La FAO appuie le rôle des femmes dans la transformation des produits agricoles
18 septembre, Libreville- Face aux potentialités du secteur de la transformation agricole, dans le cadre du renforcement des systèmes de traitement post-récolte au Gabon, depuis 2016 la FAO accompagne les transformateurs de produits agricoles. Cet appui intervient à travers un projet d’horticulture urbaine et péri-urbaine (HUP) intitulé «Renforcement de la sécurité alimentaire en zone urbaine en Afrique centrale grâce à une meilleure disponibilité de la nourriture produite localement ».
Cette filière de chaînes de valeur est majoritairement dominée par des femmes, très actives dans la transformation de produits alimentaires, de produits cosmétiques et autres dérivés. En effet, face aux pertes post-récoltes et au défi de la conservation, transformer les produits locaux apparaît comme une alternative efficace, qui intéresse un nombre croissant de femmes.
Valorisation du rôle des femmes en agriculture
A Libreville, comme à l’intérieur du pays, les femmes s’investissent dans la transformation, souvent à petite échelle et de manière informelle, entre autre au sein de différentes associations. Les matières premières les plus utilisées sont le manioc, la banane plantain, la noix de palme ou encore les produits forestiers non ligneux(PFNL), mais il existe également un engouement pour les fruits et les légumes.
«Les femmes sont en contact permanent avec les produits alimentaires, et ceux-ci périssent devant elles. Impuissantes face à cette situation, nous décidons de les transformer » a expliqué Marie-Claire Mbadinga, productrice de surgelés. En outre, si la transformation est de plus en plus une affaire de femmes, elle représente également un enjeu majeur du développement agricole et économique. Dans un contexte de forte dépendance aux importations de produits alimentaires (surgelés, farines, boîtes de conserve, concentrés de tomate, jus, confiseries…) soutenir la production locale de ces produits, en utilisant des matières premières agricoles locales, développe des emplois autour de l’agriculture et favorise les investissements.
Mise en réseau des transformatrices
Face aux nombreux débouchés offerts par la transformation de produits locaux et pour réduire les pertes post-récoltes enregistrés par les horticulteurs, la FAO a ciblé les acteurs associatifs et coopératifs engagés dans ce secteur. L’une des initiatives phares de cette collaboration, a été l’organisation, en octobre 2016, d’un voyage d’études au Burkina-Faso, un pays reconnu pour son expertise dans le domaine et où les femmes sont très impliquées dans le domaine.
Face à la nouvelle dynamique créée, notamment la mise en réseau des acteurs de ce secteur, le projet a accompagné la création de la Fédération Nationale des transformateurs agricoles (FENATAG), dont l’objectif est d’êtreleader dans la transformation et la commercialisation des produits agricoles de qualité au Gabon. Cette étape qui leur a permis de tisser des liens coopératifs mais également de mutualiser leurs actions.
En plus de contribuer au développement de l’entreprenariat féminin, à travers les nombreuses formations dispensées, la FAO a réussi à renforcer les capacités des femmes transformatrices dans leurs coopératives et entreprises individuelles, en leur donnant les outils de gestion organisationnelle, mais surtout les techniques de transformation alimentaire.
Ainsi, ce projet ASTF a été déterminant dans la structuration des transformateurs agricoles au Gabon, grâce à un renforcement de capacités multiforme, qui leur a été apporté. Cet appui, s’est articulé autour de formations sur la transformation alimentaire, sur les chaînes de valeur, sur la vie associative et coopérative mais également sur la gestion.
Aujourd’hui, ce sont cent dix opérateurs économiques qui s’investissent au sein de cette fédération et travaillent à l’amélioration du positionnement des produits locaux sur le marché, notamment dans les grandes surfaces