FAO au Gabon

Publication de la boîte à outils « Développement et mise en œuvre de la gestion durable de la chasse villageoise en Afrique centrale »

Séance de travail sur le site de Djoutou (Crédit:FAO-SFC)
03/10/2017

26 Septembre 2017, Libreville – La boîte à outils « Développement et mise en œuvre de la gestion durable de la chasse villageoise en Afrique centrale », éditée par la FAO, le CIRAD, le CIFOR et l'UICN, partage, à travers les deux guides qui la compose, l'approche méthodologique suivie dans le cadre du projet intitulé « Gestion durable de la faune et du secteur de la viande de brousse en Afrique centrale ».

Mis en œuvre entre 2012 et 2017 au Gabon, en République centrafricaine, en République du Congo et en République démocratique du Congo grâce aux financements de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM), ce projet visait à conduire des tests pilotes de gestion participative de la faune et de la chasse. En effet, la gestion de la faune sauvage et de la viande de brousse dans un contexte de chasse villageoise suppose la mise en œuvre d'approches participatives et adaptatives qui impliquent les communautés locales dans les diverses étapes de la prise de décision en termes de gestion.

L'approche adoptée se base sur une démarche de gestion adaptative et se divise en deux étapes principales qui ont inspiré chacune un guide :
Guide 1: le diagnostic préliminaire approfondi qui permet d'avoir une vision d'ensemble du système communauté-faune au temps 0 (identification du territoire de chasse, acteurs impliqués dans l'utilisation de la faune, instances de décision existantes, pratiques et niveaux de prélèvements, état de la ressource faunique, contribution de la viande de brousse vis-à-vis d'autres sources de protéines et la filière viande de brousse).
Guide 2: le développement et la mise en œuvre du plan de gestion participatif de la chasse qui inclut le développement ou la validation de la structure de gouvernance locale pour la prise de décision, le développement d'un plan de gestion durable de la chasse villageoise, la mise en place de mécanismes qui assurent la durabilité de la gestion dans le long terme (mise en place
d'un système de suivi, mécanismes de résolution de conflits et mécanismes de financement durables).

Des outils pratiques pour accroître durablement la sécurité alimentaire et les revenus
Pour de nombreuses familles rurales en Afrique centrale, la chasse joue un rôle primordial à la fois dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et dans l'apport d'une part significative de revenus par la vente du gibier. La quantité de viandes sauvages consommée annuellement dans le Bassin du Congo est ainsi estimée à plus 7 millions de tonnes, soit approximativement l'équivalent de deux tiers de la production bovine de l'Union européenne. Cette demande en viandes sauvages tend à augmenter avec la croissance démographique, entraînant une exploitation accrue et non durable des populations animales sauvages qui menace, à terme, la survie de certaines espèces.

A défaut d'alternatives efficaces et durables, un consensus émerge progressivement sur la nécessité de mettre en place en Afrique centrale les conditions d'une exploitation durable des espèces sauvages pour faire face simultanément aux enjeux de conservation de la biodiversité, de sécurité alimentaire et de maintien de moyens de subsistance locaux. Les décideurs politiques et les autres parties prenantes souhaitent ainsi tester des approches à même d'inciter les populations à participer activement aux efforts de gestion durable. Pour ce faire, autoriser (en dehors des aires protégées) l'exploitation des espèces les plus résilientes à la chasse par et pour les communautés locales, et en promouvoir la commercialisation au sein de filières formelles sélectives (c'est-à-dire maintenant simultanément des restrictions sur les espèces vulnérables) pourraient permettre de donner l'impulsion nécessaire à une gestion plus durable des espèces sauvages.

Selon Jean-Claude Nguinguiri, leader technique du projet pour la FAO « à travers cette boîte à outils, la FAO, le CIRAD, le CIFOR et l'UICN fournissent aux praticiens et gestionnaires de projets les clés pour faciliter la réplication et l'appropriation de la démarche de gestion communautaire de la faune dans d'autres sites en Afrique centrale. De nombreuses illustrations issues des expériences menées sur six sites pilotes du projet contribuent également à montrer comment adapter la démarche en fonction des contextes rencontrés et de leur évolution. De nombreux défis restent en effet à relever pour affiner cette démarche. La multiplication des expériences sur le terrain est essentielle à ce stade pour faire évoluer les mentalités et consolider les instruments juridiques et de gestion dans la sous-région, aux bénéfices des populations les plus démunies et de la biodiversité».

Référence complète des guides :
FAO/CIFOR/CIRAD/UICN. 2017. Diagnostic approfondi pour la mise en œuvre de la gestion
communautaire de la chasse villageoise: Guide pratique et exemples d'application en Afrique Centrale. Libreville – Bogor – Montpellier – Yaoundé.

FAO/CIFOR/CIRAD. 2017. Développement participatif d'un plan de gestion durable de la chasse villageoise: Guide pratique et exemples d'application en Afrique centrale. Libreville – Bogor – Montpellier.

Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
La FAO est une organisation intergouvernementale qui œuvre pour l'éradication de la faim et de la malnutrition à travers le monde. Ses activités visent à atteindre la sécurité alimentaire pour tous, en veillant à ce que les êtres humains aient un accès régulier à une nourriture de bonne qualité qui leur permette de mener une vie saine et active.
Les trois principaux objectifs de cette organisation sont les suivants: contribuer à éradiquer la faim, l'insécurité alimentaire et la malnutrition; éliminer la pauvreté et favoriser le progrès social et économique pour tous; et gérer et utiliser de manière durable les ressources naturelles, y compris la terre, l'eau, l'air, le climat et les ressources génétiques, au profit des générations présentes et futures.

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD)
Le CIRAD est l'organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes. Ses activités relèvent des sciences du vivant, des sciences sociales et des sciences de l'ingénieur appliquées à l'agriculture, à l'alimentation, à l'environnement et à la gestion des territoires. Le CIRAD dispose d'un réseau de partenaires sur trois continents et de 14 directions régionales. Son partenariat de long terme est structuré par 23 dispositifs de recherche et d'enseignement en partenariat regroupant 200 institutions des pays du Sud, auxquels sont affectés 200 de ses chercheurs dont 100 en Afrique. Le centre de Montpellier qui est la principale implantation géographique du CIRAD, joue un rôle de nœud de réseaux connecté avec toutes les implantations du CIRAD et tous ses agents présents dans près de 50 pays.

Centre International de recherche forestière (CIFOR)
Le CIFOR contribue au bien-être humain, à l'équité et à l'intégrité de l'environnement en réalisant des travaux de recherche novateurs, en renforçant les capacités de ses partenaires et en nouant le dialogue avec tous les acteurs afin d'éclairer les politiques publiques et les pratiques qui touchent les forêts et les populations. Le CIFOR est un centre de recherche du
CGIAR, qui dirige le Programme de recherche du CGIAR sur les forêts, les arbres et l'agroforesterie (FTA). Le siège du CIFOR est à Bogor, Indonésie, avec des bureaux à Nairobi, Kenya, Yaoundé, Cameroun, et Lima, Pérou.

Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN)
L'UICN est une union de membres composée de gouvernements et d'organisations de la société civile. Elle offre aux organisations publiques, privées et non-gouvernementales les connaissances et les outils nécessaires pour que le progrès humain, le développement économique et la conservation de la nature se réalisent en harmonie. Travaillant de concert avec de nombreux partenaires et soutiens, l'UICN met en œuvre un portefeuille vaste et divers de projets liés à la conservation dans le monde. Associant les connaissances scientifiques les plus pointues et le savoir traditionnel des communautés locales, ces projets visent à mettre un terme à la disparition des habitats, à restaurer les écosystèmes et à améliorer le bien-être des populations.