Changement climatique, énergie et alimentation
Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale: les défis du changement climatique et des bioénergies Rome, 3-5 juin 2008

PRÉSENTATION

Consultation des acteurs: organisations de la société civile

Rome, 15-16 février 2008


La société civile a joué un rôle crucial face aux questions environnementales mondiales, comme en ont témoigné des évènements majeurs comme le sommet de Rio en 1992. En termes de plaidoyer, de recherche et d’analyse, les organisations de la société civile ont alerté l’attention publique, tout au long de la dernière décennie, sur les manifestations et les conséquences probables du changement climatique. Les organisations de la société civile potentiellement concernées par la consultation – et la Conférence de haut niveau qu’elle prépare – sont très diverses et comprennent notamment les organisations d’agriculteurs et d’autres organisations de producteurs et de consommateurs, les institutions académiques, les ONG actives dans le secteur de l’environnement et du développement, les organisations des populations indigènes, etc.

Il est de plus en plus évident que le changement climatique aura des conséquences importantes sur l’environnement, les systèmes de production et les moyens d’existence, dans le monde entier. Les effets possibles du changement climatique sur les pays à faibles revenus et les groupes sociaux vulnérables restent des estimations, sujettes à diverses interprétations, mais les organisations de la population et de nombreuses ONG ont déjà manifesté de fortes inquiétudes à cet égard. Le changement climatique pourrait accentuer la variabilité des précipitations annuelles, leur répartition, affecter la disponibilité de l’eau, changer les niveaux des mers, et bouleverser la répartition des espèces et les écosystèmes.

La société civile a entrepris l’évaluation des défis auxquels font face les producteurs, les consommateurs et les zones rurales dans le cadre général de l’après Kyoto. A l’instar de la communauté internationale, les organes gouvernementaux et intergouvernementaux émettent des directives pour encourager de meilleures pratiques, proposent des activités concrètes et adoptent des politiques favorables à leur mise en œuvre. Les producteurs ruraux seront au centre des discussions sur les incitations et les dissuasions dans le secteur de l’agriculture. Quelles dispositions seront prises pour inciter les agriculteurs à agir pour l’atténuation, l’adaptation et la durabilité ? Quelles gratifications seront offertes pour les services environnementaux et les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement? Quels systèmes de consultation, d’exécution et de mise en vigueur seront mis en place, à cet égard?

De la même façon qu’elle a fait connaître ses inquiétudes sur les conséquences du changement climatique, la société civile a attiré l’attention sur les effets possibles d’une utilisation accrue de la bioénergie. A titre d’exemple, la conversion des terres pour la production de biocarburants pourrait avoir des conséquences négatives pour les petits exploitants. Les leaders des organisations paysannes ont mis en garde sur le fait que cette évolution pourrait détourner les priorités de la recherche – qui pourrait se centrer davantage sur les carburants que sur les aliments – encourager les grandes plantations, déterminer une hausse des prix de la nourriture et de la terre et avoir des conséquences négatives sur l’écologie locale et les moyens d’existence des petits exploitants.