FAO au Gabon

L’apport des migrants dans le développement du secteur agricole et la lutte contre l’insécurité alimentaire au Gabon

Les agriculteurs présentant leurs produits aux officiels, lors de la JMA 2017 (Photo: ©FAO/Gesrhill Mengome)
18/10/2017

18 octobre 2017, Libreville- La communauté  internationale a célébré, le 16 octobre, la Journée mondiale de l’alimentation sous le thème « Changeons l’avenir des migrations : Investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural ». Au Gabon, la cérémonie marquant cette 37eme édition a été organisée dans une ferme appartenant à un migrant venu du Burkina-Faso. La symbolique de ce lieu mettait en exergue le rôle central joué par les migrants dans le développement de l’agriculture et de l’élevage au Gabon.

La migration pour le développement : un atout pour le pays d’accueil

Il existe plusieurs formes de migrations, chacune ayant des enjeux différents. Lors des échanges sur le rapport entre les migrations et la sécurité alimentaire, la notion de migration pour le développement a été présentée comme centrale dans le secteur agricole au Gabon. En effet, qu’il s’agisse de l’agriculture de la pêche ou encore de l’élevage, dans le pays la main d’œuvre vient souvent de pays étrangers. Certains auteurs relèvent l’apport qu’engendre la migration, lié au transfert des compétences, l’estimation en terme d’une main d’œuvre et de leur impact sur l’économie représente dès lors une question essentielle pour appréhender le lien entre migration et développement.

«L’apport des migrations au développement économique et social d’un pays est très important lorsque l’on sait que ces  migrants à la recherche d’opportunités ont du savoir-faire à faire savoir », a souligné Philo Victor Nzolameso, Président de l’Union des Communautés Amies du Gabon. Par ailleurs, «les migrations sont potentiellement un moteur de croissance et de développement pour toutes les parties concernées – pays d’accueil et migrants eux-mêmes. Dans les pays de destination, les migrants permettent un rajeunissement de la main-d’œuvre, la viabilité économique de secteurs traditionnels tels que l’agriculture », a-t-il ajouté.

«A la lumière des faits, cette communauté amie semble indispensable dans plusieurs domaines. C’est notamment le cas dans le secteur agricole où elle contribue significativement à l’atteinte de l’objectif de sécurité alimentaire et au rayonnement de nos villages impactés négativement par l’exode de leurs bras valides qui vont en ville dans l’espoir d’y trouver des conditions de vie meilleures », a regretté Yves Fernand Manfoumbi, Ministre de de l’agriculture et de l’élevage, chargé de la mise en œuvre du programme Graine.

Ainsi, les migrants constituent une véritable force de travail dans le secteur agricole et contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vivant au Gabon. «J’interpelle fortement l’ensemble des gouvernants à mettre en place des mécanismes favorisant la création des conditions propices au développement de l’agriculture. Afin que la migration, la pauvreté, la faim et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle diminuent de façon visible », a indiqué Hélder Muteia, Coordonnateur du Bureau Sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale et Représentant de la FAO au Gabon.

Face à l’enjeu de la diversification de l’économie gabonaise, l’agriculture représente un secteur en pleine expansion qui pourrait accroître sa contribution à l’économie nationale.

La FAO appuie les migrants agriculteurs 

Dans le cadre du Projet « Sécurité alimentaire renforcée en milieu urbain en Afrique Centrale pour une meilleure disponibilité de la nourriture produite localement », plusieurs migrants résidant au Gabon ont bénéficié de l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, notamment dans les villes de Franceville et Kougouleu. C’est le cas du groupement maraîcher dialogue de Franceville, qui a été sensibilisé sur les techniques d’appropriation du projet. A Kougouleu, les migrants agriculteurs ont reçu une formation sur la mise en place de la parcelle de démonstration de l’approche CEP (Champ-Ecole-Paysan) et la transformation des produits maraîchers ainsi que le matériel d’exploitation.