FAO au Gabon

La FAO forme les pisciculteurs aux techniques de pisciculture intensive et commerciale au Gabon

12/05/2022

ANDEME est une petite localité située à 80 Kilomètres de Libreville la capitale. C’est ici que Valentin Lossangoye s'est installé  en 2013 pour ériger une ferme piscicole.  Valentin compte parmi les rares entrepreneurs piscicoles que compte le Gabon. En séjour au Cameroun il y’a quelques années, valentin découvre la pratique de l’aquaculture grâce à ses connaissances.  rentré au Gabon, il décide de répliquer l’exemple. En 2013, il saute le pas et se lance dans cette activité. Aujourd’hui, propriétaires de  21 étangs, il ne regrette pas de s’être engagé dans le secteur. Les étangs en activité dans sa ferme  lui permettent d’accumuler  960 kg de poissons par mois, soit 11 5020 kilos par an. Le fruit de sa production est totalement absorbé par le marché local, ou la demande en protéines de poisson demeure  encore considérable. Et non satisfaite par la production locale de poissons.

Très peu pratiquée, la pisciculture présente pourtant un énorme potentiel de développement socioéconomique en dépit des difficultés liées à la disponibilité en aliments, à  l’accès aux routes qui rend difficile l’accès aux marchés ; le transport des alevins et autres intrants de base, la forte demande exprimée par le marché présente une réelle opportunité de développement et de lutte contre la pauvreté au Gabon. Il y’a donc de la place encore pour des entrepreneurs en pisciculture au Gabon

Pour appuyer le gouvernement et ses partenaires dans la promotion, la valorisation et la vulgarisation de la pisciculture au Gabon, la FAO accompagne les pisciculteurs et les acteurs secteur à travers plusieurs initiatives visant à accroitre la production nationale et le développement des chaines de valeur piscicoles  locales.

En lien avec cet obejectif, l’organisation de nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a initié un programme de renforcement des capacités  des entrepreneurs aquacoles, dans la continueté des activités  du projet de développement de l'aquaculture commerciale intensive en zone péri urbaine au Gabon et en perspective au lancement du projet de Renforcement de la disponibilité des intrants de base (aliments et semences) de qualité pour le développement de l’aquaculture commerciale au Gabon.

L’une des activités du projet consiste à former les pisciculteurs sur  les itinéraires de « gestion des géniteurs males améliorées dans la production d’alevins de Tilapias ». La séance de formations des pisciculteurs  organisée au jardin de la FAO  sur cette thématique procède de cette volonté de renforcer les capacités de ses acteurs.

Les participants à cette formation ont été instruits sur les technologies génétiques YY et ses avantages par rapport à d’autres méthodes de sexage ; la réception des lots de géniteurs ; la manipulation et élevage des stock de géniteurs ; la sélection des femelles ; le conditionnement et la préparation des femelles pour la reproduction. Les thématiques abordées ont suscité un intérêt auprès des participants au regard des questions et des débats issus de cet échange. Au terme de cet exercice.

Le Gabon dispose d’un réseau hydrographique très dense comprenant des fleuves, des lacs, des lagunes et des plaines inondées d’une superficie estimée de plus de 10.000 km2, et de caractéristiques environnementales très propices au développement de l’aquaculture en milieu continentale (des espèces piscicoles dont les cycles d’élevage sont largement maitrisés, le climat, la végétation et le sol fertile). Pour autant, il est resté très largement en marge de ce développement aquacole global et continental. Avec une production aquacole nationale stationnaire estimée en moyenne sur la dernière décennie à 45 tonnes par an (pour une valeur estimée à 0,9 milliards de FCFA), la production piscicole au Gabon contribue à moins de 1 % de la production aquacole sous régionale estimée à 4.500 tonnes par an en moyenne et qui est dominée par la production en RDC (64%) et au Cameroun (26%).

Cette production nationale est dominée par l’élevage de Tilapia (Oreochromis niloticus) (98% de la production nationale) et de silure (Clarias gariepinus), dans des infrastructures de production de type étangs de petites taille (1.134 unités), regroupés au sein de 211 fermes privées, dont quelques-unes de dimension semi-industrielle. Onze (11) stations aquacoles étatiques ont été créées, mais sans une véritable stratégie cohérente et intégrée permettant de mettre à disposition des opérateurs privés des alevins à haut potentiel de croissance, des aliments de qualité et en quantité suffisante pour assurer une croissance rapide et des services d’assistance technique et de vulgarisation. Ainsi le potentiel réel des activités aquacoles reste largement sous exploitées au regard des atouts naturels indéniables pour le développement de cette activité dans le Pays où la demande en poissons est très élevée (35 kg/an/hab.), croissante et largement insatisfaite par la production nationale des pêches. En effet, la production nationale moyenne annuelle de la pêche en générale est passée de 47.700 Tonnes par an sur la période 1998-2000 à environ 25.000 tonnes ces dernières années soit une chute de 48 %. Avec une production aquacole de l’ordre 45 tonnes en 2014, la production totale des ressources halieutique peut être estimée à 25045 tonnes, alors que la demande annuelle locale en produits halieutiques est actuellement estimée entre 40.000 et 50.000 tonnes, soit un déficit estimé entre 15.000 et 25.000 Tonnes