Les évaluations des ressources forestières mondiales

Principaux résultats

Dans le rapport de FRA 2000, les principaux résultats sont présentés dans les chapitres suivants:

  • Questions mondiales;
  • Ressources forestières par région;
  • Processus et méthodologies;
  • Conclusions et recommandations;
  • Tableaux mondiaux;
  • Cartes mondiales.

Superficie forestière

 

Pour définir la forêt, FRA 2000 a adopté un taux de couvert arboré supérieur à 10 pour cent. La définition comprend aussi bien les forêts naturelles que les plantations forestières. Les peuplements d'arbres établis essentiellement pour la production agricole (plantations d'arbres fruitiers par exemple) sont exclus.

Conformément au consensus de recommandations du Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF) formulé en 1997, une définition unique a été utilisée pour tous les pays dans FRA 2000. Dans les évaluations de 1980 et 1990, le taux de couvert arboré supérieur à 10 pour cent ne s'appliquait qu'aux pays en développement, alors qu'un taux supérieur à 20 pour cent avait été fixé pour les pays industrialisés.

En adoptant cette définition mondiale de la forêt et de nouvelles informations de référence, FRA 2000 a estimé que le couvert forestier mondial occupait en 2000 environ 3,9 milliards d'hectares, soit près de 0,6 ha par habitant. Environ 95 pour cent du couvert forestier était constitué de forêts naturelles et 5 pour cent de plantations forestières. En combinant les nouvelles cartes mondiales et les données statistiques de chaque pays, FRA 2000 a également estimé la répartition des forêts par zone écologique : 47 pour cent se trouvent dans les zones tropicales, 33 pour cent dans les zones boréales, 11 pour cent dans les zones tempérées et 9 pour cent dans les zones subtropicales.

La décision d'adopter une définition unique pour la forêt a eu un impact significatif sur les résultats mondiaux pour l'année 2000. L'estimation de la superficie forestière est supérieure de 400 millions d'hectares à celle du chiffre mondial publié en 1995; le changement de définition a eu une incidence particulière sur les estimations des superficies forestières de l'Australie et de la Fédération de Russie où de vastes étendues de forêt ont un couvert arboré compris entre 10 et 20 pour cent.

Parmi les autres facteurs, qui ont permis d'améliorer les données sur la superficie forestière par rapport à l'évaluation de FRA 1990, figure la qualité des informations issues des inventaires forestiers nationaux récents, qui a permis d'obtenir de meilleures estimations de la superficie forestière pour certains pays. Dans d'autres cas, une classification plus précise des ressources forestières lors des inventaires a facilité la classification des résultats nationaux suivant les normes mondiales de FRA 2000.

Changements de la superficie forestière entre 1990 et 2000

Les principaux facteurs responsables du changement de la superficie forestière ont été classés comme suit : déforestation, boisement et extension naturelle des forêts dans des zones autrefois non forestières.

La déforestation est la conversion de la forêt à d'autres utilisations des terres ou la réduction à long terme du couvert arboré au-dessous du seuil minimum de 10 pour cent.

Le boisement est l'établissement de plantations forestières dans des zones auparavant non forestières, et indique le passage de terres non forestières à la forêt. Il se distingue du reboisement qui consiste à la mise en place de forêts (par plantation, semis ou autres techniques) après une perte temporaire du couvert forestier. Les zones faisant l'objet de reboisement sont classées comme forêts puisque la forêt est en voie de régénération active.

L'extension naturelle des forêts signifie leur développement par succession naturelle sur des terres auparavant non boisées, le plus souvent des terres agricoles abandonnées.

Après ajustement des superficies forestières de 1990 aux définitions et aux informations de référence utilisées par FRA 2000, le changement net mondial pour l'ensemble des forêts a été calculé comme la somme de la déforestation (changement négatif), du gain en forêt dû à la mise en place de plantations forestières (boisement) et de l'extension naturelle des forêts sur des terres auparavant non boisées.

La déforestation a été estimée à 14,6 millions d'hectares par an dans les années 90. Ce chiffre est le résultat des pertes annuelles en forêts naturelles (estimées à 16,1 millions d'hectares par an ou 0,42 pour cent par an) moins la superficie de forêt naturelle reboisée avec des plantations forestières (1,5 million d'hectares par an), celles-ci étant considérées comme un type de forêt.

Autrement dit, au cours des années 90, le monde a perdu 4,2 pour cent de ses forêts naturelles mais a gagné 1,8 pour cent de son couvert forestier grâce au reboisement (plantations), au boisement et à l'extension naturelle des forêts, soit une réduction nette de 2,4 pour cent sur une période de dix ans.

Le gain mondial de couvert forestier s'élève à 5,2 millions d'hectares par an, ce qui représente l'ensemble du boisement (1,6 million d'hectares par an) et de l'extension naturelle des forêts (3,6 millions d'hectares par an).

C'est ainsi que le changement net mondial de la superficie forestière entre 1990 et 2000 a été estimé à -9,4 millions d'hectares par an. Le résultat a été obtenu par différence entre les -14,6 millions d'hectares de déforestation et les 5,2 millions d'hectares de gain de forêt. Le changement net mondial (-0,22 pour cent par an) est à peu prés égal à la superficie occupée par le Portugal. La perte nette de forêt dans les années 90 est estimée à 94 millions d'hectares, soit une superficie plus vaste que le Venezuela.

Outre l'analyse des données statistiques recueillies par les pays et représentant l'information de référence, FRA 2000 a effectué un inventaire statistique à partir de techniques de télédétection sur une zone couvrant 87 pour cent des forêts tropicales des pays en développement. Cet inventaire a permis de mettre au point la première méthodologie solide pouvant produire des estimations homogènes et comparables sur le changement du couvert forestier pendant deux périodes consécutives. Les résultats de l'inventaire par télédétection ont montré que les processus de déforestation sous les tropiques sont dominés par la conversion directe des forêts en terres agricoles. Les statistiques indiquent une légère diminution du taux de perte de la forêt qui est passé de 9,2 millions d'hectares par an dans les années 80, à 8,6 millions d'hectares par an dans les années 90. Cependant, cette différence n'est pas statistiquement significative, étant donné l'intervalle d'erreur des estimations produites.

Les statistiques issues des études des pays indiquent une tendance similaire à celle donnée par l'inventaire par télédétection, avec une perte nette de forêt plus faible dans les années 90 que dans les années 80. Cependant, dans l'ensemble, la disparition des forêts naturelles reste encore élevée dans les zones tropicales, et les augmentations dues aux plantations forestières et à l'extension naturelle des forêts n'ont pas compensé les pertes subies.

Changements des forêts dans le monde - gains et pertes (millions d'hectares par an), 1990-2000