FAO au Gabon

Renforcer les capacités en lutte contre la Chenille légionnaire d’automne

© FAO
09/04/2018

9 avril 2018, Yaoundé –La propagation de la chenille légionnaire d'automne (CLA) à travers l'Afrique représente une sérieuse menace pour les cultures, en particulier le maïs. Dans le cadre de sa riposte contre cet insecte ravageur, la FAO organise, à Yaoundé, du 9 au 13 avril 2018,un atelier régional de formation sur l’application de l’approche champ école paysan à la gestion intégrée de la chenille légionnaire d'automne. 

Réunissant 37 de participants provenant de 11 pays, cette réunion permettra de former une équipe de formateurs pour chaque pays de la sous-région de l'Afrique centrale pour améliorer leurs compétences en matière de lutte intégrée de la chenille légionnaire d’automne. En effet, elle « contribuera à la création d’une masse critique de formateurs capables d’organiser des formations nationales au profit des techniciens et producteurs » a indiqué Patrick Mondo Naa, Secrétaire général du Ministère de l’agriculture.

Dans plusieurs pays le maïs est une culture d’importance, non seulement pour la sécurité alimentaire, mais aussi comme aliment de bétail.  Au Cameroun, par exemple, il s’agit de la deuxième culture vivrière après le manioc et la première céréale cultivée, avec une production d’environ 1 670 321 tonnes par an et dont dépendent plus de trois millions de producteurs. La situation critique de la sous-région Afrique centrale requière une lutte efficace contre la chenille légionnaire d’automne, afin d’endiguer ce fléau qui représente un danger important pour l’agriculture.

Limiter la propagation du ravageur

 L’objectif général de cette rencontre, est d’améliorer les connaissances et les compétences en matière de lutte antiparasitaire intégrée pour la chenille légionnaire d'automne, notamment en développant un curriculum de Champ Ecole Paysan (CEP) que les équipes nationales utiliseront dans les formations qui seront organisées dans chaque pays après la rencontre de Yaoundé. Ce curriculum portera sur la mise en œuvre de l’approche CEP comme moyen de transmission des connaissances sur le ravageur, la surveillance communautaire et les méthodes de lutte basées sur les alternatives à la lutte chimique.

En effet, depuis plus de deux décennies, la FAO est impliquée dans la promotion de l’approche champs école paysan comme méthode de vulgarisation participative. Cette approche a permis d’atteindre des millions de petits agriculteurs et en les intégrant dans un système d'apprentissage pratique pour améliorer la gestion de leurs cultures. Ainsi, lors de cet atelier les futurs formateurs seront outillés sur la meilleure manière de faire face à la chenille légionnaire d’automne et sur la protection des cultures dans les pays affectés par ce ravageur afin qu’ils soient « en mesure de former, les facilitateurs qui encadrent les producteurs de maïs sur le terrain » a expliqué Sankung Sagnia, expert en production et protection des plantes. 

Grâce à des exercices pratiques et des visites de terrain, le personnel agricole opérant en première ligne pourra gérer le ravageur de manière plus efficace, et ainsi contenir sa propagation alarmante sur le continent. Cette formation sera aussi l’occasion de démontrer l’utilisation de la nouvelle application mobile développée par la FAO dénommée FAMEWS (FAW monitoring and early warning system), destinée à la surveillance et l’alerte précoce de la CLA.

A terme, un plan d'ensemble pour la mise en œuvre des champs école paysans en lien avec la chenille légionnaire d’automne sera réalisé pour chaque pays participant à cette formation.