha, repiquage d'éclats de souche d'Andropogon gayanus sur 1 ha (1 000 éclats/ha), ainsi que sur l'épandage de compost d'ordures ménagères sur 2 ha.
Si les résultats observés de ces divers aménagements sont encourageants (du point de vue du comportement des différentes espèces, de l'impact sur les sols et le taux de salinité), aucun résultat n'a été validé comme prévu par la recherche agronomique (Institut sénégalais de la recherche agronomique (ISRA)). Ces activités auraient dû en effet faire l'objet de protocoles de collaboration, qui n'ont finalement pas été finalisés faute de moyens financiers. De plus, le départ du responsable de la DATV, qui était plus directement impliqué dans la mise en place et le suivi des parcelles, n'a pas été compensé au niveau du projet ou de l'IREF. On peut donc craindre à ce niveau une perte de l'information et un manque de valorisation des résultats.
Cette activité, introduite dès la troisième phase, s'est poursuivie avec succès par la formation de 4 400 vulgarisatrices au cours de 176 sessions organisées dans les villages. Ces sessions ont reçu l'appui de monitrices d'économie familiale (appartenant aux CERP) et avec lesquelles un contrat de collaboration a été signé. D'une manière générale, les techniques de fabrication/reconstruction des foyers améliorés de type "3 pierres améliorés" (3PA) ont été parfaitement maîtrisées par les femmes.
Au total, près de 7 250 foyers ont été construits au cours de la quatrième phase. Par ailleurs, 285 comités de suivi ont été créés ou redynamisés.
Une cinquantaine d'artisans-forgerons ont également été formés/recyclés pour la construction de fourneaux métalliques de type "Sakkanal". Un total de 150 fourneaux ont été construits et une vingtaine de tontines ont été mises en place pour leur achat.
Un certain nombre des plantations massives réalisées avec l'appui du projet est arrivé en âge d'exploitabilité. L'ouverture à l'exploitation des premières plantations communautaires a été décidée et a débuté en 1991 par une plantation. Elle a surtout été développée au cours de la quatrième phase. L'exploitation concernait à la fin de 1997 14 plantations, dont 11 à Fatick et 3 à Kaolack, pour un total de 328,17 ha (dont 173,35 exploités).
Afin d'aider les Conseils ruraux dans la mise en valeur de ces parcelles, le projet a appuyé l'élaboration de plans d'aménagement et de gestion pour toute plantation de plus de 5 ha arrivée en âge d'exploitabilité. Celle-ci a été précédée par la mise en place de placettes de mesure sur des bois âgés de deux ans au moins et représentatives des conditions du milieu20/. Ces placettes avaient pour objectif d'assurer un système de mesures permanent afin de connaître l'accroissement moyen annuel et la dynamique des peuplements. L'accroissement moyen annuel a varié, selon la classe, de 0,5 m3/ha/an à 2,3 m3/ha/an.
Par ailleurs, des exploitations-tests ont été effectuées pour fixer l'âge optimal d'exploitabilité et le tarif de cubage. L'âge d'exploitabilité technique a été à sept ans pour la première révolution (mais pouvant être allongé selon les conditions édaphiques), la deuxième lui succédant après cinq ans. Le régime de coupe a été assimilé à un régime de taillis.
L'élaboration des plans de gestion des plantations a comporté plusieurs étapes:
- Recensement de toutes les plantations arrivées en âge d'exploitabilité de plus de 5 ha.
- Levé topographique et inventaire de ces plantations sur la base d'un échantillonnage systématique pour déterminer le nombre de tiges/ha, les classes de diamètre et le volume sur pied.
- Elaboration des plans d'aménagement et de gestion des plantations communautaires de plus de 5 ha par le responsable de l'exploitation avec l'appui de l'agent forestier et avalisés par le Service forestier.
Les plans déterminent la nature et le nombre des rotations, les assiettes de coupe ou les affectations et le calendrier des travaux sylvicoles, dont le dépressage des rejets après deux ans (sélection de deux brins par souche).
- Séances d'information des Conseils ruraux concernés qui désignent les membres constituant les CGF21/.
- Délivrance des autorisations d'exploitation par le Service forestier jusqu'au début de 199722/.
- Organisation de visites inter-villageoises pour la promotion du bois d'Eucalyptus.
La mise en exploitation des peuplements a été placée sous la responsabilité des Conseils ruraux concernés qui en avisaient les services forestiers. Les coupes ont été effectuées entre février et juillet par les paysans-sylviculteurs formés par le projet.
A partir de 1995, le suivi de l'exploitation des plantations communautaires a été entièrement transféré par le projet à l'IREF de Fatick, avec affectation des agents et moyens mis à leur disposition par le PRECOBA.
Cette activité qui, pour rappel, est entièrement nouvelle dans la zone d'intervention et constitue une source de revenus complémentaires non négligeable (cf. section 2.2), connaît un certain nombre de difficultés. Les plus importantes sont la lenteur de l'écoulement des produits (vente de perches, piquets, étais, etc.); le non-respect des modalités d'exploitation comprises dans les plans de gestion; les retards dans les travaux sylvicoles (dépressage non effectué en temps utile); l'existence de conflits quant à la gestion des bois; les nombreux vols dans les plantations (avant et pendant l'exploitation); l'insuffisance d'implication et de suivi des parcelles exploitées par les secteurs et les brigades. Ces lacunes mettent en évidence la nécessité de consolider l'appui aux collectivités locales et aux CGF et de renforcer la cohésion des CGF et le partenariat entre les Conseils ruraux et le Service forestier.
Le PRECOBA, projet forestier caractérisé par sa durée et l'évaluation de son approche pour prendre en compte les préoccupations des populations et mieux intégrer les activités de reboisement au niveau du terroir, a atteint des résultats importants dans plusieurs domaines. Il a eu plus particulièrement une action novatrice en matière de préparation de la relève, qui a surtout été développée à partir de 1995.
Au-delà des activités de reboisement, dont les techniques sont parfaitement maîtrisées par les groupements et qui se marquent dans le paysage, le résultat le plus significatif est sans nul doute l'amélioration des capacités de prise en charge des activités d'intégration ou de réintégration de l'arbre dans le terroir par les populations. Cependant, malgré des résultats très prometteurs dans la perspective de l'après-projet, un certain nombre des mécanismes mis en place pour assurer la relève du projet sont encore très fragiles et demandent à être consolidés. Ils nécessitent un accompagnent soutenu et le renforcement du partenariat instauré entre les populations, les Conseils ruraux et le Service forestier.
Les structures paysannes (Groupements d'intérêt économique, Ententes départementales, Amicale de pépiniéristes, Comité de coordination inter-GIE) et les mécanismes imaginés pour améliorer les capacités financières des populations ont permis l'instauration d'une réelle dynamique de développement autour de la plantation d'arbres et du reboisement, mais également une très grande attente. La mise en place des divers fonds (fonds de garantie et fonds d'auto-promotion prélevés sur le budget du projet pour un montant équivalent à 200 000 dollars EU, soit environ 120 000 000 de FCFA, fonds de roulement au niveau des GIE du fait des micro-réalisations génératrices de revenus, fonds de reboisement, d'aménagement et de promotion forestière, prélevés sur les recettes générées par les MRL ou par l'exploitation forestière) constitue une étape très importante et positive qu'il faut améliorer et dépasser.
Ces mécanismes exigent en effet un certain nombre de clarifications (nombre de fonds créés et liens à renforcer, modalités des protocoles qu'il convient d'actualiser sous peine d'obsolescence). Ils nécessitent un encadrement et un suivi rapprochés de la part du Service forestier, non seulement pour la gestion et l'utilisation des fonds, conformément à l'esprit initial (amélioration des revenus des populations et prise en charge des actions de reboisement/restauration), mais également pour la programmation et la poursuite des activités de reboisement et de restauration du milieu par les GIE dans le cadre du développement du terroir.
Par ailleurs, un certain nombre d'activités entreprises par le projet sont relativement récentes et doivent être consolidées, comme l'approche terroir (élaboration de PAGT, mise en place des CVD), l'amélioration des terres de parcours, qui reste une activité expérimentale au même titre que la récupération des terres salées dont le suivi scientifique devrait être assuré par la recherche agronomique, et l'exploitation des bois communautaires.
L'ensemble de ces activités de suivi/consolidation exige un minimum de moyens logistiques qui sont de la responsabilité du Gouvernement (véhicules, carburants, divers), mais également des autres partenaires (dont les populations et les Conseils ruraux). En réalité, la prise en charge de la relève du PRECOBA par les différents partenaires impliqués (services techniques/populations/Conseils ruraux) constitue un véritable défi, dont la réussite ne pourra être jugée qu'après plusieurs années.
Sur la base de l'analyse des divers résultats atteints par le projet au cours de la quatrième et dernière phase, les principales recommandations pour une pérennisation et une appropriation des acquis techniques et méthodologies par le Service forestier et les populations sont les suivantes:
- Renforcer le partenariat instauré entre le Service forestier (IREF/Secteurs/Brigades), les Conseils ruraux et les populations sur la base de protocoles de collaboration fixant clairement les responsabilités et engagements de chaque partie. Elargir cette collaboration aux institutions régionales mises en place à partir de 1997, comme les Conseils régionaux.
- Responsabiliser l'IREF de Fatick dans la coordination de toutes les activités appuyées jusqu'en décembre 1997 par le PRECOBA et définir les liens de coordination et de collaboration entre l'IREF/Fatick et les quatre secteurs forestiers concernés.
- Intégrer les Division (DATV et DSAV) et le BSE au niveau de l'IREF (y compris les agents affectés au PRECOBA).
- Consolider les activités en tant que de besoin et assurer le suivi de toutes les activités menées dans le cadre du PRECOBA, en concertation avec les structures paysannes mises en place.
- Appuyer la mise en oeuvre des PAGT et la mise en place des Comités de gestion au niveau villageois (CVD). Elargir progressivement l'élaboration des PAGT à l'ensemble des 82 villages-centres encadrés par le PRECOBA.
- Rétrocéder le suivi scientifique des parcelles expérimentales de récupération des tannes à l'ISRA, sur la base d'un protocole liant le Service forestier et l'ISRA et dans l'objectif de permettre, à terme, de disposer de techniques simples et appropriables par les populations.
- Elaborer un programme de travail pluriannuel (IREF-Fatick/Secteurs) permettant d'assurer le suivi et l'encadrement des diverses activités en concertation avec les Ententes départementales, l'Amicale des pépiniéristes et le Comité de coordination inter-GIE. Doter ce programme des ressources adéquates au budget et débloquer les moyens nécessaires (personnel, moyens logistiques: véhicules, carburant et autres). Revoir ce programme annuellement sur la base d'un bilan/évaluation.
- Capitaliser l'expérience du PRECOBA et les divers acquis techniques et méthodologiques sous forme d'une publication, comme demandé par le bailleur de fonds, et en assurer une large diffusion.
- Appuyer les Ententes départementales, l'Amicale et le Comité de coordination dans l'élaboration de programmes annuels d'activités, dans la mise en place d'un système de suivi/évaluation et dans l'organisation de tournées conjointes sur le terrain.
- Mettre à jour, le plus rapidement possible, les protocoles signés avec les institutions de crédit (CMS/CNCAS) et bancaires (CBAO) afin de les rendre opérationnels, en concertation avec le Comité de coordination, et en tenant compte des recommandations des journées de réflexion de novembre 1997 sur l'après-projet.
- En ce qui concerne plus spécifiquement le fonds d'auto-promotion domicilié à la CBAO, établir au plus tôt les priorités par rapport aux besoins recensés des GIE. Responsabiliser l'IREF de Fatick sous réserve des dispositions appropriées en lieu et place du Directeur du PRECOBA et en tant que répondant du Service forestier, et lié par un protocole aux deux autres régions. Mettre en place le Comité de pilotage élargi, comme proposé lors des journées de réflexion de novembre 1997.
- Analyser les possibilités d'une gestion décentralisée du fonds d'auto-promotion, avec responsabilisation plus accrue des Ententes départementales et sur la base de mécanismes de coordination clairement établis.
- Etudier la possibilité de fusion des trois fonds (fonds de garantie CMS et CNCAS, fonds d'auto-promotion) sur la base d'une analyse approfondie de la gestion et du fonctionnement des différents fonds et du respect des remboursements des prêts octroyés aux GIE.
- Uniformiser l'appellation des différents fonds mis en place progressivement (fonds de roulement, fonds d'auto-promotion, fonds de reboisement, fonds de promotion forestière, fonds d'aménagement, etc.). En définir clairement les modalités de gestion et la clé de répartition (entre les GIE ou entre différentes activités à programmer), y compris pour le fonds d'aménagement et le fonds d'auto-promotion.
- Renforcer les mécanismes de suivi/évaluation de l'affectation et de la gestion des fonds et veiller au respect des clauses et à l'engagement des GIE, notamment quant à la poursuite des actions de reboisement/restauration du milieu. Ce suivi/évaluation doit être assuré par le Service forestier, en partenariat avec les Ententes départementales, l'Amicale de pépiniéristes et le Comité de coordination inter-GIE.
- Appuyer les Ententes départementales et le Comité de coordination inter-GIE dans l'élaboration d'un programme de formation à l'intention des membres des GIE avec estimation des moyens nécessaires et identification des sources potentielles de financement.
- Définir le statut du Centre de formation paysanne et les modalités de son fonctionnement et de sa gestion, en concertation avec le Comité de coordination inter-GIE.
Nom Fonction Date d'arrivée Date de départ
Personnel international
M. Charfi Conseiller technique principal 01/92 12/93
M. Vanderlinden Cadre associé 07/92 07/93
E. Saumerhausen Cadre associé 08/93 10/93
S. Kuperus Cadre associé 07/92 09/94
Personnel local FAO
E. Wade Comptable 01/92 12/97
B. Ly Secrétaire 01/92 12/97
Personnel national d'appui (Contrats locaux)
M. Dieng Sociologue 06/91 12/92
C. Diop Sociologue 09/93 06/97
A.M. Diop Economiste 06/94 12/95
M. Diop Chauffeur-mécanicien 01/92 12/95
D. Ndiaye Mécanicien motos 01/92 12/95
M. Barro Gardien 01/92 12/97
A. Diop Gardien 01/92 12/97
G. Tendeng Planton 01/92 12/97
M. Ndiaye Chauffeur 01/92 02/97
N. Diouf Planton 01/92 12/95
M. Sene Magasinier 11/94 12/94
M. Ndiaye Gardien 11/92 12/95
C. Sene I Chauffeur 12/92 12/97
M. Fall Chauffeur 12/92 12/97
M. Diouf Chauffeur 12/92 07/93
M. Diop Chauffeur 07/93 12/97
K. Ba Chauffeur 12/92 12/97
M. Gueye Chauffeur 12/96 12/96
Personnel national (DEFCCS)
A. Sy Directeur national 01/92 12/97
P.B.A. Sy Directeur adjoint 01/92 12/97
D. Gnigue Volet pastoral 01/92 09/92
L. Bodian Division SAV 01/92 10/95
Y. Diedhiou Division SAV 01/92 09/96
M. Mbengue Division SAV 11/95 12/97
B. Dieng Division AIT 01/92 08/96
D. Kane Division AIT 01/92 12/95
J. Basse Division AIT 09/92 12/97
C. Mbaye Division AIT 11/96 12/97
A. Diop Division AIT 01/92 12/95
B. Balde Division AIT 01/92 12/95
B. Balde BSE 11/91 12/97
C. Sene Chauffeur 01/92 12/95
D. Mane Chauffeur 07/93 12/97
Personnel de la DEFCCS et CERP à temps partiel
S. Thioune Chef Inspection Fatick 01/92 03/94
A. Ndiaye Chef Inspection Fatick 03/94 12/97
D. Kane IREF/Aménagement/Boisement 01/96 12/97
communautaire
A. Diop IREF/Production de plants 01/96 12/97
B. Balde IREF/Production de plants 01/96 12/97
O. Daff Chef Secteur Fatick 01/92 12/97
P.A. Ndiour Chef Secteur Gossas 01/92 03/94
C. Cisse Chef Secteur Kaolack 01/92 12/97
L. Gueye Chef Secteur Gossas 04/94 12/97
P. Diop Chef Secteur Mbour 01/92 04/94
B. Diogo Chef Secteur Mbour 04/94 12/97
A. Diatta Chef Zone Diakhao 01/92 03/94
M. Badji Chef Zone Diakhao 04/94 03/96
Y. Diedhou Chef Zone Diakhao 04/96 10/97
M. Diop Chef Zone Niakhar 01/92 03/92
B.D. Cobar Chef Zone Niakhar 03/92 12/96
E. Dieng Chef Zone Niakhar 01/97 10/97
Y. Diedhou Chef Zone Niakhar 10/97 12/97
M. Diouf Chef Zone Fimela 04/92 02/97
A. Diallo Chef Zone Fimela 02/97 12/97
M.T. Niasse Chef Zone Ouadiour 01/92 01/93
A. Diallo Chef Zone Ouadiour 05/93 02/97
O. Thiam Chef Zone Ouadiour 02/97 12/97
M.N. Fall Chef Zone Tattaguine 01/92 03/92
K. Niang Chef Zone Tattaguine 04/92 12/97
M. Hanne Chef Zone Thiadiaye 01/92 12/97
I. Ndiaye Chef Zone Fissel 01/92 12/96
G.J.J. Tisseira Chef Zone Fissel 01/97 12/97
B. Goudiaby Chef Zone Gandiaye 01/92 12/97
M. Sy Chef Zone Ndoffane 01/92 10/95
I. Niang Chef Zone Ndoffane 11/95 12/96
I. Gueye Chef Zone Colombane 04/92 12/97
Monitrices
Mme E. Ndiaye Monitrice Tattaguine 01/92 12/97
Mme S.L. Niang Monitrice Diakhao 01/92 01/95
Mme M. Diatta Monitrice Diakhao 02/95 12/97
Mme M. Faye Monitrice Niakhar 01/92 12/97
Mme F. Sene Monitrice Fimela 01/92 12/96
Mme S.M. Gnigue Monitrice Gandiaye 01/92 12/97
Mme F. Sene Monitrice Ndoffane 01/92 12/97
Mme F. Mbengue Monitrice Fissel 01/92 01/92
Mme A. Diouf Monitrice Fissel 02/92 12/97
Mme Y. Touré Monitrice Thiadiaye 01/92 10/95
Mme A.C. Niaye Monitrice Thiadiaye 10/95 12/97
Mme S. Mbaye Monitrice Ouadiour 01/92 12/97
Nom Thème Date d'arrivée Durée
Consultants internationaux
A.T. Thiam Economie forestière 9/92 - 95 3 mois + 3 mois/an
P. Mercier Pastoralisme 12/92 1 mois
S. Antilla Revue tripartite 11/93 2 semaines
L. Koné à mi-parcours
G. Puech
A.T. Thiam Montage des institutions 12/93 1 mois communautaires
F. Miroux Communication 12/93 3 semaines
M. Detraux Analyse de l'approche 05/95 3 semaines terroir. Partie Sénégal
T. Ripatti Mission d'évaluation 05/95 4 semaines
A.M. Ba tripartite
L. Worou
M. Sawadogo Mécanismes d'intéressement 06/96 1 semaine économique des populations.
Partie Sénégal
M. Detraux Appui technique gestion 12/97 3 semaines de terroir. Préparation du rapport terminal
Consultants nationaux
CAPAFRIC Evaluation de la formation 10/94 2,5 mois
M. Sarr Mécanismes de financement 6/96 1 mois
Auto-promotion
Sous-traitance
CAPAFRIC Stratégies: Formation paysanne aux divers thèmes techniques et alphabétisation.
Equipement roulant
Toyota land cruiser
Mitsubishi Pajero 4WD Wagon
Toyota LN 106L Hilux 4x4 DC
Mitsubishi Pajero 4WD GL
2 motos Suzuki TS 125 ER
2 motos Honda C70
8 mobylettes Becane 49 cc
3 motos Suzuki TS 125 ER
Matériel audio-visuel
2 caméras Canon 1000+50/F2
Téléviseur et Vidéo Sharp
Matériel et équipement de bureau
Photocopieur Lanier 6110/612
PC Dell 333 S/L
Imprimante Epson Laser EPL4000
Climatiseur Gibsonga 5185 WGS 2 cv
Telefax Lanier Modèle 500
Photocopieur Lanier 6514
Climatiseur Gibson GA 5245 WCS
Climatiseur Gibson GA 6125 1,5 cv
6 imprimantes Canon BJC210
Matériel pour GIE
10 moulins à mil Sismar
La zone d'intervention du projet est globalement représentative de la zone du bassin arachidier, caractérisée par une pluviométrie annuelle moyenne variant de 350 mm (nord) à 500 mm (sud), des sols appauvris et un couvert végétal très dégradé par les pratiques culturales (culture attelée) et la culture d'arachide depuis de nombreuses décennies.
Située au sud-est du bassin, la zone d'intervention s'étend sur 9 000 km2. Elle concerne environ 530 000 habitants et près de 320 villages et couvre quatre départements, dont les caractéristiques sont reprises ci-après:
- Département de Fatick:
- Taux de salinité des terres et des nappes phréatiques élevé.
- Progression de la salinisation liée à sécheresse.
- Influence marquée de l'océan.
- Population totale: 205 000 habitants (soit près de 40% de la population totale de la zone); densité moyenne: 77 hab/km2.
- Département de Gossas:
- Le plus au nord et le plus sec.
- Sols très dégradés et appauvris par la culture d'arachide.
- Forte présence des termites.
- Végétation rare et dégradée.
- Nappe phréatique salée moyennement profonde.
- Forte proportion d'éleveurs.
- Population totale: 161 000 habitants (soit environ 30% de la population totale de la zone); densité moyenne: 69 hab/km2.
- Département de Kaolack:
- Conditions du milieu moins contraignantes, milieu naturel plus riche.
- Phénomène de salinisation moins marqué.
- Pluviométrie plus importante (gradient croissant vers le sud).
- Végétation naturelle encore présente en plusieurs endroits.
- Dominance d'agro-pasteurs.
- Département de Mbour (Thiès):
- Sols sableux épuisés (culture de l'arachide).
- Influence océanique importante, marquée notamment par des températures moins élevées.
- Nappe phréatique non saline (eau douce).
- Forte importance de l'arboriculture.
Les systèmes de production sont sensiblement les mêmes d'un département à l'autre et sont caractérisés par une agriculture extensive alternant cultures d'arachide et de mil, un élevage de case généralement sédentaire, un élevage semi-sédentaire (bovins) à la recherche de pâturages en saison sèche. Selon diverses études, la capacité de charge est largement dépassée, phénomène accentué par la commercialisation massive des fanes d'arachide.
Les besoins en bois de service des populations rurales ont été estimés globalement à 55 000 à 58 000 m3. Un inventaire portant sur les formations naturelles montrent que les besoins ne peuvent être satisfaits qu'à hauteur de 8% au maximum à partir de celles-ci, tandis que les plantations avaient en 1993 un potentiel estimé à 13 000 m3.
Traditionnellement, on observe le respect de certaines essences forestières comme le baobab (dont les usages sont multiples), Acacia albida (Kad) qui participe à la fertilisation des sols, Zizyphus dont les fruits sont appréciés.
Compte tenu de l'étendue de la zone et du nombre de villages touchés par le projet, le PRECOBA a insisté sur la nécessité de concentrer ses efforts sur des villages-centres, qui doivent eux-mêmes impulser une dynamique de reboisement et de développement vers les villages satellites. A l'heure actuelle, compte tenu du fait que son intervention se fonde sur les structures existantes et sur une politique d'appui à la décentralisation des services techniques, le projet concentre ses activités au niveau d'une centaine de villages-centres dans les quatre départements. En moyenne, dix villages par arrondissement sont couverts par un agent technique des Eaux et forêts et une monitrice, avec l'appui technique et financier du projet.
Commercialisation du bois d'Eucalyptus du PRECOBA (Tome 1). A.T. Thiam. Août 1992.
Développement des potentialités pastorales dans le bassins arachidier. P. Mercier. 1992.
Problèmes de développement de Poultock Diohine. Y. Cisse. Août 1992.
Gestion de terroirs villageois de Ndoff. Bac/PRECOBA. Novembre 1992.
Commercialisation du bois d'Eucalyptus. A.T. Thiam (Tome 2). Août 1993.
Rapport de la revue tripartite à mi-parcours. G. Puech, L. Koné et S. Antila. Novembre 1993.
Communication et participation. F. Miroux. Décembre 1993.
Désengagement du PRECOBA et montage d'institutions communautaires de relais. A.T. Thiam. Décembre 1993.
Rapport terminal du cadre associé. M. Vanderlinden. Janvier 1994.
Responsabilisation des partenaires, transfert des attributs et désengagement du PRECOBA. A.T. Thiam. Novembre 1994.
Commercialisation du bois d'Eucalyptus (Tome 3). A.T. Thiam. Novembre 1994.
Evaluation de l'impact de l'alphabétisation dispensée par le PRECOBA. CAPAFRIC Stratégies. Avril 1995.
Rapport de présentation du projet à l'intention de la mission d'évaluation finale. A. Sy. May 1995.
Analyse de la situation présente et prospective du PRECOBA, à l'intention de la mission d'évaluation finale. Mai 1995.
Rapport de la mission d'évaluation tripartite finale (mai 1995). L. Woroux, M.M. Ba et L. Tuluppati. Juin 1995.
Rapport terminal de fin mission du cadre contractuel en économie. A.M. Diop. Décembre 1995.
Consolidation des mécanismes de financement mis en place par le projet. M. Sarr. Juin 1996.
24 plans d'aménagement et de gestion des terroirs villageois.
4 plans d'aménagement agro-forestier de Communautés rurales.
14 plans de gestion de bois communautaires de plus de 5 ha.
1 / Tanne: mot wolof utilisé pour désigner toute étendue de terres salées, nue ou partiellement couverte de végétation et caractérisant les bassins inférieurs des cours d'eau envahis périodiquement ou en permanence par les bras de mer. Les tannes couvrent environ 35% de la zone d'intervention à Fatick.
2 / Une description sommaire de la zone d'intervention est reprise à l'annexe 4.
3 / Le problème d'accès à l'eau potable est particulièrement crucial dans la région de Fatick où les nappes même profondes ont une teneur en sel supérieure à 1,5 - 2 g/l.
4 / Pour rappel, chaque Communauté rurale a désigné au cours de la deuxième phase quatre pépiniéristes qui ont été formés par le projet et chargés de produire les plants pour les reboisements effectués dans la Communauté rurale.
5 / MARP: Méthode accélérée de recherche et de planification participative: est considérée comme la principale méthode de diagnostic participatif au niveau villageois. Elle fait appel à différents outils tels que la carte du village dessinée par le villageois, le transect du terroir, le profil historique du village, le diagramme de Venn, la classification préférentielle des espèces ligneuses, les mouvements migratoires des populations, le calendrier des activités, l'arbre à problèmes et à solutions vus par les populations, etc.
6 / Ces cartes de terroirs ont été réalisées en collaboration avec le Bureau d'aménagement des terroirs villageois et cartographie (BAC) de la Direction des eaux et forêts, des chasses et de la conservation des sols (DEFCCS) de Dakar, par ailleurs lui-même fortement sollicité.
7 / Ces Centres sont situés au niveau de l'arrondissement. Ils dépendent du Ministère de l'intérieur et toutes leurs structures pérennes d'encadrement sont représentées. Le service forestier est représenté quant à lui au niveau de l'arrondissement par la brigade forestière.
8 / Les Groupements d'intérêt économique permettent de promouvoir les initiatives du secteur privé. Ils regroupent deux à plusieurs membres pour une ou plusieurs activités. Ils bénéficient d'un certain nombre d'avantages fiscaux.
9 / Compte tenu de l'étendue de sa zone d'intervention et du nombre de villages encadrés (environ 250 sur 884), le projet a concentré, dès les phases antérieures, ses activités au niveau d'une centaine de villages-centres répartis sur les 4 départements, les 10 arrondissements et les 33 communautés rurales. Ceux-ci jouent effectivement un rôle polarisant et de relais envers les villages satellites.
10 / Etaient présents, outre les membres du Comité inter-GIE: PRECOBA/IREF/Secteurs, les Inspections de l'élevage et de l'agriculture, le Service du développement à la base, les P_ésidents des Ententes départementales et de l'Amicale des pépiniéristes, le Vice-Président du Conseil régional, les Présidents de Conseils ruraux. Le Comité a pris en charge les frais de restauration/transport des membres et un forfait de 5 000 FCFA/j de per diem pour les services techniques autres que le Service forestier (pris en charge par le projet).
11 / Ce dernier aspect a également constitué une contrainte majeure pour la gestion du projet, dont le siège est situé au niveau de l'IREF de Fatick, mais dont les activités concernent aussi les IREF de Thiès (Mbour) et de Kaolack. Du point de vue administratif, le fait d'intervenir dans trois régions distinctes a augmenté les difficultés de définition des règles de partenariat et surtout de coordination, ce qui justifie en partie les retards dans la reconnaissance juridique des structures de coordination paysanne.
12 / Les plantations sont la plupart du temps installées sur des terres très dégradées. Les taux de réussite avoisine rarement plus de 50%, pour une densité initiale de 625 plants/ha. La première coupe se fait en moyenne à sept ans, la deuxième après cinq ans.
13 / Pour ce faire, il a été appuyé par deux missions de consultation en 1996 concernant une étude des mécanismes d'intéressement des populations et de financement des MRL au niveau de divers projets forestiers de la FAO, dont une au niveau sous-régional (Sénégal, Burkina Faso, Mali) et une nationale.
14 / Les modalités d'utilisation du fonds de ristourne n'avaient pas encore été discutées à la fin de 1997, tel que prévu dans le protocole d'accord.
15 / Le protocole entre le PRECOBA et le CMS a été négocié sur la base de l'exemple du Projet de reboisement villageois dans le nord-ouest du bassin arachidier (FAO/Pays-Bas) (PREVINOBA) de Thiès. Néanmoins, les conditions négociées par le PRECOBA sont moins favorables que celles du PREVINOBA, notamment pour la rémunération du fonds de garantie et le taux d'intérêt appliqué pour les prêts consentis.
16 / A titre d'exemple, un prêt de l'ordre de 1 250 000 FCFA nécessite un remboursement après 12 mois d'un montant de l'ordre de 1 350 000 FCFA pour la CNCAS et de 1 520 000 FCFA pour le CMS.
17 / Les populations ont demandé d'inclure l'embouche bovine lors des journées de réflexion organisées en novembre 1997 sur l'après-projet et que la durée des prêts soit fonction de l'activité (et non limitée, comme le prévoit le protocole, de trois à six mois).
18 / Afin de tenir compte de la régionalisation, il est prévu d'élargir le Comité aux représentants du Conseil économique et social et à ceux de l'Agence régionale de développement des trois régions administratives. Les participants aux journées de réflexion organisées en novembre 1997 ont proposé que les Présidents des Ententes puissent également être associés, ainsi que les Présidents de l'Association des Président des Communautés rurales de Fatick, le Président de l'Amicale des pépiniéristes et le représentant du Service du développement à la base, en vue d'une meilleure représentativité de tous les intérêts et partenaires impliqués dans le choix des dossiers financés.
19 / Plafond à rehausser de 750 000 à 1 500 000 FCFA, à la demande des GIE lors des Journées de réflexion de novembre 1997.
20 / Une note technique du projet sur l'inventaire des parcelles en âge d'exploitabilité (1990) a établi quatre classes de productivité: de la classe I: terres agricoles à bonne aptitude, à la classe IV: tannes enherbées à aptitude limitée.
21 / Ces CGF ne sont pas vraiment l'émanation d'une volonté commune de mener une activité, du fait de la désignation des membres par les Conseils ruraux. Cette situation n'est propice ni à la transformation de ces CGF en GIE, ni à la transparence nécessaire pour assurer une bonne gestion des plantations.
22 / L'entrée en vigueur de la loi sur la régionalisation en janvier 1997 a partiellement modifié les règlements concernant la gestion des peuplements forestiers, la gestion des ressources naturelles ayant été transférée aux collectivités locales. Toutefois, il faut noter que le PRECOBA a en quelque sorte anticipé celle-ci puisqu'il a toujours été convenu que les plantations étaient effectuées par et pour les populations. La loi prévoit que l'autorisation d'exploiter est donnée par les collectivités locales sur la base d'un plan de gestion approuvé par le Service forestier.