FAO au Gabon

La FAO renforce la recherche contre la chenille légionnaire d’automne en Afrique de l’Ouest

Photo: © FAO
18/06/2022

En Afrique de l’Ouest, la recrudescence des ravageurs des cultures, telle que la chenille légionnaire d’automne, limite considérablement les efforts des producteurs et menace chaque année les objectifs de production fixés par les gouvernements pour parvenir à la sécurité alimentaire. Depuis son apparition en 2016, la chenille légionnaire d’automne s’est répandue dans de nombreux pays et reste l’une des principales menaces de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique, occasionnant une baisse de rendement de 73% sur le maïs correspondant à 9,8 milliards $ US de perte sur la même céréale dont dépendent 208 millions de personnes dans la région, selon un rapport de la FAO sur les effets de la Chenille Légionnaire d’Automne de 2021.

Dans le but de contrer cette nouvelle menace, la FAO a initié une Action Mondiale triennale pour la lutte contre la chenille légionnaire d'automne (CLA) afin d'assurer une approche coordonnée solide aux niveaux national, régional et mondial. Dans le cadre de cette nouvelle initiative mondiale de la FAO (appelée Action Mondiale contre la CLA), des études ont été menées par des chercheurs de l’Université Joseph Ki-Zerbo et ceux de l’Université Nazi Boni au Burkina Faso, un pays en proie à cette invasion de la chenille légionnaire d’automne depuis 2017.  Les recherches sur les options de lutte biologique ont abouti à des résultats encourageants et favorables à la gestion durable de la chenille légionnaire d’automne dans le pays. On peut citer, entre autres, la mise en place de bases de données scientifiques préalables à l’adaptation de technologies de lutte intégrée; l’évaluation de l’efficacité de souches locales d’entomopathogènes contre la CLA ; l’identification des variétés tolérantes à la CLA ; l’évaluation du potentiel de contrôle biologique des ennemis naturels arthropodes locaux ; la mise au point d’une méthodologie de production de masse du parasitoïde Telenomus remus ;l’évaluation de l’efficacité du piégeage de masse (piège conventionnel) et l’usage de biopesticides.

Les chercheurs recommandent l’intensification des essais en milieu réel, surtout dans les pays pilotes de l’action mondiale, le développement d’un business plan rentable de culture et le lâcher du parasitoïde (Telenomus remus) en impliquant le secteur privé, le renforcement de l’opérationnalisation du dispositif régional de coordination ; la promotion du partage de connaissance et la collaboration entre les pays, les institutions de recherche et le secteur privé.

Les résultats de ces recherches appuyées par la FAO au Burkina Faso et la mise en œuvre des recommandations permettront aux pays pilotes d’Afrique de l’Ouest de faire un pas de géant dans la lutte contre la chenille légionnaire d’automne.

Rappelons qu’au Burkina Faso, l’un des pays touchés par les infestations de la CLA, les superficies infestées sont passées de 58 234 ha en 2017/2018, à 102 684 ha en 2018/2019 et à 83 144 ha durant la campagne agricole 2019/2020, selon les données de la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement . Les taux d’infestation varient chaque année entre 5% et 90% voire 100% dans certaines exploitations, induisant du même coup, une baisse des rendements de 5 à 10% et partant, des productions agricoles.